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      À Dunkerque, malgré le variant anglais, collèges et lycées restent ouverts

      Le HuffPost avec AFP · news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 13 February, 2021 - 14:32 · 2 minutes

    À Dunkerque aussi, collèges et lycées restent ouverts malgré le variant anglais (photo prétexte prise dans une classe du collège La Grange Aux Belles à Paris en novembre 2020 - Thomas SAMSON / AFP)

    CORONAVIRUS - La préfecture du Nord a annoncé ce samedi 13 février un renforcement des mesures contre le Covid-19 dans le Dunkerquois pour tenter de contenir une situation qui s’est “dégradée brutalement”, avec une accélération de la circulation du variant anglais, sans ordonner la fermeture des collèges et lycées demandée par les maires.

    “L’évolution épidémique de la Covid-19 sur le territoire du Dunkerquois s’est dégradée brutalement ces derniers jours”, écrit la préfecture dans un communiqué, pointant “un taux d’incidence de 515 cas pour 100.000 habitants contre 384 il y a une semaine, tandis que la présence du variant anglais s’est accélérée sur le territoire”.

    Inquiets, les maires de la communauté urbaine de Dunkerque (Nord) avaient demandé vendredi aux autorités de fermer les collèges et lycées une semaine avant les vacances scolaires et de donner la possibilité de déroger à l’obligation scolaire pour les enfants scolarisés en primaire.

    La préfecture a choisi de décaler l’arrivée et la sortie des classes dans les écoles maternelles et élémentaires afin d’éviter les attroupements et de faire fonctionner les collèges et lycées “en mode mixte (présentiel/distanciel) pour réduire le nombre d’élèves présents”.

    L’obligation du port du masque dans l’espace public sera également étendue à l’ensemble des communes de la Communauté urbaine de Dunkerque et de la Communauté de Communes des Hauts de Flandre à partir du 14 février.

    La préfecture du Nord recommande également “dans la mesure du possible, de limiter les déplacements vers et à l’extérieur (de ces deux communautés de communes) et de restreindre autant que possible ses contacts rapprochés à la sphère familiale”.

    Elle annonce “le renforcement de la vaccination sur le territoire du Dunkerquois par la mobilisation de doses de vaccin supplémentaires” et des opérations de dépistage dans les établissements scolaires et entreprises.

    Ces mesures sont similaires à celles annoncées la veille en Moselle par le ministre de la Santé . Dans ce département également, les élus avaient réclamé la fermeture des écoles voire même un reconfinement local. Sans succès.

    À voir également sur Le HuffPost: Situation “inquiétante” en Moselle avec 300 cas de variants sud-africains et brésiliens

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      Étudiants fantômes: face à la détresse financière et psychologique, notre appel au gouvernement

      Thomas Perez · news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 13 February, 2021 - 02:44 · 8 minutes

    Un étudiant travaille dans une résidence universitaire à Toulouse, alors que les cours sont maintenus en distanciel à cause de la pandémie de coronavirus, le 1er février 2021. (Photo GEORGES GOBET/AFP via Getty Images)

    Cette tribune est une version raccourcie de la lettre ouverte publiée sur les réseaux sociaux du collectif Étudiants Fantômes: retrouvez-la sur Twitter @etudiantsfantom

    Par des étudiants fantômes, pour tous les étudiants fantômes.

    La situation sanitaire que nous connaissons est exceptionnelle. Les effets de cette crise sont financiers, sociaux, mais ils sont également psychologiques. En tant qu’ étudiants , nous exprimons depuis quelques semaines ces difficultés, au sein des universités d’abord, auprès de nos responsables pédagogiques. Mais nos dirigeants doivent également être alertés du mal-être étudiant malsain qui règne depuis le début de la crise sanitaire. Nous estimons que, en dehors de tout clivage politique car nous ne nous inscrivons pas dans le cadre d’une lutte idéologique, il s’agit de l’avenir, du bien-être des étudiants et des générations futures qui tiendront dans les décennies prochaines ce pays.

    L’enseignement à l’Université passe avant tout par des interactions avec les professeurs, entre les étudiants. Couper ce lien, c’est amoindrir cette envie que les étudiants ont d’apprendre et de se lever tous les jours pour s’enrichir intellectuellement, ne réduisant l’apprentissage qu’à une simple action mécanique, sans vie, sans goût.

    Nous sommes par ailleurs choqués d’apercevoir qu’il y a, dans le cadre des examens, une pénalisation des élèves atteints de la Covid-19 . Le fait que ces étudiants, n’étant pas allés à leurs examens en présentiel quand il y en avait, ne bénéficient parfois pas d’une nouvelle session d’examen dans les semaines qui suivent est inadmissible. Cela pousse les malades à se rendre en salles d’examen. De ce fait, le risque de contamination augmente considérablement, tout cela car il n’y a pas d’obligation donnée par l’État aux universités de mettre en place une seconde session pour les étudiants atteints de la Covid-19 lors de la première.

    Nous demandons au gouvernement une réouverture des universités selon un modèle hybride: une jauge maximale de 50% de présentiel, tout en diffusant en direct les enseignements pour les étudiants non présents. Et ceci de façon facultative, permettant aux étudiants fragiles face au virus, vivant avec des personnes à risque, étant retournés au sein de leur famille ou préférant les modalités actuelles de poursuivre leur enseignement à distance.

    Sur le volet psychologique , le nombre d’étudiants demandant une consultation avec un professionnel est en augmentation constante depuis ces derniers mois. Les chiffres sont alarmants: 73% des étudiants affirment avoir été affectés aux niveaux psychologique, affectif et/ou physique, 23% des étudiants avouent avoir déjà eu des pensées suicidaires au cours du premier confinement [1]. Ces idées sombres, les tentatives de suicide et les suicides ne devraient pas être devenus une norme au sein du monde étudiant.

    Nous demandons par conséquent au gouvernement d’assumer sa responsabilité et d’investir davantage dans ce domaine, conformément aux préconisations de Nightline France [2] afin d’éviter un dépérissement de la santé mentale des étudiants: des vies sont en jeu.

    Enfin, certains d’entre nous font face depuis le début de la crise sanitaire à des difficultés financières sans précédent.

    Si la généralisation du repas à un euro pour tous les étudiants est une première solution qui allégera la pression financière de certains d’entre nous, quid des étudiants ayant perdu leur travail depuis le début de la crise sanitaire et qui se trouvent dans l’incapacité de s’acquitter de leur loyer? Des étudiants qui ont regagné leur domicile familial et qui se doivent de payer des loyers en résidences universitaires? Des étudiants sans bourse? En 2019, ces derniers étaient au nombre de deux millions [3].

    Nous demandons en ce sens au gouvernement la généralisation d’un système d’aide exceptionnelle pour les étudiants permettant une compensation des revenus perdus ainsi qu’une revalorisation des bourses. Ces dernières doivent nous assurer un minimum vital, nul d’entre nous ne saurait être confronté à des difficultés concernant les études en raison de lacunes financières.

    Comprenez qu’en tant qu’étudiants, nous ne souhaitons pas voir notre travail miné par des conditions de précarité financière ou de détresse psychologique.

    Interprétez cette tribune comme un appel à l’aide, l’expression d’un désespoir général et la volonté de faire de cette période pénible, angoissante et incertaine un mauvais souvenir. Nous vous demandons d’investir sur le long terme car les étudiants d’aujourd’hui représentent la France de demain.

    Nous comptons sur le bon sens de nos dirigeants.

    [1] : https://www.fage.org/ressources/documents/3/6294-DP_13-07-20_Enquete_FAGE-IPSOS_Les-.pdf

    [2] : https://www.nightline.fr/sites/default/files/publications/2020-11/2020-11-16_Nightline-France_rapport_ETPT.pdf

    [3] : https://www.ledauphine.com/france-monde/2019/11/13/logement-bourses-travail-comprendre-la-precarite-etudiante#:~:text=Selon%20un%20rapport%20de%20l,l’ensemble%20de%20la%20population .

    Les cosignataires de cette tribune sont :

    Sénat

    Antiste Maurice : Sénateur de la Martinique - SER

    Artigalas Viviane : Sénatrice des Hautes Pyrénées - SER

    Belin Bruno : Sénateur de la Vienne - LR

    Benbassa Esther : Sénatrice de Paris - EST

    Berthet Martine : Sénatrice de la Savoie - LR

    Bigot Joël : Sénateur de Maine-et-Loire - SER

    Bonnefoy Nicole : Sénatrice de la Charente - SER

    Boyer Valérie : Sénatrice des Bouches-du-Rhône - LR

    Bourgi Hussein : Sénateur de l’Hérault - SER

    Briquet Isabelle : Sénatrice de la Haute-Vienne - SER

    Brisson Max : Sénateur des Pyrénées-Atlantiques - LR

    Cardon Rémi : Sénateur de la Somme - SER

    Carlotti Marie Arlette : Sénatrice des Bouches du Rhône - SER

    Cohen Laurence : Sénatrice du Val de Marne - CRCE

    Conway-Mouret Hélène : Sénatrice représentante des Français hors de France - SER

    Cozic Thierry : Sénateur de la Sarthe – SER

    Darcos Laure : Sénatrice de l’Essonne - LR

    De Marco Monique : Sénatrice de Gironde - EST

    Devinaz Gilbert-Luc : Sénateur du Rhône - SER

    Dossus Thomas : Sénateur du Rhône - EST

    Duplomb Laurent : Sénateur de la Haute-Loire - LR

    Espagnac Frédérique : Sénatrice des Pyrénées Atlantiques - SER

    Féret Corinne : Sénatrice du Calvados - SER

    Fichet Jean-Luc : Sénateur du Finistère - SER

    Filleul Martine : Sénatrice du Nord - SER

    Fournier Bernard : Sénateur de la Loire - LR

    Garriaud-Maylam Joëlle : Sénatrice des français établis hors de France - LR

    Gillé Hervé : Sénateur de la Gironde - SER

    Harribey Laurence : Sénatrice de la Gironde - SER

    Houllegatte Jean-Michel : Sénateur de la Manche - SER

    Joly Patrice : Sénateur de la Nièvre - SER

    Jourda Gisèle : Sénatrice de l’Aude - SER

    Kanner Patrick : Sénateur du Nord - SER

    Kerrouche Éric : Sénateur des Landes - SER

    Klinger Christian : Sénateur du Haut-Rhin - LR

    de La Gontrie Marie-Pierre : Sénatrice de Paris - SER

    Labbé Joël : Sénateur du Morbihan - EST

    Leconte Jean-Yves : Sénateur représentant les français établis hors de France - SER

    Le Houerou Annie : Sénatrice des Côtes-d’Armor - SER

    Lefèvre Antoine : Sénateur de l’Aisne - LR

    Lepage Claudine : Sénatrice des Français Hors de France - SER

    Lienemann Marie-Noëlle , sénatrice Gauche Républicaine et Socialiste (GRS) de Paris et ancienne Ministre

    Lubin Monique : Sénatrice des Landes - SER

    Lurel Victorin : Sénateur de la Guadeloupe - SER

    Marie Didier : Sénateur de la Seine-Maritime - SER

    Meunier Michelle : Sénatrice de Loire-Atlantique - SER

    Monier Marie-Pierre : Sénatrice de la Drôme SER

    Montaugé Franck : Sénateur du Gers - SER

    Ouzoulias Pierre : Sénateur des Hauts-de-Seine – CRCE

    Paccaud Olivier : Sénateur de l’Oise - LR

    Poncet Raymonde : Sénatrice du Rhône - EST

    Poumirol Emilienne : Sénatrice de la Haute-Garonne - SER

    Préville Angèle : Sénatrice du Lot – SER

    Redon-Sarrazy Christian : Sénateur de Haute Vienne - SER

    Robert Sylvie : Sénatrice d’Ille-et-Vilaine - SER

    Roger Gilbert : Sénateur de Seine-Saint-Denis - SER

    Rossignol Laurence : Sénatrice de l’Oise - SER

    Sueur Jean-Pierre :  Sénateur du Loiret - SER

    Taillé - Polian Sophie : Sénatrice du Val-de-Marne - EST

    Temal Rachid : Sénateur du Val-d’Oise - SER

    Tissot Jean-Claude : Sénateur de la Loire - SER

    Todeschini Jean-Marc : Sénateur de la Moselle et ancien ministre - SER

    Vaugrenard Yannick : Sénateur de Loire-Atlantique - SER

    Assemblée nationale

    Cariou Emilie : Députée de la Meuse - Co-Présidente des Nouveaux Démocrates

    Coquerel Éric : Député de Seine-Saint-Denis - LFI

    Faure Olivier : Député de Seine-et-Marne - Premier secrétaire du PS

    Forteza Paula : Députée des français établis hors de France - Non-inscrite

    Houlié Sacha : Député de la Vienne - LREM

    Julien-Laferrière Hubert : Député du Rhône - Non-inscrit

    Lassalle Jean : Député des Pyrénées-Atlantiques - L&T

    Le Grip Constance : Députée des Hauts-de-Seine LR (vice présidente de la commission des affaires culturelles et de l’éducation)

    Naegelen Christophe : Député des Vosges - UDI et Indépendants

    Obono Danièle : Députée de Paris - LFI

    Person Pierre : Député de Paris - LREM

    Reda Robin : Député de l’Essonne - LR

    Robert Mireille : Députée de l’Aude - LREM

    Rubin Sabine : Députée de Seine-Saint-Denis - LFI

    Taché Aurélien : Député du Val-d’Oise - Co-président des Nouveaux Démocrates

    Trastour-Isnart Laurence : Députée des Alpes Maritimes - LR

    Viry Stéphane : Député des Vosges - LR

    Wonner Martine : Députée du Bas-Rhin - L&T

    Président d’Université

    Brossard Olivier : Président de Science Po Toulouse

    À voir également sur Le HuffPost : La lettre de Lucie étudiante de 21 ans à Macron pour rouvrir les facs

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      L'instruction en famille encadrée par les députés après un débat enflammé

      Le HuffPost avec AFP · news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 12 February, 2021 - 10:04 · 2 minutes

    Le ministre de l

    POLITIQUE - Au terme de plus de douze heures d’échanges enflammés, l’Assemblée nationale a validé, vendredi 12 février, un nouveau régime plus contraignant pour l’instruction en famille (IEF), la soumettant à une autorisation préalable de l’État, en lieu et place de la simple déclaration actuelle.

    Par 78 voix contre 25, les députés ont adopté l’article 21 du projet de loi confortant le respect des principes de la République , qui entend ainsi faire de l’instruction en famille l’exception, la règle étant l’instruction dans les établissements ou écoles publics ou privés. Dans le viseur, le “séparatisme” scolaire des islamistes radicaux et autres dérives sectaires.

    Pour désamorcer les critiques, le gouvernement a fait voter un amendement instaurant une période de transition jusqu’à l’année scolaire 2024-2025, sous réserve de contrôles, “pour les familles qui pratiquent déjà l’instruction en famille et pour lesquelles ce mode d’instruction ne sert pas à des pratiques séparatistes”. Les députés ont aussi voté des amendements pour que l’instruction en famille soit effectuée “majoritairement” en français.

    Une “agression” pour les familles

    Selon ses détracteurs, l’article 21 contrevient à la liberté d’enseignement, objet de nombreuses querelles politiques depuis les débuts de la IIIe République. “Vous utilisez un marteau pour écraser une mouche”, s’est ému le socialiste Jean-Louis Bricout durant les débats parlementaires.

    “C’est une agression à l’égard des familles”, a dénoncé Charles de Courson (Libertés et Territoires) qui comme en commission spéciale, a affirmé que l’instruction en famille avait été supprimée par le régime nazi en Allemagne et l’Espagne franquiste.

    Dans une tribune publiée par Le HuffPost , la députée (UDI) Agnès Thill a dénoncé une “remise en cause des libertés fondamentales”. “On vise, dans le lot, ceux qui, dans le respect des règles, veulent concilier leur mode de vie avec l’éducation bienveillante de leurs enfants”, fait valoir l’élue ex-LREM.

    “Le sujet, c’est ces petites filles qu’on envoie dans des hangars pour être endoctrinées dès l’âge de 3 ans. Est-ce qu’on veut refuser de voir ça ?”, a justifié le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer , en vilipendant une gauche qui “brûle ses propres valeurs” et une droite qui fait “semblant de ne pas voir (la) réalité de terrain”.

    “L’IEF qui se passe bien pourra continuer”, a promis le ministre, assurant du même coup “d’étoffer” les équipes dans les rectorats sur ce sujet. “C’est un engagement que je prends, une montée en puissance en ressources humaines sur cette question”, a-t-il ajouté.

    À voir également sur Le HuffPost : Macron interdit l’enseignement à domicile sauf pour raisons de santé dès 2021

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      L’instruction en famille n’est pas un séparatisme

      Agnès Thill · news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 11 February, 2021 - 10:38 · 4 minutes

    Parents et enfants manifestent contre le projet de loi

    La période serait-elle à la remise en cause des libertés fondamentales? Constitutionnelle, la liberté d’instruction en est une. Pourtant, le projet de loi séparatisme actuellement en débat entend limiter l’instruction en famille via un régime d’autorisation préalable.

    Cette remise en cause se profile dans l’indifférence quasi-générale. Elle doit pourtant nous interpeller.

    L’instruction en famille n’est pas un séparatisme. C’est un choix d’instruction gratuit, contrôlé et encadré par la loi. C’est un droit pour les parents. De Pierre Curie à Jean d’Ormesson, nombreux sont ceux qui y ont eu recours, pour quelques mois, quelques années, ou davantage.

    Les parents qui choisissent l’instruction à domicile se déclarent. S’ils ne le font pas, ils sont dans l’illégalité. Une fois déclarés, ils sont contrôlés, par la mairie, et par l’Éducation nationale une fois par an. Elle concerne 0,3% de la population. Sur ces 0,3%, le motif religieux représenterait 1,4%. Seulement.

    Il ne s’agit pas de nier que certains détournent ce mode d’instruction pour un enseignement qui n’est pas conforme aux principes républicains. Mais allant vers une restriction généralisée, on se trompe de cible. On vise, dans le lot, ceux qui, dans le respect des règles, veulent concilier leur mode de vie avec l’éducation bienveillante de leurs enfants.

    Malgré le dévouement des enseignants, il faut admettre que l’école ne peut pas toujours s’adapter à chacun.

    Les Français qui respectent les règles ne doivent pas faire les frais d’une punition collective destinée à une minorité qui ne les respecte pas –en l’occurrence, ceux qui ont choisi de transmettre à leur enfant une idéologie de façon non déclarée, celle d’un islam politique ou autres dérives sectaires.

    Nous pensons qu’il est possible de concilier le respect de la liberté d’instruction avec l’éradication nécessaire de toutes les formes de séparatisme. Cette volonté passe par exemple, par un ciblage accru et des contrôles plus fins, notamment en croisant les fichiers dont disposent l’État et les collectivités, en plus de la généralisation de l’identifiant national des élèves (INE), prévue par le projet de loi.

    Cela passe aussi par l’application pleine et entière de la loi Gatel, qui a permis de renforcer considérablement le contrôle de l’ouverture des écoles privées hors contrats et d’élargir la liste des motifs d’opposition. Certaines de ces écoles peuvent représenter un terreau propice au séparatisme, au moins autant qu’au sein de certaines familles.

    Dans l’équilibre entre sécurités et libertés, l’impératif de l’État doit toujours être que ceux qui ne respectent pas nos règles soient inquiétés et non ceux qui s’y conforment scrupuleusement. Tel ne sera pas le cas avec un régime d’autorisation restreint qui, par ailleurs, est une négation des différences. Malgré le dévouement des enseignants , il faut admettre que l’école ne peut pas toujours s’adapter à chacun.

    Contraindre l’instruction en famille, c’est nier le choix des parents, qui peut être juste, car il est souvent protecteur. Pour les enfants déscolarisés, victimes de harcèlement scolaire par exemple, elle constitue une solution immédiate et un chemin provisoire vers un retour à l’école. La famille peut attendre que l’enfant soit prêt, pas l’école.

    En passant d’un régime de déclaration ouvert à un régime d’autorisation sur des critères fermés, le gouvernement considérerait par principe qu’instruire à domicile est malveillant. Ceux qui cherchent à assurer l’éducation et la protection de leurs enfants seraient alors soumis à l’incertitude face à une administration soupçonneuse de tous, à défaut d’être intransigeante avec certains.

    L’État a raison de vouloir lutter contre “l’enfant enfermé chez lui”. Ce n’est pas chez les familles déclarées et contrôlées qu’il trouvera ces enfants refermés sur eux. Les enfants instruits à domicile vivent le travail au plus près lorsque leurs parents sont artisans, paysans et, pour une famille sur trois, enseignants.

    Oui, lorsqu’elle est dévoyée, l’instruction est une des racines de la radicalisation, du séparatisme et du rejet de la République. Elle est surtout un des moyens d’agir. Faut-il pour autant répondre à ceux qui menacent nos libertés en sacrifiant nous-mêmes l’une d’entre elles?

    À l’école comme en famille, on apprend à l’enfant à faire preuve de discernement. L’État doit en être capable également. Plutôt que l’uniformisation et la punition collective, d’autres voies sont possibles, et nous sommes prêts à y prendre toute notre part en proposant des alternatives.

    Cette tribune est cosignée par Béatrice Descamps et Grégory Labille, députés UDI du Nord

    À voir également sur Le HuffPost : Le cri du cœur de Sonia Krimi contre les tests de virginité

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      Pourquoi on n'arrive pas à démocratiser les grandes écoles?

      Marie Duru-Bellat · news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 6 February, 2021 - 21:24 · 8 minutes

    Devant Sciences Po Paris, le 15 mars 2016. (Photo REUTERS/Philippe Wojazer)

    Alors que les élites françaises, économiques et politiques, sont volontiers critiquées pour la base très étroite de leur recrutement –84% d’anciens des grandes écoles parmi les dirigeants des entreprises du CAC 40, par exemple–, les grandes écoles sont l’objet, notamment depuis une vingtaine d’années, de diverses Chartes ou dispositifs qui visent à en élargir le recrutement.

    Car aujourd’hui, les deux tiers de leurs étudiants (et même presque 80% dans les 10% des écoles les plus sélectives) sont d’origine sociale très favorisée (cadres, chefs d’entreprise, professions libérales et intellectuelles). Ceci correspond, si on se cale sur les élèves de troisième, à des chances d’accéder à une grande école 9 à 10 fois supérieures, pour ces élèves, par rapport à ceux de milieu défavorisé.

    Ces constats interrogent: ces élites sont bien monolithiques et on peut s’interroger sur la pertinence de la formation en grande école pour nombre de ces positions de pouvoir… Mais après tout, si l’on était certain qu’accéder à une grande école ne fait que refléter le mérite, il n’y aurait là rien de choquant, dans une société qui rejette l’hérédité des positions sociales au profit d’une sélection des plus méritants, tâche qu’est censée assurer l’institution scolaire.

    Alors que le caractère très typé socialement des diplômés des grandes écoles fait soupçonner une entorse au jeu méritocratique, le rapport très fourni de l’Institut des Politiques Publiques , documente les facteurs qui viennent le contrarier, à savoir, outre l’origine sociale, le genre et l’origine géographique. Et ce alors que les diverses actions mises en place depuis les années 2000 n’empêchent pas une grande stabilité !

    Une ségrégation sociale massive

    Concernant l’impact très fort de l’origine sociale, les auteurs notent que les inégalités sociales de réussite en amont n’expliquent pas tout, environ 50% si on se cale sur le niveau en fin de troisième. Cela dit, les scolarités jusqu’en troisième sont de moins en moins sélectives, et les filières où l’on accède au lycée le sont, elles, de plus en plus.

    Depuis 30 ans, la réelle démocratisation de l’accès au bac s’est accompagnée d’une diversification des bacs, avec notamment le bac professionnel. Cette évolution s’est faite à telle enseigne que les chances d’accéder à un bac général –porte d’accès incontournable pour une grande école– n’ont pas augmenté ces dernières années pour les enfants des milieux les plus défavorisés. Ils sont aspirés par la filière professionnelle, tandis que les probabilités d’obtenir un bac scientifique varient presque de 1 à 10 selon les milieux.

    Ces inégalités sociales de réussite sont très précoces: les chances d’obtenir un bac général ou technologique sont elles-mêmes extrêmement inégales selon le niveau scolaire à l’entrée en sixième, lui-même lié au niveau à l’entrée à l’école élémentaire.

    On ne saurait donc espérer démocratiser l’accès au sommet de l’élite scolaire –par des bourses au mérite distribuées à 18 ans par exemple– si dès le cours préparatoire des inégalités sociales de réussite s’accumulent, que l’école ne parvient pas à contrer.

    Des facteurs culturels et matériels

    Cependant, la réussite scolaire ne fait pas tout. Alors que globalement, les filles réussissent mieux leurs études secondaires, et représentent 55% des effectifs de niveau bac+3 à bac+5, elles ne comptent que pour seulement 42% des effectifs des grandes écoles et 37% des plus sélectives.

    Mais là aussi, on ne peut se contenter d’une approche globale calée sur le niveau en fin de troisième. En effet, au lycée, les choix d’options et de filières, qui anticipent les orientations dans le supérieur et la vie professionnelle, sont sexués. À ce stade, les filles n’évitent pas tant les maths que la physique et veillent à rester relativement polyvalentes, ce qui facilitera leur accès aux écoles de commerce ou à Sciences Po.

    De fait, leur sous-représentation concerne avant tout les écoles d’ingénieurs (26%), alors que des filières comme Sciences Po Paris ou, à un degré moindre, les écoles de commerce, sont largement féminisées.

    Ici intervient d’une part le poids des stéréotypes qui connotent comme masculines ou féminines les disciplines scolaires, et qui, notamment parce qu’ils marquent inconsciemment les attentes des enseignants, canalisent très tôt le sentiment d’efficacité et les projets des élèves. D’autre part, il faut compter avec l’anticipation d’un monde du travail loin d’être mixte, où il semble plus ou moins facile de se projeter, selon son genre, dans telle ou telle profession. Seules des évolutions sociales de longue haleine peuvent ici atténuer ces freins.

    Les grandes écoles sont également très parisiennes: 30% des étudiants de grande école ont passé leur bac à Paris ou en Île-de-France (contre 19% des bacheliers), un chiffre qui monte à 41% dans les 10 écoles les plus sélectives. Ces inégalités sont clairement contraires à l’idéal méritocratique : peu expliquées (20%) par les inégalités de réussite en 3 e , c’est avant tout l’inégale distribution sur le territoire des classes préparatoires et des écoles qui doit être incriminée, tant on sait que l’“offre” éducative locale impacte les choix des lycéens.

    Pour un élève, être d'une origine sociale favorisée, cela correspond à des chances d’accéder à une grande école 9 à 10 fois supérieures par rapport à un élève d'un milieu défavorisé.

    Si on ne choisit pas la région où l’on grandit, certaines familles bien informées essaient de choisir le lycée optimal et y parviennent. La moitié des effectifs des écoles les plus sélectives proviennent de seulement 8% des lycées.

    Il faudrait alors, si on ne veut pas supprimer les possibilités de choix d’un lycée, contrôler plus strictement le profil des lycéens mutants, et favoriser une implantation d’établissements dans les villes moyennes . C’est ce qui a été fait par les classes préparatoires privées (et aussi les classes préparatoires ouvertes aux bacheliers technologiques), mais ce sont surtout les élèves des classes moyennes qui en ont profité.

    Les inégalités géographiques traduisent aussi le fait que la mobilité a un coût pour les familles. Si les questions de logement sont essentielles, le fait que ce soit pour les écoles de commerce que les inégalités scolaires soient le moins à même d’expliquer leur sélectivité sociale rappelle que le coût des études joue un rôle non négligeable.

    D’où la nécessité de bourses, dans un contexte où les possibilités de financer en partie ses études par un job d’étudiant sont quasiment exclues en classe préparatoire aux grandes écoles et dans celles-ci mêmes.

    Intervenir tôt et jouer sur les structures

    Au total, il est clair que les mesures intervenant au niveau du lycée restent bien trop tardives puisqu’une bonne part de la carrière scolaire des élèves est déjà jouée, de même que l’image, par les élèves, de leurs propres compétences.

    On ne peut pas non plus se contenter d’agir au niveau des personnes, notamment sur les motivations ou l’information, car les carrières se jouent dans un contexte tout aussi décisif, qui rend certaines autocensures relativement rationnelles:

    • une offre de formation locale,

    • des études inégalement coûteuses,

    • un marché du travail sexué,

    • un accès à l’élite accaparé par les sortants des grandes écoles.

    Jouer sur ces éléments structurels est capital, même si on peut envisager des voies plus radicales: supprimer cette voie si française (qui polarise les stratégies des parents bien en amont du bac), et diversifier les voies d’accès à l’élite, en tout cas rendre moins inégales les perspectives professionnelles des différentes filières du supérieur.

    Tant que l’accès aux grandes écoles se fera sur la base d’une sélection scolaire biaisée dès les petites classes, tant que l’accès aux positions les plus enviables mettra en compétition des jeunes dotés par leurs familles d’atouts inégaux, aussi longtemps donc que les familles seront inégales à maints égards, les politiques publiques de démocratisation ont peu de chances d’aboutir, sans compter qu’on ne s’attend pas à ce que ceux qui parviennent actuellement à accaparer les grandes écoles et leurs débouchés militent pour ces changements…

    Cette tribune a été initialement publiée sur The Conversation .

    The Conversation

    À voir également sur Le HuffPost : Les 3 conseils de Nesrine Slaoui pour ne plus se sentir “Illégitimes”

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      Élèves transgenres discriminés ou violentés: l'école en France est en retard et doit s'adapter

      Arnaud Alessandrin · news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 6 February, 2021 - 02:36 · 7 minutes

    Les élèves et les membres de l

    Le suicide d’une lycéenne trans en décembre 2020 a suscité une vague d’émotion et d’indignation, interrogeant les failles de l’Éducation nationale quant à la prise en compte et la prise en charge des mineurs transgenres , gender fluid ou non binaires.

    Témoignages sur les réseaux sociaux, données chiffrées, comparaisons internationales: tout concourt à la mise en évidence d’un retard français.

    À travers ce texte, il s’agit de revenir sur ce que (ne) fait (pas) l’Éducation nationale en direction des jeunes personnes transgenres et celles qui ne respectent pas les normes de genre ainsi que sur les perspectives d’améliorations en la matière.

    Transphobie à l’école

    Si le sujet des transidentités à l’école semble juste émerger, la recherche (notamment française) s’est pourtant penchée sur cette question depuis quelques années. En 2014, la revue “Les cahiers de la transidentité” publient un numéro spécial intitulé Tableau noir: les transidentités et l’école . À cette époque, seules les associations –comme SOS Homophobie ou le MAG– parviennent à chiffrer les violences transphobes en milieu scolaire. Les enquêtes qualitatives et les témoignages viennent donc éclairer ce qui reste alors un impensé parmi les publics de l’Éducation nationale.

    Des recherches plus récentes stabilisent nos connaissances. En 2018, la recherche “Santé LGBTI” permet de mesurer le sentiment de bien-être scolaire des élèves LGBTI (Lesbiennes, Gays, Bi, Transgenres et Intersexes). Il en ressort qu’au collège, 73% des élèves LGBTI ont ressenti des difficultés scolaires ou relationnelles, qu’au lycée ce taux se maintient à 57%… et qu’il s’élève à 82% en ce qui concerne les élèves trans!

    Les données disponibles rejoignent donc les témoignages qui fleurissent sur les réseaux sociaux. Le système éducatif français, de la primaire à l’université, semble en incapacité d’avoir une politique inclusive à l’égard de minorités de genre (et de sexualité) auxquelles elle s’adresse pourtant.

    Concernant les élèves trans ou non binaires, les points d’échauffement sont nombreux: incompréhension ou déni face aux premières interpellations par l’élève, programmes scolaires (en Sciences et Vie de la Terre ou en éducation physique) non adaptés ou clairement discriminatoires, accueils et accompagnements scolaires défaillants, dispositifs pédagogiques (notamment en matière d’éducation à la sexualité) excluants, non prise en charge des cas de transphobie…

    Des avancées trop timides

    La réponse des pouvoirs publics tient pour ainsi dire à quelques personnes. En 2012, le gouvernement installe une délégation interministérielle de lutte contre la violence scolaire, sous la direction d’Éric Debarbieux. La transphobie n’est pas dans la feuille de route de cette délégation, mais certains membres, comme la chercheuse Johanna Dagorn ou Éric Debarbieux lui-même, vont s’engager à l’inscrire dans les outils créés par la délégation.

    Ainsi naîtra une campagne contre le harcèlement à l’école qui, jusqu’à très récemment, offrira aux professionnel·le·s de l’enseignement la seule trace officielle du mot “transphobie” . C’est dire le retard de l’Éducation nationale sur ces questions.

    Les référent·e·s filles/garçons et lutte contre les discriminations sont alors bien démunie·e·s lorsqu’il s’agit de répondre à des établissements ou à des enseignant·e·s qui font face à des demandes d’élèves ou de parents en transition… Si tant est que ces professionnel·le·s soient formé·e·s sur ces questions, ce qui est loin d’être le cas étant donné la place accordée aux questions LGBTIQ au sein des formations initiales des enseignantes et des enseignants!

    Dans un même temps, les controverses autour de la question du genre n’ont pas permis à l’Éducation nationale d’être pleinement à l’écoute des besoins de ces élèves et de leurs proches. Critiquée pour diffuser la “théorie du genre” ou pour favoriser un “prosélytisme LGBT”, l’Éducation nationale a largement préféré la politique de l’autruche à l’action (et dont les ABCD de l’égalité ont largement fait les frais).

    Il faudra attendre 2018, et la campagne de sensibilisation aux LGBTphobies (intitulée ”ça suffit!”) pour que réapparaisse le terme de transphobie. Le dispositif mis en œuvre (affichage, formations) reste néanmoins très confidentiel et les professionnel·le·s de l’enseignement misent alors sur les IMS (les Interventions en Milieu Scolaire) et sur le secteur associatif pour animer cette dimension nouvelle dans la politique de lutte contre les discriminations au sein des établissements.

    En 2019, deux autres événements viennent marquer un engagement des rectorats et du gouvernement en faveur des minorités de genre et de sexualité à l’école:

    • la création d’un observatoire des LGBT-phobies au sein du rectorat de Paris

    • la diffusion d’un Vadémécum pour défendre les droits des personnes trans (notamment à l’école) par la DILCRAH (Délégation Interministérielle de Lutte contre les discriminations).

    L’ensemble de ces outils, bien que nécessaires, sonnent néanmoins comme un aveu d’échec au regard des données disponibles en matière de transphobie dans les établissements scolaires aujourd’hui en France.

    Perspectives d’améliorations

    Alors comment faire face à ce constat d’inclusion ratée des personnes trans et non binaires dans les écoles françaises? Plusieurs pistes peuvent être explorées avec, bien souvent, des exemples locaux ou internationaux qui seraient en mesure d’inspirer le ministère de l’Éducation nationale.

    Du côté des tranches d’âges concernées par les mesures de formations et de sensibilisation aux questions de genre (c’est-à-dire non seulement d’égalité filles-garçons mais plus encore d’inclusion des questions LGBT), l’école primaire est la grande oubliée. Or, des films comme Petite fille de Sébastien Lifshitz montrent bien que les interrogations propres aux identités de genre de chacun et chacune apparaissent tôt dans le développement psychosexuel normal des enfants.

    Du côté programmes d’une part, et notamment des cours d’éducation à la sexualité, une chercheuse comme Gabrielle Richard a su montrer combien des pédagogies anti-oppressives , féministes et inclusives permettent une diminution de l’ostracisme vécu ou subi par les minorités de genre et de sexualité et, parallèlement, un plus grand épanouissement des élèves LGBTIQ. À cet égard, les campagnes de sensibilisation, de prévention, et de rappel à la loi doivent être accentuées.

    D’autre part, les formations initiales et continues des professionnel·le·s de l’Éducation nationale laissent une place trop marginale aux questions de sexualité, d’orientation sexuelle et d’identité de genre. Or, l’actualité médiatique comme celle des établissements montrent l’urgence de prendre en compte ces dimensions éducatives.

    Des formations inscrites au PAF (Plan académique de formation) des rectorats, ou déployées dans les INSPE (Institut National Supérieur du Professorat et de l’Éducation) ou à l’IH2EF (Institut des hautes études de l’éducation et de la formation) sont à préconiser. CPE, infirmier·e·s scolaires, encadrement ou chargé·e·s de mission égalité filles-garçons sont des cibles privilégiées de ces formations, qui visent notamment à maîtriser l’environnement social et associatif qui œuvre sur ces questions au plus près des territoires des professionnel·le·s.

    Mais il est une autre dimension à prendre en compte: l’architecture scolaire (les toilettes, les cours de récréation) et la maîtrise collégiales des “bonnes pratiques” d’accueil et d’inclusion des mineurs trans. Les établissements scolaires français sont actuellement seuls lorsqu’il s’agit de répondre à des sollicitations de personnes trans. Les inégalités de traitement à l’échelle du territoire en sont donc d’autant plus marquées.

    La création rapide d’un protocole d’accueil et d’accompagnement, élaboré en concertation avec les associations concernées, est alors à encourager (respect du prénom d’usage, modalités administratives d’échange avec le/la jeune scolarisé, formation interne des professionnel·le·s, adaptation des cours d’EPS, modalités d’accompagnement des jeunes et de leurs entourages…).

    Comme nous venons de le constater les retards français en la matière sont considérables. La place des parents dans la triangulation “enfants”/”école”/“parents” est aussi à interroger: comment accompagner au mieux les parents dans l’intérêt de l’enfant, sans mettre en danger ni en conflit de loyauté ce dernier, et en favorisant sa bonne participation scolaire?

    Il est à espérer que les cas malheureux de discriminations et de suicides qui ont parsemé l’actualité récente fassent réagir le ministère. Dans l’attente de mesures volontaristes, de nombreux autres élèves trans et non binaires continuent d’être discriminés, violentés et ostracisés.

    Cette tribune a été initialement publiée sur The Conversation .

    The Conversation

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      Sur TikTok, cette institutrice cartonne avec ses cours en chansons

      Esther Suraud · news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 5 February, 2021 - 11:46 · 1 minute

    ÉDUCATION- Elle était chanteuse avant d’être enseignante. Depuis, elle a pris la décision de lier ses deux passions. Céline Coenegrachts est institutrice dans une école primaire à Verviers, spécialisée pour les enfants atteints de troubles du langage . En août dernier, dans le contexte de la crise sanitaire , elle s’est lancée dans la réalisation de leçons en chansons sur son compte TikTok , “Madamecelinec”.

    Comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus , ses cours sont pédagogues , concis et chantants. La Belge de 30 ans confie au HuffPost que “la musique aide à mémoriser plus facilement. C’est un moyen d’amener la matière avec un canal plus original que le classique papier-crayon”.

    Une nouvelle forme d’apprentissage qui a trouvé son public. 186.500 personnes sont abonnées à son compte TikTok et suivent ses leçons de français ou de mathématique. “99 % des gens sont très positifs”, confie-t-elle. Ses premiers fans sont évidemment les élèves de son école primaire et... leurs parents. “Parfois, lorsque les enfants reviennent de l’école et qu’ils n’ont pas compris quelque chose, les parents leur conseillent de regarder s’il n’y a pas une explication de Madame Céline sur le sujet”.

    À voir également sur Le HuffPost : Ces élèves remercient leurs profs sur Zoom, et c’est adorable

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      Avant les vacances scolaires, les parents dans la crainte d'un reconfinement qui plane toujours

      Marine Le Breton · news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 4 February, 2021 - 16:26 · 5 minutes

    Les vacances scolaires commencent ce samedi 6 février pour la zone A.

    PARENTS - Les vacances scolaires approchent, l’incertitude continue de planer quant à la forme qu’elles vont prendre. Jean Castex , lors d’une intervention surprise vendredi 29 janvier, avait tenté de rassurer, avançant que “nous pouvons encore nous donner une chance d’éviter le confinement ”. Ce jeudi 4 janvier, pendant une conférence de presse , il a confirmé qu’un “nouveau confinement ne peut s’envisager qu’en tout dernier recours. La situation ne le justifie pas à ce jour”.

    Malgré tout, cette hypothèse est encore une épée de Damoclès au-dessus de la tête des Français. D’ailleurs Jean Castex a bien précisé qu’elle ne pouvait pas être exclue pendant les vacances scolaires. Elle est tout particulièrement au-dessus celle des parents, qui craignent depuis plusieurs jours ou semaines de devoir composer avec des vacances imprévues.

    À ce sujet, le Premier ministre s’est aussi voulu rassurant: “les vacances d’hiver débutent, pour certaines zones, demain soir. Nous avons choisi de ne pas limiter les déplacements entre régions. Une telle mesure aurait été justifiée si la circulation du virus était très inégale selon les régions. Ce n’est pas le cas”.

    Une autre hypothèse que celle du confinement, évoquée par des scientifiques, n’a toujours pas été officiellement écartée. Il s’agit de celle d’un allongement des vacances scolaires.

    Que ce soit l’une ou l’autre des options, les craintes des parents sont les mêmes. Notamment en ce qui concerne la conjugaison entre télétravail et enfants à la maison, dans l’hypothèse où les écoles seraient fermées.

    Télétravailler et s’occuper des enfants

    “Les parents ont l’obligation d’honorer leurs fonctions professionnelles, ils veulent bien s’adapter, mais s’adapter, ça se prévoit”, souligne Rodrigo Arenas, coprésident de la Fédération des Conseils de Parents d’Élèves (FCPE), contacté par Le HuffPost . “Sur le terrain, les parents font comme ils peuvent, et les enfants sont très résilients, alors que c’est très compliqué pour eux. Mais si un confinement doit être annoncé pour sauver des vies, il faudra penser l’enseignement pour les élèves les plus fragiles”, précise-t-il.

    La situation ne sera pas moins compliquée si les vacances sont allongées. ”Ça veut dire soit poser une semaine de congé en plus qu’on n’a pas forcément envie de poser et qu’on préfère garder pour l’été, soit continuer à télétravailler, ce qui est compliqué parce que, si c’est pendant que je télétravaille, ma fille sera devant la télé toute la journée… Elle peut s’occuper toute seule pendant une heure ou deux, mais pas toute la journée. Elle a besoin d’attention, elle a besoin d’être occupée”, explique auprès de Franceinfo , Marie, mère d’une petite fille de 8 ans dont elle s’occupe seule.

    Gilles Demarquet, président de l’Association des parents d’élèves de l’enseignement libre (Apel), reconnaît que si le choix est fait de prolonger les vacances scolaires, ce sera “très compliqué pour les parents qui doivent travailler. C’est pourquoi le gouvernement devra mettre en place des mesures d’accompagnement”, estime-t-il. Et si les écoles doivent fermer, “ce sera un vrai casse-tête”, regrette-t-il.

    Garde des enfants

    L’autre problème inquiétant les parents, c’est celui de la garde des enfants, comme on peut le constater avec quelques remarques postées sur Twitter.

    “D’habitude, on pouvait prendre des nounous. Là, on ne peut pas parce qu’il n’y en a pas. Les gens ont peur de ramener le virus à la maison. Les grands-parents ne peuvent pas garder les enfants. Comment on fait?”, s’interroge Alexandre, père de famille, interrogé par Franceinfo . En effet, avec la propagation de l’épidémie de coronavirus, les modes de garde habituels ont changé, comme l’explique pour Libération Sandra Hobian, directrice du pôle société au Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc): “Tous les modes de garde sollicités habituellement sont remis en cause par la crise sanitaire: les grands-parents, les colonies, les activités périscolaires. L’incertitude est donc forte chez les parents”, affirme-t-elle.

    Besoin d’anticiper

    C’est pourquoi, quel que soit le scénario qui imposerait aux parents de trouver des moyens alternatifs pour garder leurs enfants, Gilles Demarquet demande à ce que “le gouvernement puisse accompagner les familles dans l’aide à la garde des enfants. L’incertitude prégnante, même si nous la comprenons, demande de réussir à nous organiser beaucoup plus”, souligne-t-il. Le besoin d’anticiper les mesures, afin que les familles puissent prévoir en amont plutôt que de s’organiser à la dernière minute, lui semble indispensable.

    C’est aussi l’avis de Rodrigo Arenas, qui aimerait que soit mis en place un conseil autour de l’Éducation nationale, afin “qu’on se mette tous autour de la table pour prendre des décisions”. Selon lui, “tout s’anticipe. Depuis cet été, on demande à ce que soit modifié le calendrier des vacances scolaires. On l’a anticipé car on lit les avis des scientifiques. Alors pourquoi pas le gouvernement?”, se demande-t-il.

    L’état d’esprit des parents, aussi agité qu’il puisse être compte tenu de l’incertitude ambiante, rejoint finalement, selon lui, celui de “tous les citoyens”. Et comme le souligne Gilles Demarquet, aujourd’hui, “on a dépassé le stade de la sidération du premier confinement. L’acceptation des parents sera certainement moindre cette fois-ci”.

    À voir également sur Le HuffPost: Le confinement est ”épuisant” pour les parents, même pour Kate Middleton

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      4 conseils pour armer ses enfants contre les violences sexuelles

      Lucie Hennequin · news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 3 February, 2021 - 22:26 · 2 minutes

    ÉDUCATION - Les traités d’éducation féministe ne sont pas nombreux. Mais en ce début d’année 2021, et dans un contexte particulier marqué notamment par #metooinceste , plusieurs autrices sont venues ajouter leurs ouvrages aux références que s’échangent les parents souhaitant éduquer leurs enfants à la lutter dès le plus jeune âge contre le patriarcat.

    Le HuffPost a demandé à trois autrices des conseils -non exhaustifs- pour tenter de sensibiliser et de protéger les enfants contre les violences sexuelles. Comment peut-on insuffler, dès le plus jeune âge, la notion de consentement ? Comment aborder la sexualité et à quel âge? Quelques éléments de réponse sont à écouter dans la vidéo en tête d’article. Et à lire dans les deux essais cités ci-dessous.

    Celui de Lucile Bellan , journaliste, qui vient de sortir son “Petit traité d’éducation féministe” le 26 janvier (éditions Leduc). Le sous-titre est parlant: “Consentement, respect, non-violence, apprentissage du corps, culture: éveillez vos fils et vos filles à chaque étape de leur vie”.

    Son ouvrage, découpé en six chapitres, livre des conseils très pratiques pour doter les parents et les enfants de clefs vers une éducation plus inclusive et non-sexiste. “Dans l’apprentissage du consentement, il y a quelque chose de très simple: c’est d’arrêter d’obliger son enfant à faire la bise, à embrasser, tous les adultes qu’on croise”, propose-t-elle par exemple. “On le prend comme quelque chose d’insolent alors qu’en réalité, c’est juste une façon de marquer ses limites.”

    Dans l’apprentissage du consentement, il y a quelque chose de très simple: c’est d’arrêter d’obliger son enfant à faire la bise, à embrasser, tous les adultes qu’on croise

    Paru ce mercredi 3 février, ”Éduquer sans préjugés” (éditions Jean-Claude Lattes) est le fruit des réflexions de deux autres mères engagées: Amandine Hancewicz et Manuela Spinelli, co-fondatrices de l’association Parents & Féministes .

    Présenté comme un “manuel de chasse aux stéréotypes, pour une éducation plus égalitaire”, l’ouvrage est découpé par tranches d’âge. Il part d’exemples et de témoignages très concrets et quotidiens pour décortiquer les ressorts du sexisme ordinaire, qui semble souvent anodin, mais persiste et ce avant même la naissance de l’enfant, pendant la grossesse.

    Un sous-chapitre est par exemple consacré au sexe féminin, la vulve, “le mot que l’on ne peut pas prononcer”. “C’est constructif et c’est une protection, de parler de sexualité au sens anatomique”, explique Amandine Hancewicz. “Parce qu’un enfant qui a les mots a la capacité de dire s’il a une gêne à un endroit, une douleur, si quelqu’un l’a touché. Alors que si ce n’est pas nommé, si c’est honteux ou si c’est flou, c’est plus compliqué d’avoir l’information.”

    À voir également sur Le HuffPost : “Le sceau de l’infamie”: Geneviève Garrigos raconte les violences que l’inceste laisse derrière lui