• chevron_right

      Get used to disappointment: Why technology often doesn’t meet the hype

      news.movim.eu / ArsTechnica · Saturday, 1 April, 2023 - 13:30 · 1 minute

    Image of a supersonic jet airliner.

    Enlarge / Once the future of travel, now a museum piece. (credit: Didier Messens )

    Vaclav Smil reminds us that despite the onslaught of popular techno-pundits claiming otherwise, immense and rapid progress in one realm does not mean immense and rapid progress in all realms.

    Let’s just get this out of the way at the start: Smil is Bill Gates’ favorite author. He’s written 40 books, all of them about some combination of energy, China, or the combination of food, agriculture, and ecology. His newest book, Invention and Innovation: A Brief History of Hype and Failure , is somewhat of a departure, although it does touch on all of these. Primarily, it is a tale of thwarted promise.

    Smil is very intentional about the types of flops he highlights. He is not interested in embarrassing design failures (the Titanic, Betamax, Google Glass) or undesirable side effects of inventions everyone still uses despite them (prescription drugs, cars, plastic). Rather, he focuses on the categories chosen to demonstrate the limits of innovation. Although astoundingly rapid progress has been made in the fields of electronics and computing over the past 50 or so years, it does not follow that we are thus in some unprecedented golden age of disruptive, transformative growth in every field.

    Read 10 remaining paragraphs | Comments

    • chevron_right

      e-Cilo in London

      François Brutsch · Tuesday, 23 February, 2021 - 18:08 edit

    https://upload.movim.eu/files/3f9761db16624c4882ed5b0250613b1fb7b62fbe/mxh3lBVpk3w5/IMG_20210107_150316.jpg

    Thanks to Swytch Bike (they deliver a great kit: front wheel with electric motor, pedal sensor and removable handlebar battery) and VeloCity, the fantastic mobile bicycle mechanics (I'm an end user, not a geek), my trusty 30yo Swiss Made Cilo is now an e-bike! #innovation

    • chevron_right

      Katalin Kariko sauveuse de l’humanité : 5 leçons d’innovation

      Philippe Silberzahn · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 12 February, 2021 - 04:35 · 10 minutes

    Katalin Kariko

    Par Philippe Silberzahn.

    Retenez bien ce nom, si vous ne le connaissez pas déjà : Katalin Kariko. De façon sans doute un peu exagérée par des journalistes qui aiment les belles histoires, elle a été qualifiée de « femme qui allait sauver l’humanité » , mais il y a beaucoup de vrai néanmoins.

    Katalin Kariko, une histoire peu banale

    Chercheuse brillante, elle fuit sa Hongrie natale en 1985 car elle manque de moyens et atterrit aux États-Unis. Aujourd’hui à l’Université de Pennsylvanie, elle est l’inventeur du vaccin à ARN messager (ARNm), celui qui va probablement sauver des millions de vies menacées par la Covid.

    C’est une belle histoire comme on aime à les conter, celle de l’inventeur parti de rien, seul contre tous, qui manque de tomber plusieurs fois mais qui se relève et réussit finalement à triompher et connaît enfin la gloire.

    Mais plus prosaïquement, c’est aussi une histoire dont nous pouvons tirer des leçons utiles pour l’innovation, et singulièrement pour notre pays, qui en a bien besoin.

    Good girls go to heaven ; other girls go wherever they want.

    Quelles leçons tirer de l’incroyable aventure de Katalin Kariko ? Bien sûr, celle-ci ne sauve pas l’humanité à elle toute seule. Le vaccin sauve des vies parce que tout un système socio-technico-économique a été mobilisé pour le mettre au point, le financer, le tester, le fabriquer, le distribuer et l’administrer.

    Ce système mobilise des centaines de milliers d’acteurs. Il n’empêche, sans sa détermination et sa conviction chevillée au corps que la technologie à base d’ARN messager était prometteuse, nous serions aujourd’hui démunis face à l’épidémie.

    J’identifie pour ma part cinq leçons.

    Ce n’est pas l’idée qui compte, mais son acceptation

    L’important n’est pas d’avoir une bonne idée, mais de faire accepter cette idée. Katalin Kariko a eu très tôt l’intuition que l’ARN messager était une technologie prometteuse, sans forcément savoir où l’appliquer.

    Cette idée était minoritaire. À l’époque les chercheurs travaillaient sur les modifications d’ADN, solution que Kariko trouvait compliquée et dangereuse. Son opposition lui vaut d’être quasiment licenciée de l’université de Pennsylvanie.

    Heureusement un responsable de la faculté de médecine de la même université la connaît et lui fait confiance ; il lui trouve un poste où elle peut reprendre ses recherches.

    Plus tard, elle s’associera avec la startup allemande BioNTech pour mettre au point le vaccin. Lorsqu’on parle d’entrepreneuriat, mais aussi de découverte scientifique, qui correspondent aux mêmes logiques, on raisonne souvent en termes d’idées : est-ce que mon idée est bonne ? En pensant qu’il suffit d’avoir une bonne idée pour que tout le monde l’accepte.

    C’est une erreur très fréquente, notamment chez ceux qui ont eu une formation scientifique. Ce que cette histoire montre c’est qu’avoir une bonne idée ne suffit pas ; ce qu’il faut c’est convaincre les autres qu’elle vaut la peine d’être poursuivie. Comme disent les Américains : « Salesmanship is part of the game » (la vente fait partie du jeu). Autrement dit, la science, tout comme l’entrepreneuriat, est un exercice social.

    La carrière de nombreux innovateurs a été brisée pour avoir ignoré ce précepte fondamental. Katalin Kariko a réussi parce son travail et sa personnalité ont suscité la confiance d’acteurs-clés, et les a amenés à s’engager dans son projet d’une façon ou d’une autre pour le faire avancer.

    Offrir des voies multiples de succès

    Ce qui a sauvé Katalin Kariko est que face à l’hostilité de ses collègues de l’Université de Pennsylvanie, il s’est trouvé un service dont le responsable croyait en elle et lui a trouvé un job. Un système devient ainsi robuste lorsqu’il offre de multiples portes de sortie ou voies de rattrapage à ceux qui ne cadrent pas avec les croyances du moment.

    Ce fut l’une des grandes forces de l’Europe de l’après XVIIe siècle. Quand un homme, philosophe ou scientifique, était persécuté chez un prince, il pouvait toujours partir trouver refuge chez un autre prince. L’Europe a ainsi constitué une grande foire des idées et des croyances, qui fut source d’innovation et de robustesse, en empêchant une croyance dans un domaine de s’imposer totalement.

    Tous les grands innovateurs questionnent des modèles mentaux dominants, ces croyances profondes qui sont vues par ceux qui les ont comme des évidences, des vérités ne pouvant être questionnées. Sans voies alternatives d’avancée, les innovateurs sont condamnés à aller attaquer ces modèles frontalement, sans pratiquement aucune chance de succès. Les dindes ne votent pas pour Noël.

    Je pense à tous ces innovateurs qui participent aux concours internes de leur entreprise et doivent passer devant un jury de sages, c’est-à-dire de personnes qui doivent leur carrière au système en place, système que les innovateurs viennent questionner.

    Avoir conscience de la limite des grands programmes

    Cette leçon est directement liée à la leçon précédente.

    Il existe un courant important qui prône le développement de grands programmes dits moonshot (viser la Lune), inspiré du fameux programme Apollo de Kennedy.

    Ce courant est très prisé en France. Dès que nous connaissons un échec quelque part, il est question de lancer un grand programme. Nous avons donc pu entendre certains évoquer un Airbus du vaccin .

    Et pourtant, si la réussite de Katalin Kariko montre une chose c’est qu’elle n’est pas le produit d’un grand moonshot mais d’une détermination individuelle à poursuivre une idée.

    Dans son domaine, les grands programmes des années 1990 se basaient sur l’ADN, et c’est sa contestation de ces programmes qui lui a valu ses ennuis. Le principe de ces programmes est d’identifier un problème clair avec une solution tout aussi claire, puis de miser massivement sur sa résolution.

    C’est le propre d’une démarche causale : on fixe un objectif, on choisit une solution, puis on mobilise les moyens pour mettre cette solution en œuvre. Cette approche fonctionne relativement bien pour des objectifs simples et surtout dans un environnement stable.

    Elle est risquée face aux problèmes complexes dans lesquels les paramètres sont si nombreux qu’on ne sait pas à l’avance d’où la solution peut émerger, en l’occurrence dans des situations de rupture où on avance dans l’inconnu. Le programme Airbus tant vanté a réussi parce qu’il ne consistait qu’en un rattrapage de Boeing. Ce n’était pas facile, loin de là, mais la référence d’un tel programme pour des situations de rupture est contre-indiquée.

    Les grands programmes sont également inadaptés lorsqu’on part d’une solution et qu’on cherche un problème. En d’autres termes, lorsque l’objectif n’est pas connu à l’avance, comme ce fut le cas des travaux de Katalin Kariko. Mais au-delà, les grands programmes moonshot ont aussi le défaut de figer a priori à la fois la définition du problème et la solution recherchée, c’est-à-dire de s’enfermer dans un modèle mental figé.

    Ils éliminent de facto toute pensée alternative et ignorent que la révolution industrielle a résulté de l’expérimentation et de la démarche entrepreneuriale par petites victoires menées par des individus en marge du système. Autrement dit, les grands programmes pensent « science dirigée » alors que la réussite de l’ARNm traduit une pensée entrepreneuriale.

    L’incroyable pouvoir de l’intelligence humaine

    Est-il besoin de le préciser, la mise au point et la fabrication du vaccin (en fait de plusieurs vaccins) en un temps record est une prouesse extraordinaire . L’être humain a une incroyable capacité d’innovation pour résoudre les problèmes auxquels il est confronté, même si parfois ceux-ci semblent immenses.

    Faisons ici une sorte de pari de Pascal : plutôt que céder au pessimisme, qui ne nous fait rien gagner, parions sur cette capacité en regardant l’avenir comme infiniment ouvert. Il ne s’agit pas d’être naïvement optimiste – les défis sont nombreux et de taille – mais de reconnaître que le pessimisme nous enferme. Parier sur le génie humain et tout faire pour qu’il s’épanouisse est raisonnable.

    Questionner les modèles mentaux français

    La cinquième leçon est spécifiquement française. Beaucoup a été écrit récemment sur l’échec des entreprises françaises à développer un vaccin. Trop peut-être : un pays ne peut pas tout faire, et tout programme de recherche d’un vaccin ou d’un médicament peut échouer ; ce sont des choses qui arrivent, c’est même le lot des industries pharmaceutiques.

    Néanmoins, il ne fait aucun doute que cet échec devrait être l’occasion d’une prise de conscience de notre pays à propos de l’innovation. Comme en juin 1940, nous pouvons nous complaire dans une recherche de fautes passées et de coupables (version Maréchal Pétain), ou nous pouvons au contraire prendre acte de l’échec et regarder vers l’avenir (version de Gaulle) en nous demandant que faire pour que la prochaine Katalin Kariko soit française, ou à tout le moins qu’elle émerge et réussisse en France ? On pourrait intituler ce travail « opération Marie Curie »: qu’est-ce qui fait que nous avons réussi Marie Curie mais pas Katalin Kariko ?

    Beaucoup d’observateurs ont proposé des pistes d’explication au premier chef desquelles le fameux principe de précaution . Il est certain que celui-ci nous enferme dans une logique infernale dans laquelle le risque estimé est toujours supérieur au bénéfice possible.

    On a évoqué aussi, à juste titre, le salaire misérable des chercheurs en science. Je me souviens d’un ami chasseur de tête, spécialisé dans le débauchage de chercheurs français au profit d’entreprises et d’universités américaines. Il était effaré que ses cibles gagnent moins que son assistante, mais surtout de leur manque criant de moyens financiers et humains et de la stupidité bureaucratique.

    Il y a beaucoup d’autres raisons au marasme français, mais derrière tout cela se sont au final des modèles mentaux bien spécifiques, c’est-à-dire des croyances profondes, qu’il faut aujourd’hui questionner : essentiellement notre pessimisme, notre réflexe systématique à voir le mauvais côté d’une innovation, très souvent fantasmé.

    J’en fais régulièrement l’expérience.

    Lorsque j’évoque les progrès de la robotique, on me répond systématiquement qu’ elle va créer du chômage alors qu’on a depuis longtemps montré le contraire.

    Lorsque j’évoque les progrès de la génétique et de la biologie synthétique, on me répond Frankenstein.

    Nous sommes prisonniers d’un énorme modèle mental de peur du futur, et d’une nostalgie d’une époque dorée qui n’a jamais existé (on pense ainsi que l’on se nourrissait mieux avant). Plus précisément, le futur nous fait peur, et il nous dégoûte. Il ne nous intéresse pas, ou plus.

    Quand j’évoque les incroyables pistes de croissance économique possibles, qui tireront des millions de gens de la pauvreté, on me répond que cela épuise la planète , alors que plus un pays est riche, plus il est écologiste. Il s’agit de changer la façon dont nous voyons l’avenir et dont ceux qui contribuent à le créer sont considérés et reconnus dans la société.

    En bref, l’échec face au vaccin devrait être l’occasion d’un sérieux examen de conscience, mais comme l’a montré le traumatisme de 1940, cet examen peut nous conduire dans des directions fort différentes, le repli ou le sursaut. Nous n’avons aucun péché à expier ni traître à démasquer et à punir.

    Nous avons à tirer les leçons d’une situation regrettable, et nous convaincre que le futur est à nous si nous savons nous en emparer. Faute de quoi ce sont les autres qui le feront et il nous restera plus qu’à devenir un grand parc de conservation de la vie d’avant.

    Sur le web

    • chevron_right

      Neutralité du Net : l’Europe doit-elle déréguler en réponse aux États-Unis ?

      The Conversation · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 26 January, 2021 - 03:30 · 6 minutes

    neutralité du net

    Par Patrick Maillé et Bruno Tuffin 1
    Un article de The Conversation

    La neutralité du Net est le principe selon lequel les flux de données qui circulent dans les réseaux ne doivent faire l’objet d’aucune différentiation de la part des intermédiaires qu’ils traversent, notamment les opérateurs télécoms comme Orange ou Free. Ce principe est protégé par la loi en Europe depuis 2015.

    Il est ainsi interdit à un opérateur de ralentir certains flux par rapport à d’autres ; de même, un opérateur ne peut pas créer de « tarif premium » qui proposerait à un fournisseur de service (de streaming video, par exemple) un meilleur traitement dans le réseau et donc un avantage sur d’autres services comparables.

    Parmi les justifications de ce principe, on trouve une volonté d’assurer une certaine équité entre les acteurs économiques qui utilisent Internet, et de permettre à de nouveaux services d’apparaître sans la barrière à l’entrée que constituerait un tarif premium. Des start-up, avec peu de moyens mais des idées innovantes, pourraient ainsi être directement compétitives face aux acteurs établis. Mais que se passe-t-il si la régulation en termes de neutralité du Net diffère d’un pays à l’autre ?

    L’innovation est-elle toujours protégée dans les régions qui imposent la neutralité du Net ? La question se pose notamment depuis que la neutralité n’est plus protégée aux États-Unis, une décision effective depuis le 11 juin 2018 . On a alors constaté aux États-Unis que certains opérateurs ralentissaient des services spécifiques gourmands en ressources comme YouTube ou Netflix , de manière perceptible : un débit observé limité à seulement 10 % du débit possible pour certains opérateurs.

    Les mesures sont réalisées par des outils comme Wehe , utilisé également par le régulateur français des télécoms (ARCEP) pour surveiller les opérateurs. Produire de telles réductions peut avoir un intérêt pour les opérateurs, la proportion de bande passante utilisée par les grands acteurs étant non négligeable : en France, 55 % du trafic vers les clients des principaux fournisseurs d’accès provient de quatre fournisseurs uniquement – Netflix, Google, Akamai et Facebook .

    Neutralité du net : vers une autoroute Internet payante ?

    La différentiation aux États-Unis n’est pas encore sur un modèle avec « voie rapide » payante, mais les défenseurs de la neutralité arguent que les changements se feront de manière lente et graduelle afin de ne pas provoquer de rejet massif des utilisateurs et associations.

    À quoi s’attendre donc, si une partie de l’internet adopte un système avec voie rapide payante (non-neutre) alors que l’autre interdit ce type de discrimination ? Les États-Unis risquent-ils de pénaliser l’innovation avec leur décision de libéraliser les réseaux ? Ou au contraire, favorisent-ils leurs acteurs économiques en compétition avec ceux du reste du monde ?

    Sans prétendre résoudre cette question, mais seulement pour illustrer quels phénomènes sont susceptibles de survenir, considérons le scénario de la figure 1, avec deux zones : dans l’une (la neutre) une seule qualité de service est disponible, alors que le trafic peut être traité avec deux qualités différentes dans l’autre zone, la meilleure étant accessible moyennant paiement.

    Qualités disponibles dans une zone neutre et une zone non neutre, représentées par l’épaisseur des lignes. Les qualités perçues par les utilisateurs de chaque zone sont représentées pour le cas où A choisit la meilleure qualité dans la zone non neutre alors que B y est traité avec la plus faible qualité. Author provided (No reuse)

    Pour simplifier, on suppose qu’il n’y a qu’un opérateur dans chaque zone. Considérons alors deux fournisseurs de service A et B (par exemple, des plates-formes de streaming vidéo) comparables, hébergés dans la zone non neutre et neutre, respectivement. Pour atteindre les utilisateurs situés dans la zone éloignée, les flux doivent alors traverser les deux zones. Dans ce cas, comme qualité perçue par l’utilisateur final on prendra la moins bonne qualité rencontrée par le flux, c’est-à-dire la qualité du goulot d’étranglement.

    Dès lors, des questions clé concernant la coexistence de ces deux zones à réglementation différente apparaissent :

    • Comment les flux issus d’Europe seront-ils traités aux États-Unis ? Sans paiement de la part de B à l’opérateur américain, ces flux n’ont pas de raison de bénéficier de la voie rapide, on peut donc supposer qu’ils auront le traitement le moins favorable.
    • Une question directement liée est alors : une zone neutre peut-elle autoriser les services qu’elle héberge à payer dans la zone non neutre ? Cela n’est-il pas contradictoire avec l’idée même de la neutralité, puisqu’on autoriserait alors des entreprises de la zone régulée à payer pour bénéficier d’un meilleur traitement, bien que cela concerne leurs flux en dehors de la zone régulée ?

    Si dans un premier temps, la neutralité en Europe interdit aux services hébergés en Europe de payer pour la voie rapide aux États-Unis, alors il semble que les entreprises américaines soient favorisées : dans le scénario de la figure 1, les utilisateurs en Europe perçoivent les deux services avec la même qualité, alors que le service américain a un très net avantage en qualité pour les utilisateurs aux États-Unis.

    Les autres cas possibles, selon la qualité choisie par le service A hébergé aux États-Unis et les qualités disponibles dans les deux zones, sont illustrés en table 1. On remarque que même si A choisit la qualité la plus faible, il n’est que légèrement moins bien servi en Europe que son concurrent européen lorsque la qualité « neutre » est meilleure que la voie lente aux États-Unis.

    Et si les prédictions optimistes concernant la dérégulation aux États-Unis se vérifient, à savoir, que les deux qualités en zone dérégulée soient meilleures que dans la zone régulée (argument de l’incitation pour les opérateurs à investir dans le réseau car ils seront autorisés à en optimiser les dividendes), alors dans tous les cas les services hébergés en zone non neutre sont favorisés.

    Qualités perçues pour chaque service par les utilisateurs selon leur zone géographique, pour différents scénarios (qualités disponibles et choix de la qualité par A, un scénario par ligne). En choisissant la voie rapide, le service hébergé aux États-Unis a toujours un avantage sur celui hébergé en Europe. (Le cas où les deux qualités aux États-Unis seraient inférieures à la qualité de la zone neutre ne semblant pas réaliste, il n’est pas présenté.) Author provided

    Ces exemples simples montrent que les décisions régulatoires des États-Unis concernant la neutralité du Net sont susceptibles d’affecter les acteurs économiques de tout l’internet. La réponse du régulateur européen risque donc d’impliquer un arbitrage entre les principes qui justifient la neutralité, et les intérêts des entreprises et des utilisateurs européens.

    This article is republished from The Conversation under a Creative Commons license. Read the original article .

    The Conversation

    1. Patrick Maillé et Bruno Tuffin sont respectivement professeur, IMT Atlantique à l’Institut Mines-Télécom et directeur de recherche à l’Inria.