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      Présidentielle 2022: Philippe Juvin veut "un accord politique avec Xavier Bertrand"

      Astrid de Villaines · news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 26 August, 2021 - 16:44 · 7 minutes

    Le docteur Philippe Juvin, chef des urgences à l

    POLITIQUE - À huit mois de la présidentielle, la droite est plus morcelée que jamais. Entre ceux qui sont candidats à une primaire (Valérie Pécresse, Éric Ciotti depuis ce jeudi 26 août, sans doute Michel Barnier ce soir sur TF1), Xavier Bertrand qui ne souhaite pas s’y associer et ceux qui entretiennent encore le suspense comme Laurent Wauquiez ou Bruno Retailleau, les électeurs ont de quoi être perdus.

    Philippe Juvin, chef des urgences à l’hôpital Georges Pompidou à Paris et maire LR de La Garenne-Colombes fait partie de la première catégorie. Dans cette primaire, si elle a lieu (réponse le 25 septembre au plus tard), il entend faire entendre une autre voix et compte sur son parcours de médecin, atypique en politique et utile en temps de pandémie . Fait rare de ce côté de l’échiquier, il se veut le candidat “des services publics”, sans toutefois augmenter le nombre de fonctionnaires, et plaide pour des dons de vaccins aux pays d’Afrique de toute urgence.

    Politiquement, Philippe Juvin propose à Xavier Bertrand un “accord politique” qui s’appuierait sur les sondages du mois de janvier 2022 pour départager le président des Hauts-de-France et le vainqueur de la primaire. Entretien.

    Eric Ciotti vient de se déclarer candidat à la primaire. Comment recevez-vous cette candidature ?

    C’est une très bonne nouvelle. Il a une expertise sur les questions de sécurité, ce qui permettra au débat de prendre de l’ampleur.

    Y aura-t-il une primaire chez LR ?

    Je ne suis pas devin, mais si nous voulons être au second tour de la présidentielle, puisqu’aucun candidat ne se détache naturellement, la logique voudrait qu’il y en ait une. La primaire permet aussi de mettre des idées nouvelles sur la table, c’est l’une des raisons de ma candidature.

    Vous voulez être “le candidat des services publics”, ce n’est pas fréquent à droite…

    La droite s’est caricaturée sur les services publics. Dans un esprit de “père Fouettard”, elle proposait 500.000 fonctionnaires en moins en 2017. Quant à la gauche, elle créait des postes sans se soucier de leur efficacité. J’ai vu les services publics paupérisés pendant la crise, des gens qui n’ont pas pu être soignés, sans parler de la sécurité ou de l’école . Il y a une autre épidémie dont personne ne parle, c’est celle de l’ignorance. Il y a un décrochage intellectuel du pays. Le niveau scolaire s’effondre et notre pays a raté des évolutions scientifiques pour faire face à cette épidémie. Où est notre vaccin?

    Il faudra investir dans les infrastructures vétustes de notre pays. 10% des ponts posent des problèmes de sécurité et une gare sur deux est délabrée.

    Combien de postes de fonctionnaires proposez-vous en plus ?

    Il s’agit plus de redéploiement que de créations de postes. En mettant fin à la bureaucratie, aux doublons, j’estime que l’on peut redéployer 300.000 fonctionnaires directement au contact des Français. En tant que médecin, je passe 30% de mon temps à chercher des lits pour les malades, quand je préférerais être à leur chevet. Les Français verront la différence. Il faudra aussi investir dans les infrastructures vétustes de notre pays. 10% des ponts posent des problèmes de sécurité et une gare sur deux est délabrée.

    Pourriez-vous soutenir Xavier Bertrand qui ne souhaite pas participer à la primaire?

    Je veux un accord politique avec Xavier Bertrand. Il ne va pas à la primaire, c’est son choix, il faut le respecter. Mais nous ne pouvons pas avoir deux candidats au premier tour. Si je gagne la primaire, je passerai un accord politique avec lui. En janvier, s’il est devant dans les sondages, on le soutient; s’il est derrière, c’est lui qui nous soutient.

    Jean Castex a annoncé ce matin une 3e dose de vaccin pour les plus de 65 ans, à commencer par les résidents des Ehpad le 12 septembre. Est-ce une bonne idée?

    À terme, il est probable que tout le monde ait besoin d’une troisième dose, même les plus jeunes, car, avec le temps, l’efficacité du vaccin diminue. La question, c’est quand? Sans doute immédiatement pour les plus de 80 ans. Mais plus on attendra pour les autres, plus on pourra vacciner l’Afrique. Avec moins de 2% de vaccinés, l’Afrique va fabriquer des variants, ce qui va entretenir la pandémie. L’excédent de doses achetées par les pays occidentaux suffit à vacciner l’Afrique. Il faut s’en préoccuper, car il ne sert à rien d’être dans un îlot de vaccinés.

    Jean-Luc Mélenchon dit que l’utilité d’une 3e dose n’est pas prouvée . Quel est votre avis?

    Il aurait mieux fait de dire “ce n’est pas prouvé pour tout de suite”. Pour moi, à 57 ans, il a raison, c’est inutile aujourd’hui. Je vais perdre l’efficacité de mes deux doses dans les semaines ou mois qui arrivent, je ne sais pas encore quand. Dans quelques mois, ce sera probablement indispensable. Mais d’ici là, vaccinons l’Afrique.

    Comme d’habitude, ils vont se réveiller en catastrophe pour faire des recommandations sur les purificateurs d'air à l'école et ce sera trop tard.

    La rentrée approche, Jean-Michel Blanquer encourage les collectivités locales d’installer des purificateurs d’air à l’école. L’avez-vous fait dans votre commune?

    Il a raison: les écoles maternelles et élémentaires sont sous la responsabilité des communes. J’équipe la totalité de mes écoles en analyseurs de CO2: on a passé les commandes avant l’été, elle en auront toutes à la rentrée. La question-clé - et c’est là où ils ne sont pas sérieux - c’est que je demande depuis des semaines à l’Education nationale de la documentation sur d’autres appareils: les purificateurs d’air. Je reçois beaucoup de propositions de vendeurs mais c’est au ministre de m’expliquer quels appareils acheter. Les maires sont abandonnés. Comme d’habitude, ils vont se réveiller en catastrophe et ce sera trop tard. Il faudra passer les appels d’offres et les vendeurs seront en rupture de stock.

    Jean-Michel Blanquer nous dit qu’il y a une nouveauté à l’école: les autotests. Ce qui est incroyable c’est qu’il le découvre maintenant. L’Angleterre le fait depuis février et je le demande depuis un moment. Ils sont sûrement tous intelligents au gouvernement, mais il leur manque une chose: ils n’ont jamais été maires .

    Emmanuel Macron estime que la crise sanitaire va durer jusqu’en 2022. Pensez-vous la même chose?

    Oui, bien sûr. Tant que le monde entier n’est pas vacciné, on peut avoir un nouveau variant. L’Afrique sera peut-être vaccinée en 2022. Ça nous emmène en 2023. Oui, nous en avons pour longtemps.

    Peut-on faire campagne pendant une pandémie?

    Il y a eu des campagnes pendant la guerre, des élections dans d’autres pays. Il faut que la démocratie fonctionne. On va s’adapter, comme on a adapté notre vie sociale. La lutte contre l’épidémie ne doit pas être arrêtée, p as plus que la vie politique et démocratique.

    Valenciennes, Biarritz, la Corse… Vous vous êtes beaucoup déplacé cet été. Dans quel état est le pays à huit mois de la présidentielle?

    Le sentiment que j’ai est celui d’une immense inquiétude sur la capacité des responsables politiques à faire autre chose que du commentaire. Beaucoup d’élus commentent l’actualité, comme le ferait un sociologue ou un journaliste. Ce n’est pas ce qu’on attend d’eux. Je vois aussi le scepticisme envers les politiques en raison de l’homogénéité des parcours. C’est une autre raison de ma candidature: un parcours différent des autres et une méthode nouvelle.

    Le duel Macron-Le Pen peut-il être déjoué?

    Depuis 1981, les élections ont été remportées par quelqu’un qui n’était quasiment jamais donné gagnant en septembre...

    À voir également sur Le HuffPost : À peine réélu, Bertrand a plus parlé ”à la France” qu’aux “Hauts-de-France”

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      Macron en Irak à la rencontre de "la diversité irakienne", sur les ruines de Daech

      Astrid de Villaines · news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 26 August, 2021 - 15:15 · 3 minutes

    La mosquée Al-Nouri, reprise aux mains de Daech en 2017. Le président Macron se rendra sur le chantier de sa reconstruction.

    INTERNATIONAL - C’est un long déplacement qui va durer tout le week-end. Emmanuel Macron se rend en Irak ce vendredi 27 août au soir pour deux jours à la rencontre de toutes les composantes de la société irakienne, quasiment un an, jour pour jour, après son dernier déplacement du 2 septembre 2020.

    “Le Président de la République accorde beaucoup d’importance à l’Irak, État pivot et charnière, notamment concernant la stabilité du Moyen-Orient ”, expliquait l’Élysée, quelques jours avant son départ. Tout au long de sa visite, le président aura à cœur de “marquer l’attachement de la France au renforcement de la lutte contre le terrorisme, au développement économique du pays et à sa stabilisation”.

    Échanges avec des influenceurs de Mossoul

    Après des entretiens samedi 28 août au matin à Bagdad avec le président irakien, Barham Salih, et le Premier ministre Moustafa al-Kazimi, le chef de l’État participera à une conférence avec plusieurs pays de la région, co-organisée avec l’Irak, sans la Syrie qui n’est pas invitée. “Il s’agira, pour l’ensemble des participants, de manifester leur soutien au rôle pivot de l’Irak et de contribuer à la baisse des tensions régionales en favorisant le dialogue”, précise l’Élysée.

    Dimanche 29 août, le président se rend à Mossoul , au nord du pays, territoire anciennement détenu par le califat territorial de Daech . “L’objectif est d’échanger avec la population locale et d’apporter le soutien de la France aux opérations de stabilisation et de reconstruction de cet espace”, détaille le Palais. Emmanuel Macron rencontrera des étudiants et des influenceurs sur place qui “ont construit une partie de leur jeunesse sous Daech et qui construisent leur avenir”.

    Déplacement “optimal” sur le plan de la sécurité du président

    “Même si le califat territorial a été détruit, Daech et le terrorisme en général restent une menace”, rappelle l’Élysée qui promet un déplacement “optimal” sur le plan de la sécurité du président sur place. Emmanuel Macron ira sur les ruines de la mosquée sunnite Al-Nouri , là où l’“État islamique” avait été proclamé en 2014, un site symbolique de la lutte contre Daech, aujourd’hui en chantier après sa destruction.

    Autre temps fort du déplacement, la rencontre avec les Kurdes qui ont lutté contre le califat et “des éléments français de l’armée qui mènent une lutte quotidienne contre Daech”, explique le Palais, sans en dire plus pour des raisons de défense nationale. “Ce combat se poursuit, il s’agit d’éviter une résurgence”, précise encore l’Élysée.

    Rencontre de toutes les communautés religieuses

    Le président français rendra visite à la famille d’Hujam Surchi, peshmerga emprisonné et exécuté par Daech à qui il rendra hommage. Emmanuel Macron rencontrera aussi Massoud Barzani, ancien président de la région autonome du Kurdistan et “symbole des combattants kurdes”. Il s’agira de démontrer “l’attachement de la France au Kurdistan, dans tous les domaines”.

    L’essayiste Caroline Fourest, réalisatrice d’un film sur les combattantes kurdes “que le président a vu” sera dans la délégation officielle, ”à la demande du président de la République”. Il sera aussi accompagné de la co-lauréate du prix Nobel, Nadia Murad, torturée par Daech et issue de la communauté yézidie.

    Le président prendra soin d’aller à la rencontre de “la diversité irakienne”, avec plusieurs étapes dans les communautés religieuses qui composent le pays. Samedi 28 août, il se rendra au sanctuaire chiite de Kadhinya,“lieu de prière et d’échanges”. Il rencontrera également des représentants des chrétiens d’Orient pour leur dire leur “attachement” et sera reçu à Notre-Dame de l’Heure, à Mossoul, lieu de culte catholique. Mgr Pacal Gollnisch, directeur général de l’oeuvre d’Orient qui soutient cette communauté fait partie de la délégation officielle.

    La situation en Afghanistan sera évoquée par les différentes parties en présence, mais n’est pas “le point central” de la conférence régionale ni du déplacement du président.

    À voir également sur Le HuffPost : En Irak, le pape célèbre une messe sur les ruines d’une église bombardée par l’EI

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      Avant la marche climat, militants et politiques écolos ragaillardis par l'imbroglio sur le référendum

      Anthony Berthelier · news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 9 May, 2021 - 10:33 · 5 minutes

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    POLITIQUE - Ce n’était sans doute pas le meilleur jour pour faire fuiter une information, ou une hypothèse, comme celle-ci. Selon Le Journal du Dimanche , qui en fait sa Une, Emmanuel Macron aurait renoncé à organiser un référendum sur la protection du climat pour l’inscrire dans la Constitution.

    Les conditions “ne sont pas réunies” estime le député LREM Pieyre-Alexandre Anglade dans les colonnes de l’hebdomadaire ce dimanche 9 mai, tandis que Le JDD cite plusieurs propos anonymes rattachés à des proches du président de la République allant également dans ce sens, tout en rejetant la faute sur le Sénat.

    Depuis, l’Élysée dément et explique à l’AFP que cette éventualité “n’est en rien enterrée.” “La cause écologique demeure l’une des priorités du président de la République”, martèle d’ailleurs, au passage, le palais présidentiel... mais trop tard. Les défenseurs du climat, qui organisent des marches partout en France ce dimanche ont déjà saisi la balle au bond pour dénoncer ce qu’ils voient comme le nouveau renoncement du chef de l’État.

    Du carburant pour la marche climat

    Sur Twitter ou dans les médias, nombreux ont réagi. Regrettant “un nouvel engagement sur l’écologie renié par Emmanuel Macron et LREM, et sans doute l’un des plus importants”, le député écologiste Matthieu Orphelin juge, dans un communiqué, que “le gouvernement manoeuvre pour que le processus n’aille pas au bout.” Pour l’Insoumise Clémentine Autain, “la Start’up Nation enterre le climat et la démocratie d’un même mouvement”, quand, la sénatrice socialiste Marie-Pierre de la Gontrie accuse Emmanuel Macron de “duplicité”.

    Côtés militants ou ONG, Clément Sénéchal, le porte-parole de Greenpeace en France, a lui aussi relayé la Une du Journal du Dimanche sur Twitter en estimant que la politique climatique du président de la République “n’est que mensonge et manœuvres politiciennes.”

    Mêmes critiques, ou presque, pour le réalisateur écolo Cyril Dion, le promoteur et “garant” de la Convention citoyenne pour le climat. “Après avoir trahi sa parole de reprendre sans filtre les mesures de la CCC, Emmanuel Macron trahit sa parole d’organiser un référendum sur la Constitution”, fustige le militant, en rappelant que les défenseurs du climat se mobilisent ce dimanche à Paris et dans plus de 150 villes en France. Leur nouveau mot d’ordre semble ainsi tout trouvé.

    Deux jours auparavant, les partis de gauche de LFI au PS en passant par EELV avaient déjà signé ensemble une tribune dans Libération pour appeler à participer à ces marches.

    Comme les différentes ONG spécialistes de la défense de l’environnement, ils brocardent notamment la loi Climat adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale, insuffisante à leurs yeux et en décalage complet avec la promesse faite par le président de la République aux citoyens de la Convention climat de reprendre “sans filtre” leurs propositions.

    Un nouveau renoncement présidentiel?

    Force est de constater que l’annulation du référendum pour modifier la Constitution serait une nouvelle difficulté pour le chef de l’État, qui s’était engagé sous les applaudissements des “150 citoyens” en décembre dernier. “Ce sera une réforme constitutionnelle en un article” qui “doit d’abord passer par l’Assemblée nationale puis le Sénat et être votée en des termes identiques. Ce jour-là, elle sera soumise à référendum”, avait-il précisé aux membres de la CCC en reprenant une de leurs idées .

    Mais cinq mois plus tard, la macronie semble désormais tentée à l’idée de rejeter la faute sur la Haute assemblée. Le Sénat, contrôlé par la droite et qui doit examiner lundi 10 mai le texte déjà voté par l’Assemblée nationale, “a fait le choix de vider de sa substance la proposition de la convention citoyenne pour le climat, et donc d’empêcher l’accord”, accuse ainsi Pieyre-Alexandre Anglade, le porte-parole du groupe LREM à l’Assemblée, dans Le JDD .

    Dans le détail, le projet de loi inspiré par la CCC grave à l’article 1er de la Loi fondamentale que la France “garantit la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et lutte contre le dérèglement climatique”. Or la majorité du Sénat rejette le terme “garantit”, qui donnerait selon elle à la préservation de l’environnement une forme de priorité sur les autres principes constitutionnels.

    De mauvais arguments pour Bruno Retailleau. “Avant même que le Sénat n’ait voté quoi que ce soit et que la discussion avec l’Assemblée nationale ne s’engage, Emmanuel Macron nous accuse de blocage pour justifier l’annulation d’un référendum dont il ne voulait pas”, fustige le patron des sénateurs LR, avant de siffler: “La manœuvre et l’hypocrisie sera la marque de cette dernière année de mandat.” Un imbroglio dominical qui aura donc réussi à fâcher les écolos et la droite sénatoriale.

    A voir également sur le HuffPost: Sans filtre? Macron explique l’expression qui met les citoyens de la Convention en colère

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      "La République ne déboulonne pas de statues", disait Macron, mais c'est plus compliqué

      Anthony Berthelier · news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 13 February, 2021 - 02:48 · 12 minutes

    POLITIQUE - La mémoire qui flanche. Emmanuel Macron était très attendu, le 14 juin 2020, au moment de s’adresser solennellement aux Français, pour la troisième fois de l’année. Attendu, bien sûr, sur le coronavirus au terme d’un printemps éprouvant sur le front sanitaire, mais également scruté quant à sa position sur un vif débat de société: quelle place accorder aux figures contestées de notre histoire et à celles encore dans l’oubli?

    Quelques semaines avant sa prise de parole, des militants détruisaient deux statues de l’abolitionniste Victor Schoelcher en Martinique quand d’autres vandalisaient des représentations de Léon Gambetta ou du général de Gaulle en métropole. Ces questions se sont également portées sur l’image de Jean-Baptiste Colbert, ancien ministre de Louis XIV et rédacteur du “Code noir” , représenté par une immense statue devant l’Assemblée nationale.

    Des débats éruptifs, initiés aux États-Unis par le mouvement #BlackLivesMatter, sur lesquels le président de la République était attendu, alors même que plusieurs manifestations, portées par Assa Traoré, réunissaient des dizaines de milliers de personnes en France pour rendre hommage à George Floyd, un Afro-américain tué par un policier blanc à Minneapolis.

    Le Président a choisi de trancher: “la République n’effacera aucune trace ni aucun nom de son Histoire”. “La République ne déboulonnera pas de statue”. Nous devons plutôt lucidement regarder ensemble toute notre Histoire, toutes nos mémoires”, plaidait ainsi Emmanuel Macron depuis l’Élysée en ce 14 juin.

    La France déboulonneuse

    Une fin de non-recevoir répétée presque mot pour mot trois mois plus tard , le 4 septembre, à l’occasion du 150e anniversaire de la proclamation de la République lorsqu’il appelait à “épouser” la France “tout entière.” “Le Sacre de Reims et la Fête de la Fédération, c’est pour cela que la République ne déboulonne pas de statues, ne choisit pas simplement une part de son histoire, car on ne choisit jamais une part de France, on choisit la France”, martelait-il, en reprenant les mots de Marc Bloch, qui écrivait dans L’Étrange défaite : “qui n’a pas vibré au sacre de Reims et à la fête de la Fédération n’est pas vraiment Français”.

    Mais les choses sont-elles aussi simples que les mots du président de la République? Les représentations ou allusions au Maréchal Pétain n’ont-elles pas disparu de l’espace public, à l’image d’autres représentations jugées problématiques avec le temps?

    Contactés par Le HuffPost , plusieurs spécialistes de la mémoire s’accordent à dire que la France a bel et bien déboulonné et débaptisé par le passé, contrairement à ce que sous-entend le chef de l’État.

    Cet article fait partie de notre dossier “La mémoire en mouvement”. Alors qu’Emmanuel Macron appelle à la création d’une liste de personnalités pour mieux représenter “la diversité de notre identité nationale”, Le HuffPost se plonge dans l’histoire de France et dans l’actualité pour interroger notre mémoire collective.

    “L’histoire est la science du changement”, nous dit Sébastien Ledoux en citant, lui aussi March Bloch. “L’histoire est en mouvement, c’est une loi invariable. On observe des transformations de paysages symboliques, faites par les êtres humains, depuis la nuit des temps”, ajoute le chercheur à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, spécialiste de la mémoire, qualifiant la position du chef de l’État “d’anti-historienne.”

    C’est surprenant comme déclaration parce que la République, les républiques ont toutes été fondées sur le fait de reforger (...) les incarnations de la Nation qui les ont précédées Sarah Gensburger, chercheuse au CNRS en science politique

    “C’est un peu surprenant comme déclaration”, enchérit Sarah Gensburger, “parce que la République, les républiques ont toutes été fondées sur le fait de reforger, de transformer, de modifier les incarnations de la Nation qui les ont précédées.”. “C’est intrinsèque à la République, c’est presque dans sa nature que de faire évoluer ces incarnations”, martèle la chercheuse en science politique au CNRS. Il suffit par exemple de se pencher sur la Révolution française pour voir que nombreuses statues royales érigées à l’époque n’ont pas résisté. Et le chef de l’État ne l’ignore pas.

    Alors comment expliquer ses mots répétés de l’Élysée au Panthéon? Pour Sébastien Ledoux, Emmanuel Macron se comporte surtout en défenseur du patrimoine et non de la mémoire vive collective. “On est dans une vision très patrimoniale qui consiste à faire du passé un instrument de conservation”, regrette-t-il en citant le philosophe Saint-Augustin qui parlait, au Ve siècle, de “la mémoire” comme “un présent du passé.”

    “Si on suit cette définition-là, il s’agit d’une réinterprétation du passé à l’aune du présent, donc ce sont des relectures, des reconfigurations permanentes. La mémoire est vivante, or, la phrase d’Emmanuel Macron renvoie à l’idée de conserver les traces d’un passé en danger”, nous explique l’historien. Autrement dit, si Emmanuel Macron estime inconcevable de toucher à la statue de Colbert, ou si sa majorité refuse de renommer la salle qui porte son nom à l’Assemblée, c’est parce qu’ils considèrent que retirer ou questionner la figure de ce dernier est “contraire à l’intérêt national qui serait de le conserver comme un patrimoine.”

    La République, ce n’est pas (que) lui

    Reste que le chef de l’État n’est pas le seul maître à bord. Les décisions de retirer cette statue monumentale, comme de déboulonner telle ou telle figure érigée dans une commune du Périgord ou de renommer la rue d’une bourgade du Lot-et-Garonne, ne lui appartiennent pas totalement. Pour ne pas dire... pas du tout.

    “Ce n’est pas au président de la République de dire qui doit être en statue et ce qui va se passer pour elle, c’est le plus souvent du ressort des pouvoirs territoriaux”, note Sarah Gensburger. ”‘La République’, comme Emmanuel Macron l’entendait est une sorte de concept incantatoire qui reste très fragile, car les choses ne se passent pas comme ça, il y a différents individus, collectifs, collectivités locales qui ont accès à ces prises de décision”, ajoute l’historien Sébastien Ledoux.

    Le Président de la République fixe l’orientation, il est le dépositaire du legs de l’Histoire” L'Élysée

    Ce sont, effectivement, les conseils municipaux, les collectivités territoriales ou les institutions publiques qui sont concrètement à la manœuvre. En septembre 2020, la mairie de Paris a par exemple décidé l’installation d’une statue à l’effigie de “Solitude” , une héroïne de la résistance des esclaves, dans le 17e arrondissement de la capitale. Trois mois auparavant, en juin, la ville de Bordeaux posait des plaques explicatives dans cinq rues, passages et places au nom de négriers reconnus.

    En 2004, c’est le Conseil régional d’Île-de-France qui décidait de débaptiser le lycée Florent-Schmitt, situé à Saint-Cloud -du nom du compositeur français accusé de collaboration pendant la Seconde Guerre mondiale- pour lui donner celui, bien plus consensuel, du romancier Alexandre Dumas.

    “Certes, ce n’est pas lui qui décide in fine , mais le Président de la République fixe l’orientation, il est le dépositaire du legs de l’Histoire”, répond l’Élysée, en résumant ainsi la ligne du chef de l’État: “Le Président de la République regarde l’Histoire en face. On enrichit, on contextualise s’il le faut ou on ajoute de nouvelles figures, mais on n’efface rien.”

    “On ne peut pas effacer tout ce qui ne plaît pas dans l’histoire, sinon il ne resterait plus grand-chose”, abonde l’islamologue et historien Rachid Benzine, pour qui, l’enjeu est aujourd’hui “d’apaiser les débats.” Pour cela, il faut, à ses yeux “assumer son passé” en le “recontextualisant”, mais surtout développer un “récit national plus large et inclusif.”

    C’est justement dans ce but, et avec ce rôle de boussole mémorielle qu’Emmanuel Macron a réclamé, le 4 décembre dernier, lors d’une interview au média en ligne Brut, une liste de “300 à 500 personnalités” , “figures de la diversité”, à proposer aux maires et autres élus locaux. L es noms de Cherif Cadi, le premier musulman admis à l’École polytechnique, de l’acteur italien Lino Ventura, de l’artiste américaine Joséphine Baker ou encore de la femme de lettres martiniquaise Paulette Nardal, selon les premières pistes dévoilées dans la presse, pourraient ainsi trouver place dans nos rues, si les élus locaux le décident. Selon La Croix , c’est finalement une liste de 315 figures oubliées depuis la Révolution française qui a été rendue au gouvernement au cours de cette semaine.

    “De la communication avant tout”, tranche Sarah Gensburger, en ajoutant avec ironie: “ce document est présenté comme une ‘ressource’ à disposition, mais heureusement que les collectivités territoriales savent faire.” ”À la mairie de Paris, ça fait des années qu’ils réfléchissent à de nouveaux noms de rue ou de nouvelles statues pour changer l’espace public, pour l’adapter, le faire évoluer, mais ils ne le revendiquent pas forcément de façon visible. C’est dossier par dossier”, note-t-elle.

    On aurait pu imaginer une réflexion des habitants à l’échelle des communes. La République, c’est la chose commune, c’est le bien collectif et c’est donc aux citoyens de s’en emparer. Sébastien Ledoux, chercheur et historien spécialiste de la mémoire

    Pour la chercheuse, auteure de À quoi servent les politiques de mémoire?, paru en 2017, l’initiative du président de la République s’apparente à une sorte de “négociation avec ce qu’il fait mine de croire que les militants anti-racistes attendent: on va leur en donner un peu, céder un peu sur ça...”.

    Et elle n’est pas la seule à interroger cette façon de faire. Regrettant une liste établie ”à la va-vite”, Sébastien Ledoux n’est pas plus optimiste. Plutôt qu’un comité installé par le haut, l’historien plaide pour “un processus démocratique qui engage les citoyens”. “On aurait pu imaginer une réflexion des habitants à l’échelle des communes par exemple”, avance-t-il, en ajoutant, en référence aux mots d’Emmanuel Macron: “la République, c’est la chose commune, c’est le bien collectif et c’est donc aux citoyens de s’en emparer.”

    Une recommandation “d’ouverture” partagée par Nicolas Offenstadt, l’historien “favorable à des arènes hybrides où les spécialistes et les profanes discutent.” “Il ne faut pas reléguer ces questions avec les ‘vandales’ d’un côté, les conservateurs de l’autre. Je pense qu’il faut un débat dans la sphère publique. C’est une question citoyenne”, expliquait déjà ce spécialiste de la mémoire collective en juin dernier au HuffPost.

    Une promesse non tenue (à ce stade)

    C’est pourtant ce qu’avait promis Emmanuel Macron chez Brut en décembre en lançant un appel à la “contribution collective” pour une liste “nourrie par la jeunesse” et “ceux qui ont une conscience civique.” Mais selon nos informations, aucun citoyen n’a, à ce stade, été convié à la réflexion menée par une équipe d’historiens, de sociologues et de personnalités coordonnée par Yvan Gastaut, sous la direction d’un comité scientifique présidé par le spécialiste de la colonisation et des immigrations Pascal Blanchard.

    “Ce n’est pas une liste étatique”, précise immédiatement l’islamologue Rachid Benzine, un des membres de cette assemblée spécialement constituée. Pour lui, il s’agit “d’un fragment, d’un outil, loin d’avoir une valeur absolue, qui doit être complété avec d’autres.”

    “Que le président de la République fasse ce geste, c’est symboliquement très fort mais il ne pourra y avoir d’effectivité que si un phénomène d’appropriation suit cette liste” Rachid Benzine, islamologue et romancier

    “Que le président de la République fasse ce geste, c’est symboliquement très fort mais il ne pourra y avoir d’effectivité que si un phénomène d’appropriation et de réincarnation suit cette liste”, nous dit-il avant d’ajouter: “le vrai travail va commencer dans les municipalités qui le souhaitent, avec le concours des citoyens.”

    D’autant que ces questions, latentes depuis des décennies dans la population, sont loin d’être nouvelles. “Ces doutes, ces incertitudes sur le récit national existent depuis la fin des années 1970. Depuis quarante ans, on est dans ce questionnement-là, dans ces remises en cause (...) et là on est en train d’en voir maintenant la dimension coloniale”, observe Sébastien Ledoux.

    Alors comment expliquer cette virulente irruption dans le débat public au printemps dernier? Sarah Gensburger y voit la conjugaison de plusieurs facteurs. Le premier, la fin du confinement printanier, et le rapport à l’espace public. “On observe souvent des occupations de place après des moments d’attentats comme à Madrid, New York ou Paris. Ici on a eu un peu le même phénomène: une sorte de besoin collectif de réappropriation de l’espace public”, nous dit la chercheuse.

    Une expression à laquelle s’ajoute des “enjeux de discriminations raciales exacerbées”, selon ses mots, accrédités par les différents travaux du Défenseur des droits au cours des dernières années. Ainsi, “la trace de ces inégalités dans l’espace public devient naturelle pour accrocher cette discussion”, poursuit-elle, précisant toutefois “que ce serait une erreur de l’y réduire.”

    À voir également sur Le HuffPost : À Paris, les statues de femmes sont rares, mais en plus elles sont problématiques

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      La plateforme antidiscriminations promise par Macron est en ligne

      Imane Lyafori · news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 12 February, 2021 - 11:13 · 2 minutes

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    SOCIÉTÉ - Élisabeth Moreno, la ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’ égalité des chances , a annoncé sur Sud-Radio, la mise en ligne, ce vendredi 12 février, par la Défenseur des droits de la plateforme antidiscrimination.fr . Un dispositif annoncé par Emmanuel Macron en décembre dernier lors de son interview à Brut, “pour que les gens puissent dénoncer de manière très simple, unique et nationale” les discriminations.

    Il s’agit d’un nouveau service de signalement et d’aide des victimes de discriminations, permettant d’accompagner gratuitement les victimes pour les rétablir dans leurs droits. La plateforme est également accessible par un numéro de téléphone à quatre chiffres, le 3928.

    Concrètement, comment ça marche? “Il y aura cinq lignes téléphoniques. Des juristes du Défenseur des droits vont écouter les victimes, qualifier leur situation, a affirmé Claire Hédon au quotidien 20 minutes , si c’est dans notre champ de compétences, les services du Défenseur des droits vont instruire le dossier, voir les éléments de preuve et essayer de rétablir la victime dans ses droits, notamment par la voie de la médiation. La plateforme va aussi pouvoir orienter les personnes vers des institutions et des associations qui pourront les accompagner.”

    “L’ascenseur (social) est rouillé”

    Le plafond de verre reste une réalité pour les personnes issues des minorités (ainsi que pour les femmes). “L’ascenseur (social) est rouillé”, même si “certains arrivent encore à prendre l’escalier”, a estimé Élisabeth Moreno, interrogée sur la possibilité aujourd’hui pour un jeune de réaliser un parcours identique au sien, venue du Cap-Vert dans les années 70.

    L’un des obstacles à cette ascension sociale reste la couleur de peau, comme l’avait souligné Emmanuel Macron , en écho à l’affaire de Michel Zecler “aujourd’hui, quand on a une couleur de peau qui n’est pas blanche, on est beaucoup plus contrôlé (…) On est identifié comme un facteur de problèmes et c’est insoutenable”. Ainsi, “toutes les formes de discrimination pourront faire l’objet d’un signalement”, a déclaré le gouvernement.

    Aucun type de discrimination n’est laissé pour compte. La Défenseure des droits l’explique, “il faut, comme on le répète depuis des années, un index dans les entreprises sur la diversité, comme il y a un index sur l’égalité femmes-hommes, avec des éléments qui permettent de les évaluer. Mais il faut que ce soit un vrai index, avec de vrais moyens mis sur la table.”

    À voir également sur Le Huffpost: Les 3 conseils de Nesrine Slaoui pour ne plus se sentir “Illégitimes”

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      Nouvel An lunaire: Emmanuel Macron évoque la "haine aveugle" pendant le Covid

      Matthieu Balu · news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 12 February, 2021 - 09:03 · 1 minute

    NOUVEL AN LUNAIRE - “Je me souviens [...] de la discrimination que nous avons vécue, que vous avez vécue”: dans un message vidéo adressé le 12 février à la communauté franco-asiatique à l’occasion du Nouvel An lunaire, Emmanuel Macron a pris soin d’évoquer la vague de racisme provoquée par la pandémie de coronavirus , il y a près d’un an. Un discours à retrouver en intégralité dans la vidéo en tête de cet article.

    Des voeux marqués bien sûr par l’omniprésence du coronavirus , où le président a mis l’accent sur “les raisons” d’espérer de l’année qui vient. “Alors que chaque année cette période est festive [...], je sais aussi combien la pandémie vous prive de cette chaleur humaine”, a regretté Emmanuel Macron, avant de rendre hommage aux victimes de la maladie.

    Une adresse qui fut enfin l’occasion d’évoquer les liens entre la France et l’Asie du Sud-est: “Par votre dynamisme [...], vous contribuez à ouvrir la France à de nouveaux horizons, à construire l’avenir de notre pays”, a-t-il déclaré depuis l’Élysée. “Ce sont autant de ponts qui sont jetés vers vos pays d’origine [...] auxquels je tiens tout particulièrement”, a-t-il ajouté.

    Souvent considérée comme “discrète”, la communauté asiatique en France change d’image ces dernières années, notamment pour lutter plus activement contre les stéréotypes. Le Nouvel An lunaire, souvent appelé “Nouvel An chinois” par les Occidentaux alors qu’il concerne une partie importante de l’Asie du Sud-est, est justement l’occasion de ressortir les vieux clichés , un écueil que l’Élysée a pris soin d’éviter.

    À voir également sur Le HuffPost: À Davos, Macron a expérimenté ce moment de solitude si propre aux visios

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      À Nantes, Macron lance les classes "Prépa Talents" pour renouveler la haute fonction publique

      Astrid de Villaines · news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 10 February, 2021 - 21:01 · 4 minutes

    Emmanuel Macron, lors du conseil de Défense franco-allemand à l

    POLITIQUE - Il n’y a pas que le séparatisme dans la vie. Alors que le projet de loi visant à “conforter les principes républicains” est étudié en ce moment à l’ Assemblée nationale , Emmanuel Macron, pressé notamment par une partie de ses troupes, va consacrer les deux prochaines journées de la semaine à des déplacements et des annonces sur le thème de l’ égalité des chances .

    Ce jeudi 11 février, le Président de la République se rendra à Nantes, accompagné de la ministre de la Transformation et de la Fonction publique, Amélie de Montchalin et de la secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et de l’Engagement, Sarah El Haïry.

    1000 places dès la rentrée 2021

    Ils rencontreront des jeunes étudiants à l’IRA, l’Institut régional d’Administration, et des lycéens issus des filières “cordées de la réussites” qu’Emmanuel Macron a renforcées en septembre en 2020. Le chef de l’État a prévu des annonces pour rendre plus diverse la haute fonction publique dès 2021.

    Le Président et sa ministre de la Fonction publique souhaitent que dès la rentrée 2021, des classes “Prépa Talents” soient ouvertes pour les étudiants boursiers en priorité sur tout le territoire. Deux classes par régions doivent voir le jour, adossées à des universités ou des écoles publiques volontaires, comme les Instituts d’Études politiques par exemple. En tout, 1700 places doivent être créées d’ici 2022 et 1000 places seront disponibles dès la rentrée 2021.

    Commissaire de police, directeur d’hôpital, l’ENA...

    Financés à hauteur de 4000 euros par an par étudiant et 6500 euros par an et par étudiant pour l’établissement volontaire, ces parcours doivent préparer les étudiants sélectionnés aux concours de la haute fonction publique des écoles suivantes: l’ENA, l’INET (l’Institut National des Études Territoriales), l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP), l’école des commissaires de police et celle des directeurs des établissements pénitentiaires.

    Ces établissements disposeront de places supplémentaires aux concours pour accueillir ces nouveaux élèves. “99% des admis dans ces prépas seront boursiers. L’objectif est de monter une nouvelle génération de hauts fonctionnaires venus de tous les territoires alors qu’aujourd’hui ils sont principalement de Paris”, détaillait la ministre Amélie de Montchalin lors d’un rendez-vous avec la presse auquel Le HuffPost a participé peu avant ces annonces.

    “Les recrutements actuels ne sont pas assez ouverts, expliquait-on à l’Élysée, la pensée uniforme, le manque de diversité au sein des équipes peut être mortel. Il faut s’en prémunir et aller chercher les talents là ou ils sont”, faisait-on encore valoir.

    L’Élysée refuse le terme de “discrimination positive” pour ces élèves qui passeront ensuite “le même concours, avec le même jury” que les filières existantes. Ils auront aussi la possibilité de passer le concours classique pour multiplier leurs chances de réussite. L’exécutif insiste pour expliquer que c’est une autre filière, comme lors de la création d’un concours externe à l’ENA, mais absolument pas de “quotas à l’américaine selon la diversité”.

    D’ailleurs, aucune place des concours classiques n’est supprimée, mais ces “nouveaux talents” viennent grossir les rangs existants des écoles d’administration (pas plus de 15% du nombre d’admis au concours externe de l’ENA, soit environ 6 places pour ce concours, à titre d’exemple) et les écoles “auront un budget en conséquence” assure l’Élysée.

    Ce qui ne signifie pas que le nombre de hauts fonctionnaires augmentera: “on les prendra sur des départs en retraites ou on embauchera moins de contractuels en conséquence”, explique-t-on au ministère de la Fonction publique. “Je suis la ministre de 2021, pas de 2030. Il nous reste quinze mois pour agir, c’est beaucoup. Je veux du concret, pas des discours pour dire ‘on croit en vous chère jeunesse’, mais des résultats visibles dès 2021”, insiste Amélie de Montchalin.

    La plateforme “anti discriminations” inaugurée vendredi

    Vendredi 12 février, le chef de l’État poursuit cette opération qui vise à muscler la jambe gauche de son quinquennat en inaugurant la plateforme “Anti discriminations”, promise lors de son entretien chez nos confrères de Brut .

    Le but: proposer une plateforme en ligne et un numéro vert (le 3928) pour signaler toute discrimination, pilotée par la Défenseure des Droits. Six ”écoutants spécialisés”, dix “juristes spécialisés” et cinq “référents territoriaux” sont déjà prêts ou en train d’être recrutés pour orienter aux mieux la personne vers les sites arrêtonslesviolences.gouv.fr, les plateformes de signalements de l’IGPN et l’IGGN si ces discriminations sont commises par des forces de l’ordre ou vers un accompagnement des services de la Défenseure des Droits. Aucun policier ou gendarme en revanche ne sera formé pour recueillir d’éventuelles plaintes.

    À voir également sur Le HuffPost : Que faire de Colbert? Ces députés nous répondent

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      Ces photos de Macron effectuant les gestes barrières valent le détour(nement)

      Le HuffPost · news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 6 February, 2021 - 23:46 · 2 minutes

    RÉSEAUX SOCIAUX - Alors que plus de 20.000 nouveaux cas de contaminations au Covid-19 ont été enregistrés en 24 heures en France, où la pression hospitalière reste élevée sur fond de progression de variants plus contagieux , Emmanuel Macron a publié ce samedi 6 février sur Instagram une série de photos où il se met en scène en train d’effectuer les différents gestes barrières face au virus.

    “Porter le masque”, “aérer la pièce”, “se laver les mains” ou encore “installer l’appli TousAntiCovid ”: photographié à l’Élysée, le président rappelle l’importance de ceux-ci aux Français. L’expression “chaque geste compte” est martelée en légende des clichés.

    Cette série de photos a rapidement fait le bonheur des internautes -et de la députée LFI Mathilde Panot -, qui ne se sont pas fait prier pour proposer des photomontages et détournements, ou encore revisiter les expressions utilisées par l’Élysée sur les réseaux sociaux, comme on peut le voir ci-dessous .

    À voir également sur Le HuffPost : À Davos, Macron a expérimenté ce moment de solitude si propre aux visios

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      La popularité de Macron remonte après le non-reconfinement - EXCLUSIF

      Anthony Berthelier · news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 5 February, 2021 - 16:03 · 2 minutes

    La popularité de Macron reprend des couleurs après son non-reconfinement - EXCLUSIF (photo d

    POLITIQUE - C’est toujours ça de pris. L’expression vaut pour les Français, comme pour le président de la République. L’opinion publique accorde à Emmanuel Macron un petit rebond de popularité en ce mois de février, après le choix de l’exécutif de ne pas reconfiner la population en dépit d’indicateurs sanitaires inquiétants et d’un consensus scientifique sur la nécessité de mesures plus restrictives pour endiguer l’épidémie de coronavirus .

    Selon le baromètre YouGov pour Le HuffPost, réalisé les 1er et 2 février dernier soit trois jours après l’allocution surprise de Jean Castex, la part des Français qui ont une opinion favorable de l’action du chef de l’État grimpe de deux points, pour s’établir à 34%. C’est, à égalité avec novembre 2020, son meilleur score depuis trois ans.

    Une légère embellie pour Emmanuel Macron, dont la popularité stagnait à 32% depuis deux mois, qui profite également à son Premier ministre. Jean Castex qui fut celui qui a annoncé le maintien du couvre-feu à 18 heures, voit lui aussi sa cote passer de 25 à 27% d’opinions favorables, restant toujours à bonne distance du président de la République.

    Ci-dessous, l’évolution de la popularité du couple exécutif depuis le début du quinquennat:

    Macron progresse même chez les jeunes

    Dans le détail, ce sont les sympathisants de gauche qui poussent la popularité du chef de l’État à la hausse ce mois-ci. Emmanuel Macron gagne neuf points
    auprès des sympathisants de la gauche modérée (33% d’opinions favorables) et deux auprès de l’extrême gauche (12%). Il gagne également six points d’opinions favorables auprès des électeurs proches de Marine Le Pen. Au contraire, notre baromètre montre une légère baisse auprès des sympathisants de la droite modérée (-4) et au sein de l’électorat centriste (-2).

    Mais globalement, la popularité du chef de l’État progresse et retrouve son niveau de novembre 2020. La population ne semble donc pas spécialement porter grief à l’exécutif pour ses atermoiements face à la stratégie à adopter pour contrer la propagation inquiétante des variants du covid-19 sur le territoire.

    Et pourtant, plus de huit Français sur dix estiment que les “hésitations du gouvernement au sujet de la gestion de la crise sanitaire ajoutent à l’anxiété ambiante”, selon une enquête d’opinion YouGov publiée par Le HuffPost mercredi 3 février dernier. Ce même sondage indique que 87% de la population redoute une “crise sociale” à venir.

    Surprenante également, dans le contexte social actuel: la progression de la cote de popularité du chef de l’État chez les jeunes. La part des Français âgés de 18 à 34 ans ayant une opinion favorable d’Emmanuel Macron grimpe de cinq points, passant ainsi de 30% en janvier à 35 ce mois-ci. C’est son Premier ministre qui semble encaisser, pour l’exécutif, la défiance et la détresse d’une partie de cette tranche de la population . La popularité de Jean Castex baisse effectivement de quatre points en un mois chez les 18-35 ans.

    Enquête réalisée du 1er au 2 février 2021 auprès de 1013 personnes représentatives de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. En partenariat avec: 5fca295ac5b63a1534512124.png