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      L’inceste est l'un des symptômes les plus graves de notre société patriarcale

      Sophie Haristouy · news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 12 February, 2021 - 15:00 · 4 minutes

    Grâce à son livre La Familia Grande , Camille Kouchner, enferrée dans le secret trop lourd d’un inceste familial, trouve par la littérature le chemin d’une reprise de pouvoir sur sa vie abîmée. C’est une délivrance pour elle, et dans son sillage, pour les milliers de victimes qui ont fait le choix de parler, d’oser dire l’indicible, l’impensable par le #metooinceste . Encore une fois la littérature vient bousculer les lignes. Et l’intime fait politique.

    L’interdit de l’inceste est la loi fondamentale qui fonde toute civilisation humaine, comme l’a décrit et expliqué l’anthropologue Claude Levi-Strauss.

    Le parent qui transgresse cet interdit, projette l’enfant dans un espace psychique hors société. Il pervertit les liens d’attachement qui lui permettent de grandir. C’est la pleine mer, par des temps agités, Sandra Bullock dans Gravity, éjectée dans le vide infini de l’espace, et le chemin sera long pour retrouver la terre ferme. La filiation est niée, l’identité est fragilisée.

    Le parent qui transgresse cet interdit, projette l’enfant dans un espace psychique hors société.

    La famille, pivot de l’ordre social, le lieu de la protection et de la transmission, devient un lieu de destruction et de déshonneur. La victime vit un choix impossible, parler, trahir et s’exposer au rejet, à la honte et à la violence des “siens”, se taire et se consumer de l’intérieur, dans l’impossibilité de se relier authentiquement au reste du monde, prisonnière d’une ambivalence affective indépassable.

    Les ravages causés par ces passages à l’acte sur les enfants ont très longtemps été sous-estimés. C’est ce sur quoi Muriel Salmona ne cesse de nous alerter: “sidération, dissociation traumatique, tentatives de suicide, conduites à risque, multiples troubles de la personnalité. Ces violences font partie, avec les tortures, des traumatismes les plus sévères et ont des effets catastrophiques à long terme sur la santé mentale et physique des victimes. ″[1] L’enjeu de santé publique est majeur.

    Dans une majorité écrasante des situations, la justice ne pourra pas jouer son rôle de réparation. Le Haut conseil à l’égalité dénonce ce système d’impunité qui renforce l’isolement social de la victime.

    Or, les pratiques d’inceste sont tellement répandues qu’elles doivent être regardées comme un fait social. On évalue à environ 6,7 millions de victimes en France le nombre de personnes victimes d’inceste en France, soit 2 à 3 enfants par classe.

    Les incesteurs, à plus de 90% des hommes, sont en général plutôt reconnus et appréciés et ils sont dans une position de domination, voire d’emprise au sein de leur environnement relationnel, quel que soit leur milieu social. L’enfant est alors à leur disposition.

    L’inceste est un des symptômes les plus graves de notre société patriarcale et le livre courageux de Camille Kouchner est un espoir, celui d’une révolution. L’aube peut-être d’un nouvel horizon écoféministe qui nous permettrait de sortir de cette culture de la prédation, la prédation des corps des femmes et des enfants, la prédation de notre planète terre et de nos ressources naturelles, cette prédation légitimée par cette sacro-sainte liberté de jouir à l’infini.

    Les incesteurs, à plus de 90% des hommes, sont en général plutôt reconnus et appréciés et sont dans une position de domination, voire d’emprise au sein de leur environnement.

    Pour accélérer cette révolution, la situation appelle une mobilisation collective: nous devons encourager cette parole, aller la chercher et la recevoir. Nous devons tous désapprendre à ne pas voir. C’est ce mouvement, qui va finalement réintégrer les victimes dans un lien social authentique et solide, et rompre le silence mortifère qui les isole. Le plus tôt elles seront repérées, au plus tôt le long chemin de la reconstruction s’engagera.

    Faisons-en sorte que cet électrochoc ne soit que le début d’une lame de fond et qu’il nous autorise à envisager un pacte social refondé qui aurait en son cœur battant la promesse restaurée d’une génération qui prend soin de la suivante.

    [1] Muriel Salmona, psychiatre, présidente de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie, “Le Livre noir des violences sexuelles”, éd. Dunod.

    À voir également sur Le HuffPost #Metooinceste: elle témoigne après avoir accusé son ancien directeur de centre aéré à Paris

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      #Metooinceste: Anne-Cécile Collet témoigne après avoir accusé un agent de la mairie de Paris

      Hortense de Montalivet · news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 12 February, 2021 - 10:37 · 4 minutes

    VIOLENCES SEXUELLES - “100, 200, 300, 500 “j’aime”. Puis des milliers de retweets. Le 17 janvier dernier, Anne-Cécile Collet a eu peur d’avoir provoqué “une catastrophe”. Comme des centaines de femmes et d’hommes, elle livre ce jour-là sur Twitter son témoignage sous le hashtag #Metooinceste . “J’avais 9 ans, ça a duré 2 ans.” Après ces mots, l’innommable: la violence sexuelle , la confiance brisée et l’impunité.

    Alors que le gouvernement dévoile ses arbitrages face aux demandes répétées des associations depuis plusieurs années pour protéger les enfants de ces violences sexuelles, à la suite du bouleversement provoqué par le livre de Camille Kouchner , Anne-Cécile Collet livre pour la première fois son témoignage. Son histoire particulière qu’elle a racontée au HuffPost aborde au moins deux des grands axes qui vont occuper Éric Dupond-Moretti et Adrien Taquet ces prochains jours: les limites de l’inceste et la prescription.

    “C’était partout où on allait”

    Les faits se déroulent quand Anne-Cécile Collet a entre 9 et 11 ans. Pendant deux ans, un homme qu’elle considère comme son “père de substitution” et qui a gagné la confiance de sa mère a abusé d’elle au centre aéré qu’elle fréquente les mercredis. Mais aussi à l’école maternelle. Chez lui. Et même dans sa voiture quand, comme certains adultes, il lui apprend pour jouer à conduire. “C’était partout où on allait en fait”, nous explique cette femme aujourd’hui dans la quarantaine.

    En 1996, la victime décide de porter plainte, avec deux autres camarades, après avoir appelé un numéro d’écoute pour les victimes de violences. Son agresseur est mis en examen pour agressions sexuelles et viols sur mineures de 15 ans. Nous sommes 10 ans et quelques mois après les faits. À l’époque, la prescription est de 10 ans. L’individu bénéficie d’un non-lieu, même si la justice estime que, à la lumière “des déclarations circonstanciées et réitérées des victimes”, il “y a lieu de constater que les faits décrits constituent des actes d’agressions sexuelles sur mineures de 15 ans par personne ayant autorité”.

    Pour Anne-Cécile Collet, en plus de la prescription, la difficulté a été de constater que cet homme a continué de travailler pour la mairie de Paris dont il était employé. Il aurait simplement été changé de service. À son nouveau poste, il ne s’occupe plus d’enfants comme il le faisait auparavant, mais reste à la tête d’une association qui organise des séjours de loisirs et culturels aux enfants, dont le partenaire officiel est la mairie.

    Enquête interne

    À la suite de son post sur Twitter, Anne-Cécile est contactée par l’Hôtel de Ville. La mairie l’informe qu’une enquête interne a été ouverte pour en savoir plus sur ce changement de poste à l’époque. Elle fait aussi savoir à la victime que depuis le 1er octobre 2019, l’homme n’est plus employé chez eux. “Il ne semble plus avoir de poste au contact direct d’enfants depuis avril 1996”, avait-elle également précisé à BFMTV .

    Quant au partenariat, la mairie assure à Anne-Cécile qu’il n’est plus effectif. Sur les réseaux sociaux de cet homme, sa présidence de l’association qui œuvre pour des enfants de 6 à 20 ans est toujours mentionnée. Et sur son site internet, le partenariat avec la mairie est toujours inscrit.

    Nous avons essayé d’en savoir plus auprès de la Mairie. Celle-ci ne nous a pas encore répondu sur la question de ce partenariat, précise que l’enquête est toujours en cours mais que “cet agent est à la retraite depuis le 1er octobre 2019 et n’était plus en contact de mineurs à la Ville depuis 1996”.

    De la pédophilie et pourtant...

    Anne-Cécile Collet n’a pas été victime d’inceste. Mais son agresseur “faisait partie de la famille”, explique-t-elle. Dans son foyer où le père manque, il joue le rôle de “père de substitution”. Pourtant quand la parole se libère sur les réseaux sociaux, pour Anne-Cécile, c’est une évidence, elle a vécu “comme un inceste”. Même si ça ne rentre pas dans le cadre du Code pénal.

    À ce jour, la mairie n’a pas encore recontacté Anne-Cécile. Trois semaines après son post, plus de vingt ans après le non-lieu, cette femme au caractère vif et brûlant n’a rien oublié. “Quand on vit ça, on le vit pour toute sa vie”, témoigne-t-elle.

    L’impunité, Anne-Cécile Collet ne la comprendra jamais. “C’est abject”, exprime-t-elle. Pour conjurer le sort et l’injustice, cette femme qui travaille aujourd’hui dans l’immobilier de luxe consacre une grande partie de son temps libre à une association de lutte contre les violences sexuelles: Les Papillons. Une goutte d’eau dans l’océan des traumatismes, mais qui redonne espoir et sens. Et qui jusqu’à maintenant, lui a apporté plus d’apaisement que les institutions.

    À voir également sur Le HuffPost: “Le sceau de l’infamie”: Geneviève Garrigos raconte les violences que l’inceste laisse derrière lui

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      Crimes sexuels sur les enfants: une tribune pour aller plus loin sur l'inceste

      Le HuffPost avec AFP · news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 12 February, 2021 - 06:59 · 2 minutes

    La romancière Tristane Banon, à l

    ENFANTS - Acteurs, réalisateurs, écrivains, musiciens...162 personnalités du monde artistique signent une tribune appelant à protéger les enfants des crimes sexuels en fixant à 15 ans le seuil de non-consentement et 18 ans en cas d’inceste.

    Cette tribune publiée ce ce vendredi 12 février dans Le Parisien Weekend , est signée de Tristane Banon , au nom du Collectif pour l’enfance. Elle a été l’une des premières dans les années 2000 à raconter avoir été victime d’agression sexuelle de la part de Dominique Strauss-Kahn. Le texte est signé entre autres par Juliette Binoche, Zabou Breitman, Isabelle Carré, Annie Duperey, Line Renaud, Céline Sallette, Louis Bertignac, Dany Boon, Thomas Dutronc, Guillaume Gallienne, Patrice Leconte, Claude Lelouch, Didier Deschamps, Bixente Lizarazu...

    “C’est de crime de masse dont nous parlons(...). Nous qui voulons que des lois fermes dissuadent ces actes inacceptables, nous tous, qui signons aujourd’hui cette pétition, vous demandons que ce seuil de non-consentement soit fixé à 15 ans, 18 en cas d’inceste”, déclare le texte s’adressant à ceux qui “font les lois”.

    Il cite des estimations selon lesquelles “dix millions de Français” ont été victimes de violences sexuelles avant 18 ans, et rappelle “qu’un enfant mineur (est) violé toutes les heures en France”.

    La proposition de loi Billon est “insuffisante”

    La tribune qualifie de “petit progrès” le projet de proposition de loi Billon adopté par le Sénat le 21 janvier visant à fixer le seuil du non-consentement sexuel à 13 ans.

    “C’est bien mais c’est insuffisant. C’est bien mais c’est dangereux (...) Nos attentes sont bien trop grandes pour cela”, dit encore Tristane Banon, en évoquant la récente affaire Olivier Duhamel, figure de l’intelligentsia parisienne et constitutionnaliste renommé accusé d’inceste, ou encore les témoignages de Christine Angot, Catherine Allégret et tous ceux, “anonymes”, qui “par dizaines de milliers” s’expriment désormais sous le hashtag #MeTooInceste.

    “Après que les victimes ont trouvé la force et le courage d’ouvrir grands les yeux de la société, vous qui faites les lois ne pouvez pas rester les seuls à les garder partiellement clos”, dit encore l’auteure.

    À voir également sur le HuffPost:Les violences sexuelles faites aux enfants sont encore un tabou

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      Richard Berry accusé d'inceste: sa fille Coline auditionnée de longues heures

      AFP · news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 11 February, 2021 - 20:31 · 4 minutes

    Coline Berry-Rojtman après son audition avec la brigade des mineurs, le 11 février 2021, à Paris (Photo by Thomas SAMSON / AFP)

    INCESTE - Coline Berry-Rojtman, qui accuse d’inceste son père l’acteur Richard Berry , est revenue ce jeudi 11 février pendant de longues heures devant les enquêteurs sur ses souvenirs d’enfance et sa version des faits, une ”épreuve douloureuse mais nécessaire”, selon son avocate.

    La fille aînée du comédien, âgée de 44 ans, est restée environ six heures dans les locaux de la brigade de protection des mineurs (BPM), à l’ombre du tribunal de Paris.

    Elle “a pu dénoncer les faits qu’elle a subis, expliquer, détailler. Nous n’étions pas venues les mains vides, (...) maintenant la police va pouvoir faire son travail”, a déclaré lors d’une brève déclaration à la presse Me Karine Shebabo, au côté de sa cliente, silencieuse.

    Coline Berry-Rojtman, née de l’union entre Richard Berry et l’actrice Catherine Hiegel, a porté plainte le 25 janvier, affirmant avoir décidé de franchir le pas après la parution du livre de Camille Kouchner “La Familia Grande”, à l’origine de l’affaire Duhamel et d’une libération de la parole en France sur l’inceste.

    Le jour même, le parquet de Paris ouvrait une enquête pour examiner la véracité de ces accusations de “viols et agressions sexuelles sur mineur de 15 ans par ascendant” et de “corruption de mineur”. Il s’agit aussi de vérifier leur éventuelle prescription, possiblement acquise depuis 2014 et le 38e anniversaire de la plaignante.

    “On peut dire que cette épreuve douloureuse mais nécessaire est derrière nous”, a dit l’avocate devant les caméras. “Il s’agissait pour nous de remettre de l’ordre dans le désordre, de remettre de la loi dans une relation père-fille qui en manquait cruellement”.

    “Que ceux qui nous écoutent entendent à quel point ça constitue une déchirure de venir dénoncer son père: dénoncer un membre de sa famille, c’est se salir soi-même, donc il faut vraiment aujourd’hui arrêter de déresponsabiliser, d’excuser les auteurs”, a ajouté Me Shebabo.

    “Accusations “immondes”

    Le 2 février, lorsque l’affaire est devenue publique, Richard Berry avait démenti “de toutes (ses) forces et sans ambiguïté ces accusations immondes”. “Je n’ai jamais eu de relations déplacées ou incestueuses avec Coline, ni avec aucun de mes enfants”, avait assuré l’acteur dans un long texte publié sur son compte Instagram.

    Il avait alors écrit que “les allégations (de sa fille étaient) fausses” et que son récit avait ”évolué avec le temps”. Coline avait répondu le lendemain que sa plainte était “un acte grave, réfléchi et pondéré”.

    Sur le même réseau social, elle a indiqué qu’elle avait été “embrassée par son père sur la bouche avec la langue” et avait “dû participer à des jeux sexuels dans un contexte de violences conjugales notoires”.

    Selon la plainte, citée par Le Monde , il serait arrivé, autour des années 1984-85, que Richard Berry propose à sa fille “de jouer à l’orchestre avec ses organes sexuels et ceux de sa partenaire” de l’époque, la chanteuse Jeane Manson . L’enfant aurait été “contrainte d’apposer sa bouche sur le sexe” de son père, est-il décrit dans la plainte, selon le quotidien.

    “Ma narration des faits n’a jamais varié, nombre de témoignages peuvent être fournis au soutien de cette assertion, notamment au sein de ma propre famille”, a-t-elle répondu.

    Selon Richard Berry, 70 ans, les accusations d’agressions sexuelles de sa fille ont débuté il y a sept ans, lorsque sa nouvelle femme était enceinte et que Coline, qui avait quatre ans de moins qu’elle, attendait en même temps un enfant. “Pendant des années, j’ai tenté de lui parler (...) sans succès. Je m’en suis ouvert à des psychiatres, à ma famille, à mes amis”, a-t-il précisé.

    La famille de cette figure du cinéma et du théâtre, décrite comme conflictuelle, s’est depuis divisée entre ses soutiens et ceux de sa fille.

    Coline Berry aurait, selon son père, “remanié à nouveau son récit” après la publication en janvier du livre de Camille Kouchner, dans lequel l’auteure accuse son ancien beau-père, Olivier Duhamel, d’avoir agressé sexuellement son frère jumeau lorsqu’il était adolescent dans les années 80.

    À voir également sur Le HuffPost: Inceste: Geneviève Garrigos milite sur un seuil d’âge pour le consentement

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      Démission de Frédéric Mion: Delphy, sociologue féministe salue "une victoire"

      Hortense de Montalivet · news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 11 February, 2021 - 19:03 · 6 minutes

    À la suite de la démission de Frédéric Mion, Le HuffPost s

    POLITIQUE - Dans une lettre adressée aux enseignants et aux étudiants, mardi 9 février, le directeur de Sciences Po, Frédéric Mion , a annoncé sa démission, après un rapport rappelant sa connaissance des faits concernant l’affaire Duhamel.

    Même si l’ex-président de l’instance rappelle que ce document “confirme qu’aucun système de silence concerté ou de complaisance n’a existé au sein de l’établissement”, la pression, sur fond du mouvement #Sciencesporcs qui dénonce les violences sexuelles au sein des IEP, l’a poussé à quitter son prestigieux poste.

    Doit-on y voir que de #MeToo au livre de Camille Kouchner, l’omerta autour du des violences sexuelles se brise enfin et qu’une révolution est en marche au sein des institutions? Le HuffPost s’est entretenu avec la co-fondatrice du MLF et sociologue du féminisme, Christine Delphy . Avec le recul de sa cinquantaine d’années de militantisme, elle nous livre son ressenti face à tous ces hashtags émergents.

    Depuis 2017, #MeToo a fait des petits: #MetooInceste , #MetooGay et maintenant #Scienceporcs. Mais comme toute avancée citoyenne et féministe face au cuirassé du patriarcat, le retour de bâton, ce fameux “backlash”, n’est jamais loin. Et “une accentuation des horreurs” que certains hommes commettent peut être ”à prévoir”, prévient-elle.

    Le HuffPost : Comment analysez-vous la démission de Frédéric Mion, l’ex-directeur de Science po?

    Christine Delphy : Même si cette démission n’a pas été demandée par les féministes ouvertement, c’est une bonne chose. C’est une victoire même. Il était au courant des faits. Il l’a admis. Avant il ne voulait pas l’être et maintenant il n’a plus le choix. Il y a une complaisance des hommes, c’est certain. Quand on sait qu’il y a 1% des viols qui font l’objet d’une poursuite en justice, on se dit que c’est ridicule. Quand il s’agit inceste, c’est encore pire. C’est le grand rideau noir. Cette démission, c’est le début de la fin de cette complaisance.

    Comment analysez-vous le mouvement #sciencesporcs?

    Ce n’est pas une révolution, mais ça fait partie d’une évolution qu’on peut dater même d’avant #MeToo. On peut la dater depuis l’”épisode” de Dominique Strauss-Kahn (en 2011, NDLR), si l’on peut dire. C’est une réaction contre le fait que des hommes commettent des choses horribles, mais tout le monde pose un couvercle dessus. Sous ces hashtags, il y a une génération qui en a marre. Ce sont nos filles à nous. Mon époque n’a pas pu tout faire en même temps. Ce que font ces filles, c’est très bien. Il n’y a aucune raison de laisser ces crimes impunis, de laisser cet intime atroce au placard.

    Sous ces hashtags, il y a une génération qui en a marre. Ce sont nos filles à nous. Christine Delphy au HuffPost, le 11 février 2021.

    Pensez-vous que les universités françaises en font assez pour la prévention des violences sexistes et sexuelles?

    Ah, mais elles ne font rien du tout! Pourquoi? Il faudrait leur demander... Les filles, particulièrement, sont encore considérées comme des matières que l’on peut utiliser de n’importe quelle façon. Sciences Po a fermé les yeux et les oreilles. Mais ça ne concerne pas uniquement les universités, il s’agit de toute l’éducation nationale. Dans l’éducation nationale, il n’y a aucune protection des enfants qu’elle a sous sa coupe. Aucune. D’abord, il y a une crainte d’aller se plaindre, et quand on le fait c’est balayé sous le tapis…

    Vous qui avez co-fondé le MLF, est-ce que la période qu’on est en train de vivre ressemble par certains aspects à la période que vous avez vécue?

    On était moins en nombre, ça, c’est sûr. Maintenant il y a une multiplication des groupes féministes. Avec une spécialisation, comme le groupe NousToutes par exemple. Certains groupes féministes se spécialisent dans la lutte contre les crimes sexuels. Il y a tellement de choses horribles dans le patriarcat, qu’on est obligé de se concentrer sur une chose.

    Nous à l’époque, on n’avait pas les forces pour ça. Avec cette expansion des mouvements qui existent aujourd’hui, il va y avoir de plus en plus de sujets qui vont pouvoir être combattus en même temps.

    Au moment du MLF, on était moins en nombre! Aujourd'hui, avec la multiplication des groupes féministes, plus de sujets vont pouvoir être combattus en même temps. Christine Delphy au HuffPost, le 11 février 2021.

    Il y a toujours un “backlash” ou retour en arrière après les mouvements féministes. Est-ce que vous percevez déjà des conséquences de ce type aujourd’hui?

    Je ne suis pas une voyante. Je ne sais pas quelle forme prendra le “backlash”. Ce ne sera d’ailleurs pas forcément un “backlash” au sens autoritaire du terme. Ça peut être tout simplement une accentuation des horreurs que certains hommes commettent. Avec ce qui est demandé dans le porno, par exemple, et qu’on ne pouvait pas imaginer il y a 20 ans. On le voit également dans les attitudes agressives de très jeunes garçons qui y sont exposés de plus en plus tôt...

    Et de façon générale, quand on voit l’entourage du président de la République, on est en droit de s’inquiéter. Dupond-Moretti et Darmanin, quelle paire! C’est incroyable que ce soit Dupond-Moretti, l’avocat de l’affaire d’Outreau [il avait défendu Roselyne Godard, une des treize adultes acquittées, ndlr ] qui s’empare désormais des sujets du viol et de l’inceste.

    Que voulez-vous dire?

    Dans les déclarations qu’il fait sur le sujet par exemple, il parle tout de suite de prudence. Mais ça ne fait pas cinquante ans, ça ne fait pas cent ans, ça fait mille ans que les agresseurs se gargarisent de ces précautions pour continuer d’agir tranquillement… Quand j’entends notre ministre de la Justice dire ça aujourd’hui, je trouve ça incroyable.

    On a encore en France, une vision des plus arriérées sur cette question des viols et encore plus des viols sur mineurs. On a encore des hommes au Barreau qui s’arrangent pour museler les victimes. Et il y a toujours des tas d’explications, des tas de débats...Il y a encore des gens qui sont là à se demander si cet enfant n’avait quand même pas vraiment envie de se faire sodomiser par cet adulte...Tant que les victimes seront toujours déconsidérées, ces mouvements féministes et de lutte contre les violences sexuelles vont continuer.

    À voir également sur Le HuffPost: “Le sceau de l’infamie”: Geneviève Garrigos raconte les violences que l’inceste laisse derrière lui

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      Prescription "réactivée" ou "glissante": un mécanisme contre le viol plus complexe qu'il en a l'air

      Youen Tanguy · news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 10 February, 2021 - 19:22 · 6 minutes

    Le Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti et le secrétaire d

    VIOLENCES SEXUELLES - Les annonces ont été faites en grande pompe par deux ministres mardi 9 février. Pour mieux lutter contre l’inceste et les violences sexuelles sur mineurs, le gouvernement veut faire évoluer la loi . D’abord par la création d’un nouveau crime qui viendrait mieux les pénaliser, notamment via l’adoption d’un nouveau mécanisme juridique dit de “prescription glissante” .

    Avec la loi actuelle, il arrive fréquemment que seule la dernière en date des victimes d’un même auteur puisse déposer en tant que partie civile à la barre d’un tribunal. En revanche, les autres victimes “sont là uniquement comme témoins”, car les faits les concernant sont prescrits, ce qui n’est “pas supportable”, a déclaré sur Europe 1 le secrétaire d’État chargé de l’Enfance et des familles Adrien Taquet.

    Avec le nouveau dispositif juridique proposé , “au deuxième crime commis sur un mineur par un même auteur, le délai de prescription du premier est interrompu et tous les crimes pourront ainsi être jugés”, a expliqué son cabinet.

    Interrogé sur France 2 , le Garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti lui a emboîté le pas. “Si un même auteur commet cinq faits, que quatre sont prescrits et un ne l’est pas, je souhaite que ces quatre victimes aient un statut de victime et qu’il n’y ait plus de prescription pour les quatre faits à l’origine prescrits”, explique-t-il, préférant au terme de “prescription glissante” celui de “prescription réactivée”.

    Dans un communiqué envoyé ce même jour, les ministères de la Justice et l’Enfance évoquent, cette fois, la “prescription ‘échelonnée’”. Elle “constitue une piste d’évolution réelle sur laquelle s’engage le Gouvernement”, lit-on. Il s’agit de permettre que les victimes d’un même auteur n’aient pas un traitement judiciaire différent. Si pour une victime d’un même auteur le crime n’est pas prescrit, et qu’il l’est pour d’autres victimes, l’absence de prescription de la première bénéficiera à toutes les autres.”

    Incompréhension sur le mécanisme juridique

    Des prises de parole successives qui ont étonné plusieurs juristes, dont Carole Hardouin-Le Goff, maître de conférences à Paris 2, Panthéon-Assas, en droit privé. “Ce que dit le gouvernement me gêne, car de ce que j’en comprends, ce qu’il propose tend à rouvrir des prescriptions déjà acquises, estime-t-elle. Cela manque de sécurité juridique, d’égalité de traitement devant la loi pénale et je ne pense pas que ça pourrait passer le cap du Conseil d’Etat et du Conseil constitutionnel”.

    “Quand un avocat sait qu’il demande quelque chose de contraire à la loi, il dit au tribunal: ‘vous aviserez’. Quand un ministre sait qu’il demande quelque chose de contraire à la constitution, il dit aux journalistes ‘je souhaite que’”, lance sur Twitter l’avocat Maitre Eolas, qui semble avoir compris la même chose.

    Mais les annonces ont visiblement été mal comprises. Sollicité par Le HuffPost , l’entourage d’Adrien Taquet nous a dans un premier temps confirmé à demi-mot qu’il s’agissait de revenir sur des prescriptions acquises, avant de préciser ces propos, évoquant des prises de parole des ministres ”à destination du grand public”, mais “pouvant prêter à confusion”. “ Ils ont expliqué le principe mais ne sont pas rentrés dans le détail technique”, assure cette même source.

    Pour bien comprendre l’intérêt de ce nouveau mécanisme juridique complexe, il est préférable de prendre un exemple. Imaginons que la loi souhaitée par le gouvernement a été votée, adoptée et promulguée en juin 2021. Une première victime, Victoria*, a été victime d’un viol en 2020, alors qu’elle était âgée de 14 ans. Le délai de prescription est donc de 30 ans à compter de la majorité de Victoria et court donc jusqu’en 2054.

    Imaginons ensuite que ce même criminel commet un nouveau viol sur mineur, Anna*, en 2044, mais que les faits ne sont découverts que plus tard, en 2060. En l’état actuel de la législation, l’auteur des faits ne pourrait être jugé que pour le viol commis en 2044, les faits étant prescrits dans le cas de Victoria.

    La nouvelle loi qui actera la prescription glissante va justement permettre de “suspendre” la prescription de Victoria si les faits commis sur Anna l’ont été lorsque la prescription de la première était encore ouverte, c’est-à-dire avant 2054. Les délais de prescription repartent ainsi à zéro pour Victoria, qui bénéficierait à nouveau d’un délai de prescription de 30 ans.

    Autre élément important: si d’autres victimes sont ensuite identifiées, le mécanisme se répètera de la même manière. Ainsi, la prescription repartira de zéro pour toutes les anciennes victimes, y compris pour Victoria et Anna.

    Un mécanisme judiciaire qui pourra également bénéficier aux victimes pour lesquelles les faits ont été commis avant la promulgation de la loi, à condition que le délai de prescription court encore.

    “La prescription acquise, un fait constitutionnel”

    “Ce qui est pris en compte est donc bien la date de commission des faits et non pas la date de la découverte de ces faits”, analyse pour Le HuffPost Carole Hardouin-Le Goff. Ce qui permet de prolonger le délai de prescription de certains crimes sans remettre en question les prescriptions acquises.

    “La prescription acquise est un fait constitutionnel”, acquiesce-t-on dans l’entourage d’Éric Dupond-Moretti. Ce que propose le gouvernement est “d’interrompre la prescription si de nouveaux faits (similaires, ndlr) sont commis” par un même auteur.

    Cette proposition du gouvernement reprend en fait celle de la députée LREM Alexandra Louis, déposée il y a quelques semaines , et qui propose que “si l’auteur d’un crime sexuel sur un mineur commet à nouveau un crime similaire sur une autre victime mineure alors que la prescription du premier crime n’est pas acquise, la commission de ce deuxième crime interrompt la prescription du premier, ce qui fait qu’aucun de ces crimes ne sera prescrit et qu’ils pourront tous être jugés en même temps”.

    Protéger les victimes et envoyer un message aux agresseurs

    Pour le gouvernement, l’intérêt de ce nouveau mécanisme judiciaire est double: d’un côté permettre à plus de victimes d’entamer d’éventuelles poursuites judiciaires; et de l’autre, d’envoyer un message aux auteurs de “viols sériels”. “Il est important de faire comprendre aux auteurs qu’ils ne seront jamais tranquilles, avec une prescription qui serait acquise”, assure-t-on dans l’entourage du Garde des Sceaux.

    Il convient désormais d’aller vite, pour permettre aux plus de personnes possible de profiter de ce nouveau mécanisme. Le gouvernement souhaite ainsi profiter des propositions de loi de la sénatrice UDI Annick Billon ou de la députée PS Isabelle Santiago pour faire passer ces mesures. “On a des véhicules législatifs actuellement en discussion au Parlement, dont certaines ont déjà entamé leur navette”, abonde auprès du HuffPost l’entourage d’Éric Dupond-Moretti.

    “Le gouvernement ne cherche pas à s’approprier un travail (parlementaire, ndlr) coûte que coûte, assure cette même source, mais il ne s’agit pas d’attendre pour le plaisir d’attendre. Il faut traduire ça concrètement dans la loi”. Le gouvernement souhaite que la loi soit adoptée dans trois mois pour une promulgation avant l’été.

    À voir également sur Le HuffPost : “Le sceau de l’infamie”: Geneviève Garrigos raconte les violences que l’inceste laisse derrière lui

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      Shirel, la fille de Jeane Manson, dénonce les "mensonges" de Coline Berry

      Le HuffPost · news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 5 February, 2021 - 14:44 · 2 minutes

    Soutenue par sa cousine Marilou Berry, Coline Berry maintient ses accusations contre son père (photo: Richard Berry et Coline Berry à l

    INCESTE - “La vérité triomphe toujours.” C’est par ces mots que la chanteuse Shirel, la fille de Jeanne Manson , débute une publication postée jeudi 4 févrie r sur Facebook. La jeune femme, qui a vécu plusieurs années avec Richard Berry lorsque sa mère était sa compagne, vient mettre à mal les accusations de Coline Berry, la fille aînée de l’acteur.

    Cette dernière a porté plainte le 25 janvier contre son père qu’elle accuse d’inceste. Dans sa plainte, Coline Berry dénonce “des faits de viols et agressions sexuelles sur mineur de 15 ans par ascendant et corruption de mineur”.

    Sur Instagram, mercredi 3 février , elle a indiqué qu’elle avait été “embrassée par son père sur la bouche avec la langue” et “a dû participer à des jeux sexuels dans un contexte de violences conjugales notoires”. “Faux, rétorque de son côté Richard Berry qui a démenti mardi 2 février sur Instagram “de toutes (ses) forces et sans ambiguïté ces accusations immondes”.

    “Il n’y a pas eu de geste déplacés de Richard”

    De son côté, Shirel raconte sur Facebook qu’elle avait “5 à 7 ans quand sa mère vivait avec Richard Berry”. “Après ces deux années en commun, nous ne nous sommes pas revues avec Coline. Sauf depuis presque un an ou je l’ai rencontrer en Israel.”

    Shirel explique ensuite que Coline aurait commencé à la “harceler” il y a “un mois” pour qu’elle “confirme ses mensonges”.

    “Je ne le ferai jamais, ajoute-t-elle. Il n’y a pas eu de gestes déplacés de Richard. Il n’y a pas eu de jeu sexuel avec lui et ma mère. Jamais. Aucun abus, aucun attouchement, rien. Les mensonges de Coline sont impardonnables.” Et de conclure: “Je sais que les accusations de Coline Berry sont fausses du premier au dernier mot”

    Le 25 janvier dernier, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire suite au dépôt de plainte de Coline Berry qui a été confiée à la brigade de protection des mineurs.

    À voir également sur Le HuffPost: Face au couvre-feu, Richard Berry partage un message d’espoir pour le monde du spectacle

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      4 conseils pour armer ses enfants contre les violences sexuelles

      Lucie Hennequin · news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 3 February, 2021 - 22:26 · 2 minutes

    ÉDUCATION - Les traités d’éducation féministe ne sont pas nombreux. Mais en ce début d’année 2021, et dans un contexte particulier marqué notamment par #metooinceste , plusieurs autrices sont venues ajouter leurs ouvrages aux références que s’échangent les parents souhaitant éduquer leurs enfants à la lutter dès le plus jeune âge contre le patriarcat.

    Le HuffPost a demandé à trois autrices des conseils -non exhaustifs- pour tenter de sensibiliser et de protéger les enfants contre les violences sexuelles. Comment peut-on insuffler, dès le plus jeune âge, la notion de consentement ? Comment aborder la sexualité et à quel âge? Quelques éléments de réponse sont à écouter dans la vidéo en tête d’article. Et à lire dans les deux essais cités ci-dessous.

    Celui de Lucile Bellan , journaliste, qui vient de sortir son “Petit traité d’éducation féministe” le 26 janvier (éditions Leduc). Le sous-titre est parlant: “Consentement, respect, non-violence, apprentissage du corps, culture: éveillez vos fils et vos filles à chaque étape de leur vie”.

    Son ouvrage, découpé en six chapitres, livre des conseils très pratiques pour doter les parents et les enfants de clefs vers une éducation plus inclusive et non-sexiste. “Dans l’apprentissage du consentement, il y a quelque chose de très simple: c’est d’arrêter d’obliger son enfant à faire la bise, à embrasser, tous les adultes qu’on croise”, propose-t-elle par exemple. “On le prend comme quelque chose d’insolent alors qu’en réalité, c’est juste une façon de marquer ses limites.”

    Dans l’apprentissage du consentement, il y a quelque chose de très simple: c’est d’arrêter d’obliger son enfant à faire la bise, à embrasser, tous les adultes qu’on croise

    Paru ce mercredi 3 février, ”Éduquer sans préjugés” (éditions Jean-Claude Lattes) est le fruit des réflexions de deux autres mères engagées: Amandine Hancewicz et Manuela Spinelli, co-fondatrices de l’association Parents & Féministes .

    Présenté comme un “manuel de chasse aux stéréotypes, pour une éducation plus égalitaire”, l’ouvrage est découpé par tranches d’âge. Il part d’exemples et de témoignages très concrets et quotidiens pour décortiquer les ressorts du sexisme ordinaire, qui semble souvent anodin, mais persiste et ce avant même la naissance de l’enfant, pendant la grossesse.

    Un sous-chapitre est par exemple consacré au sexe féminin, la vulve, “le mot que l’on ne peut pas prononcer”. “C’est constructif et c’est une protection, de parler de sexualité au sens anatomique”, explique Amandine Hancewicz. “Parce qu’un enfant qui a les mots a la capacité de dire s’il a une gêne à un endroit, une douleur, si quelqu’un l’a touché. Alors que si ce n’est pas nommé, si c’est honteux ou si c’est flou, c’est plus compliqué d’avoir l’information.”

    À voir également sur Le HuffPost : “Le sceau de l’infamie”: Geneviève Garrigos raconte les violences que l’inceste laisse derrière lui

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      Après l'affaire Duhamel, Macron salue la libération de la parole: "On vous croit"

      Le HuffPost avec AFP · news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 23 January, 2021 - 16:56 · 1 minute

    VIOLENCES SEXUELLES - “On est là. On vous écoute. On vous croit. Et vous ne serez plus jamais seules”, a déclaré ce samedi 23 janvier Emmanuel Macron aux victimes des violences sexuelles sur mineurs , dans une vidéo postée sur son compte.

    “La honte aujourd’hui change de camp”, a ajouté le chef de l’Etat en se félicitant que “la parole, partout en France, se libère” et que “le silence construit par les criminels et les lâchetés successives, enfin, explose”.

    Sans faire directement référence aux accusations qui visent Olivier Duhamel , Emmanuel Macron évoque dès le début de son message “le courage d’une soeur qui n’en pouvait plus de se taire”, avant de rendre également hommage “au courage de milliers d’autres”.

    Après la parution de son livre “La Familia grande”, dans lequel Camille Kouchner accuse Olivier Duhamel d’inceste sur son frère jumeau, de nombreux anonymes ont pris la parole sur les réseaux sociaux autour du hashtag “MeTooInceste” pour dénoncer les violences sexuelles dont ils ont été victimes enfant.

    Dans son message, Emmanuel Macron assure également que le gouvernement ne laissera ”aucun répit aux agresseurs” et dit vouloir “adapter notre droit”.

    “Il nous faut adapter notre droit pour mieux protéger les enfants victimes d’inceste et de violences sexuelles”, a précisé le chef de l’Etat, en indiquant avoir demandé au garde des sceaux Eric Dupont-Moretti et au secrétaire d’Etat à l’Enfance et aux Familles Adrien Taquet “de mener une consultation qui devra déboucher rapidement sur des propositions”.

    À voir également sur Le HuffPost: Inceste: Geneviève Garrigos milite sur un seuil d’âge pour le consentement