close
    • chevron_right

      La dermatillomanie, un toc qui a ravagé sa peau

      Esther Suraud · news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 10 February, 2021 - 16:42 · 2 minutes

    BIEN-ÊTRE - Les boutons et les points noirs sont rarement appréciés. Certaines personnes les détestent plus que d’autres. C’est le cas de Camille, qui a développé une attitude compulsive vis-à-vis de sa peau pendant 15 ans. Diagnostiquée comme dermatillomane, la jeune femme de 30 ans touchait, vérifiait, surveillait chaque zone à la recherche de la moindre “ imperfection ”. Aujourd’hui, elle a accepté de partager au HuffPost, dans l’interview à voir dans la vidéo ci-dessus , le chemin qu’elle a parcouru pour aller mieux.

    Camille a toujours accordé une grande importance à son apparence . C’est à l’âge de 12 ans, lorsqu’elle a commencé à avoir de l’acné, que sa peau est devenue une obsession pour elle. Cette obsession, appelée la dermatillomanie, l’a suivie de nombreuses années. Depuis 2015, ce triturage pathologique de la peau est répertorié dans les troubles obsessionnels compulsifs (TOC).

    Un trouble anxieux peu connu qui touche majoritairement les femmes, le plus souvent, vers l’adolescence. Cet état de “transe” lors des crises de dermatillomanie dégrade la qualité de la peau. Les lésions générées par le grattage quotidien provoquent des croûtes, des saignements et des cicatrices. “Ça m’arrivait d’annuler des soirées, des rendez-vous, même des entretiens d’embauche, parce que j’avais fait une crise la veille et que je ne me sentais pas de sortir comme ça”, confie-t-elle.

    Le chemin est long pour s’en sortir

    Pour aller de l’avant, Camille a d’abord dû poser un mot sur ce dont il lui arrivait. C’est en intégrant des groupes anglophones sur Facebook, dédiés à ce TOC, qu’elle a compris. “Je me disais que, s’il y a un mot là-dessus et que nous sommes plusieurs atteints, ça veut dire qu’il y a aussi des solutions pour guérir”.

    Elle a donc eu recours à de nombreuses thérapies : une thérapie TCC (thérapie conitivo comportementale), une thérapie d’inspiration analytique, de l’hypnose... Elle s’est également entourée des bonnes personnes . “C’est un trouble qui a plusieurs racines, nous sommes obligés de toutes les explorer pour aller mieux”, explique-t-elle avec du recul.

    Aujourd’hui, Camille va mieux. Elle reste cependant vigilante. ”Ça fait deux ans que j’ai réussi à m’en sortir et je me sens beaucoup plus libre. Mais c’est une alarme. Si un jour, je suis fatiguée, stressée, je peux toujours avoir ces pensées qui reviennent. Il faut que je fasse très attention”. En avril 2019, elle s’est lancée sur Instagram avec son compte “peau.ssible”, dédié à la dermatillomanie. Elle y donne ses conseils pour s’en sortir.

    “J’essaie de partager tout ce que j’aurais aimé savoir à l’époque et ce que j’ai appris durant ces 15 années de lutte”. Pour l’été 2021, Camille prévoit de publier son premier livre qui retracera son parcours jusqu’à la guérison. “Gardez toujours espoir car c’est peau.ssible d’aller mieux. Si j’ai réussi à le faire, vous pouvez le faire aussi !”

    À voir aussi sur Le HuffPost: Cette instagrameuse fait de son acné une force