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      Darmanin accuse Le Pen de "mollesse" sur l'islam, la majorité se fait discrète

      Romain Herreros · news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 12 February, 2021 - 11:17 · 3 minutes

    Gérald Darmanin face à Marine Le Pen sur le plateau de France 2 jeudi 11 février. 

    POLITIQUE - Trois petits points qui en disent long. Questionné ce vendredi 12 février sur le débat entre Gérald Darmanin et Marine Le Pen, lequel a viré au jeu des sept différences , ce député macroniste n’a rien trouvé d’autre à répondre que ce signe de ponctuation pour exprimer un “no comment” embarrassé. Il faut dire que la teneur des échanges avait de quoi désarçonner plus d’un parlementaire LREM, élu en 2017 avec la promesse de faire barrage à l’extrême droite.

    Un extrait de l’émission “Vous avez la parole” est particulièrement éloquent à ce sujet. Après avoir invité la présidente du Rassemblement national, coupable à ses yeux de “mollesse” vis-à-vis de l’islam, à prendre “des vitamines” pour muscler son discours, le ministre de l’Intérieur a accusé son interlocutrice: “vous êtes prête à ne même pas légiférer sur les cultes, et vous dites que l’islam n’est même pas un problème”.

    Une tentative de doubler Marine Le Pen sur sa droite qui a crispé en interne, tout comme le choix d’accorder un débat de ce format à la députée du Pas-de-Calais. “Franchement si on voulait passer sous silence les annonces sur l’égalité des chances, on ne pouvait pas mieux s’y prendre”, regrette auprès du HuffPost un marcheur historique, alors que peu d’élus macronistes se trouvent ce vendredi à faire le service après-vente de la prestation du ministre de l’Intérieur, que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans les médias.

    “Les deux débatteurs n’ont pas été très bons”

    Sur Europe 1, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal , a par exemple eu bien du mal à répondre sur le ton utilisé par Gérald Darmanin, préférant s’en prendre à une Marine Le Pen “floue” et “dangereuse pour notre pays”. Relancé sur la stratégie utilisée par le ministre de l’Intérieur, le porte-parole bottait de nouveau en touche, en répétant le même élément de langage. Un embarras qui révèle que la tenue même de ce débat était loin de faire l’unanimité au sein de la macronie, certains craignant que l’exercice ne légitime davantage la candidate d’extrême droite.

    C’est en tout cas ce que confiait un ministre à Politico avant l’émission: “il faut éviter d’anticiper son tête-à-tête avec Macron. Il faut la tacler, mais sans en faire des tonnes”. Un avis partagé par l’ex-LREM Guillaume Chiche, qui reprochait à ses anciens amis de la majorité de jouer à un jeu très dangereux. “On ne débat pas avec le Rassemblement national, on le combat ! Avec en seule ligne de mire les élections présidentielles de 2022, LREM est irresponsable d’avoir accepté ce débat qui ne fait qu’essentialiser et légitimer les thèses d’extrême droite”, tweetait en direct cette ancienne figure de l’aile gauche de la macronie, alors que Marine Le Pen affirmait qu’elle aurait “pu signer” le dernier livre de Gérald Darmanin.

    Dans ces conditions, pas étonnant de voir que le bilan de la soirée a eu du mal à convaincre. “Les deux débatteurs n’ont pas été très bons”, juge un pilier de la majorité, pas tendre non plus sur la copie rendue par les deux journalistes, Thomas Sotto et Léa Salamé, qu’il juge doués pour l’exercice de l’interview, pas pour l’animation d’un débat.

    Résultat selon ce parlementaire: “un match nul à plus d’un titre”, ce qui ne devait pas être l’objectif initial du ministre de l’Intérieur. Et ce ne sont pas les audiences de ce combat à fleurets mouchetés qui devraient le faire changer d’avis. Malgré l’important battage médiatique qui l’a précédé, le duel Gérald Darmanin - Marine Le Pen n’a attiré que 1,9 million de personnes. Un score bien maigre au regard de ce qu’avait fait le Premier ministre sur la même chaîne au mois de septembre: 2,3 millions de téléspectateurs.

    À voir également sur Le HuffPost: Darmanin conseille Le Pen pour “le prochain débat présidentiel

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      Dans “Balance ton post”, Mélenchon s'emporte contre "Valeurs Actuelles"

      Le HuffPost avec AFP · news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 12 February, 2021 - 02:52 · 2 minutes

    Dans “Balance ton post”, Mélenchon s

    POLITIQUE - La soirée de ce jeudi 11 février a été mouvementée pour Jean-Luc Mélenchon dans l’émission “Balance ton post” de Cyril Hanouna sur C8. Le chef des Insoumis a d’abord été pris dans des échanges musclés avant d’expliquer sa vision de la laïcité, de la police ou encore de la pandémie.

    Pendant que Gérald Darmanin et Marine Le Pen jouaient au jeu des 7 différences sur France 2, l e candidat de LFI à la présidentielle de 2022 a eu une vive altercation d’entrée avec la chroniqueuse Laurence Sailliet (ex-Les Républicains) sur le projet de loi “séparatisme”, qui selon lui “ne parle que des musulmans” sans les nommer.

    Puis est venu un face-à-face avec Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction de la revue “Valeurs actuelles”, comme vous pouvez le voir ci-dessous .

    “J’ai vu que vous aviez fait la Une de votre journal en marquant ‘islamo-collabos’. J’espère que vous vous sentez déshonoré par ce genre de vocabulaire. Non, vous êtes fier de ça? Donc vous pensez réellement que je suis islamo-collabo ?”, s’est agacé Mélenchon. “Vous ne savez pas de quoi vous parlez!”.

    “Je pense ça absolument”, lui a répondu Lejeune avant d’être coupé dans son élan par le chef des Insoumis: “Politiquement, je suis opposé à l’islamisme politique. Mes amis en sont morts donc j’ai le droit au minimum de respect. Chokri Belaïd en est mort, Mohamed Brahmi en Tunisie il en est mort . Par conséquent, respectez au moins vos adversaires”.

    “Vous êtes d’extrême droite, vous avez fait un journal dans lequel vous avez traité une des députées de mon groupe comme un animal, Madame Danielle Obono. Voilà ce que vous avez fait!”, a continué Mélenchon en allusion à la fiction politique publiée par le magazine d’extrême droite à l’été 2020 où la députée y était représentée en esclave.

    En tout début d’émission, Mélenchon avait déclaré être venu sur C8 en guise de “protestation” contre le débat organisé par France 2 au même moment entre Marine Le Pen (RN) et le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin: “Je hais le fait que le service public ait installé l’idée qu’il n’y ait plus en France que deux manières de détester les musulmans”.

    A voir également sur Le HuffPost: Questionné sur les accusations de viol, Darmanin rejoue “l’indignité” de Sarkozy

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      Séparatismes: Emmanuelle Ménard fait hurler l'Assemblée

      Le HuffPost avec AFP · news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 23 January, 2021 - 15:22 · 2 minutes

    Emmanuelle Menard à l

    POLITIQUE - C’est ce qui s’appelle faire l’unanimité contre soi. Référence vichyste “scandaleuse”, mise en cause de la laïcité: la proposition d’Emmanuelle Ménard parlant de “l’Etat français” et visant à consacrer dans la loi “l’héritage chrétien” a provoqué une levée de boucliers ce samedi 23 janvier en commission à l’Assemblée nationale.

    L’amendement d’Emmanuelle Ménard au projet de loi contre le “séparatisme” suggérait en effet de réécrire l’article premier de la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat avec la formule suivante: “L’Etat français, fort de son héritage chrétien, assure la liberté de culte et la liberté de conscience”.

    La députée, proche du Rassemblement National et épouse du maire de Béziers (Hérault) Robert Ménard , a estimé que “ce n’est pas la République, simple régime politique, qui garantit la liberté de conscience, mais bien l’Etat français à travers tous les régimes politiques assumés”.

    “Ennemie de la République”

    Par ailleurs selon elle, “l’Eglise catholique ne peut être traitée tout à fait de la même manière que d’autres cultes arrivés plus récemment”. Résultat: des voix se sont élevées dans tous les rangs pour rejeter cet amendement, soulignant qu’il remettait en cause à la fois la République et le principe d’une laïcité neutre envers tous les cultes.

    Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin l’a notamment qualifié de “scandaleux”, en rappelant que “la forme républicaine de notre gouvernement ne peut être mise en cause”.

    “L’Etat français, c’est très connoté”, a-t-il ajouté, en référence au fait qu’il s’agissait de l’appellation officielle du régime collaborationniste du maréchal Pétain. “Vous reconnaissez ce que l’extrême droite française est de tous temps: l’ennemie de la République”, a lancé le rapporteur général Florent Boudié (LREM) à l’élue de l’Hérault. Frédéric Petit (MoDem) a estimé que si l’héritage chrétien de la France est un fait historique, son évocation “n’a rien à faire dans la loi de la République”, au nom de la “neutralité de l’Etat”. Alexis Corbière (LFI) a dénoncé une “négation complète du principe de laïcité”.

    La commission spéciale doit achever samedi soir l’examen du projet de loi, avant son passage dans l’hémicycle à partir du 1er février.

    À voir également sur Le HuffPost: Macron et Castex n’ont pas la même approche sur les causes du “séparatisme”