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      Avant les vacances scolaires, les parents dans la crainte d'un reconfinement qui plane toujours

      Marine Le Breton · news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 4 February, 2021 - 16:26 · 5 minutes

    Les vacances scolaires commencent ce samedi 6 février pour la zone A.

    PARENTS - Les vacances scolaires approchent, l’incertitude continue de planer quant à la forme qu’elles vont prendre. Jean Castex , lors d’une intervention surprise vendredi 29 janvier, avait tenté de rassurer, avançant que “nous pouvons encore nous donner une chance d’éviter le confinement ”. Ce jeudi 4 janvier, pendant une conférence de presse , il a confirmé qu’un “nouveau confinement ne peut s’envisager qu’en tout dernier recours. La situation ne le justifie pas à ce jour”.

    Malgré tout, cette hypothèse est encore une épée de Damoclès au-dessus de la tête des Français. D’ailleurs Jean Castex a bien précisé qu’elle ne pouvait pas être exclue pendant les vacances scolaires. Elle est tout particulièrement au-dessus celle des parents, qui craignent depuis plusieurs jours ou semaines de devoir composer avec des vacances imprévues.

    À ce sujet, le Premier ministre s’est aussi voulu rassurant: “les vacances d’hiver débutent, pour certaines zones, demain soir. Nous avons choisi de ne pas limiter les déplacements entre régions. Une telle mesure aurait été justifiée si la circulation du virus était très inégale selon les régions. Ce n’est pas le cas”.

    Une autre hypothèse que celle du confinement, évoquée par des scientifiques, n’a toujours pas été officiellement écartée. Il s’agit de celle d’un allongement des vacances scolaires.

    Que ce soit l’une ou l’autre des options, les craintes des parents sont les mêmes. Notamment en ce qui concerne la conjugaison entre télétravail et enfants à la maison, dans l’hypothèse où les écoles seraient fermées.

    Télétravailler et s’occuper des enfants

    “Les parents ont l’obligation d’honorer leurs fonctions professionnelles, ils veulent bien s’adapter, mais s’adapter, ça se prévoit”, souligne Rodrigo Arenas, coprésident de la Fédération des Conseils de Parents d’Élèves (FCPE), contacté par Le HuffPost . “Sur le terrain, les parents font comme ils peuvent, et les enfants sont très résilients, alors que c’est très compliqué pour eux. Mais si un confinement doit être annoncé pour sauver des vies, il faudra penser l’enseignement pour les élèves les plus fragiles”, précise-t-il.

    La situation ne sera pas moins compliquée si les vacances sont allongées. ”Ça veut dire soit poser une semaine de congé en plus qu’on n’a pas forcément envie de poser et qu’on préfère garder pour l’été, soit continuer à télétravailler, ce qui est compliqué parce que, si c’est pendant que je télétravaille, ma fille sera devant la télé toute la journée… Elle peut s’occuper toute seule pendant une heure ou deux, mais pas toute la journée. Elle a besoin d’attention, elle a besoin d’être occupée”, explique auprès de Franceinfo , Marie, mère d’une petite fille de 8 ans dont elle s’occupe seule.

    Gilles Demarquet, président de l’Association des parents d’élèves de l’enseignement libre (Apel), reconnaît que si le choix est fait de prolonger les vacances scolaires, ce sera “très compliqué pour les parents qui doivent travailler. C’est pourquoi le gouvernement devra mettre en place des mesures d’accompagnement”, estime-t-il. Et si les écoles doivent fermer, “ce sera un vrai casse-tête”, regrette-t-il.

    Garde des enfants

    L’autre problème inquiétant les parents, c’est celui de la garde des enfants, comme on peut le constater avec quelques remarques postées sur Twitter.

    “D’habitude, on pouvait prendre des nounous. Là, on ne peut pas parce qu’il n’y en a pas. Les gens ont peur de ramener le virus à la maison. Les grands-parents ne peuvent pas garder les enfants. Comment on fait?”, s’interroge Alexandre, père de famille, interrogé par Franceinfo . En effet, avec la propagation de l’épidémie de coronavirus, les modes de garde habituels ont changé, comme l’explique pour Libération Sandra Hobian, directrice du pôle société au Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc): “Tous les modes de garde sollicités habituellement sont remis en cause par la crise sanitaire: les grands-parents, les colonies, les activités périscolaires. L’incertitude est donc forte chez les parents”, affirme-t-elle.

    Besoin d’anticiper

    C’est pourquoi, quel que soit le scénario qui imposerait aux parents de trouver des moyens alternatifs pour garder leurs enfants, Gilles Demarquet demande à ce que “le gouvernement puisse accompagner les familles dans l’aide à la garde des enfants. L’incertitude prégnante, même si nous la comprenons, demande de réussir à nous organiser beaucoup plus”, souligne-t-il. Le besoin d’anticiper les mesures, afin que les familles puissent prévoir en amont plutôt que de s’organiser à la dernière minute, lui semble indispensable.

    C’est aussi l’avis de Rodrigo Arenas, qui aimerait que soit mis en place un conseil autour de l’Éducation nationale, afin “qu’on se mette tous autour de la table pour prendre des décisions”. Selon lui, “tout s’anticipe. Depuis cet été, on demande à ce que soit modifié le calendrier des vacances scolaires. On l’a anticipé car on lit les avis des scientifiques. Alors pourquoi pas le gouvernement?”, se demande-t-il.

    L’état d’esprit des parents, aussi agité qu’il puisse être compte tenu de l’incertitude ambiante, rejoint finalement, selon lui, celui de “tous les citoyens”. Et comme le souligne Gilles Demarquet, aujourd’hui, “on a dépassé le stade de la sidération du premier confinement. L’acceptation des parents sera certainement moindre cette fois-ci”.

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