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      Navalny: que deviennent les manifestants arrêtés en Russie?

      Claire Tervé · news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 12 February, 2021 - 02:56 · 5 minutes

    RUSSIE - Que fait la Russie de ses manifestants pro-Navalny? Alors que l’opposant russe Alexeï Navalny doit se rendre ce vendredi 12 février à une nouvelle audience dans le cadre d’un procès en diffamation, qu’en est-il de ses milliers de partisans incarcérés depuis plusieurs semaines ?

    Les 23 et 31 janvier et le 2 février , des manifestations, issues d’un mouvement de protestation d’une ampleur inédite depuis plusieurs années, ont éclaté en Russie. Des milliers de personnes ont envahi les rues pour protester contre l’incarcération et le jugement d’Alexeï Navalny à son retour au pays, après cinq mois de convalescence en Allemagne où il se remettait d’un empoisonnement dont il accuse Vladimir Poutine.

    Dans la foulée de ces arrestations, des images diffusées par des détenus ont commencé à apparaître sur les réseaux sociaux, dévoilant des conditions de détentions déplorables, qualifiées de “torture” par certains d’entre eux. Ces  images et témoignages datent du début du mois, mais que sont devenus ces manifestants incarcérés? Interrogée par Le HuffPost , Galia Ackerman , journaliste, auteure et spécialiste de la Russie, nous a éclairés sur la situation.

    “Il y a eu près de 11.000 manifestants pro-Navalny arrêtés pendant les manifestations, il y en a eu tellement que les prisons ont été saturées et les conditions de détention horribles”, nous explique la spécialiste. Après ces interpellations massives, l’organisation OVD-Info, spécialisée dans le suivi des manifestations, s’était en effet alarmée de traitements dégradants infligés aux manifestants. Pour preuves, des témoignages de personnes enfermées des heures dans des fourgons cellulaires et les images d’actions policières brutales ont fleuri après la manifestation du 2 décembre.

    “Des détenus du centre pour migrants de Sakharovo se plaignent des conditions de détention: ils parlent de lits en fer sans matelas et de toilettes sales, qui ne sont pratiquement pas isolées du reste de la cellule. Certaines cellules sont surpeuplées”

    Des protestataires appréhendés ont “passé la nuit dans des conditions difficiles”, a déclaré à l’AFP un responsable de l’ONG, Grigori Dournovo, expliquant que certains ont dormi par terre ou n’ont pas pu aller aux toilettes. La chaîne de télévision Dojd avait diffusé mardi 2 février une vidéo Instagram d’un manifestant: “Plus de 40 heures se sont écoulées depuis notre arrestation (...) Nous ne sommes pratiquement pas nourris. Ces neuf dernières heures, on est dans un car, obligés de rester debout”, déclarait-il. Nous endurons la torture.”

    Le blogueur russe Ilya Varlamov a publié dans un post le 4 février, repéré par nos confrères de Courrier international , des photos issues d’un canal Telegram de manifestants appelé Protest MSU. Il explique qu’à cause de prisons “surpeuplées”, certains manifestants ont été enfermés dans un centre de détention pour migrants dans la banlieue de Moscou.

    Des images filmées dans ce centre et divulguées par le média britannique The Guardian montrent des individus entassés dans les véhicules de la police pendant plusieurs heures, ou dormant à même le sol dans un couloir.

    Amnesty International dénonçait à ce sujet la privation de liberté de personnes “dont le seul crime est d’avoir participé à des rassemblements pacifiques”, et des conditions de détention qui “s’apparentent à de la torture et à de mauvais traitements”

    Deux poids, deux mesures pour les proches de Navalny

    Ces images datent des jours suivant les manifestations du 2 février. Depuis, nombreux sont ceux encore incarcérés, nous informe Galia Ackerman. “On ne connait pas le chiffre exact, mais on peut dire qu’il y a encore plusieurs centaines de manifestants pro-Navalny toujours en prison à ce jour. Évidemment une grande partie a été relâchée sous 24 à 48 heures, mais les proches d’Alexeï Navalny eux sont toujours emprisonnés”, explique-t-elle.

    Selon la spécialiste, les premiers libérés sont passés devant un juge et ont généralement reçu un avertissement. Certains ont pu écoper de quelques jours de détention, jusqu’à 15 jours, ce qui peut se décider de façon administrative avec la “justice rapide”. Ensuite, des dizaines, “on ne sait pas combien exactement”, ont subi des procédures judiciaires plus lourdes, jugés pour appels à des manifestations non autorisées et mise en danger de la sécurité publique. Ce dernier point notamment à cause de la crise sanitaire et des risques de contaminations lors des manifestations. “Ces personnes-là ont eu des peines bien réelles”, note la journaliste.

    Ensuite, elle explique que “ceux qui ont touché des représentants des forces de l’ordre, par exemple en essayant d’arracher leurs amis des mains des policiers, ont ou vont écoper de peines de prison réelles”. Ce alors même que les manifestations pro-Navalny étaient pacifiques selon Galia Ackerman. “Il n’y a pas eu de policiers blessés ou de dégradations”, assure-t-elle. Pour l’anecdote, l’auteure explique que lorsqu’un manifestant avait voulu monter sur un banc pour scander des slogans lors d’un rassemblement, il avait préalablement enlevé ses chaussures.

    Notre interlocutrice soulève par ailleurs une autre problématique moins visible: même s’ils sont libérés, pour de nombreux manifestants, l’histoire ne s’arrête pas là.

    “Il y en a qui, à la suite de leur interpellation, vont perdre leur travail, car ils ont jeté l’opprobre sur leur employeur, leur entreprise. Ils vont être isolés, certains peuvent tout perdre. C’est la double peine”.

    Enfin, il y a ceux qui sont actuellement toujours emprisonnés, les proches de Navalny. Et quand bien même les charges retenues contre eux ne reposent pas sur des preuves solides, il y très peu de chance que leurs avocats arrivent à avoir gain de cause.

    “Les avocats sont surtout là pour rassembler les pièces, faire des dossiers pour pouvoir porter plainte auprès de la Cour Internationale des Droits de l’Homme, explique la spécialiste. Mais aujourd’hui, la Russie n’a plus peur de montrer qu’elle n’est plus un État de droit, donc il y a peu de chance que les décisions de la Cour européenne soient respectées. Désormais, la loi russe primera sur l’européenne”.

    À voir également sur Le HuffPost: À Moscou, les soutiens de Navalny manifestent après sa condamnation

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      Après les manifestations pro-Navalny, la Russie expulse trois diplomates européens

      AFP · news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 5 February, 2021 - 20:45 · 3 minutes

    Ce dimanche 31 janvier, au moins 500 personnes ont été arrêtées en Russie dans le cadre de manifestation pour réclamer la libération d

    EXPULSIONS - C’est une annonce qui a fait bondir plusieurs pays de l’Union européenne. Moscou a annoncé ce vendredi 5 février l’expulsion de plusieurs diplomates européens pour avoir participé à des manifestations pour la libération de l’opposant russe Alexeï Navalny.

    Une décision qui intervient quelques heures après les pourparlers entre le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et celui de l’UE, Josep Borrell à Moscou.  Précisément, la Russie a réclamé le départ de trois diplomates: Allemagne, Pologne et Suède. Josep Borrell a “fermement condamné” ces expulsions et “rejeté les allégations de la Russie” au sujet des diplomates.

    La chancelière allemande Angela Merkel a de son côté estimé “injustifiée” l’expulsion de ces diplomates. Son chef de la diplomatie Heiko Maas a d’ailleurs menacé la Russie de représailles si elle “ne reconsidère pas cette mesure”.

    La Suède a de son côté fustigé une mesure “complètement infondée”, alors que la Pologne a prévenu que la décision de Moscou risquait de porter préjudice aux relations bilatérales.

    La participation des diplomates à des rassemblements “illégaux le 23 janvier” en soutien à Alexeï Navalny à Saint-Pétersbourg et Moscou sont “inacceptables et incompatibles avec leur statut”, ont quant à elle estimé les autorités russes.

    Cette annonce illustre l’état des tensions russo-européennes, alors que Joseph Borrell a, depuis Moscou, dénoncé l’emprisonnement d’Alexeï Navalny et la répression des manifestations en sa faveur.

    Relations “sévèrement tendues”

    “Il est sûr que nos relations sont sévèrement tendues et l’affaire Navalny est un plus bas”, a constaté Josep Borrell, face à Sergueï Lavrov, en réitérant “l’appel à une libération” de l’opposant et “au lancement d’une enquête impartiale concernant son empoisonnement”.

    Le président américain Joe Biden a lui aussi vivement critiqué la Russie ces derniers jours, notamment pour son traitement d’Alexeï Navalny, des propos qualifié de “très agressifs” par le Kremlin.

    Ennemi juré du pouvoir russe, l’opposant de 44 ans a été condamné mardi à deux ans et huit mois d’emprisonnement pour avoir enfreint un contrôle judiciaire datant de 2014.

    Lui, accuse les autorités de vouloir le réduire au silence car il a survécu, cet été, à un empoisonnement dont il tient le président Vladimir Poutine pour responsable. L’UE a adopté des sanctions contre des responsables russes face au refus de Moscou d’enquêter.

    L’arrestation de l’opposant à son retour de convalescence a suscité des manifestations à travers le pays.

    Une répression jugée brutale

    De nombreuses ONG, des médias russes et les pays occidentaux ont dénoncé la répression brutale qui a suivi et conduit à quelque 10.000 arrestations émaillées de violences policières.

    L’opposant était lui de nouveau au tribunal vendredi, accusé d’avoir diffamé un ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale qui avait défendu dans un clip de campagne, l’été dernier, un référendum ayant renforcé les pouvoirs de Vladirmir Poutine.

    Il avait qualifié les intervenants dans cette vidéo de “honte de la Nation” et de “traîtres”. Alexeï Navalny, qui risque une lourde amende voire une peine de prison, dénonce une accusation politique. Une prochaine audience est prévue le 12 février.

    La plupart de ses proches collaborateurs ont quant à eux été arrêtés ou assignés à résidence.

    À voir également sur Le HuffPost : En Russie, des centaines d’arrestations lors de manifestations pro-Navalny

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      Russie : plus ça change, plus c’est la même chose ?

      Thierry Godefridi · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Sunday, 31 January, 2021 - 04:30 · 4 minutes

    russie

    Par Thierry Godefridi.

    L’avocat, homme politique et, depuis l’assassinat de Boris Nemtsov en 2015, principal opposant russe au régime en place Alexeï Navalny avait été victime le 20 août 2020 d’un empoisonnement dont il accuse le pouvoir . Plongé dans le coma, il fut transféré dans un hôpital allemand. Après cinq mois de convalescence, il a été appréhendé et incarcéré à son retour en Russie, le 17 janvier.

    Une vidéo de près de deux heures dans laquelle Alexeï Navalny dénonce les turpitudes du régime et appelle à manifester aurait été visionnée plus de 70 millions de fois en moins d’une semaine.

    Les rassemblements qui s’ensuivirent dans de nombreuses villes dont Moscou et Saint-Pétersbourg (la ville dont Vladimir Poutine est originaire) ont donné lieu à une répression musclée de la part des forces de l’ordre et à plusieurs milliers d’interpellations et d’arrestations.

    Faut-il voir dans le déroulement de ces événements une évolution positive de la situation politique en Russie ? Ce serait verser dans l’optimisme béat que de le croire. Par contre, au vu des réactions des uns et des autres, peut-être ces événements ont-ils servi de révélateur à ceux qui auraient encore entretenu une vision lénifiante du poutinisme ; encore ces réactions sont-elles tout aussi révélatrices de l’état d’esprit de ceux dont elles proviennent.

    Le régime a bien sûr rejeté les accusations d’empoisonnement et de corruption portées à son égard. Mais il s’est aussi empressé de dénoncer comme une ingérence dans les affaires intérieures de la Russie dans un communiqué publié la veille des rassemblements du 23 janvier par l’ambassade des États-Unis qui invitait ses ressortissants à ne pas y participer et indiquait les lieux où ils se dérouleraient.

    Du côté américain, le porte-parole du département d’État a par la suite condamné les brutalités des forces de l’ordre à l’égard des manifestants, du côté européen, l’on a déploré (Josep Borrell, le Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, dans un tweet).

    Côté français, l’on s’est inquiété, notamment pour l’État de droit, selon Jean-Yves Le Drian , le ministre français des Affaires étrangères.

    Dans sa préface au monumental essai Le Monde vu de Moscou de Jean-Sylvestre Mongrenier, son dictionnaire géopolitique de la Russie et de l’Eurasie post-soviétique récemment paru aux PUF, l’historienne et soviétologue Françoise Thom relève qu’en quelque sorte plus ça change, plus c’est la même chose.

    On a pu croire que leur enrichissement personnel était la seule chose qui intéressait les dirigeants de l’actuel régime russe. C’était sous-estimer leur passion pour la géopolitique dans laquelle ils voient une manière pour la Russie de projeter sa puissance sur le monde, de prendre sa revanche sur la dislocation de l’empire soviétique, et pour eux d’entretenir leur haine de l’Occident.

    Le néo-eurasisme inspiré par les théories de l’intellectuel de droite nationaliste et anti-libérale Alexandre Douguine a pris le relais idéologique du marxisme-léninisme dans une même sorte de dialectique déterministe, non plus matérialiste, mais tellurienne.

    L’idéologie dispense les dirigeants russes de réfléchir aux vrais intérêts nationaux de la Russie et les place dans la continuité avec le passé soviétique, estime Françoise Thom, qui ajoute : « La priorité est de nuire aux États-Unis par tous les moyens, de les expulser du Moyen-Orient et d’Europe pour prendre leur place. » Elle perçoit dans la politique étrangère russe un modus operandi opportuniste dont l’ADN est léniniste, à savoir d’ « attiser les contradictions » dans le camp adverse.

    Jean-Sylvestre Mongrenier constate quant à lui que la personnalité de Poutine s’est forgée à l’époque où sous la conduite de Léonid Brejnev l’URSS rivalisait de front avec des États-Unis affaiblis par la guerre du Vietnam et rêvait de finlandiser l’Europe, pour les fanfaronnades de laquelle, s’agissant en particulier de l’UE, la Russie de Poutine n’a que mépris, en témoigne la conquête de la Crimée et la guerre du Donbass , entre autres. Il note aussi la réhabilitation rampante dont fait l’objet Staline, l’actuel occupant du Kremlin rêvant peut-être de dépasser sa longévité de « père de la nation ».

    D’État de droit en Russie, alors que les règles de droit y sont constamment manipulées , il ne pourrait être question. Que le ministre français des Affaires étrangères puisse l’évoquer relève peut-être de cette « géopolitique de cabinet » dont Jean-Sylvestre Mongrenier dénonce la naïveté, qu’il s’agisse de parler de l’Europe de l’Atlantique à l’Oural ou de Lisbonne à Vladivostok.

    En tout cas, en l’état actuel, le droit russe ne présage en rien de la longévité de la carrière d’opposant de monsieur Navalny.

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      Navalny s'en prend à la vie de palais de Poutine dans une vidéo filmée avant son incarcération

      AFP · news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 20 January, 2021 - 18:15 · 4 minutes

    INTERNATIONAL - Incarcéré depuis son retour rocambolesque en Russie, l’opposant Alexeï Navalny a contre-attaqué ce mardi 19 janvier avec la diffusion d’une vaste enquête anti-corruption visant le président Vladimir Poutine et le véritable “palais” dont il se serait doté sur les bords de la mer Noire, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article .

    Illustré d’une vidéo de près de deux heures qui affiche déjà près de 500.000 vues sur YouTube, ce sujet est accompagné d’un appel aux Russes à manifester samedi contre le pouvoir, réitérant l’invitation à “descendre dans la rue” faite la veille par Navalny et son équipe.

    100 milliards de roubles

    Navalny, qui a enregistré cette vidéo avant son retour en Russie dimanche, assure que Vladimir Poutine est le bénéficiaire d’une vaste propriété et d’un immense palais près de la ville russe de Guélendjik, sur les rives de la mer Noire.

    Cet ensemble très luxueux compterait en outre des vignobles, une enceinte de hockey sur glace ou encore un casino. Il a été financé, selon l’opposant, par des proches du président russe, comme le patron du géant pétrolier Rosneft, Igor Setchine, et l’homme d’affaires Guennadi Timtchenko.

    “C’est un Etat au sein de la Russie. Et, dans cet Etat, il n’y a qu’un tsar inamovible. Poutine”, estime M. Navalny, accusant aussi le président russe d’être “obsédé par les richesses et le luxe”.

    Selon l’opposant, 100 milliards de roubles (1,12 milliard d’euros) ont été dépensés pour bâtir ce complexe, dont la superficie totale est de 7.000 hectares, soit “39 fois la taille de Monaco”. Il est officiellement la propriété du FSB, les services de sécurité russes. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a immédiatement rejeté ces accusations, affirmant à l’agence de presse Ria Novosti que “ce n’est pas vrai”, tout en disant ne pas avoir encore pris connaissance des détails de cette enquête.

    “Activités illégales”

    Cet infatigable pourfendeur de la corruption âgé de 44 ans a été arrêté dimanche dès son retour d’Allemagne, où il était en convalescence après son empoisonnement présumé en août, dont il tient Vladimir Poutine pour responsable, malgré les dénégations de Moscou.

    Le Kremlin a de son côté rejeté mardi les nombreuses demandes occidentales de libérer Alexeï Navalny et mis en garde ses partisans qui comptent manifester à son appel ce week-end en Russie. “C’est une affaire totalement intérieure et nous ne permettrons à personne de s’ingérer là-dedans”, a déclaré Dmitri Peskov.

    Alexeï Navalny a été incarcéré au moins jusqu’au 15 février dans le cadre d’une procédure pour violation d’un contrôle judiciaire et placé en détention à Moscou. Dès l’annonce de cet emprisonnement, l’opposant et ses partisans ont appelé à manifester, samedi 23 janvier, à travers la Russie. Le porte-parole du Kremlin a jugé que de tels appels et de telles manifestations pouvaient s’apparenter à des ”à des activités illégales”.

    Des rassemblements sont prévus dans de nombreuses agglomérations, de Moscou et Saint-Pétersbourg, dans l’ouest, à Khabarovsk en Extrême-Orient en passant par Ekaterinbourg dans l’Oural.
    En Russie, les manifestations non-autorisées de l’opposition conduisent bien souvent à une répression brutale et à de très nombreuses interpellations.

    Diffamations

    Alexeï Navalny est depuis longtemps dans le collimateur des autorités russes. Il s’est rendu célèbre avec des enquêtes diffusées en ligne sur la corruption des élites et de l’entourage de Vladimir Poutine. Sa notoriété reste néanmoins limitée hors des centres urbains les plus importants et auprès des générations les moins connectées.

    Sur le plan politique, il préparait aussi avant son empoisonnement une campagne active en vue des législatives de septembre 2021, sur fond d’érosion de la popularité du parti du Kremlin, Russie Unie. Trois laboratoires européens ont conclu que l’opposant avait été empoisonné par un agent neurotoxique militaire de Novitchok, conçu à l’époque soviétique. Moscou rejette ces conclusions et dénonce un complot.

    Depuis son retour en Russie, M. Navalny est sous la menace de procédures judiciaires qui pourraient aboutir à des peines d’emprisonnement de plusieurs années. Il doit être jugé dès mercredi pour diffamation d’un ancien combattant de la Deuxième Guerre mondiale. Le 2 février, un tribunal se penchera sur la révocation d’un sursis auquel l’opposant avait été condamné, ouvrant la voie à la possibilité qu’il effectue une partie d’une peine de trois ans et demi de prison, datant de 2014.

    Alexeï Navalny est également visé depuis fin décembre par une enquête pour “fraudes à grande échelle” , un délit passible de dix ans d’emprisonnement.
    L’intéressé considère que ces affaires sont de nature politique.

    À voir également sur Le HuffPost: Navalny: plusieurs de ses alliés arrêtés à l’aéroport de Moscou