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      La Moselle entre colère et lassitude face aux variants: "qu’ils se décident!”

      Claire Tervé · news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 12 February, 2021 - 18:18 · 7 minutes

    La Moselle entre colère et lassitude:

    MOSELLE - Elle a été parmi les premières a expérimenter le couvre-feu à 18h et parmi les départements les plus durement touchés de France par le coronavirus. Désormais, la Moselle est également la plus touchée par ses variants . Le ministre de la Santé Olivier Véran s’est rendu ce vendredi 12 février sur place pour évoquer cette situation “plus inquiétante” de l’épidémie. De leur côté, face à cette nouvelle épreuve, les Mosellans semblent se résigner.

    “Ces derniers temps, le nombre de nouveaux cas de variants est en train d’augmenter en flèche ici, alors oui, il y a un peu d’inquiétude”, nous explique Cécile*, la trentaine, infirmière à Metz-Sablon. La flambée des cas de variants, elle l’observe de très près depuis plusieurs jours. Et ce qu’elle constate est loin de la rassurer. “Dernièrement il y a eu une recrudescence incroyable de demandes de surveillance des cas de Covid, c’est en train d’exploser”, nous assure-t-elle. À tel point qu’elle a dû faire une croix sur certains jours de repos pour aider ses collègues à gérer le flux. Fatiguée et évoquant l’énorme pression qu’elle et ses collègues subissent, Cécile commence à se faire à l’idée d’un possible nouveau confinement, au niveau local. “Pourtant je n’en ai pas envie, je voudrais partir en vacances... mais vu ce qu’il se passe, c’est ce qu’il faudrait”, analyse-t-elle à regret.

    “Que le gouvernement se décide!”

    Cette augmentation soudaine, les autorités sanitaires l’ont bien constatée . Ces quatre derniers jours, 300 cas de mutations évocatrices des variants sud-africains et brésiliens ont été identifiés . “200 cas supplémentaires avaient déjà été identifiés les jours précédents. Cela ne correspond pas à des clusters, les personnes malades n’ont pas nécessairement voyagé et n’ont pas été en contact avec des personnes ayant voyagé”, a expliqué le ministre de la Santé Olivier Véran lors d’un point presse jeudi 11 février. La Moselle est aussi un territoire où l’incidence générale est plus élevée que la moyenne en France et que dans l’ensemble de la région Grand Est. Olivier Véran, assurant être “prêt à agir si nécessaire” dans un “territoire qui a déjà payé un lourd tribut à la pandémie” de Covid-19, rencontrait ce vendredi après-midi à Metz les responsables locaux, partagés sur les mesures à prendre. Il a annoncé que ni un confinement, ni une fermeture des écoles n’étaient décidés à ce stade .

    Jeudi, sur la question du confinement du département, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal avait indiqué que l’hypothèse n’était pas exclue et qu’il fallait “prendre les mesure les plus appropriées”.

    “Ils nous font chier avec leurs conneries, variants, pas variants, confinement, pas confinement, couvre-feu ou pas, qu’ils se décident!”, s’emporte un commerçant du centre-ville de Metz, tout proche de la Fnac et des grandes enseignes. Gérant d’un magasin de vêtement et en poste depuis 25 ans, notre interlocuteur est particulièrement remonté contre le gouvernement. Pour lui, le couvre-feu et la fermeture des restaurants ne sont pas efficaces et ruinent surtout les petites entreprises. Vu la situation, lui qui, en 30 ans de métier, n’a jamais eu “pire coup dur de sa vie”, exige un réponse ferme et concrète des autorités.

    “Si on est reconfinés ça ne me dérange pas, au moins ça aura un réel impact sur la propagation des variants du coronavirus. Et ces derniers ne me font pas peur. J’ai l’impression que le gouvernement trouve toujours un nouveau truc pour créer la panique. Nous, on est ouverts depuis mai, on respecte les règles et on n’a jamais eu de problème. Avec le couvre-feu à 18h, depuis janvier j’ai en revanche perdu 50% de mon chiffre d’affaire. Alors qu’ils arrêtent de nous balader. Soit on se confine et on repart tous du bon pied, bars et restaurants compris, soit on reste dans cette situation intenable”, explique-t-il au HuffPost avec véhémence

    Pour les résidents d’Ehpad, “on croise les doigts pour échapper au confinement”

    Dès l’annonce jeudi soir de l’identification ces quatre derniers jours de plus de 300 cas suspectés d’être des variants sud-africain ou brésilien dans le département, le maire (LR) de Metz François Grosdidier s’est prononcé pour un reconfinement au niveau local.

    “Si ça se confirme avec ces centaines de cas et en plus avec ces variants africains, brésiliens sur lesquels le vaccin est manifestement inopérant, oui il faut prendre ces mesures, a-t-il insisté. Même sur un plan économique, social et moral, il vaut mieux des mesures fortes mais courtes que des mesures qui se prolongent dans le temps mais sont sans effets”.

    Si le reconfinement apparaît comme une solution, certains s’inquiètent des effets qu’il pourrait avoir, notamment sur les personnes âgées isolées ou en Ehpad . “Je crains qu’un reconfinement soit désastreux pour la situation psychologique des résidents et de leur famille”, avertit un responsable d’Ehpad en Moselle, même s’il admet que cette solution serait probablement la plus adéquate face à la flambée des cas. En effet, il s’est avéré pendant le premier confinement que l’isolement et le manque de stimulation des personnes âgées avaient participé à la dégradation de leur état de santé , mentale et physique.

    “Aujourd’hui face à ces variants, on subit la situation plus qu’autre chose. On prend toutes les mesures possibles et imaginables pour qu’il n’y ait pas de cas dans notre établissement et pour l’instant ça marche. Alors maintenant on croise les doigts pour que ça reste comme ça et qu’on échappe au reconfinement pour nos résidents, qui sont d’ailleurs presque tous vaccinés”, précise-t-il.

    Fermer les écoles plutôt que de confiner tout le monde?

    Si le confinement semble de plus en plus se profiler, pour certain il n’est même pas sûr que ses effets soient probants. “Je ne suis pas convaincu que le confinement total (dans le département, ndlr) donne des résultats définitifs”, a contesté ce vendredi sur BFMTV le président (UDI) du conseil départemental, Patrick Weiten. “Il y a différentes options” sur la table, a-t-il noté. “La première proposition est de fermer les écoles à partir de ce soir, élémentaires, collèges et lycées (...). La deuxième disposition est de mettre en place un couvre-feu le week-end, samedi vers 16h et dimanche”.

    Le “monsieur vaccin” nommé par le gouvernement, Alain Fisher, a lui noté qu’il fallait être prudent sur l’interprétation des chiffres. “Les conséquences ne sont pas du tout les mêmes s’il s’agit d’un rééquilibrage dans la compétition entre les variants (sans que ça s’accompagne d’un excès de cas, ndlr), ou d’une poussée de la maladie”, a-t-il indiqué sur franceinfo .

    Pour freiner la propagation des variants, la fermeture des ”écoles primaires, les collèges et les lycées” à partir de vendredi soir est donc à l’étude, avait affirmé Patrick Weiten, le président du département de la Moselle jeudi à l’antenne de BFMTV .

    Une hypothèse finalement pas retenue par le gouvernement mais qui trouvait grâce aux yeux de Cécile, l’infirmière. Cette dernière explique au HuffPost avoir constaté que les nouveaux cas qu’elle constate sont souvent chez les enfants: “Et ils les transmettent à leurs parents. Clairement les plus jeunes sont très touchés par les variants, donc il y aurait probablement une décision à prendre de ce côté-là”.

    Pierre Cuny, maire (Divers Centre) de la commune de Thionville, qui a participé à la réunion qui s’est tenue jeudi soir avec la préfecture, abonde également en ce sens. Selon lui, plusieurs mesures avaient bien été évoquées en vue d’enrayer l’épidémie, dont l’avancement d’une semaine des vacances scolaires (qui sont censées débuter samedi 21 février).

    * le prénom a été modifié

    À voir également sur Le HuffPost: La Meurthe-et-Moselle acte dès maintenant le couvre-feu à 18h

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      La popularité de Macron remonte après le non-reconfinement - EXCLUSIF

      Anthony Berthelier · news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 5 February, 2021 - 16:03 · 2 minutes

    La popularité de Macron reprend des couleurs après son non-reconfinement - EXCLUSIF (photo d

    POLITIQUE - C’est toujours ça de pris. L’expression vaut pour les Français, comme pour le président de la République. L’opinion publique accorde à Emmanuel Macron un petit rebond de popularité en ce mois de février, après le choix de l’exécutif de ne pas reconfiner la population en dépit d’indicateurs sanitaires inquiétants et d’un consensus scientifique sur la nécessité de mesures plus restrictives pour endiguer l’épidémie de coronavirus .

    Selon le baromètre YouGov pour Le HuffPost, réalisé les 1er et 2 février dernier soit trois jours après l’allocution surprise de Jean Castex, la part des Français qui ont une opinion favorable de l’action du chef de l’État grimpe de deux points, pour s’établir à 34%. C’est, à égalité avec novembre 2020, son meilleur score depuis trois ans.

    Une légère embellie pour Emmanuel Macron, dont la popularité stagnait à 32% depuis deux mois, qui profite également à son Premier ministre. Jean Castex qui fut celui qui a annoncé le maintien du couvre-feu à 18 heures, voit lui aussi sa cote passer de 25 à 27% d’opinions favorables, restant toujours à bonne distance du président de la République.

    Ci-dessous, l’évolution de la popularité du couple exécutif depuis le début du quinquennat:

    Macron progresse même chez les jeunes

    Dans le détail, ce sont les sympathisants de gauche qui poussent la popularité du chef de l’État à la hausse ce mois-ci. Emmanuel Macron gagne neuf points
    auprès des sympathisants de la gauche modérée (33% d’opinions favorables) et deux auprès de l’extrême gauche (12%). Il gagne également six points d’opinions favorables auprès des électeurs proches de Marine Le Pen. Au contraire, notre baromètre montre une légère baisse auprès des sympathisants de la droite modérée (-4) et au sein de l’électorat centriste (-2).

    Mais globalement, la popularité du chef de l’État progresse et retrouve son niveau de novembre 2020. La population ne semble donc pas spécialement porter grief à l’exécutif pour ses atermoiements face à la stratégie à adopter pour contrer la propagation inquiétante des variants du covid-19 sur le territoire.

    Et pourtant, plus de huit Français sur dix estiment que les “hésitations du gouvernement au sujet de la gestion de la crise sanitaire ajoutent à l’anxiété ambiante”, selon une enquête d’opinion YouGov publiée par Le HuffPost mercredi 3 février dernier. Ce même sondage indique que 87% de la population redoute une “crise sociale” à venir.

    Surprenante également, dans le contexte social actuel: la progression de la cote de popularité du chef de l’État chez les jeunes. La part des Français âgés de 18 à 34 ans ayant une opinion favorable d’Emmanuel Macron grimpe de cinq points, passant ainsi de 30% en janvier à 35 ce mois-ci. C’est son Premier ministre qui semble encaisser, pour l’exécutif, la défiance et la détresse d’une partie de cette tranche de la population . La popularité de Jean Castex baisse effectivement de quatre points en un mois chez les 18-35 ans.

    Enquête réalisée du 1er au 2 février 2021 auprès de 1013 personnes représentatives de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. En partenariat avec: 5fca295ac5b63a1534512124.png

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      Éviter le reconfinement en nous prenant nous-mêmes en charge

      Jean-Paul Laplace · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 1 February, 2021 - 04:45 · 8 minutes

    reconfinement

    Par Jean-Paul Laplace.

    Nous vivons une situation paradoxale, tiraillés entre des contraintes sanitaires de précaution, et un désir de plus en plus violent de retrouver la liberté . Les uns sont plus sensibles à la peur du virus et à la logique des médecins, et respectueux des règles ; les autres, pleins d’une espérance factice, narguent les risques et les recommandations, et sont oublieux des gestes barrière élémentaires.

    Réagissant de manières très diverses aux contraintes imposées par la pandémie, ou en son nom, les Français se répartissent selon des gradients où pèsent à l’évidence l’âge et la catégorie socio-professionnelle, mais sans tout expliquer.

    Le ras-le-bol gagne la rue

    Il a fallu du temps pour que le masque soit adopté, mais au final une large partie de la population s’est montrée très disciplinée. Les enfants et les jeunes sont remarquablement dociles face à cette contrainte, alors que bien des adultes rechignent à masquer leur nez, ne couvrant que le bas de leur visage.

    Mais, progressivement, les comportements ont évolué . L’agacement a conduit à la forfanterie et multiplié les actes ostentatoires d’indiscipline, masque autour du cou ou porté au poignet. Puis les incivilités se sont multipliées, entraînant la dispersion dans la nature de masques rageusement jetés au sol avec un mépris libérateur.

    À ces mouvements épidermiques ont succédé des actes plus réfléchis de contournement des mesures de couvre-feu. Les restaurateurs se sont beaucoup exprimés, de manière contenue ; certains ont évolué vers la préparation de plats à emporter ou à livrer, mais d’autres ont déverrouillé le désespoir ou la colère qui les ont conduits à la provocation, en ouvrant leur établissement , en cachette ou au grand jour.

    Enfin, certains ont choisi la désobéissance aux règles visant à limiter les rassemblements, et pris part à diverses formes de fêtes nocturnes , au mépris de leur propre santé, indifférents aux risques qu’ils imposaient aux autres.

    Ainsi des comportements de plus en plus transgressifs, attestés par des sondages, témoignent de la montée d’un rejet des contraintes sanitaires et de l’état d’urgence sanitaire renouvelé . L’idée même d’un troisième confinement devient source de détresse.

    Si l’acceptabilité du premier confinement était de 93 % (18 mars), elle n’était plus que de 67 % (29 octobre) pour le second , et n’atteint que 48 % pour la perspective d’un troisième confinement , selon le récent sondage L’Opinion en direct réalisé par l’institut Elabe pour BFMTV.

    La construction d’un consentement

    L’épidémie gonfle, lentement mais sûrement. L’hypothèse d’une troisième vague a été envisagée au vu de l’évolution dans certains pays. Puis on a constaté un plateau et l’on a cru éviter cette nouvelle vague. Mais au lieu d’une décrue, c’est un plateau régulièrement ascendant qui s’impose.

    Il n’est que d’écouter les différents médias pour constater qu’ils battent le tambour de guerre depuis deux semaines au moins. Il est urgent de restaurer du consentement à la perspective d’un troisième confinement.

    Il faut créer une situation de communication très asymétrique, dans laquelle les politiques pourront exprimer la force de décisions difficiles mais jugées nécessaires, à moins qu’ils ne soient eux-mêmes piégés par l’idée d’un troisième confinement assénée par les médias. Mais la rumeur enfle et prépare les Français inquiets à accepter comme inéluctables des décisions peut-être salvatrices mais très contraignantes.

    En quelque sorte une mise en condition des uns et des autres. La révélation de l’ existence de variants très contagieux, leur faculté de passer d’un pays à l’autre, ont ajouté à l’inquiétude ambiante. Le discours médiatique sur la détection de ces variants sur notre territoire est devenu omniprésent. On en vient à parler d’épidémies dans l’épidémie !

    Cette mise en condition prend toute son importance lorsqu’est annoncée une intervention du chef de l’État. Mais la date n’est pas arrêtée ; on le dit hésitant tant la difficulté est grande. Voilà qui en ajoute dans la montée de l’anxiété, d’autant qu’abondent les contradictions entre membres du gouvernement.

    Le 28 janvier, le ministre chargé de la Santé vient développer les raisons d’être inquiets .

    Dès le lendemain, le premier Ministre évoque quelques jours de délais . La préparation de l’opinion est à point, offrant une majorité de personnes favorables ou résignées à un troisième confinement considéré comme sans doute nécessaire.

    Le dilemme : le tout sanitaire ou la vie

    Toutes les raisons sanitaires ont été analysées qui incitent bien des experts à recommander un confinement long et sévère. Nul ne peut l’ignorer. Mais d’autres éléments seront nécessairement pris en compte dans le mix d’où sortira la décision.

    Le deuxième confinement a comporté quelques assouplissements, mais comment envisager un troisième confinement dur alors même que les effets délétères du premier m’avaient conduit à écrire dès le 19 juin 2020 qu’il n’était « pas envisageable d’imposer un nouveau confinement généralisé impliquant l’arrêt des activités économiques ».

    À ce jour la situation générale est à l’origine d’un grand désarroi : endettement de la France, licenciements de masse , fermetures d’entreprises, espoirs déçus par des vaccins qui peinent à être livrés, logistique incertaine opposant élus locaux et administration perçue comme un édredon, flambée boursière et stock options autour d’une grande société pharmaceutique, contre-performance dans la course au vaccin de Pasteur et Sanofi , assortie de licenciements de chercheurs.

    Ces difficultés économiques induisent des difficultés sociales, de la précarité, de la pauvreté, des problèmes de scolarité à tous les niveaux, des violences souvent intrafamiliales.

    Des oppositions intergénérationnelles se font jour. Pourtant les anciens se confinent spontanément et leur éviter l’hospitalisation par la vaccination vise davantage à délester les hôpitaux fragilisés qu’à prolonger des vies chancelantes.

    Aurions-nous oublié que la mort est inéluctable et que sa probabilité augmente avec l’âge ? Selon les données de Santé publique pour la période mars 2020 à janvier 2021 la Covid-19 change peu de chose à la règle : l’âge médian des décès est de 85 ans avec des co-morbidités dans 65 % des cas ; 92,6 % des décès surviennent à plus de 65 ans. À rapprocher de l’espérance de vie à la naissance (données INED) pour les personnes nées en 1950, soit 63,4 ans pour les hommes et 69,2 ans pour les femmes.

    En somme, rien d’extraordinaire. On assiste en fait à l’émergence d’une prise de conscience généralisée des effets désastreux des mesures sanitaires sur l’environnement socio-économique. Le remède ne serait-il pas pire que le mal ?

    Un mal-être profond a gagné toute la population, terreau d’une authentique souffrance morale qui conduit aux extrêmes du lâcher prise ou à l’inverse de la rébellion. Certes, le contexte ne se prête ni à une résurgence du mouvement des Gilets jaunes, ni à une ré-édition de mai 68.

    Il est impératif de préserver l’école, et il est urgent de rouvrir les universités. Je crois les étudiants plus proches de la désespérance que de la rébellion ; ils ont besoin de contacts humains, de transmission culturelle et d’enseignements motivants. Les suicides sont une alerte terrible. Faut-il rappeler la décision du 21 mars 2019 du Conseil constitutionnel (n° 2018-768 QPC) selon laquelle la protection de l’intérêt supérieur de l’enfant est une obligation constitutionnelle ?

    Je crois les policiers plus affectés par la lassitude et le découragement. Mais ne seront-ils pas tentés à brève échéance de baisser les bras et laisser faire ? Verbaliser pour défaut de masque ou circulation pendant le couvre-feu n’est pas une raison d’être quand l’essentiel fout le camp pour eux comme pour tous les autres.

    Choisir la vie en sachant qu’elle inclut la mort

    Difficile de trancher devant ce télescopage des exigences sanitaires, économiques, sociologiques, psychologiques ! Nous sommes prisonniers d’un flipper géant. Ce jeu peut-il continuer encore longtemps, comme un jeu malsain d’étranglement : confiné, déconfiné, reconfiné… etc. ?

    L’autre solution est de reprendre pied, d’ évaluer son propre niveau de risque et ses exigences de précaution. Les variants sont très contagieux ? Peut-être, mais les armes restent les mêmes : masque, distanciation et hygiène des mains.

    Il serait idiot de détruire durablement notre société, son économie et sa culture, juste parce que nos mouvements d’humeur nous conduiraient à ne pas user de ces moyens simples. En d’autres termes il serait suicidaire de décréter un troisième confinement sévère, juste parce que les mesures barrière sont de moins en moins bien respectées, et que la facilité est de réclamer le vaccin comme des enfants gâtés devant le magicien.

    Pour une fois l’État doit accepter de rendre une part essentielle de la responsabilité aux individus. Dit autrement il faut que chacun ré-apprenne à se prendre en charge sans attendre des décisions qui  pourront être critiquées.

    Quant à la mort, pour les plus inquiets, relisons Sénèque ( Consolation à Marcia , titre XX) :

    Rien de plus inégal que la mesure des destinées ; nul ne meurt trop tôt, dès qu’il n’était pas créé pour vivre plus. Le terme à chacun est fixé : il restera toujours au même point ; il n’est soins ni faveur qui puissent le reculer.

    Rien n’a changé depuis 2000 ans.

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      Reconfinement : remettre la liberté au cœur de l’équation

      Olivier Maurice · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 30 January, 2021 - 04:00 · 10 minutes

    reconfinement

    Par Olivier Maurice.

    Folle journée que ce mercredi 27 janvier 2021, où tout a basculé en quelques heures.

    Pendant que se tenait un énième conseil de défense, infusaient un peu partout les échos de la colère d’un président de la République qui aurait été passablement énervé par la position du conseil scientifique et son manque de solution, ou plutôt son acharnement à vouloir imposer la seule et unique solution connue, à savoir un reconfinement dur pour combattre sa peur d’une nouvelle flambée épidémique .

    Il faut dire aussi que depuis la veille, les médias avaient commencé à évoquer les émeutes qui se produisent maintenant chaque soir depuis plusieurs jours dans toutes les villes des Pays-Bas, pour s’opposer, non pas à un confinement, mais à la mise en place d’un simple couvre-feu après 21 heures. Ces violences font écho à d’autres, au Danemark, en Espagne, en Italie, en Israël ou au Liban où les forces de l’ordre débordées ont fait usage de leurs armes.

    Toute la matinée, les réseaux sociaux ont bouillonné de déclarations comme #JeNeMeConfineraiPas, la petite moitié du pays opposée aux mesures sanitaires et au reconfinement voulant faire entendre sa voix.

    L’ombre du en même temps flottait sur le pouvoir, et le pronostic était clairement au statu quo.

    Quand soudain, le vent s’est mis à souffler dans l’autre sens. Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, annonçait en effet, à la sortie dudit conseil, que différents scénarios étaient désormais à l’étude, allant du maintien du couvre-feu à celui d’un reconfinement très serré.

    Le signal était très clair : le gouvernement allait essayer de verrouiller le maximum de soutiens en tout genre et il se donnait juste le temps de préparer le discours qui viendrait annoncer les modalités d’un nouveau ruissellement d’interdits et de formulaires.

    C’est ce moment-là qu’a choisi un restaurateur de Nice pour signifier son ras-le bol de la situation en décidant tout simplement de braver les interdits et d’ouvrir son restaurant, sous les applaudissements et les cris de « liberté, liberté » d’un bon nombre de clients venus l’encourager.

    La réaction a été immédiate. Sur les réseaux, #JeNeMeConfineraiPas à fait place à #DesobeissanceCivile.

    Le restaurateur a été mis en garde à vue . Son cuisinier, étranger, va être expulsé. La machine médiatique s’est tout de suite efforcée de sortir les énergumènes les plus folkloriques pour expliquer que ce que l’on pouvait prendre pour une bouffée de révolte citoyenne était en fait un phénomène isolé provenant de la mouvance complotiste des adorateurs du grand spaghetti volant avec des casques à cornes.

    Pendant ce temps-là, à l’Assemblée nationale, le gouvernement poussait sa majorité à dissoudre purement et simplement la commission d’enquête parlementaire sur la Covid le concernant, provoquant la fureur de l’opposition.

    Pendant que le ministre de la Santé, Olivier Véran, tentait d’expliquer aux parlementaires que si les rapports du conseil scientifique n’étaient pas rendus publics, c’est qu’ils étaient trop techniques pour eux .

    Devant un tel flottement au plus haut niveau de l’État, la question n’est plus de savoir s’il y aura un reconfinement, ni de savoir si celui-ci sera suivi d’une explosion de colère.

    La question est de savoir quelle ampleur l’un et l’autre vont prendre. Il reste en effet très peu de chance que l’on évite le scénario du pire, économiquement, socialement et politiquement.

    Reconfinement : la montée des oppositions

    La France est clairement coupée en deux et cette fracture montre les limites du et-de droite-et-de-gauche qui tient lieu de politique gouvernementale et qui, plutôt que de réconcilier le pays, n’a fait que le diviser encore plus profondément.

    De folklorique qu’elle a pu paraître au début de la crise, l’opposition à la réponse politique et sociale au problème médical et surtout organisationnel de l’État français n’a fait qu’enfler, pour être maintenant quasiment à jeu égal avec le parti de la peur et de l’interdiction.

    De plus en plus de voix se font entendre pour dénoncer la fausse évidence d’une solution présentée comme étant la seule possible. Malgré le lynchage moral permanent et l’avalanche de qualificatifs dégradants dont sont systématiquement affublés les moindres opposants à la sainte parole, ce message commence malgré tout à être compris et porté par de plus en plus de Français.

    Nous sommes passés en quelques mois de Didier Raoult à François de Closets … en quelques jours de Francis Lalanne à Laurent Ruquier .

    En parallèle au débat d’idées, l’ineptie des mesures, la désorganisation manifeste des autorités et l’arrogance des responsables politiques, des experts et des médias sont de plus en plus mal supportées par toute une partie de la population qui se voit de plus en plus touchée par les mesures de restrictions.

    Le couvre-feu ciblé ne marche pas ? Il faut instaurer un couvre-feu national. Le couvre-feu à 20 heures ne marche pas ? Il faut instaurer un couvre-feu à 18 heures. Le couvre-feu à 18 heures ne marche pas ? Il faut confiner.

    Quelle sera donc la prochaine étape de cette escalade dans l’absurdité ?

    Un dialogue de sourds

    Cela dit, il semble que la population accepte cette rhétorique ridicule depuis quarante ans : le socialisme ne marche pas , il faut davantage de socialisme et c’est forcément la faute du libéralisme. Il n’est que trop évident qu’en termes de politique sanitaire, nous avons droit exactement au même sophisme : si les restrictions ne marchent pas, c’est parce que les Français ne respectent pas les restrictions . Il faut donc davantage de restrictions.

    Un réel bras de fer s’est engagé entre l’appareil d’État et une partie de la population, cette dernière de plus en plus exaspérée par le manque d’effets malgré les efforts consentis et l’État incapable de se remettre en cause et rejetant le manque de résultats sur les supposés mauvais comportements des citoyens .

    Combien de temps encore les Français vont-ils accepter d’être tenus responsables des défaillances d’un système qui est supposé les servir et non l’inverse ?

    Depuis le début de la crise, le gouvernement cumule les erreurs et ce qui pouvait à l’époque paraître des choix ou des décisions malencontreuses prises devant l’urgence de la situation s’est révélé avec le temps de totales absurdités dont de plus en plus de personnes voient maintenant l’évidence.

    Remettre de la raison dans ce chaos de peurs

    On ne soigne pas les malades en punissant les bien-portants.

    Ce n’est pourtant pas très compliqué comme principe ! Il n’y a aucun calcul, aucun égoïsme ignoble à déclarer une telle banalité !

    Ce serait plutôt l’inverse : les irresponsables, les nuisibles qu’il faudrait mettre sous contrôle, ce sont les politiciens, les experts et les anonymes qui nous expliquent du matin au soir que leur comportement est irréprochable, mais que ce sont les autres qui leur voudraient du mal en faisant n’importe quoi.

    Bien sûr, ces angoissés maladifs sont de bons clients pour le spectacle de l’information. Mais on ne combat pas une épidémie avec des émotions et des leçons de morale.

    C’est cette musique qu’il faut faire taire de toute urgence en remettant les choses à leur place, en contredisant non seulement les politiciens qui en font l’écho, mais surtout tous ces donneurs de leçons du quotidien qui ont clairement besoin qu’on leur remette les pendules à l’heure et qu’on leur dise les yeux dans les yeux qu’il y en a assez de leur narcissisme exacerbé qui les pousse à blâmer les autres en permanence et sans aucun complexe.

    L’excuse de la sidération ne fonctionne plus : cela fait maintenant un an que nous vivons dans cette situation. Cette psychologie inversée sonne de plus en plus faux…

    Il est vraiment temps de prendre les choses au sérieux : apporter une réponse concrète et non pas émotionnelle au problème que la surréaction et la surévaluation ont largement contribué à exacerber.

    L’impasse du reconfinement

    Les innombrables ratés dans la communication, la stratégie, l’organisation, sur les masques, les tests, l’équipement des hôpitaux, puis maintenant sur les vaccins ne font en fait que cacher le fond du problème et celui-ci est d’un ordre bien plus grave.

    Pour quels résultats sommes-nous en train de sacrifier le pays tout entier, la jeunesse et les entrepreneurs en premier lieu ?

    Clairement pas pour investir dans le futur. Le monstrueux coût économique , budgétaire et social est tout entier consacré au colmatage du navire qui fuit de partout et en premier lieu sert à honorer un contrat dont toute une partie de la population est exclue.

    Plus grave, il paraît de plus en plus évident que le poids des défaillances du système de santé est justement supporté par ceux n’y ayant pas accès ou qui ne l’utilisent pas : les lycéens, les étudiants, les indépendants, les précaires, les commerçants…

    Le pays découvre dans la douleur que la solidarité nationale ressemble en réalité à une distribution savante de privilèges destinés à certaines catégories : les salariés des grosses entreprises, les retraités aisés, les fonctionnaires, voire les écoliers… tous ceux pour qui la question de la fin du mois ou de l’avenir n’est pas une source d’angoisse permanente. Les mêmes qui réclament à tue-tête un reconfinement, car quatre semaines de reconfinement, ce sont quatre semaines de vacances payées aux frais de la princesse.

    La précarité des autres trouvait jusqu’à présent sa compensation dans la liberté : la liberté d’être son propre patron, de diriger son travail comme on le veut, celle de pouvoir découvrir le monde à l’adolescence, de choisir son avenir, celle de réaliser ses passions, de créer, de vivre…

    Que reste-t-il de ces libertés ? Quel avenir ont-ils devant eux ? Quand tout cela s’arrêtera-t-il ?

    Ceux-là sont en train de se demander si vraiment tout cela pourra s’arrêter un jour sans qu’ils ne fassent entendre leur voix. Et dans ce pays, on a énormément de mal à exprimer son désaccord calmement…

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      Restaurateurs : l’ouverture de la dernière chance

      IREF Europe · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 25 January, 2021 - 04:40 · 3 minutes

    restaurateurs

    Par Adélaïde Hecquet.
    Un article de l’Iref-Europe

    Un restaurateur du Doubs est à l’origine d’une vraie rébellion anti-Covid. Stéphane Turillon a lancé son restaurant le 12 octobre 2020, après deux ans de travaux, un demi-million d’euros d’investissement et 25 années de métier. Mais le second confinement a mis une fin brutale à ces efforts, et il a aujourd’hui perdu 400 000 euros.

    Il risque la faillite, la perte de son restaurant, de sa maison, de sa voiture. Ce père de trois enfants estime n’avoir plus rien à perdre.

    Il ouvrira donc le 1er février , et les réservations montrent que plusieurs milliers de Français sont prêts à soutenir les restaurateurs : son établissement est déjà complet pour le grand jour. D’autres sont aussi décidés à rouvrir, dans le respect du protocole sanitaire.

    La fréquentation des restaurants en chute libre

    La fréquentation des restaurants subit une baisse depuis plusieurs années, mais qui stagnait aux alentours de 1 % par an, une proportion sans commune mesure avec la chute liée à la pandémie . Le Covid-19 a divisé le chiffre d’affaires des restaurateurs par deux, soit une perte de 30 milliards d’euros .

    Si le click and collect peut apparaître comme une solution de repli, seul un tiers des restaurateurs fait confiance aux hasards de la rue. Un choix compréhensible, quand on sait ce qui peut arriver à un plat entre la moto du livreur, le métro, la rue, la porte d’entrée, l’escalier, et finalement le micro-ondes.

    Les clients eux-mêmes se montrent frileux, à cause des contacts multipliés sur le parcours. Le chiffre d’affaires généré par le click and collect et la vente à distance dans les quelques établissements concernés n’était donc pas à la hauteur des espérances.

    De plus, au mois de décembre 2020, 50 % des revenus de ces ventes en click and collect étaient déduits des aides attribuées par l’État à la restauration, ce qui pouvait inciter les restaurateurs à rester fermés.

    Des réponses gouvernementales déconnectées des attentes des restaurateurs

    Face à cette crise, le gouvernement promet monts et merveilles, inventant toujours plus d’aides pour éviter la fermeture des établissements. Des aides soumises à conditions : durant le confinement d’octobre, pour les percevoir, les restaurateurs devaient faire moins de 50 % de leur chiffre d’affaires habituel ou rester fermés.

    Une décision que certains n’ont pas comprise, car elle incite les restaurateurs à ne pas travailler.

    Avec toutes ces fermetures forcées, le nombre de salariés au chômage partiel a augmenté, ce qui a coûté de l’argent à l’État. Et la consommation a baissé, ce qui lui a fait perdre des rentrées liées à la TVA.

    Les aides proposées par le gouvernement n’empêchent pas les restaurateurs de s’appauvrir. D’abord, elles tiennent compte du chiffre d’affaires des établissements, et non de leurs charges. Résultat, certains grands groupes reçoivent davantage d’aides qu’ils n’ont de charges, quand de petits établissements sont dans la situation inverse.

    En effet, depuis décembre, le fonds de solidarité est ouvert aux entreprises plus importantes, et plus seulement aux structures de moins de cinquante salariés. Les restaurateurs peuvent donc recevoir jusqu’à 20 % de leur chiffre d’affaires mensuel, avec une limite de 200 000 euros.

    Stéphane Turillon, qui dépense 13 000 euros en charges et reçoit 10 000 euros d’aides, demande à ce que les restaurants puissent envoyer à l’État le montant de leurs charges, calculé par leur comptable afin de percevoir une aide plus adaptée à leurs besoins.

    Autre point occulté : lors de leur réouverture, il n’est pas certain que les restaurants retrouveront leur clientèle et peut-être auront-ils aussi perdu en partie leur savoir-faire ou le personnel qui leur apportait ce savoir-faire. Rien n’est prévu en l’état pour aider à la reprise.

    Le couvre-feu à 18 heures sur l’ensemble du territoire, annoncé jeudi 14 janvier, pourrait faire perdre 50 % de leur chiffre d’affaires aux rares restaurateurs encore ouverts en click and collect . Un scénario catastrophe, dont beaucoup ne se remettront pas, alors que les prêts garantis par l’État devront être remboursés, même si un délai d’un an supplémentaire est accordé.

    De plus, sans date d’ouverture fiable, les restaurateurs ne peuvent pas prévoir le recrutement et le logement de leurs saisonniers. Une situation qui prive d’emploi de nombreux jeunes.

    Sur le web

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      Le confinement et la balance bénéfice risque

      Denis Dupuy · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 25 January, 2021 - 04:35 · 3 minutes

    confinement

    Par Denis Dupuy.

    En médecine, une proposition thérapeutique doit être évaluée en fonction de la balance bénéfice-risque. Sur les plateaux divers, des confrères au parcours enviable ou, à l’occasion, au cheminement plus exotique, se répandent, prétendant tout maîtriser, quand leurs vérités éternelles ont une demi-vie parfois inférieure à celle des émissions de télé. Ils ternissent notre image en se faisant juges ou policiers, le plus souvent sur des modes affreusement autoritaires.

    Ailleurs, des experts de tout acabit se confrontent à des « amateurs » parfois hautement inspirés. Dès lors, je vous propose de remiser les titres au placard et de m’aider à déposer les items :

    En faveur du confinement :

    Les hôpitaux sont épargnés, leurs moyens préservés et leurs couloirs désertés, çà et là selon les régions de France. Mais ces structures ne sont-elles pas financées par le contribuable dans le but de l’assister ?

    En défaveur :

    • Le virus se moque du confinement, sa circulation se poursuit : un simple benchmarking européen le confirme
    • L’économie est durablement impactée
    • Les patients évitent les centres de soins : des cancers sont négligés, des infarctus ou AVC traités tardivement. La fréquentation des urgences diminue (-20 % à Toulouse). La surmortalité induite viendra s’ajouter aux décès covid.
    • Les patients infectés contaminent plus aisément leurs proches dans des espaces clos
    • On observe un découragement de forces vives dont les acteurs s’installent, pour certains d’entre eux, dans le confort d’une vie entre parenthèses financée par l’État
    • L’erreur consistant à penser que l’État protège le citoyen est véhiculée jusque chez les plus jeunes qui seront confrontés à bien des drames qu’ils feraient mieux d’apprendre à affronter seuls
    • L’absence d’activité sportive nuit à la santé physique
    • L’absence d’activité culturelle nuit à la santé intellectuelle

    Un des deux plateaux me semble légèrement déborder mais, une fois encore, peut-être m’aiderez-vous à mieux charger la balance.

    Dans le système libéral auquel j’aspire, l’État fait confiance à ceux qui le nourrissent, établissant une relation équilibrée basée sur le droit. Ainsi, les malheureux restaurateurs…

    L’État aurait pu dire : nous nous en remettons à vous pour appliquer les règles les plus adaptées afin que votre activité se poursuive sans exposer quiconque à des risques évitables. En cas d’abus, nous irons jusqu’à fermer au cas par cas les établissements réfractaires.

    Les restaurateurs auraient appliqué les recommandations sans sourciller, habitués qu’ils sont à se soumettre, eux accablés de taxes et de réglementations comme tous les entrepreneurs de ce pays.

    L’État français ne leur a pas accordé la moindre chance, décrétant unilatéralement qu’ils n’étaient pas dignes de confiance. Il a ruiné une corporation emblématique de notre pays, se fondant sur quelques pauvres études scientifiques dont les conclusions seront sans manquer remises en question.

    De la même manière qu’il a initialement éloigné des établissements de santé privés , pourtant moins coûteux, des patients relevant de la réanimation. Les lits du privé et du public réunis permettaient parfaitement de faire face, sans confinement, dès lors que des professionnels de santé articulaient leur activité en évitant le parasitage administratif des ribambelles d’administrations, ARS en tête.

    Et que dire de cette ignominie consistant à user de la peur ? Ainsi, en tant qu’urologue, je traite au quotidien des patients pour des calculs potentiellement mortels. Croyez-vous qu’à la manière de Véran et de son patient de 28 ans en réanimation (soit 1/10 000), j’agite le chiffon rouge de la mort afin de les mener vers quoi je souhaite ?

    Cette crise a apporté la énième démonstration de la nuisance de nos administrations qui œuvrent, intentionnellement ou non, contre les intérêts des contribuables qui les financent grassement. Quant à la balance, je vous laisse peser…

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      Pourquoi être contre le confinement ?

      Damien Conzelmann · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Sunday, 24 January, 2021 - 04:40 · 6 minutes

    confinement

    Par Damien Conzelmann .

    Pour reprendre l’expression de Ferghane Azihari, la « misère noire » que nous sommes en train de créer aura probablement des conséquences à long terme plus dramatiques encore que l’épidémie. Il est vital d’en finir avec cette folie.

    Nous vivons une période étrange. Depuis un an , un mot que nous ne connaissions pas, ou alors que nous n’utilisions qu’à de rarissimes occasions s’est imposé dans le langage courant. Ce mot c’est confinement . Nous en avons vécu un premier, puis un second, et il est désormais question d’un troisième. Pourtant, cette stratégie pourrait se révéler contre-productive.

    Le confinement, une mesure exceptionnelle

    Le confinement est avant toute chose une mesure d’exception. Jamais, en temps de paix, nos libertés individuelles n’avaient été à ce point réduites. Une mesure empiétant à ce point sur nos vies intimes ne saurait être prise dans d’autres circonstances que celles d’une extrême nécessité.

    C’est ce que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) affirme elle-même. Sur son site internet , elle écrit :

    « Ces mesures peuvent avoir des conséquences délétères graves sur les individus, les communautés et les sociétés, car elles entraînent un arrêt quasi-total de la vie sociale et économique. Ces mesures affectent de manière disproportionnée les groupes défavorisés, notamment les personnes en situation de pauvreté, les migrants, les personnes déplacées à l’intérieur de leur pays et les réfugiés, qui vivent le plus souvent dans des endroits surpeuplés et pauvres en ressources, et dont la subsistance dépend du travail quotidien. »

    Elle renchérit :

    « L’OMS comprend bien que certains pays en sont parfois arrivés à un stade où ils n’ont d’autre choix que de décréter des confinements et d’autres mesures, pour gagner du temps . Les pays doivent utiliser ce temps pour renforcer leurs capacités à détecter, isoler, tester et prendre en charge tous les cas, à localiser et mettre en quarantaine tous les contacts, à mobiliser, responsabiliser et permettre aux populations de piloter la réponse de la société, etc. »

    Le fait que le confinement s’installe dans la durée, dans notre quotidien, avant d’être le signe d’un quelconque courage politique que le pouvoir essaierait de nous vendre est avant tout le signe d’une profonde désorganisation, et dirait-on même d’une profonde incompétence .

    Le confinement, à l’origine d’une grande détresse psychosociale

    Tout d’abord, il est vain d’opposer l’économie et la santé : l’économie c’est la santé.

    Selon une étude britannique publiée dans la prestigieuse revue The Lancet , la crise économique de 2008 serait directement responsable de 500 000 morts par cancer dans le monde. La pauvreté entraîne en effet une misère sanitaire.

    D’après un sondage IFOP et de la Fondation Jean Jaurès , 20 % des Français auraient des pensées suicidaires. Derrière la vague de la covid-19 se cache une autre vague, peut-être plus dévastatrice encore : celle de la misère psychosociale que nous sommes artificiellement en train de créer.

    Dans une étude intitulée « Years of life lost due to the psychosocial consequences of COVID-19 mitigation strategies based on Swiss data » Dominik A. Moser, Jennifer Glaus, Sophia Frangou et Daniel S.  Schechter, tous des experts reconnus dans leurs disciplines, écrivent :

    « Ces stratégies [de confinement] comportent cependant un risque important pour la santé mentale, qui peut entraîner une augmentation de la mortalité à court et à long terme et n’est actuellement pas incluse dans la modélisation de l’impact de la pandémie ».

    La détresse des étudiants

    Aujourd’hui, deux Français sur trois souffriraient de troubles du sommeil selon une enquête de Santé publique France . Les plus jeunes, quant à eux, semblent être ceux qui souffrent le plus du confinement. 84,1 % des jeunes seraient atteints.

    À Sciences Po Paris, une association rapporte dans les résultats de son sondage que 41 % des étudiants se trouveraient dans un état dépressif, et 61 % des interrogés souffriraient d’anxiété. 91,1% éprouvent des difficultés d’ordre mental pour le suivi des cours à distance (concentration, décrochage…).

    Une autre enquête datant du 16 novembre menée parmi 700 étudiants issus de milieux populaires révèle que 73,5 % d’entre eux se disent stressés, épuisés, souffrant de troubles du sommeil ou encore de troubles alimentaires. C’est assez facile à comprendre : l’isolement, l’angoisse, l’exposition intensive aux écrans ou encore le sentiment pour certains de passer à côté de leurs plus belles années sont sans nul doute à l’origine de cette situation.

    Le confinement est à l’origine d’une dépression économique sans précédent

    Et que dire de la situation de nombreux commerçants, de restaurateurs et de gérants de bar ? Nombre d’entre eux n’ont cessé de crier leur colère ces dernières semaines. En effet, à cette détresse psychosociale s’ajoute une détresse économique qui lui est intimement liée. Le confinement est déjà responsable de la destruction de milliers d’emplois. Peut-on accepter que cette dynamique se poursuive et s’aggrave ?

    De même, de nombreuses PME se trouvent désormais dans une grande difficulté et sont au bord de la faillite.

    Peter St.Onge et Maria Lily Shaw, deux  économistes, déclarent dans leurs travaux :

    « Il faut cesser d’imposer des mesures de confinement aux PME. Une vaste littérature économique démontre que les changements permanents ont une incidence bien plus importante que les changements temporaires ».

    Selon eux, multiplier les confinements pourrait transformer une récession passagère en une dépression de longue durée, ce qui pourrait engendrer des dégâts considérables.

    Ils continuent :

    « S ur la base de 70 années de littérature empirique et de théories économiques éprouvées, nous pouvons affirmer avec certitude que des confinements répétés, même modérés, sont susceptibles de se révéler chaque fois plus dévastateurs pour les PME confrontées à des choix difficiles dans un contexte de catastrophe qui tend à se perpétuer. »

    Le confinement tue ce que nous sommes

    Frédéric Bastiat écrivait :

    « Détruire la liberté d’agir, c’est détruire la possibilité et par suite la faculté de choisir, de juger, de comparer ; c’est tuer l’intelligence, c’est tuer la pensée, c’est tuer l’homme. »

    Ne serait-il pas bon de traiter enfin les Français comme des adultes responsables en leur laissant le choix de se confiner ou non ? Qui mieux qu’eux-mêmes pour savoir ce qui est bon pour eux ? S’il vaut mieux risquer la contamination ou l’isolement ? L’infection ou la dépression ?

    Conclusion

    Nous devons à présent apprendre à vivre avec le virus — cela ne signifie pas vivre en confinement perpétuel !

    D’autres solutions existent : vacciner, augmenter considérablement les places en réanimation, former du personnel en urgence, isoler les malades, dépister… ce que conseille l’OMS !