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      Affaire Le Scouarnec: sa nièce, victime, dénonce l'omerta au sein de sa famille

      Imane Lyafori · news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 11 February, 2021 - 10:14 · 3 minutes

    Joël Le Scouarnec, lors de son procès pour viols et agression sexuelles, le 13 mars 2020 (Benoit PEYRUCQ / AFP)

    JUSTICE - Dans des entretiens accordés à franceinfo et BFMTV, ce jeudi 11 février, Aurélia*, la nièce de l’ancien chirurgien Joël Le Scouarnec , revient pour la première fois sur les abus qu’elle a subis, à la fin des années 1980, alors qu’elle dormait. Elle rejoint ainsi les centaines d’ autres victimes , également abusées par l’homme de 68 ans.

    Aujourd’hui âgée de 35 ans, elle déclare: “Je me souviens d’une nuit, où je sens une présence et des flashs. Je n’ai pas pu me réveiller, alors que je me disais ‘réveille-toi !’ Je n’ai pas réussi et je me suis dit ‘c’est peut-être des éclairs’. Le lendemain, j’ai demandé à ma mère s’il y avait de l’orage cette nuit-là. Elle m’a dit que non”, se souvient-elle.

    Toutes les preuves étaient déjà là Aurélia, à franceinfo

    À l’été 2019, dans le bureau de son avocate, soit des dizaines d’années plus tard, elle découvre des clichés que son oncle avait pris d’elle à l’époque. “Je me souviens juste que mon avocate me demande de m’asseoir, elle me prépare et me montre des photos pour m’assurer que c’est bien moi. Et c’est bien moi. Après, c’est le grand flou.” Avec ces photos, Aurélia comprend qu’elle aussi a été victime de son oncle.

    Briser l’omerta familiale

    Elle apprend, plus tard, que sa sœur et une cousine ont également été victimes des violences sexuelles du chirurgien, dans les années 1980-90. C’est d’abord sa sœur qui décide de parler des agressions qu’elle a subies. Après quoi, les deux petites filles en parlent à leur mère. Tout le monde dans la famille sait désormais que Joël Le Scouarnec est un pédocriminel. Mais le secret ne sort pas du cercle familial.

    “On ne m’a pas empêchée de parler, on ne m’a pas dit ‘surtout ne dit rien’. Ce n’était pas tabou. On en a souvent parlé, en fait la parole des enfants était libérée. C’est juste que les parents ne sont pas toujours prêts à entendre.” Cette affaire, qu’elle pensait intérieure à sa famille, devient alors la plus grave affaire de pédocriminalité de l’histoire judiciaire française avec, à ce jour, près de 350 victimes identifiées par la justice.

    “Je ne m’attendais pas du tout à une telle ampleur, raconte Aurélia. Au départ, on n’y croit pas trop. Et à un moment si on y croit, on veut juste que ça ne nous appartienne pas, qu’on ne fasse pas partie de toute cette monstruosité.”

    L’ancien chirurgien a été condamné, en décembre 2020, à 15 ans de réclusion criminelle au terme de son procès à huis clos aux assises de Saintes (Charente-Maritime) pour abus sexuels sur quatre mineures.

    Cette peine, conforme aux réquisitions de l’avocat général, a été assortie d’une obligation de suivi socio-judiciaire de 3 ans et d’une injonction de soins, l’accusé ayant été reconnu coupable de l’ensemble des faits qui lui étaient reprochés.

    *le prénom a été modifié

    À voir également sur Le Huffpost: “La solution, c’est la prévention”: cet ancien rugbyman abusé lutte contre la pédophilie dans le sport

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      Gabriel Matzneff salue 5 soutiens indéfectibles dans son livre auto-édité

      AFP · news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 11 February, 2021 - 09:59 · 3 minutes

    Gabriel Matzneff, lors des funérailles de Regine Deforge, le 13 février 2020.

    LIVRES - Gabriel Matzneff, écrivain visé par une enquête pour viols sur mineurs de moins de 15 ans, a envoyé à des acheteurs triés sur le volet son dernier livre, introuvable pour les autres lecteurs, et auto-édité faute d’éditeur.

    “Vanessavirus”, titre choisi par ce romancier de 84 ans, qui doit être jugé en septembre 2021 en France pour “apologie” de pédophilie , décrit en quelque 85 pages l’état d’esprit d’un homme mis au ban de la société après la parution d’un autre livre, “Le Consentement” de Vanessa Springora (Grasset).

    Dans “Le Consentement”, vendu à 160.000 exemplaires rien qu’en France depuis janvier 2020, l’éditrice racontait sa relation sous emprise dans les années 80, alors qu’elle avait 14 ans avec un homme qui en a 35 de plus. Le livre de Vanessa Springora parle de “G.”, mais rend Gabriel Matzneff parfaitement reconnaissable en citant le titre d’un de ses livres.

    Inutile d’aller chercher en librairie son dernier titre. Pour avoir entre les mains cet ouvrage auto-édité, il fallait faire partie de la liste des personnes de confiance contactées pour une souscription privée. D’après les informations de l’AFP, tous les éditeurs approchés par Gabriel Matzneff ont refusé l’ouvrage sans le lire. Le risque d’une campagne de boycott ne vaut pas, selon eux, l’hypothétique succès de scandale que pourrait apporter un tel livre.

    L’auteur avait remporté le Renaudot de l’essai en 2013, mais ses chiffres de ventes sont faibles depuis plus de 20 ans. Vanessa Springora a déjà fait savoir à plusieurs reprises qu’elle ne voulait plus rien entendre venant de lui. “Aucun commentaire”, avait-elle dit au sujet du livre au moment où était annoncée sa parution, il y a deux semaines.

    Sur une photo transmise à l’AFP par un lecteur qui a tenu à rester anonyme, et qui n’a pas acheté le livre lui-même, figure la couverture où l’ouvrage est qualifié de “récit”, avec le nom d’un éditeur aujourd’hui disparu, “Aux dépens d’un auteur”.

    Entre 100 et 650 euros l’ouvrage

    Deux tirages étaient proposés: ordinaire à 100 euros, luxe à 650 euros. L’auteur a prévu un premier tirage de 200 exemplaires. Acheter le livre est une forme de soutien à un homme privé de revenus depuis que ses éditeurs ont “suspendu” indéfiniment la vente de ses livres et que le Centre national du livre a rayé des bénéficiaires d’une allocation pour écrivains à faibles ressources.

    La liste des souscripteurs devrait rester un secret bien gardé. L’un d’eux, contacté par l’AFP, et qui n’avait pas encore reçu mercredi l’exemplaire qui lui est destiné, a également tenu à garder l’anonymat. “J’aime les livres rares et sulfureux. Tous les éditeurs lui ont fermé la porte, et moi je me suis dit que j’aimerais bien l’avoir”, a-t-il expliqué. “La façon dont Gabriel Matzneff est traité depuis un an m’écœure. Tous ces gens qui n’ont jamais lu une ligne de lui, et qui lui sont tombés dessus, c’est ridicule”.

    Des soutiens de poids

    Gabriel Matzneff, selon la source qui a en revanche lu le livre, rend hommage à “cinq soutiens indéfectibles”: Alain Finkielkraut, Bernard-Henri Lévy, Catherine Millet, Dominique Fernandez, Franz-Olivier Giesbert. Le philosophe Bernard-Henri Lévy, qui a fait dans le passé plusieurs critiques élogieuses des livres de Gabriel Matzneff, ne s’est pas exprimé sur le sujet après “Le Consentement”.

    La romancière Catherine Millet avait déclaré en juin qu’elle ne regrettait pas d’avoir signé une pétition lancée par Gabriel Matzneff en 1977 pour la dépénalisation des relations sexuelles avec des mineurs.

    L’académicien Dominique Fernandez avait signé une tribune en janvier 2020 contre “la bonne conscience” de ceux qui attaquaient l’écrivain.

    Quant au journaliste Franz-Olivier Giesbert et au philosophe Alain Finkielkraut, ils avaient relativisé en janvier 2020 la gravité de l’affaire. Le premier avait estimé qu’“on ne peut pas jeter des noms en pâture”, et le second que “le cas Springora n’est pas un cas de pédophilie”.

    À voir également sur Le HuffPost : À Paris, les statues de femmes sont rares, mais en plus elles sont problématiques

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      "France-Antilles Guadeloupe" épinglé pour sa Une liant homosexualité et pédocriminalité

      Le HuffPost · news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 3 February, 2021 - 15:05 · 3 minutes

    LGBTI - Un amalgame qui ne passe pas. Ce mercredi 3 février, le quotidien régional France-Antilles Guadeloupe est dans la tourmente. En cause, un titre en Une de sa dernière édition: “ L’homosexuel préférait les petits garçons”.

    Il fait écho au cas d’un homme condamné par le tribunal correctionnel à trois ans et demi de prison ferme pour des actes pédocriminels. Le lien établi par le journal avec l’orientation sexuelle de cet homme pose problème.

    Supprimée des réseaux sociaux à l’heure où nous écrivons ces lignes, la Une a été dénoncée par plusieurs militants LGBTI dans la matinée, réclamant son retrait. “Merci de retirer cet amalgame abject entre homosexualité et pédocriminalité et de présenter vos excuses”, réclame le compte Twitter @ParisPasRose.

    L’association SOS Homophobie, alertée par l’utilisateur ci-dessus, est du même avis. Elle rappelle qu’il est dangereux d’assimiler l’orientation sexuelle du prévenu dont le journal parle au crime qui lui est reproché, à savoir des abus sexuels sur des enfants.

    Dans son kit à destination des médias, l’association des journalistes LGBTI rappelle qu’il s’agit-là d’un amalgame homophobe ancien. En 2010, c’est par exemple un lien qu’avait établi un haut ponte du Vatican au sujet des affaires qui secouaient l’Église catholique.

    “L’homosexualité n’est pas la pédophilie, réitérait le collectif en 2014. Un flou nauséabond est encore entretenu de nos jours, soit par ignorance, soit par gayphobie, souvent pour fragiliser les revendications des associations LGBT. Il faut bien faire attention à ne pas mélanger les deux dans le traitement des sujets.” Cette dernière a, à son tour, condamné “la choquante et dangereuse Une de France-Antilles Guadeloupe ”.

    Gabriel Serville, député de la 1ère circonscription de Guyanne, aussi. Sur Twitter, l’homme politique se dit choqué. Il rappelle, par le biais d’un rapport d’information déposé en son nom à l’Assemblée nationale, le rôle qu’ont les médias dans la lutte contre les discriminations anti LGBT dans les Outre-mer.

    “Le tabou portant sur l’homosexualité en particulier en Outre‑mer ne saurait être anodin, peut-on lire dans ledit rapport . L’ignorance qu’il génère peut nourrir des associations scandaleuses entre homosexualité et pédophilie[...]. Mais il entretient surtout une négation de l’altérité et de la diversité des identités sexuelles et nourrit, en ce sens, des formes insidieuses d’homophobie.”

    Sur le site internet du journal, deux articles identiques ont été mis en ligne. Un premier , accompagné du titre faisant le même amalgame: “Il dit préférer les garçons”. L’autre , du titre informatif: “Un homme de 56 ans condamné pour des actes pédophiles”. Il a été publié par la suite. France-Antilles Guadeloupe n’a, pour le moment, pas encore présenté d’excuses ni réagi à cette controverse.

    À voir également sur Le HuffPost : Aux Victoires 2020, Hoshi chante contre l’homophobie

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      Contact publication

      Mathias Poujol-Rost ✅ · Monday, 23 December, 2019 - 22:48 edit

    MiKohiyama on Twitter
    « #Matzneff l'heure est à l'écoute des victimes de #pedocriminalite
    🗣Finie l'époque où l'on invitait
    ce type de personnage qui se vantait ouvertement de ses conquêtes #pedocriminelles dans une perversité totale...
    #MeToo
    https://lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/12/23/les-temps-ont-change-il-est-devenu-indefendable-dans-un-contexte-post-metoo-le-malaise-gabriel-matzneff_6023870_4500055.html
    👉 https://dailymotion.com/video/x3ykex7 »