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      À Madrid, les Espagnols ont fêté la fin du couvre-feu et de l'état d'urgence

      Le HuffPost avec AFP · news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 9 May, 2021 - 12:09 · 3 minutes

    FESTIVITÉS - C’est un soulagement pour les Espagnols. Le pays a levé dans la nuit du 8 au 9 mai l’état d’urgence sanitaire en vigueur depuis octobre, permettant à ses habitants de sortir de leur région pour changer d’air ou retrouver des proches qu’ils n’avaient pas vus depuis des mois.

    À part à Noël où les restrictions avaient été assouplies durant quelques jours pour permettre les réunions familiales, les Espagnols n’ont pas pu quitter leur région depuis le début de l’état d’urgence fin octobre .

    Dissuadées par l’explosion des cas ayant suivi Noël, les autorités avaient maintenu les bouclages de régions pour la Semaine sainte , fête familiale fondamentale en Espagne.

    Ces bouclages avaient été particulièrement mal vécus par les Espagnols, empêchés d’aller voir leur famille dans une autre région alors que le pays restait ouvert aux touristes étrangers.

    Casse-tête juridique

    Vent de liberté, la levée de l’état d’urgence à minuit est en revanche un véritable casse-tête pour les régions, compétentes en matière de gestion de la crise sanitaire.

    Au début de l’automne, lorsque le régime d’exception n’était pas encore en place, des tribunaux avaient invalidé des mesures anti-Covid prises par des régions, créant la confusion et amenant le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez à décréter l’état d’urgence.

    Depuis octobre, elles avaient pu imposer des couvre-feux et bloquer l’entrée ou la sortie de leur territoire sans avoir besoin de l’autorisation de la justice.

    Plusieurs régions avaient mis la pression ces dernières semaines sur l’exécutif pour qu’il prolonge l’état d’urgence, mais celui-ci a refusé, mettant en avant l’amélioration de la situation sanitaire et l’avancée du programme de vaccination.

    Pas la fin des restrictions

    La fin de l’état d’urgence ne signifie toutefois pas la fin des restrictions, dans l’un des pays les plus touchés en Europe par la pandémie avec près de 79.000 morts et 3,5 millions de cas.

    Les 17 communautés autonomes peuvent toujours limiter les horaires ou la capacité d’accueil des bars, des restaurants ou des commerces. Elles peuvent aussi demander le rétablissement d’un couvre-feu ou le bouclage de leur territoire, mais ont désormais besoin pour cela de l’aval d’un tribunal.

    Si l’archipel touristique des Baléares ou la région de Valence ont obtenu le feu vert pour conserver un couvre-feu, le Pays basque (nord), l’une des régions les plus touchées du pays par la pandémie, a vu sa demande de bouclage de la région et de couvre-feu rejetée par la justice.

    Mise en garde des autorités

    Alors que la météo est clémente, les autorités ont mis en garde la population, fatiguée par plus d’un an de restrictions, contre le risque d’un relâchement excessif.

    Il faut éviter d’avoir “une fausse perception (...) Cela ne veut pas dire la fin des mesures de contrôle” de l’épidémie, a insisté jeudi l’épidémiologiste en chef du ministère de la Santé, Fernando Simon.

    “Les gens doivent comprendre qu’ils doivent continuer à appliquer les mesures qui dépendent de chacun d’entre nous”, a-t-il ajouté, car “on ne peut rien exclure en termes d’évolution de la pandémie”.

    À voir également sur Le HuffPost : En Belgique, réouverture des terrasses de cafés et restaurants sous une météo maussade

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      Couvre-feu: Darmanin annonce des verbalisations en hausse de 53%

      Le HuffPost · news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 4 February, 2021 - 18:32 · 2 minutes

    Des policiers en patrouille dans les rues de Paris le 3 février 2021.

    CORONAVIRUS - C’est l’heure d’un premier bilan. À l’occasion du point presse organisé ce jeudi 4 février pour faire le point sur la situation sanitaire en France , le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé que quasiment 1,9 million de contrôles et 177.000 amendes avaient été réalisés depuis la mise en place du couvre-feu généralisé à 18h samedi 16 janvier.

    Suite aux déclarations de Jean Castex vendredi 29 janvier à l’issue d’un contrôle de défense, qui annonçait des mesures de restrictions supplémentaires , davantage de contrôles ont été réalisés. Dans le détail, “le nombre de ces contrôles à augmenté de 39% le week-end dernier par rapport au week-end précédent, a déclaré le ministre qui a assuré que ces contrôles continueraient de “s’intensifier”. Les verbalisations, elles, “ont augmenté de 53%”.

    Gérald Darmanin a également déclaré avoir “demandé aux forces de l’ordre d’être particulièrement vigilants au sujet des fêtes clandestines et restaurants clandestins”.

    Rien que sur la journée du mercredi 3 février, “587 restaurants et débits de boissons ont été contrôlés”, selon le ministre de l’Intérieur. “Et ces contrôles seront encore renforcés”. Pour ce qui est des fêtes clandestines, il dévoile que “190 rassemblements festifs ont été démantelés par les forces de l’ordre qui ont conduit à 208 interpellations, dont 156 ont donné lieu à des poursuites pénales”.

    Sanctions contre les compagnies aériennes

    Enfin, le ministre de l’Intérieur a également assuré que le gouvernement “n’a pas hésité et n’hésitera pas à sanctionner durement les compagnies aériennes peu scrupuleuses sur la réalisation [des contrôles] qui leur incombent en première intention”. En effet, depuis lundi 1er février, de nouvelles restrictions d’entrée et de sortie sur le territoire français sont en vigueur sur le territoire français.

    “On est passé de 65 000 passagers par jour à 20 000 passagers par jour” depuis lundi, indique le ministre. “729 passagers au départ n’ont pas été autorisés pendant deux jours à prendre leur avion car ils ne voyageaient pas avec ce motif impérieux”, a déclaré le ministre de l’Intérieur, ajoutant que “41 passagers arrivant en France n’ont pas été admis sur le territoire pour des raisons similaires”.

    Gérald Darmanin a aussi estimé que les commerces étaient particulièrement contrôlés en cette période. Il a toutefois regretté encore “de trop fortes affluences” dans certains d’entre eux.

    À voir également sur Le HuffPost: Covid-19: comment se déroulent les tests obligatoires à Roissy

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      Covid : suivez le discours de Castex avant les vacances

      Le HuffPost · news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 4 February, 2021 - 16:11 · 1 minute

    CORONAVIRUS - Vaccins, couvre-feu et confinement... Le Premier ministre, Jean Castex, et le ministre de la Santé, Olivier Véran, tiennent une conférence de presse à 18 heures ce jeudi 4 février 2021 pour faire “un bilan des mesures de freinage ” du Covid-19 alors que se profilent les vacances d’hiver.

    Selon Matignon, le rendez-vous de ce jeudi 4 février permettra de faire un point d’étape sur la situation sanitaire et sur les mesures de restriction mises en place pour lutter contre le Covid-19.

    Lors de sa dernière allocution, le Premier ministre avait surpris par ses (non) annonces, alors que le spectre du reconfinement planait dangereusement sur la France. “Nous pouvons encore nous donner une chance d’éviter le confinement”, avait alors assuré Jean Castex, tout en reconnaissant que “la question d’un confinement se pose légitimement compte tenu de ces données”, en raison d’un “fort risque d’accélération” de l’épidémie.

    À voir également sur Le HuffPost: Castex estime que la France peut encore ”éviter le confinement”

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      Et maintenant, le confinement à titre préventif

      Nathalie MP Meyer · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 29 January, 2021 - 04:30 · 7 minutes

    confinement

    Par Nathalie MP Meyer.

    Le porte-parole du gouvernement l’a confirmé hier 27 janvier 2021 à l’issue du Conseil de défense sanitaire, il est bel et bien question de confiner la France un peu, beaucoup, passionnément, à la folie – mais plutôt à la folie – pour la troisième fois depuis moins d’un an, le tout dans une cacophonie de « paroles d’experts » sur fond de variant anglais, de peur préventive et de principe de précaution qui n’éclaire pas vraiment la prise de décision.

    Le Président de la République a certes fait savoir qu’il attendait de disposer d’études sur les résultats de la mesure de couvre-feu avancé à 18 heures ainsi que sur l’impact des mutations du coronavirus avant de décider. Mais tout indique maintenant qu’à ce stade de la pandémie où la vaccination de la population est encore trop limitée pour contrarier son évolution, on s’avance à brève échéance vers des mesures restrictives supplémentaires qui pourraient même prendre la forme d’un « confinement très serré ».

    Confinement : faire le bilan, excellente idée

    Faire le bilan de ce qu’on a fait plutôt que de se lancer tête baissée dans une nouvelle couche de coercition sans savoir si c’est le moins du monde efficace : en voilà une bonne idée ! Car si vous vous rappelez, le couvre-feu à 18 heures a été appliqué dans certains départements à partir du 2 janvier 2021 puis étendu à quelques autres le 10 et le 12 et déployé sur la France entière le 16 sans aucune analyse préalable, si ce n’est par conformisme avec ce qui se faisait en Allemagne, au Royaume-Uni ou en Israël au même moment. Confidence d’un proche d’Emmanuel Macron :

    On ne s’en sort pas si mal, mais on est à la merci d’un reconfinement : tout le monde ferme autour de nous.

    C’est l’un des drames du politicien – drame pour les citoyens, naturellement : il doit montrer qu’il « fait quelque chose », surtout si son concurrent s’agite de son côté, quitte à faire n’importe quoi, à l’aveuglette, à la va-vite et « quoi qu’il en coûte » . Avec l’argent des autres, cet argent des autres qui seul finance les idées géniales de nos dirigeants et fonctionnaires, rien de plus facile, rien de plus enivrant… et rien de plus illusoire et destructeur à terme.

    À quoi s’ajoute un second drame découlant du premier : à force de vouloir « faire quelque chose » pour ses concitoyens, à force de vouloir les aider, les protéger, bref, à force de vouloir baliser tous les instants de leur vie au nom de son sens tout personnel de ce que doit être la vie des autres, le voilà de plus en plus convaincu qu’il est investi d’une mission quasi divine qui ne souffre ni contestation ni exception.

    Si l’on applique ceci à la gestion du Covid-19, force est de constater que les décisions de confinement et autres couvre-feux sont loin de se limiter à répondre aux nécessités de la situation sanitaire. J’en veux pour preuve ce que déclarait la préfète des Hautes-Alpes, très professeur des écoles, alors que son département faisait partie du lot des quinze départements assignés à un couvre-feu dès 18 heures à partir du 2 janvier :

    Il s’agit d’une mesure permettant de freiner un peu plus la propagation virale, mais surtout de faire prendre conscience à chacun que ce sont nos comportements qui doivent faire inverser les courbes, en respectant le port du masque, les gestes barrière ou bien les consignes d’isolement qui, par leur non-respect, engendrent des contaminations multiples.

    Rétrospectivement, on s’aperçoit que dans les quinze départements concernés, la baisse des contaminations avait commencé avant la date où l’on pouvait espérer voir un effet de la mesure. On constate en outre, comme on pouvait le prévoir, que cette idée qui a consisté in fine à entasser les gens dans les magasins et les supermarchés entre 17 et 18 heures pour contrer ce que certains élus ont appelé de façon complètement hors-sol et méprisante « l’effet apéro » n’a finalement pas eu le résultat escompté.

    Mais peu importe puisque, comme le dit madame la Préfète, il s’agissait « surtout » d’enfoncer dans nos crânes de Gaulois réfractaires forcément irresponsables que notre santé est directement proportionnelle à notre obéissance aveugle à toute décision étatique, aussi absurde soit-elle. Et Dieu sait que si le monde entier applique des mesures de restrictions anti-Covid à plus ou moins grande échelle, le monde entier qualifie aussi la France d’Absurdistan en ce domaine.

    Gageons donc que dans le rapport qui sera remis à Emmanuel Macron, la mesure de couvre-feu à 18 heures sera jugée très insuffisante (le porte-parole du gouvernement l’a d’ailleurs déjà laissé entendre) alors qu’elle était surtout idiote. Mais qui dit « insuffisant » dit évidemment qu’il faut faire plus, plus haut, plus fort, d’où le « confinement très serré » qui nous pend au nez.

    Pourtant, on est loin du consensus médical

    On a d’abord l’inénarrable Delfraissy , alarmiste en chef et chef du Conseil scientifique. Qualifiant le variant britannique de « virus diabolique et plus intelligent qu’on ne le pense » , il préconise un confinement préventif séance tenante, autrement dit même si la situation à l’instant T ne le justifie pas. Oui, on est dans une situation de plateau avec une faible progression de l’épidémie, mais cette « impression de stabilité est trompeuse » , justifie-t-il. J’espère que vous voyez la force de l’argument.

    Devant l’agacement que ses propos ont réussi à susciter à l’Élysée, il a déclaré ensuite dans un entretien à Libération qu’on n’était pas « à une semaine près » . Mais cette idée du confinement préventif contre le variant anglais, confinement qui sera d’autant plus court qu’on le mettra en place rapidement, et éventuellement le « der des der » à condition que la vaccination suive, est néanmoins soutenue par de nombreux médecins. Par le professeur Philippe Juvin , chef de service des urgences de l’hôpital Georges Pompidou et par ailleurs maire LR de La Garennes-Colombes, par exemple.

    Il faut certes que la vaccination avance, d’autant que les vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna semblent efficaces contre les nouveaux variants, et pendant ce temps les gestes barrières restent de mise si les circonstances l’exigent.

    Mais quant au reconfinement préventif, d’autres médecins comme l’urgentiste Gérald Kierzek (voir ici) ou l’épidémiologiste Martin Blachier s’en inquiètent.

    Ce dernier fait remarquer (vidéo, 10′) qu’on en sait encore peu sur la contagiosité réelle du variant anglais, qu’il n’est pas forcément le seul facteur explicatif de la hausse des contaminations que le Royaume-Uni a connue et surtout qu’on voit mal comment on pourrait sortir un jour du confinement si l’on décidait de confiner en dehors de toute accélération significative de la pandémie, sans critère médical spécifique, mais juste parce qu’on ne sait pas de quoi demain sera fait :

    C’est tellement grave un confinement que ça doit être justifié par des chiffres épidémiologiques et pas uniquement par l’hypothétique présence d’un variant.

    J’avoue que je suis très sensible à cet argument. Car oui, c’est grave, un confinement. Les répercutions psychologiques, économiques, sociales et familiales sont immenses. Après deux confinements et une flopée de mesures intermédiaires, nous sommes bien placés pour le savoir.

    Il est certain que si l’on ne sort, ni ne bouge, ni ne rencontre plus jamais personne, on ne tombera jamais de vélo, on n’aura jamais d’accident de voiture et on ne croisera probablement pas de coronavirus. Mais on ne vivra pas non plus ; on mourra à petit feu sans avenir ni perspective. L’Homme n’est pas fait pour rester dans sa caverne, éternellement paralysé par des éventualités. Il est fait pour répondre intelligemment à des réalités.

    On peut toujours espérer que dans ses évaluations, Emmanuel Macron prendra en compte l’ensemble des destructions liées directement ou administrativement au Covid-19, pas seulement la peur d’avoir à faire face, peut-être, au déjà célèbre variant anglais qui agit sur nos esprits comme un épouvantail.

    Mais à entendre le porte-parole du gouvernement, cela semble assez peu probable, sauf à ce que la lassitude croissante d’une part croissante de Français vis-à-vis d’une vie masquée, enfermée, fossilisée et destructrice ne parvienne à réorienter quelque peu la gestion anti-Covid du gouvernement.

    Sur le web

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      Restaurateurs : l’ouverture de la dernière chance

      IREF Europe · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 25 January, 2021 - 04:40 · 3 minutes

    restaurateurs

    Par Adélaïde Hecquet.
    Un article de l’Iref-Europe

    Un restaurateur du Doubs est à l’origine d’une vraie rébellion anti-Covid. Stéphane Turillon a lancé son restaurant le 12 octobre 2020, après deux ans de travaux, un demi-million d’euros d’investissement et 25 années de métier. Mais le second confinement a mis une fin brutale à ces efforts, et il a aujourd’hui perdu 400 000 euros.

    Il risque la faillite, la perte de son restaurant, de sa maison, de sa voiture. Ce père de trois enfants estime n’avoir plus rien à perdre.

    Il ouvrira donc le 1er février , et les réservations montrent que plusieurs milliers de Français sont prêts à soutenir les restaurateurs : son établissement est déjà complet pour le grand jour. D’autres sont aussi décidés à rouvrir, dans le respect du protocole sanitaire.

    La fréquentation des restaurants en chute libre

    La fréquentation des restaurants subit une baisse depuis plusieurs années, mais qui stagnait aux alentours de 1 % par an, une proportion sans commune mesure avec la chute liée à la pandémie . Le Covid-19 a divisé le chiffre d’affaires des restaurateurs par deux, soit une perte de 30 milliards d’euros .

    Si le click and collect peut apparaître comme une solution de repli, seul un tiers des restaurateurs fait confiance aux hasards de la rue. Un choix compréhensible, quand on sait ce qui peut arriver à un plat entre la moto du livreur, le métro, la rue, la porte d’entrée, l’escalier, et finalement le micro-ondes.

    Les clients eux-mêmes se montrent frileux, à cause des contacts multipliés sur le parcours. Le chiffre d’affaires généré par le click and collect et la vente à distance dans les quelques établissements concernés n’était donc pas à la hauteur des espérances.

    De plus, au mois de décembre 2020, 50 % des revenus de ces ventes en click and collect étaient déduits des aides attribuées par l’État à la restauration, ce qui pouvait inciter les restaurateurs à rester fermés.

    Des réponses gouvernementales déconnectées des attentes des restaurateurs

    Face à cette crise, le gouvernement promet monts et merveilles, inventant toujours plus d’aides pour éviter la fermeture des établissements. Des aides soumises à conditions : durant le confinement d’octobre, pour les percevoir, les restaurateurs devaient faire moins de 50 % de leur chiffre d’affaires habituel ou rester fermés.

    Une décision que certains n’ont pas comprise, car elle incite les restaurateurs à ne pas travailler.

    Avec toutes ces fermetures forcées, le nombre de salariés au chômage partiel a augmenté, ce qui a coûté de l’argent à l’État. Et la consommation a baissé, ce qui lui a fait perdre des rentrées liées à la TVA.

    Les aides proposées par le gouvernement n’empêchent pas les restaurateurs de s’appauvrir. D’abord, elles tiennent compte du chiffre d’affaires des établissements, et non de leurs charges. Résultat, certains grands groupes reçoivent davantage d’aides qu’ils n’ont de charges, quand de petits établissements sont dans la situation inverse.

    En effet, depuis décembre, le fonds de solidarité est ouvert aux entreprises plus importantes, et plus seulement aux structures de moins de cinquante salariés. Les restaurateurs peuvent donc recevoir jusqu’à 20 % de leur chiffre d’affaires mensuel, avec une limite de 200 000 euros.

    Stéphane Turillon, qui dépense 13 000 euros en charges et reçoit 10 000 euros d’aides, demande à ce que les restaurants puissent envoyer à l’État le montant de leurs charges, calculé par leur comptable afin de percevoir une aide plus adaptée à leurs besoins.

    Autre point occulté : lors de leur réouverture, il n’est pas certain que les restaurants retrouveront leur clientèle et peut-être auront-ils aussi perdu en partie leur savoir-faire ou le personnel qui leur apportait ce savoir-faire. Rien n’est prévu en l’état pour aider à la reprise.

    Le couvre-feu à 18 heures sur l’ensemble du territoire, annoncé jeudi 14 janvier, pourrait faire perdre 50 % de leur chiffre d’affaires aux rares restaurateurs encore ouverts en click and collect . Un scénario catastrophe, dont beaucoup ne se remettront pas, alors que les prêts garantis par l’État devront être remboursés, même si un délai d’un an supplémentaire est accordé.

    De plus, sans date d’ouverture fiable, les restaurateurs ne peuvent pas prévoir le recrutement et le logement de leurs saisonniers. Une situation qui prive d’emploi de nombreux jeunes.

    Sur le web

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      Confinement, couvre-feu : entrepreneurs, défendez-vous de ces folies !

      Sébastien Leblet · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 20 January, 2021 - 04:30 · 4 minutes

    masque

    Par Sébastien Leblet.

    Comme le relate un récent article de Newsweek , une étude évaluée par les pairs publiée récemment dans l’ European Journal of Clinical Investigation démontre qu’il n’existe aucun intérêt net aux confinements de toute la population d’un pays pour répondre à l’épidémie de Covid-19.

    Cette étude vient corroborer d’autres études comme, entre autres, celle de la prestigieuse Université de Stanford ou une autre, plus ancienne, de l’institut national de Santé publique norvégienne .

    Or, le gouvernement français a fait le choix de confiner la totalité de sa population en mars 2020 puis à nouveau fin octobre 2020, et ce bien que l’OMS ait indiqué que le confinement n’était pas la solution et ne devait être décidé qu’en dernier recours.

    Depuis le début de l’épidémie le gouvernement français a aussi choisi d’y répondre quasi-exclusivement par des mesures liberticides comme l’instauration de nombreux couvre-feux (à 21 heures, à 20 heures, à 18 heures, etc.) ou d’obliger les Français à s’auto-signer des attestations de déplacement.

    Comme chacun le sait, ce sont bien ces mesures, et non l’épidémie de Covid-19, qui sont responsables d’une perte, selon les métiers, de 10 à 50 % de chiffre d’affaires sur l’année 2020 pour les TPE, PME, commerçants et professions libérales de France.

    À l’aune d’un troisième confinement qui semble prévu pour le 22 ou le 29 janvier, si les chefs d’entreprise n’ont pas vocation à faire de la politique, il leur appartient cependant – voire il est de leur devoir, de défendre les intérêts de leur entreprise, de leurs actionnaires et de leurs salariés.

    Plutôt que de confiner la France entière ou de limiter le déplacement des Français depuis un an, le gouvernement français aurait très bien pu s’inspirer sans risques des pays qui ont réussi à limiter le nombre de morts de la Covid-19 sans détruire leur économie. Faut-il rappeler qu’en termes de mortalité par million d’habitants, la France se classe 176ème sur 197 pays ?

    Les comparaisons internationales nous apprennent que l’État français aurait très bien pu, par exemple :

    • contrôler ses frontières nationales par la preuve de tests négatifs au Covid-19, comme quasiment tous les autres pays du monde ;
    • offrir des masques FFP2 aux plus âgés et/ou plus fragiles, comme en Allemagne ;
    • mettre en place des tests massifs de la population pour n’isoler que les personnes malades, comme beaucoup de pays asiatiques l’ont fait, à commencer par Taïwan ;
    • ne confiner que les plus âgés ;
    • encourager les molécules ou les compléments alimentaires diminuant la mortalité de la Covid-19 au lieu de les combattre ou les ignorer ;
    • accélérer la vaccination de ceux qui le souhaitent ;
    • rouvrir, et non fermer des lits d’hôpital ;
    • etc.

    De ce fait, compte tenu des forts doutes qui existent sur la pertinence des mesures prises par le gouvernement français pour lutter contre cette épidémie, tous les chefs d’entreprise de France sont fondés à demander rapidement des comptes à l’État sur sa gestion de la crise devant les tribunaux administratifs, pour commencer.

    Il appartiendra à l’État de prouver que les mesures restrictives majeures qu’il a prises à l’encontre de la liberté d’entreprendre et de commercer s’appuient bien sur des preuves scientifiques de leur efficacité et de la bonne prise en compte de la balance bénéfices/risques.

    Si l’État français se révèle incapable de prouver – études scientifiques à l’appui – la pertinence de ces mesures de confinement et autres couvre-feux, il devra sans délai indemniser le préjudice subi par les entreprises, ses dirigeants, ses actionnaires, ses salariés, et surtout cesser immédiatement sa politique pour en mettre une autre en place, plus appropriée.

    Alors, chefs d’entreprise, si vous ne souhaitez pas que 2021 se répète à l’identique de 2020 et que vous et vos salariés ne finissiez pas bientôt au Revenu universel en cours d’étude à l’Assemblée nationale, fédérez-vous vite et mandatez un avocat !

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      Bilan INSEE de la mortalité en France en 2020

      Nathalie MP Meyer · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 20 January, 2021 - 03:40 · 7 minutes

    Par Nathalie MP Meyer.

    Ce n’est pas une statistique qui captivait les foules ou moi-même ces dernières années, mais avec la pandémie de Covid-19 et ses déclinaisons médiatiques obsédantes en nombre de contaminations, hospitalisations, réanimations et morts, l’étude du nombre de décès en France en 2020 comparativement aux années précédentes est pratiquement devenue aujourd’hui un incontournable de l’analyse politique au même titre que le suivi des comptes publics ou du chômage pour rendre compte de la situation socio-économique du pays.

    Cela me semble d’autant plus justifié que les confinements et autres couvre-feux, synonymes de mise à l’arrêt plus ou moins totale des activités économiques, sportives et culturelles, qui ne sont pas sans produire leur lot de pauvreté, chômage et déclassement social et/ou psychique dans la population, ainsi que la dangereuse fuite en avant dans le « quoi qu’il en coûte » qui les accompagne, ont été décidés par le fait que la maladie est non seulement contagieuse, mais, dans bien des cas, mortelle.

    D’où l’importance d’avoir une image exacte de cette surmortalité dont on cherche à se protéger. Or c’est précisément ce que l’INSEE vient de nous fournir dans son rapport ( ici et ici ) sur les décès en France en 2020 publié vendredi 15 janvier dernier.

    Avant d’entrer plus avant dans la lecture dudit rapport, quelques remarques :

    · Il s’agit d’un bilan provisoire qui sera légèrement revu à la hausse car les décès de fin d’année n’ont pas encore été tous transmis par les mairies à l’Institut de la statistique.
    · Gardons également à l’esprit qu’avec l’accroissement et le vieillissement de la population, il est naturel que le nombre de décès augmente tendanciellement chaque année (+0,6 % entre 2019 et 2018 par exemple).
    · Notons enfin que l’INSEE recense les décès toutes causes confondues. Ce sont les écarts entre les années qui permettent d’évaluer l’impact de telle ou telle cause sur la mortalité finale.

    Le graphique ci-dessous récapitule le nombre de décès quotidiens en France en 2003 (jaune) puis de 2015 (marron) à 2020 (rouge) et en moyenne sur 2015-2019 (noir). L’INSEE a indiqué en outre les causes des principaux pics observés, à savoir les épidémies de grippe saisonnière et les canicules. On remarque nettement l’impact bref mais foudroyant de la canicule de l’été 2003 et on note également un petit pic de cette nature en 2019 puis en 2020.

    L’Institut a également borné les périodes de confinement de l’année 2020 (printemps et automne) et on voit qu’elles coïncident avec des pics de surmortalité attribuables à la pandémie de Covid-19 significativement hauts en nombres quotidiens (par rapport aux décès de la même période des années précédentes) et larges en durée :

    Au total, le nombre de décès s’est monté à 667 400 en 2020, soit presque 54 000 de plus que l’année précédente, ce qui représente une croissance de 9 % par rapport à 2019 se répartissant entre 8 % pour les femmes et 10 % pour les hommes. Du jamais vu dans les périodes récentes :

    C’est cependant moins que les 66 000 décès attribués au Covid-19 en 2020 par Santé publique France, et ceci pour deux raisons principales :

    · La grippe saisonnière n’a pas eu d’incidence particulière sur la mortalité au début de l’année 2020, contrairement aux années précédentes. On observe des pics significatifs en février 2015, janvier 2017 et mars 2018. L’épidémie de grippe 2018-2019 qui culmine en février 2019 se situe en dessous des années précédentes et celle de 2020 encore en dessous de la mortalité de 2019. De ce fait, on compte 7500 décès en moins en janvier et février 2020 par rapport à la même période de 2019.

    · Les confinements semblent avoir eu un effet « protecteur » sur les jeunes de moins de 25 ans. Leur mortalité est inférieure de 6 % en 2020 par rapport à 2019, notamment du fait d’un moindre nombre d’accidents de la circulation à partir de mars 2020.

    À propos de l’évolution des décès selon la tranche d’âge, justement, l’INSEE considère qu’en 2020, la surmortalité des moins de 65 ans est négligeable : en plus de la sous-mortalité des moins de 25 ans (-6 % comme on vient de le voir), il convient de noter que la tranche des 25-49 ans a enregistré un recul de mortalité de 1 % par rapport à l’année précédente et celle des 50-64 ans une petite augmentation de 2 %.

    En revanche, la surmortalité des 65 ans et plus a atteint 10 % sur l’année pour toutes les classes d’âges concernées (65-74 ans, 75-84 ans et 85 ans et plus) mais a augmenté avec l’âge pendant les vagues de Covid :

    « Au cours des deux vagues de Covid-19 du printemps et de l’automne, l’excédent de mortalité des personnes de 65 ans et plus a été d’autant plus important que les personnes étaient plus âgées. Ce n’est pas le cas sur l’ensemble de l’année 2020 (10 % pour les 65-74 ans comme pour les 75-84 ans et les 85 ans et plus). »

    Sur le plan de la répartition géographique, la façade Est de la France a été la plus touchée par l’excédent de mortalité, notamment les régions Île-de-France (+ 18 %), Auvergne-Rhône-Alpes (+ 14 %) et Grand-Est (+ 13 %). Dans ces trois régions, six départements ont dépassé les 20 % de surmortalité en 2020. On peut leur rajouter Mayotte qui culmine à +24 % :

    Muni de tous ces éléments factuels détaillés dans les publications de l’INSEE, chacun peut tenter de se forger son idée sur la gravité de la pandémie et sur la nécessité de prolonger, accentuer ou au contraire alléger voire lever les mesures de restriction de déplacement et d’activité en vigueur actuellement.

    Je pense pour ma part que le Covid-19 n’a rien d’une « petite grippette » comme on l’entend dire assez souvent. Ce qui est déplorable dans la façon dont le gouvernement a pris en main cette pandémie, ce n’est pas tant qu’il ait voulu prendre des mesures de limitation de la circulation du virus – tous les pays l’ont fait d’une façon ou d’une autre et on lui aurait évidemment reproché de ne pas le faire – que le mélange asphyxiant de mensonges, approximations, incompétences, insuffisances hospitalières criantes et autoritarisme qu’il a pulvérisé et continue de pulvériser sur les citoyens jusqu’à l’absurde .

    Mais attendu que l’on commence à bien prendre la mesure des destructions massives liées aux confinements, attendu que le risque de mortalité est concentré sur les personnes les plus âgées, attendu que les vaccins arrivent et sont déployés en priorité chez ces personnes et attendu que leur montée en puissance permettra aussi de prendre de court les virus variants – il me semble qu’il ne serait pas farfelu d’envisager prochainement non pas un troisième confinement mais un allégement progressif des contraintes, une reprise des activités mises à l’arrêt et la fin de l’état d’urgence sanitaire.

    Sauf que nous sommes en France : après avoir instauré un couvre-feu avancé à 18 heures dans toute le pays sans savoir le moins du monde si cette mesure mise en place dix jours auparavant dans une vingtaine de départements était bénéfique ou non, le gouvernement semble décidé à prolonger la fermeture des stations de ski pendant les vacances de février et l’on constate sans surprise qu’il a bien du mal à faire décoller la campagne de vaccination.

    Mais là, on ne parle plus vraiment de la pandémie de Covid-19. On parle de la France et du poids toujours croissant de son État pourtant célèbre pour ses ratés retentissants, ce qui ne l’empêche pas de considérer que la responsabilité individuelle des personnes est quantité négligeable voire dommageable – à la grande satisfaction de la vaste majorité des dirigeants et des citoyens, il faut bien le dire.

    Les désordres de l’État, le « quoi qu’il en coûte » et la culture opportune du principe de précaution vont nous tuer plus sûrement que le virus. Ça promet.

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      Les conséquences involontaires du couvre-feu

      Marius-Joseph Marchetti · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 15 January, 2021 - 11:19 · 8 minutes

    Par Marius-Joseph Marchetti.

    J’écris aujourd’hui ce billet, non point pour me plaindre ou défendre le couvre-feu , étendu depuis vendredi soir minuit à de nouveaux départements, dont celui où je vis.

    Je souhaiterais simplement rappeler un fait très simple, d’un point de vue neutre en valeur , que toute action et surtout toute politique, a des conséquences inattendues ( unintended consequences ), qui pourraient aussi bien et mieux être traduit par conséquences involontaires .

    Toute personne ayant un peu étudié l’économie en sait quelque chose. Que le couvre-feu soit mis en place avec les meilleures intentions du monde, ou pas, n’y change guère grand-chose.

    Tout d’abord, est-ce que cela est étonnant ? Les règles édictées le sont car il existe une certaine croyance 1 sur les résultats que celles-ci peuvent engendrer 2 . De la même manière que chaque individu prend des décisions sous un voile d’ignorance, les hommes politiques et les bureaucrates souffrent des mêmes défauts, tant sur les règles à adopter que sur les schémas de résultats qui en découlent.

    Les bars ne sont peut-être pas les plus gros clusters, mais à cause de l’alcool, l’attention se relâche

    C’est très probablement l’un des arguments le plus souvent entendu pour justifier la fermeture des bars. A priori , il pourrait presque logiquement se tenir. Pour atteindre un objectif A (limiter la contagion), je mets en place une action (une politique visant à fermer les bars pour 6 semaines). Tout logiquement, on pourrait s’attendre à ce que celle-ci ait des effets positifs et que, ceteris paribus , rien ne change sur le reste des activités. Est-ce le cas ?

    D’un point de vue économique, la prohibition d’une activité entraîne toujours son lot de conséquences indésirables. Si l’activité prohibée ne l’est pas entièrement (ici seuls les bars connaissent une fermeture totale), mais seulement sectoriellement, la demande des consommateurs va s’orienter vers les autres secteurs où ladite demande peut être satisfaite.

    Nous devrions alors évaluer le fonctionnement d’une règle, de n’importe quelle règle, non pas en fonction de ses résultats dans une situation de choix particulière, mais plutôt en fonction de ses résultats sur toute une séquence de pièces distinctes, séparées à la fois de manière inter-catégorielle et intertemporelle. James M. Buchanan, The Economics and The Ethics of A Constitutional Order – page 46

    Si le petit bar de quartier est fermé, il y a de grandes chances que vous trouviez ses habitués traînant dans tous les autres lieux disponibles, comme les terrasses de boulangerie ou celles des restaurants, ou d’autres lieux encore, en faisant appel à leur ingéniosité.

    Et cette demande trouvera une réponse, car les entrepreneurs discerneront des poches de profits à exploiter artificiellement créées par la réglementation. Il devient d’un coup plus rentable pour eux d’élargir s’ils le peuvent leurs activités pour accueillir davantage de monde, puisque tout un ensemble d’activités se retrouve en sommeil.

    La demande des consommateurs, la somme des besoins individuels répartis sur des échelles de préférence, ne disparaît pas par décret. La nature a horreur du vide.

    Il est donc possible que l’une des premières conséquences inattendues du couvre-feu soit qu’un nombre quasi-similaire d’individus, sur une quantité restreinte de lieux et une plage horaire moins étalée, se retrouvent là où la demande s’est déversée du fait d’une prohibition partielle.

    Certes, je ne suis pas épidémiologiste, mais cela ne risque-t-il donc pas d’avoir l’effet inverse de celui souhaité, et d’engendrer un effet cobra ?

    Laissez-moi vous décrire rapidement l’origine de cette expression :

    L’Inde coloniale était infestée par les cobras, et les autorités locales décidèrent d’attribuer une prime pour chaque reptile tué. Au début, le nombre de serpents diminua effectivement.

    Cependant, au fur à mesure qu’il allait en diminuant, on s’aperçut que certains élevaient des cobras pour obtenir ladite prime. Les autorités payaient donc le même niveau de primes malgré l’absence de reptiles. La prime a donc été annulée. Autre conséquence inattendue : les éleveurs de cobras devenus inutiles les relâchèrent dans les rues, et Delhi en compta davantage qu’avant l’instauration de la prime.

    Le couvre-feu comme redistribution des droits

    Il est un effet qui a été brièvement mentionné au-dessus : c’est celui de la perception et captation des profits par les entrepreneurs, hors bars. Dans le cas du couvre-feu , celle-ci pourrait s’apparenter à une forme de privilège de monopole, résultant de l’intervention triangulaire de l’État :

    Au lieu de rendre l’interdiction des produits absolue, le gouvernement peut interdire la production et la vente sauf par une ou plusieurs entreprises déterminées. Ces entreprises sont alors spécialement privilégiées par le gouvernement pour s’engager dans une ligne de production, et ce type d’interdiction est donc un octroi de privilège spécial. Si la subvention est accordée à une seule personne ou entreprise, il s’agit d’une subvention de monopole ; si elle est accordée à plusieurs personnes ou entreprises, il s’agit d’une subvention de quasi-monopole ou d’oligopole. Ces deux types de subventions peuvent être qualifiés de monopolistiques. Il est évident que la subvention bénéficie au monopoleur ou au quasi-monopoleur parce que la violence empêche ses concurrents d’entrer sur le terrain ; il est également évident que les concurrents potentiels sont blessés et sont obligés d’accepter une rémunération inférieure dans des domaines moins efficaces et moins productifs. Les consommateurs sont également lésés, car ils sont empêchés d’acheter leurs produits à des concurrents qu’ils préféreraient librement. Et ce préjudice se produit indépendamment de tout effet de la subvention sur les prix. – Murray N. Rothbard, Power and Market – page 43

    Effectivement, dans le cas de l’édification du couvre-feu, il est difficile de discerner où l’intérêt de groupe aurait pu se manifester pour engendrer une telle réglementation, quoique l’histoire nous fournisse quelques exemples cocasses.

    Cependant, dans les faits, les conséquences économiques restent similaires. La structure de production est modifiée temporairement peut-être, voire intemporellement, en faveur de toutes les entreprises pouvant absorber la demande déviée.

    La deuxième conséquence inattendue du couvre-feu, quoique moins inattendue tout de même, est une redistribution des droits des individus.

    En plus d’une redistribution de ces droits, le couvre-feu lèse la préférence démontrée des consommateurs, qui se retrouvent servis par des entrepreneurs qui ne sont pas leur premier choix. Sans parler de celle des autres entrepreneurs, dépossédés purement et simplement de leur droit.

    Conclusion

    Je pourrais encore citer un certain nombre de conséquences inattendues, mais ce ne serait pas un exercice amusant. Ce que je souhaitais rappeler avant tout aux lecteurs et potentiels néophytes, c’est que toute action a des conséquences, attendues et inattendues, qui peuvent nous emmener sur un chemin inverse de celui souhaité.

    Vous pouvez critiquer les hommes de ne pas se comporter comme ils le devraient, d’être des égoïstes. Du point de vue de la praxéologie , qu’ils soient égoïstes ou altruistes ne changent pas grand-chose : pour toute fin que possède un Homme, il se servira des moyens laissés à sa disposition pour l’atteindre. Et pour toute mauvaise incitation que vous lui fournissez, il sera contraint d’y répondre.

    Malheureusement, ces conséquences inattendues engendrent elles-mêmes des conséquences inattendues. Il ne faut pas douter du fait que face à celles-ci le processus interventionniste aura tendance à se renforcer pour régler ces nouveaux problèmes.

    Par exemple, dans le cas du contrôle des loyers , et la pénurie de logements engendrée les multiples fois où il a été implémenté, les pouvoirs avaient tendance à accroître la réglementation et les impôts sur les logements vacants, engendrant ainsi d’autres problèmes. Dans le cas du couvre-feu et ces potentielles conséquences inattendues, devons-nous nous attendre à un confinement général ou plus localisé ? Seul l’avenir nous le dira.

    Un article publié initialement en octobre 2020.

    1. James M. Buchanan, The Economics and The Ethics of A Constitutional Order , page 46 Page 52-53 : « How a person chooses among potential alternatives in not only a matter of what he wants but also of what he believes, and for some kinds of choices an actor beliefs or theories may play a most crucial role. » Comment une personne choisit parmi les alternatives potentielles ne dépend pas seulement de ce qu’elle veut mais aussi de ce qu’elle croit, et pour certains types de choix, les croyances ou théories d’un acteur peuvent jouer un rôle très important.
    2. Ibid, page 54 : « Rules are typically not objects valued in themselves. Rules are valued because of the pattern of outcomes that they are expected to produce. » Les règles ne sont généralement pas des objets ayant une valeur en soi. Les règles sont valorisées en raison du modèle de résultats qu’elles sont censées produire.
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      Couvre-feu : où télécharger et comment utiliser l’attestation de déplacement

      Julien Cadot · news.movim.eu / Numerama · Thursday, 15 October, 2020 - 12:43

    Une attestation dérogatoire de déplacement est obligatoire dans les villes soumises à un couvre-feu à partir du samedi 17 octobre 2020. Comment la télécharger ? Comment la remplir ? Quels sont les cas qui autorisent une sortie après 21h et avant 6h du matin ? [Lire la suite]

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