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      Castex répond à "maître Eolas" qui étrille sa justice de proximité

      Le HuffPost avec AFP · news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 12 February, 2021 - 20:53 · 3 minutes

    (Montage réalisé à partir d

    POLITIQUE - Jean Castex était ravi de vanter les mérites de la justice de proximité développée par le gouvernement ce vendredi 12 février, lors d’un déplacement au tribunal de Valenciennes. Mais c’était sans compter sur les remarques beaucoup moins enthousiastes d’un avocat très suivi sur Twitter.

    “On peut augmenter les moyens des forces de sécurité si, comme on dit, la justice ne suit pas, parce qu’elle n’en a pas les moyens, il ne se passera rien ou pas assez de choses”, a déclaré le Premier ministre. “Nous voulons que des suites soient données, quels que soient les faits commis”, a-t-il ajouté, vantant les “recrutements de qualité” faits pour y contribuer.

    La justice de proximité a vocation à traiter plus efficacement et rapidement les petites infractions, comme les rodéos urbains, parmi une liste de 350 cas dressée en décembre par la Chancellerie.

    Mais les arguments de Matignon n’ont pas fait mouche auprès d’un avocat très populaire sur Twitter et connu sous le nom de “Maitre Eolas” . Dénonçant une “politique de la rustine”, il s’est agacé de voir les alternatives aux poursuites de plus en plus utilisées, parfois à tort selon lui, et au détriment de recrutements.

    Une remarque que n’a pas du tout appréciée Jean Castex. “866 recrutements ont été réalisés en moins de 3 mois par le ministère de la Justice : c’est inédit. Ce ne sont pas des ‘rustines’ mais des femmes et des hommes engagés au service des justiciables. Ils méritent notre respect”, a répliqué le Premier ministre.

    À Valenciennes, le Premier ministre a rappelé avoir augmenté de 8% le budget de la justice en 2021 et a “l’intention de récidiver, car sinon ce ne serait que de la communication”.

    “Nous veillerons à ce que la justice de proximité entre en vigueur partout en France, très vite”, a ajouté Jean Castex, tandis qu’un magistrat chantait les louanges de “cette justice plus proche de l’infraction” et “plus proche du justiciable”.

    “Je voudrais vous dire sincèrement merci pour ces moyens qui ont transformé notre vie professionnelle”, a insisté le procureur de la République Jean-Philippe Vicentini. À Valenciennes, les effectifs ont augmenté de 5%, conformément à la moyenne nationale (5,4%, soit 866 renforts de juristes ou autres agents).

    “Je ne vous cache pas qu’en vous écoutant j’ai bu du petit lait. Il est assez rare quand on décide d’une politique publique (...) de ne pas voir les choses se perdre dans des procédures, des limbes”, a déclaré le Premier ministre aux magistrats. Visiblement, ce n’était pas absolument réciproque.

    À voir également sur Le HuffPost: Des ONG alertent sur le contrôle au faciès des mineurs de moins de 16 ans

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      Un confinement pendant les vacances scolaires? Castex ne l'exclut pas

      AFP · news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 4 February, 2021 - 19:09 · 2 minutes

    CONFINEMENT - Pas de nouvelles mesures, mais prudence. Juste avant le début des vacances scolaires, le gouvernement a renouvelé ce jeudi 4 février lors d’un point presse son appel à la vigilance sur fond de progression des variants plus contagieux du coronavirus.

    Interrogé sur l’éventualité d’un reconfinement qui interviendrait pendant les vacances scolaires, le Premier ministre Jean Castex a estimé (vidéo en tête d’article) que c’était une “perspective qu’on ne peut pas exclure” avant d’ajouter que dans ce cas-là, “notre intention est d’autoriser les gens à regagner dans ces conditions leur domicile”.

    Un peu plus tôt, au début du point presse , il avait en revanche déclaré que “la situation ne justifiait pas à ce jour” un nouveau confinement et que cette mesure ne pouvait “s’envisager qu’en tout dernier recours”.

    “Nous devons éviter tout relâchement”

    “Plus que jamais, nous devons éviter tout relâchement (...) je vous invite à la plus grande prudence durant ces congés, a ajouté Jean Castex, insistant sur l’importance de “se faire tester, s’isoler au moindre doute, appliquer les gestes barrières ou encore respecter les règles communes…”

    Et de conclure: “Plus que jamais ces bonnes pratiques quotidiennes sont au cœur du combat contre la pandémie surtout si nous avons la volonté commune d’éviter un nouveau confinement, la volonté commune de soulager nos soignants et nos services hospitaliers.”

    Pas de confinement, mais des restrictions supplémentaires

    Cette semaine, une source proche de l’exécutif indiquait à l’ AFP que les vacances scolaires étaient plutôt analysées comme un facteur positif, cette période impliquant une baisse des brassages dans les écoles et au travail.

    L’exécutif a renoncé en fin de semaine dernière à imposer un troisième confinement , mais il a renforcé les mesures qui s’ajoutent au couvre-feu à 18h en vigueur depuis bientôt trois semaines, en restreignant les possibilités de voyager à l’étranger et en décidant la fermeture des grandes surfaces commerciales (plus de 20.000 mètres carrés).

    De plus, les bars, restaurants et lieux culturels sont toujours fermés depuis la fin du mois d’octobre.

    À voir également sur Le HuffPost: Les 4 grands types de vaccins contre le Covid-19 expliqués en 2 minutes

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      Le vaccin AstraZeneca sera distribué aux professionnels de santé

      AFP · news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 4 February, 2021 - 17:59 · 2 minutes

    VACCINATION - Le gouvernement veut aller plus vite sur la vaccination contre le Covid-19. Lors de son allocution ce jeudi 4 février , le Premier ministre Jean Castex a annoncé que 1,7 million de rendez-vous supplémentaires seraient proposés “ces prochains jours” pour la première injection.

    Pour ce faire, l’exécutif compte notamment sur le vaccin du laboratoire britannique AstraZeneca, validé par l’UE le 29 janvier dernier .

    Le vaccin AstraZeneca “va nous permettre d’accélérer le rythme de vaccination, a assuré Jean Castex. Grâce à ce nouveau vaccin, nous pourrons atteindre l’objectif de quatre millions de personnes ayant reçu leur première injection d’ici la fin du mois de février.”

    Ce vaccin a notamment l’avantage de pouvoir être stocké à long terme dans des frigos classiques, contrairement aux deux autres déjà disponibles, ceux de Pfizer/BioNTech et Moderna , qui doivent l’être à très basse température (-70°C pour le premier et -20°C pour le second).

    “Protéger les professionnels de santé”

    Dans le détail, le Premier ministre a annoncé que “la première livraison de vaccins Astrazeneca, dès la fin de cette semaine, sera affectée aux établissements de santé, pour protéger les professionnels de santé, hospitaliers et de ville, qui se battent en première ligne contre le virus et leur vaccination pourra commencer dès ce samedi”.

    Dans une interview à TF1 mardi 2 février, Emmanuel Macron a affirmé que ce vaccin serait réservé aux moins de 65 ans en France, comme l’a recommandé la Haute autorité de Santé française , et pourrait être administré par les pharmaciens et les sages-femmes.

    Sur les 1,7 million de rendez-vous supplémentaires annoncés, 500.000 seront ouverts à partir de vendredi pour être réalisés fin février, puis 1,2 million “dès le milieu de la semaine prochaine” pour le mois de mars. Ils seront suivis encore “d’au moins 500.000 rendez-vous supplémentaires sur le mois de mars que nous ouvrirons progressivement d’ici là”, a précisé le chef du gouvernement.

    Le ministère de la Santé n’a pu être joint par l’AFP pour préciser si les 500.000 rendez-vous devant ouvrir vendredi étaient les mêmes que ceux dont il avait décalé la semaine dernière l’ouverture, ou de nouveaux créneaux.

    A voir également sur Le HuffPost: Covid: des vaccins à 90% efficaces, ce que ça veut dire...et surtout pas dire

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      Covid : Castex explique pourquoi un confinement est à nouveau écarté

      AFP · news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 4 February, 2021 - 17:20

    COVID-19 - Pas de reconfinement en vue pour le moment. Lors d’un point presse ce jeudi 4 février, le Premier ministre Jean Castex a annoncé qu’un troisième confinement n’était pas envisagé à ce jour, tout en affirmant que l’exécutif n’hésiterait “pas à prendre (ses) responsabilités” en cas de “dégradation forte et rapide” des indicateurs sanitaires en raison de l’épidémie de Covid-19 .

    “U n nouveau confinement ne peut s’envisager qu’en dernier recours (...) la situation ne le justifie pas à ce jour”, a-t-il déclaré.

    “L’objectif que nous devons nous fixer n’est pas de retarder cette échéance, mais de tout mettre en œuvre pour l’éviter, a ajouté le Premier ministre. Nous avons engagé une course contre la montre avec cette épidémie et chaque jour compte”.

    Plus d’informations à suivre

    À voir également sur Le HuffPost : Le couvre-feu à 18h “ne freine pas suffisamment” le virus, prévient Gabriel Attal

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      Covid : suivez le discours de Castex avant les vacances

      Le HuffPost · news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 4 February, 2021 - 16:11 · 1 minute

    CORONAVIRUS - Vaccins, couvre-feu et confinement... Le Premier ministre, Jean Castex, et le ministre de la Santé, Olivier Véran, tiennent une conférence de presse à 18 heures ce jeudi 4 février 2021 pour faire “un bilan des mesures de freinage ” du Covid-19 alors que se profilent les vacances d’hiver.

    Selon Matignon, le rendez-vous de ce jeudi 4 février permettra de faire un point d’étape sur la situation sanitaire et sur les mesures de restriction mises en place pour lutter contre le Covid-19.

    Lors de sa dernière allocution, le Premier ministre avait surpris par ses (non) annonces, alors que le spectre du reconfinement planait dangereusement sur la France. “Nous pouvons encore nous donner une chance d’éviter le confinement”, avait alors assuré Jean Castex, tout en reconnaissant que “la question d’un confinement se pose légitimement compte tenu de ces données”, en raison d’un “fort risque d’accélération” de l’épidémie.

    À voir également sur Le HuffPost: Castex estime que la France peut encore ”éviter le confinement”

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      Jean Castex annonce un million de vaccinés en France

      Le HuffPost avec AFP · news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 23 January, 2021 - 15:53

    Jean Castex photographié à l

    CORONAVIRUS - Un cap symbolique dans la lutte contre le coronavirus . Ce samedi 23 janvier, le premier ministre Jean Castex a annoncé sur Twitter que le seuil du million de vaccinés en France avait été atteint.

    “A tous nos soignants, à tous nos élus, à tous les personnels et agents des préfectures, des ARS et des établissements de santé, et à toutes celles et à tous ceux qui unissent leurs forces à cette exceptionnelle campagne de vaccination, merci”, a-t-il écrit, dans un mot manuscrit partagé sur le réseau social.

    Plus d’informations à venir...

    À voir également sur Le HuffPost: Ruffin et des salariés de Sanofi dénoncent les dividendes versés aux actionnaires

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      Économie française : la grande glaciation

      Pierre Robert · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 18 January, 2021 - 04:30 · 9 minutes

    Par Pierre Robert.

    Il n’y a pas que les doses de vaccin que l’on stocke dans des congélateurs. On y a aussi mis notre économie qui s’y engourdit dangereusement et, en France plus qu’ailleurs, risque d’avoir bien du mal à en sortir.

    Le 14 janvier 2021, les annonces de Jean Castex ont encore fait descendre la température de quelques degrés.

    Il n’y a pas que les personnes en surpoids qui sont affectées par la Covid. Elle frappe aussi nos administrations obèses en révélant une fois de plus leur prodigieuse inefficience. La crise a agi comme un scanner montrant que des pans entiers de l’action publique sont défaillants, minés par un excès de bureaucratie, « ce mécanisme par lequel une personne est confortablement coupée des conséquences de ces actes » selon la définition de Nassim Nicholas Taieb ( Jouer sa peau , éd. Les Belles Lettres, 2017).

    Ce qui est désormais en jeu, c’est la survie même de notre économie qu’un empilement de décisions administratives prises sur la base d’une erreur initiale d’appréciation a plongé dans un état de plus en plus préoccupant.

    Un étrange mimétisme

    À la fin de l’hiver dernier, une époque qui parait déjà si lointaine, le surgissement de l’épidémie a fait entrer le monde dans une période de radicale incertitude. L’avenir proche est devenu subitement illisible pour ceux qui doivent prendre des décisions. La théorie économique montre que dans ce cas le plus sûr est d’observer ce que font les autres et de les copier.

    Conformément à ce schéma la plupart des gouvernements ont adopté une stratégie de confinement, poussés par les conclusions alarmistes d’une étude menée au sein de l’Imperial College de Londres par l’équipe du professeur Neil Ferguson estimant que le virus pourrait infecter 80 % de la population et tuer entre 2 et 3 % des personnes contaminées

    À cela s’ajoute le fait qu’en France plus encore qu’ailleurs sévit le principe de précaution dont les retombées judiciaires poussent les décideurs à privilégier le scénario le plus pessimiste. C’est ce que s’est empressé de faire le Conseil scientifique mis en place par notre gouvernement pour éclairer ses décisions. Il craignait que le virus ne provoque une hécatombe hexagonale faisant en quelques mois de 300 000 à 500 000 morts.

    Une stratégie mortifère

    Toute la stratégie adoptée découle de cette analyse initiale. Elle n’est dictée que par un seul objectif, éviter l’engorgement de notre fragile système de soins, elle ne se réfère en dernier ressort qu’à un seul indicateur, le nombre de décès directement dus au virus.

    Tout a donc été subordonné aux impératifs sanitaires sans prendre en compte les dommages collatéraux engendrés. Or ceux-ci sont énormes, en France plus qu’ailleurs pour des raisons spécifiques à notre pays et tenant à l’inefficience de ses administrations et à la spécialisation de son économie dans des secteurs très vulnérables à la propagation du virus (tourisme, automobile, aéronautique).

    Ce qui rend la situation plus tragique encore est qu’on a réagi à l’excès sur la base de données erronées et qu’en dépit des dégâts provoqués par cette stratégie, la logique que suit le gouvernement le conduit à ne pas la remettre en question.

    Le maître du désastre

    C’est ainsi que certains de ses collègues épidémiologistes ont surnommé le professeur Neil Ferguson.

    En 2002, son modèle annonçait qu’au Royaume- Uni 150 000 personnes pourraient mourir de la maladie de la vache folle ; il y en a eu 177.

    En 2005, il prévoyait que la grippe aviaire pourrait faire jusqu’à 150 millions de morts dans le monde ; il y en a eu 282.

    Selon les spécialistes le modèle dont sont issues ses prévisions de 2020 est basé sur un code non divulgué de sorte que d’autres scientifiques n’ont pu à l’époque en vérifier les résultats.

    Pour la Suède il envisageait qu’en juin 2020 100 000 personnes seraient mortes du SARS-CoV-2 ; à ce jour on y a enregistré 9834 décès.

    Les limites manifestes de cette modélisation sont qu’elle se fonde sur des hypothèses exagérément alarmantes. Avant d’atteindre l’immunité collective qui limitera la transmission, ce sont entre 20 et 40 % de la population, et non 80 %, qui devraient être contaminés avec un taux moyen de mortalité par infection d’environ 0,25 %, dix fois inférieur à ce qui était annoncé.

    Dans une atmosphère de panique générale , cette étude n’en a pas moins eu un impact considérable sur les décisions prises. De fait, elle était en phase avec les angoisses et les peurs du moment et par effet de rétroaction les a puissamment catalysées. Au printemps dernier, c’est le scénario le plus pessimiste qui a paru le plus crédible et qui l’a emporté en provoquant d’énormes dommages collatéraux.

    Des dommages collatéraux très importants

    Par décisions administratives, nous ne pouvons plus depuis des mois aller ni au restaurant, ni au café, ni au cinéma, ni au théâtre, ni au concert, ni au musée, ni dans les salles de sports ; les voyages prévus ont dû être annulés, les mariages ont dû être reportés, les enterrements se font à la sauvette.

    Les fontaines à gel hydro alcoolique sont partout, les files d’attente s’allongent devant les magasins quand ils sont ouverts et nous ne croisons plus dans l’espace public que des personnes masquées. Dans cet environnement anxiogène on ne peut plus faire de projets, ce qui est un handicap majeur pour les chefs d’entreprise quand ils peuvent encore exercer leur activité.

    Outre le coût social très lourd qu’elle engendre la situation a un impact de plus en plus violent sur notre économie. Privée d’oxygène, elle fonctionne au ralenti avec des performances encore plus mauvaises en France qu’ailleurs.

    En 2020 le PIB est en recul de 4,2 % dans le monde, de 7,5 % dans la zone euro mais de plus de 9% en France selon l’OCDE. En 2021 des emplois y seront détruits en grand nombre, l’avenir des secteurs les plus touchés par les mesures de confinement et de couvre-feu paraitra de plus en plus incertain et les nuages s’accumuleront sur les étudiants en formation dont l’employabilité ne peut que se dégrader s’ils restent trop longtemps éloignés du marché du travail.

    En revanche, la victoire de l’économie de plateforme (celle que régissent Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft ou encore Zoom et autres Netflix,) est écrasante alors que les acteurs européens et singulièrement français en sont dramatiquement absents. De cette économie digitale dont les maîtres deviennent plus influents que les États nous ne détenons pas les clés.

    Nous devrons donc en subir la domination, faute d’avoir investi à temps dans les secteurs d’avenir. Reste seulement à espérer ne pas rater la prochaine révolution technologique, celle qui avec la 5G et les objets connectés devrait s’ordonner autour de la santé, de l’éducation, de la culture et de l’environnement. Mais pour y parvenir notre pays cumule des handicaps aggravés par la crise sanitaire.

    Quand on en verra la fin, son économie en sortira écrasée par la dette publique , une dette qui depuis 40 ans finance non des investissements porteurs d’avenir mais les dépenses courantes. En 2020 elle a servi à compenser les pertes de revenus des agents empêchés d’exercer par décision administrative. Elle a donc financé la chute du niveau de vie et l’appauvrissement du pays. Une fois l’épidémie jugulée, pour le malade le risque est désormais de mourir guéri.

    Réévaluer le dispositif

    Ce qui se passe depuis le printemps dernier est entièrement subordonné à des mécanismes politiques. La viabilité des firmes est directement conditionnée par des mesures administratives les autorisant ou non à fonctionner normalement. Leur multiplication a plongé notre économie dans une sorte de coma.

    Il est urgent de rectifier le tir en faisant quelque chose que nos administrations détestent faire par-dessus tout : évaluer l’efficacité des dispositifs qu’elles ont imposés à tous. Le bon sens voudrait pourtant que soit dressé le plus vite possible un bilan de leurs coûts et de leurs avantages. D’ores et déjà on peut en prédire la seule conclusion raisonnable : les dégâts de toute nature provoqués par cette stratégie de verrouillage sont infiniment supérieurs à ses avantages.

    Il ne s’agit pas pour autant de ne rien faire mais de cibler les mesures de protection, qui par définition ont un aspect coercitif, sur les 10 à 12 millions de personnes vulnérables face au virus en raison de leur âge, de leur poids ou de certaines pathologies. Cela permettrait de délivrer les 55 millions d’autres du carcan qui les étouffe sans pour autant les exposer à un risque significatif.

    Quant à la couverture vaccinale , il faut l’établir de la manière la plus large et la plus rapide que possible, ce que la France a les moyens de faire si on parvient à neutraliser les excès de sa bureaucratie.

    Remonter la pente ?

    Selon Robert Boyer se référant aux enseignements de l’histoire il faut beaucoup de temps pour effacer les traces d’une grande pandémie ( Les capitalismes à l’épreuve de la pandémie , Ed. La Découverte, 2020). Mais ce délai varie selon les pays en fonction du degré plus ou moins élevé de réactivité de leur appareil industriel. À cet égard on retrouve le vieux clivage entre le nord et le sud de l’Europe. En passant du sixième au 26ème rang pour ce qui est du revenu par habitant, notre pays a depuis 40 ans dangereusement tendance à basculer du mauvais côté.

    La crise sanitaire peut être l’occasion de corriger le tir en rectifiant ce qui ne fonctionne pas ou mal.

    Cela veut dire réduire les dépenses publiques qui financent des administrations qui ont fait une fois de plus la preuve de leur inefficience. La France consacre à ses dépenses publiques l’équivalent de 56 % de son PIB, douze points de plus que l’Allemagne dont la population est pourtant plutôt mieux administrée, mieux soignée et mieux éduquée. Rien ne justifie un tel écart .

    Cela veut dire aussi stimuler l’investissement productif privé par des mesures fiscales d’allègement et non en les subordonnant aux oukases d’une superposition de comités Théodule qui tels le canard sans tête n’ont ni boussole ni direction.

    Le mieux que puisse faire aujourd’hui l’État c’est de favoriser et d’accélérer le plus tôt possible le retour du marché. Le danger fatal serait qu’il prétende réparer lui-même ce qu’il a détruit. Ce sont au contraire les forces du marché qu’il faut réactiver après qu’elles ont été trop longtemps étouffées.

    Pierre Robert est l’auteur de Fâché comme un Français avec l’économie , ed. Larousse, 2019.

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      Un projet de loi liberticide vient d’être déposé par le Premier ministre

      Gérard Maudrux · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 26 December, 2020 - 04:40 · 5 minutes

    projet de loi

    Par Gérard Maudrux.

    Un projet de loi liberticide vient d’être déposé par le Premier ministre, dans le cadre d’une procédure accélérée et en pleines fêtes de Noël . Depuis des décennies, les pires textes pour les citoyens sortent toujours en période de vacances, été et Noël.

    Celui-ci ne fait pas exception, ayant pour but d’échapper au contrôle du Parlement en cas de crise sanitaire, donnant tous pouvoirs au ministre de la Santé et au Premier ministre ; pouvoirs très étendus, administratifs, de police et de choix des traitements.

    Un projet de loi qui différencie état de crise sanitaire et état d’urgence

    Ce texte fait d’abord une distinction entre « état de crise sanitaire », et « état d’urgence sanitaire », pouvant « être déclarés sur tout ou partie du territoire ». Qui définit cette notion ? Le ministre de la Santé, qui va être juge et partie.

    En cas de « crise sanitaire », le ministre aura tous pouvoirs pendant deux mois, renouvable deux mois. Au-delà cela doit être prolongé par décret en conseil des ministres, après avis du Haut conseil de la Santé publique. Au-delà de 6 mois, le gouvernement doit aller devant le Parlement pour expliquer les raisons du maintien. Il n’a pas à lui demander son accord ni avant, ni après, l’article L.3131-2 ne prévoit qu’une « présentation ».

    Le Premier ministre, « sur avis du ministre de la Santé », peut :

    • pratiquer un contrôle des prix de certains produits (il n’est pas précisé médicaux ou non) ;
    • réquisitionner toute personne, tout bien, tout service.

    Le ministre de la Santé peut :

    • ordonner placement, isolement ou mise en quarantaine ;
    • prendre toute mesure permettant la mise à disposition de produits de santé.

    C’est le ministre qui prescrit ! Il va définir ce qui est autorisé ou non, commercialisé ou pas.

    En cas d’« urgence sanitaire », déclarée par le Conseil des ministres, sur rapport du ministre de la Santé, il est créé un « comité scientifique » (modalités Art. L.3131-6) qui rend périodiquement des avis et propositions. Les dispositions de l’état d’urgence sont valables un mois, prolongeable par une loi.

    Le Premier ministre peut (Art.L.3131-9) :

    • règlementer ou interdire la circulation des personnes et des véhicules ;
    • interdire la sortie du domicile ;
    • fermer toutes sortes d’établissements ;
    • limiter ou interdire les rassemblements ;
    • prendre toute autre mesure limitant la liberté d’entreprendre ;
    • subordonner les déplacements, les accès et l’exercice de certaines activités « à la présentation d’un test de dépistage, au suivi d’un traitement préventif, y compris un vaccin ».

    Quand on voit toutes ces prérogatives accordées au ministre de la Santé, et quand on voit de quoi il est capable, avec sa gestion des masques (gestion des commandes, discours de girouette sur l’utilité), les commandes de respirateurs (10 000, passés où ?), la multiplications des lits de réanimation (12 000, où ?), le mépris du secteur libéral en première ligne, le fait qu’avec ses Hauts Conseils il ne semble pas lire et interpréter les publications médicales (cf Mehra, Remdesivir, Plaquénil dangereux…), des vaccins commandés sur communiqués de presse sans articles scientifiques… il y a de quoi être très, très inquiets pour notre santé et nos libertés lors des prochaines crises.

    Les dispositions qui suivent dans « Section dispositions communes » ne sont pas plus réjouissantes. La rédaction évoque davantage une mise en détention qu’une quarantaine, « prononcée par le représentant de l’État dans le département (préfet) » , avec « voies et délais de recours ainsi que modalités de saisine du juge des libertés et de la détention », ce « juge des libertés et de détention pouvant être saisi par le procureur de la république » (Art.L.3131-12).

    La « section 3, système d’information », écorne un peu la protection des données : « Les caisses d’assurance maladie peuvent, par dérogation et pour la durée strictement nécessaire à leur réalisation, mettre en œuvre des traitements de données à caractère personnel concernant la santé des personnes , le cas échéant sans leur consentement » et autorise le directeur de la caisse nationale à rémunérer les professionnels de santé pour obtenir ces données (Art. L. 33124).

    Certains crieront au scandale, mais je ne suis personnellement pas choqué compte tenu du contexte, si cela relève de l’intérêt général et que le traitement des données personnelles respecte l’anonymat et le secret médical.

    Véran reporte le débat

    Coup de théâtre il y a 48 heures : monsieur Véran annonce à des journalistes que le débat sur ce texte est clos sans avoir commencé, et qu’il n’aurait pas lieu avant des mois. Il faudrait que ces messieurs accordent leurs violons, ce texte étant déposé en urgence, dans le cadre d’une procédure accélérée, comme écrit en première ligne du texte ! Eux qui prétendent gérer l’urgence avec carte blanche ? Grave. Belle démonstration de leur capacité à gérer l’urgence !

    J’ai quand même ma petite idée concernant ce revirement, connaissant les rouages de nos institutions. Il y a un peu plus d’un an, un haut fonctionnaire à qui on disait à propos de la réforme des retraites : « Êtes-vous sûr que les députés voteront cela ? » , réponse : « Les députés voteront ce qu’on leur dira de voter » (sous-entendu, s’ils veulent conserver leur poste). Il semble que cette fois quelques députés LaREM ont fait savoir qu’ils ne le voteraient pas. À suivre…

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      Consommation de drogue : si on sortait du tout répressif ?

      Frédéric Mas · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 24 December, 2020 - 10:46 · 3 minutes

    Consommation de drogue

    Par Frédéric Mas.

    Depuis ce mardi 1er septembre, les fumeurs de cannabis pris sur le fait seront passibles d’une amende forfaitaire de 200 euros. Si l’amende est réglée dans les 15 jours, elle est ramenée à 150 euros. Si, au contraire, le consommateur attend au-delà de 45 jours, son amende s’envole à 450 euros.

    La décision a été prise par Jean Castex courant juillet pour lutter « contre les points de revente qui gangrènent les quartiers » . L’exécutif a donc adopté la législation la plus répressive d’Europe afin de décourager la consommation de stupéfiants, après avoir testé la méthode dans plusieurs grandes villes comme Rennes ou Créteil.

    Une politique conservatrice

    Rien de révolutionnaire dans ce nouveau geste du gouvernement, qui ne fait au final que suivre la voie tracée par Nicolas Sarkozy depuis 2002, reprise par Gérard Collomb quelques années après. Pour combattre la consommation de drogue en France, il ne faut rien laisser passer. Seulement, jusqu’à présent, cette politique s’est révélée inefficace, et la France se situe en tête des pays les plus consommateurs de cannabis de l’Union européenne.

    Une autre politique est toutefois possible, même si elle est moins populaire chez nos édiles, car assez contre-intuitive. Plutôt que de réprimer et pénaliser les consommateurs, la légalisation du cannabis pourrait participer à assécher le marché, l’assainir et surtout le retirer des mains des mafias qui en vivent.

    La politique de répression en matière de drogue est extrêmement élevée en termes d’argent public comme de capital humain. L’État multiplie les interventions pour en rendre l’activité prohibée, que ce soit en mobilisant les agences de santé publique, les administrations et les forces de l’ordre, le tout sans que son efficacité puisse être évaluée.

    Aux États-Unis, la « guerre contre la drogue » a même participé à la militarisation de la police et la transformation de l’État-providence en une immense machine répressive 1 . Si d’aventure les multiples interdictions touchant à la drogue disparaissaient, l’appareil répressif pourrait se concentrer sur ses missions essentielles, à savoir maintenir l’ordre public et protéger les droits des individus. L’argent public pourrait être réinvesti ailleurs, par exemple dans l’amélioration du fonctionnement de la justice ou l’alourdissement des peines touchant aux atteintes à la propriété et aux personnes.

    Sortir des cartels mafieux

    En cantonnant la vente de drogue au marché noir, l’interdiction rend l’accès à l’information sur le sujet plus difficile 2 , y compris pour combattre ses aspects les plus dommageables en termes de santé. Elle transforme le marché en rentes que se partagent des mafias que la répression arrange. Celles-ci peuvent imposer leurs prix au consommateur tout comme la médiocre qualité de leurs produits.

    La légalisation de la vente et de la consommation de cannabis permettrait l’entrée sur le marché de nouveaux acteurs permettant une amélioration de l’offre et un meilleur contrôle légal des produits mis sur le marché. Même en matière de santé publique, la légalisation permettrait donc d’avoir une vision globale de l’activité plutôt qu’un suivi purement répressif.

    Plus fondamentalement, c’est l’esprit paternaliste des politiques publiques répressives qui pose problème, au-delà de l’inefficacité de l’appareil bureaucratique. Dans le domaine, c’est l’intégralité du logiciel étatique français qui est à revoir pour le rendre plus favorable à la liberté individuelle.

    Article publié initialement le 1er septembre.

    1. Sur le sujet, voire notamment Christopher Caldwell, The Age of Entitlement. America since the Sixties , Simon & Schulster, 2020.
    2. Mark Thornton, The Economics of Prohibition , Univ. of Utah Press, 1991.