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      SpaceX : c’est le moment de tenter votre chance pour voyager autour de la Lune

      Julien Lausson · news.movim.eu / Numerama · Wednesday, 3 March, 2021 - 09:33

    Starship Lune

    SpaceX lance le recrutement de huit astronautes pour voyager autour de la Lune. Les candidatures seront examinées jusqu'à fin mai et l'équipage sélectionné fin juin. Ensuite, une longue phase d'entrainement s'ouvrira, jusqu'au décollage, en 2023. [Lire la suite]

    Voitures, vélos, scooters... : la mobilité de demain se lit sur Vroom ! https://www.numerama.com/vroom/vroom//

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      À cause du Covid-19, les Français renoncent aux vacances d'hiver

      Alix Coutures · news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 12 February, 2021 - 11:25 · 2 minutes

    Dans les Alpes, le 17 octobre 2020, les habitués du ski étaient présents pour l

    VACANCES - L’évasion n’est pas pour tout de suite. Selon un sondage Odoxa Backbone Consulting pour France Info et Le Figaro * publié ce jeudi 11 février, seuls 13% des Français partiront en vacances d’hiver, soit deux fois moins que l’an dernier, où ils étaient 24%.

    Si, en temps normal, seule une petite moitié de Français part au ski , cette année ils ne seront que 12% à dévaler les pentes, soit presque deux fois moins qu’en 2020 (22%). En cause: les risques engendrés par la crise du Covid-19 ainsi que ses conséquences (activités et restaurants fermés) qui poussent 32% des Français à rester chez eux.

    “Sur les réseaux sociaux, les Français indiquent qu’ils ont très envie de vacances mais ils sont conscients que le contexte actuel impose la prudence pour cet hiver et attendent avec impatience des jours meilleurs”, a résumé Véronique Reille-Soult, de Backbone Consulting dans l’étude.

    Autre impact de la crise du Covid-19: les difficultés pour circuler en dehors du territoire national et les nombreuses restrictions imposées aux frontières. Les Français resteront, plus que d’habitude, dans l’Hexagone pour ce mois de février: 89% des Français qui partiront en vacances choisiront la France (+16 points par rapport à l’année dernière), 4% iront ailleurs en Europe (-9 points) et 6% se déplaceront dans une autre région du monde (-8 points).

    En effet, s’il est aujourd’hui difficile de se déplacer en dehors du territoire national, les déplacements entre régions sont en revanche, possibles en France, alors que le gouvernement a, pour l’heure, écarté toute limitation des déplacements entre régions, à l’exception des outre-mer où un test PCR et un motif impérieux sont désormais réclamés. “Aujourd’hui, partir en vacances c’est possible”, avait assuré à BFMTV Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État chargé du Tourisme. “Il n’y a pas de restrictions de circulation entre les régions”, a-t-il poursuivi.

    La montagne, destination phare des Français

    Parmi ceux qui partent, la moitié privilégiera la montagne (47%) malgré la fermeture des montées mécaniques, devant la mer (20%) ou la ville (12%). Une maigre consolation, pour les professionnels de la montagne, puisque la moitié des habitués resteront chez eux et les autres ne pourront dépenser leur argent ni dans l’économie du ski, ni dans les restaurants. Sur Europe 1, Jean-Luc Boch, président de l’association de maires de stations de montagne a fustigé ce vendredi un fort recul des revenus pour le mois de février: “Sur les vacances de février, en règle générale, on est plutôt sur les 80-90 % d’occupation. Aujourd’hui, on a une moyenne de 38 %”, a-t-il expliqué.

    Autre conclusion de l’étude, à cause du risque épidémique, 65% des parents éviteront d’envoyer leurs enfants chez leurs grands-parents.

    *Sondage réalisé via internet auprès d’un échantillon de 1005 personnes interrogées entre le 10 et le 11 février .

    À voir également sur le HuffPost: Le désarroi de cette station de ski familiale face à la fermeture

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      Cette députée veut un "passeport sanitaire" pour relancer le tourisme

      Lucie Hennequin · news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 11 February, 2021 - 09:39 · 5 minutes

    TOURISME - Aurons-nous besoin pour nous déplacer, voyager, aller au restaurant ou au musée, d’un passeport vaccinal ? Pascale Fontenel-Personne veut lancer le débat. Dans un courrier adressé au gouvernement, cette députée MoDem de la Sarthe appelle à la création d’un “passeport sanitaire” en France.

    “Le Covid est une ultime contrainte, explique celle qui, avant de siéger au Palais Bourbon gérait une entreprise de voyages (voir la vidéo ci-dessus) . Pour en sortir, il faut trouver des arguments et des options, et le passeport sanitaire en est une.”

    Son objectif: préparer “une relance rapide et sécurisée de notre économie” et surtout du secteur touristique. “Je suis sollicitée par beaucoup d’opérateurs aujourd’hui pour avoir une vision de la reprise, affirme la co-présidente du groupe “tourisme” de l’ Assemblée nationale . Et je pense que se sécuriser avec un passeport sanitaire en fait partie.”

    Pas de vaccin obligatoire

    Pas question pour autant de rendre le vaccin obligatoire. “Je crois qu’on peut élaborer d’autres critères que le vaccin, développe-t-elle. Un PCR négatif peut être un critère acceptable, ou bien des gens qui ont déjà eu le Covid et ont encore des anticorps. C’est pour cela que je parle de passeport sanitaire et pas vaccinal.”

    L’idée, qui fait débat, serait de conditionner l’accès à certains pays, ou certains lieux, à la réalisation d’un vaccin ou d’un test, par exemple. Pour le moment, la députée, soutenue par François Bayrou, souhaite l’utiliser pour les déplacements des personnes entre la France et l’étranger. “Quand vous voulez en Afrique, vous avez des vaccins qui sont obligatoires, et cela ne pose pas de problème”, donne-t-elle comme exemple.

    Le patron de la compagnie aérienne australienne Qantas avait le premier évoqué dès novembre la “nécessité” que les voyageurs internationaux soient vaccinés contre le Covid-19 pour embarquer.

    La Suède et la Grèce lancent le débat

    En Europe, l’idée fait son chemin. Le 4 février, la Suède a annoncé qu’elle allait développer un certificat électronique de vaccination contre le Covid-19 destiné à voyager et d’autres usages, après une décision similaire du Danemark.

    En discussion avec des députés israéliens, espagnols, danois, Pascale Fontenel-Personne souhaite que la France s’inscrive dans un processus plus global. “N’arrivons pas trop tard. Fin juillet ou fin août, si on a suffisamment vacciné, on ne pourrait peut-être pas aller à l’étranger,” prévient-elle.

    Au niveau européen, le débat a été lancé mi-janvier sur un certificat de vaccination européen, proposé par la Grèce mais qui suscite les réticences de certains pays face aux risques de discriminations envers les personnes qui ne seraient pas vaccinées.

    Mais les incertitudes sur le virus et les vaccins sont nombreuses: efficacité des vaccins, durée de l’immunité, émergence de nouveaux variants... Des “inconnues fondamentales” qui ont poussé les experts de l’OMS à s’opposer mi-janvier “pour le moment” à conditionner l’entrée d’un pays à une preuve de vaccination.

    “Prématuré” pour le gouvernement

    Les partisans du passeport vaccinal, nombreux dans les secteurs du tourisme et des loisirs, y voient aussi un moyen de “revenir à la vie d’avant”, avec un accès sécurisé aux salles de spectacle, aux restaurants ou aux stades de football.

    Décriée par certains comme une atteinte aux libertés, l’idée est pour l’instant jugée prématurée par le gouvernement. Emmanuel Macron avait déclaré, le 22 janvier, qu’il fallait traiter cette question avec “une grande prudence”.

    “Nous n’en sommes pas là , avait également indiqué de son côté ministre de la Santé Olivier Véran. Nous sommes seulement dans le démarrage de cette aventure de la campagne de vaccination. ” “Si on parle d’un papier, un document qui vous autorise à voyager en Europe, je crois que c’est très prématuré ”, avait aussi déclaré le 17 janvier dernier Clément Beaune, secrétaire d’État chargé des Affaires européennes.

    D’autant que dans un contexte où le nombre de doses de vaccins disponibles dans le monde reste contraint, imposer ce document serait discriminatoire pour tous ceux qui n’y ont pas encore accès.

    Atteinte aux libertés?

    Autre écueil, le tollé suscité en France par un projet de loi qui envisageait de restreindre l’accès à certains lieux à une vaccination. Il montre que l’acceptabilité d’une telle mesure est problématique. Pour une raison soulevée le 10 février par la ministre de la Culture Roselyne Bachelot a été claire . “Je reste opposée au passeport vaccinal qui me semble une atteinte à nos libertés. L’amoureuse des libertés que je suis a du mal à l’imaginer! Si on en arrivait-là, ce serait un recul”, a souligné la ministre, interrogée dans Télématin sur France 2.

    “On a toujours un peu de mal avec l’inconnu, reconnait Pascale Fontenel-Personne. Donc j’envisage qu’il y ait un peu de mal et une adhésion après.”

    Plusieurs sondages suggèrent qu’une majorité de la population y serait favorable pour prendre l’avion ou pour les visites à l’hôpital et dans les Ehpad, mais est beaucoup plus partagée pour des situations de la vie quotidienne (transports en commun, accès aux établissements scolaires, aux cinémas ou à son lieu de travail).

    “Dans notre pays de liberté et d’expression, je ne suis pas spécialement pour une obligation de rentrer dans les clubs et restaurants, affirme Pascale Fontenel-Personne. Mais si des opérateurs et des acteurs avaient envie de jouer cette partition-là, ils auraient le loisir de le faire.”

    À voir également sur Le HuffPost : Le désarroi de cette station de ski familiale face à la fermeture

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      Depuis le Covid-19, ils télétravaillent au soleil à l'autre bout du monde

      Le HuffPost avec AFP · news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 10 February, 2021 - 16:20 · 4 minutes

    Depuis l

    VIE DE BUREAU - Tirant parti de “l’aubaine” offerte par le télétravail , c’est sous les palmiers qu’ils répondent désormais à leurs mails. En détachant les salariés de leurs bureaux , la pandémie de Covid-19 a attiré leur attention sur ce mode de vie, longtemps réservé aux indépendants.

    Le nombre de ces baroudeurs d’un nouveau genre, le plus souvent jeunes et travaillant de près ou de loin dans des domaines liés au numérique, est difficile à évaluer mais se chiffre en millions. Une manne économique que les pays cherchent à exploiter.

    Steve King, analyste du cabinet de recherche Emergent Research , estime que les seuls nomades numériques américains étaient 10,9 millions en 2020, en utilisant une définition large du terme. C’est 33% de plus que l’année précédente.

    Des touristes “exemplaires”

    “J’ai toujours voulu vivre dans un autre pays pour voir comment c’est”, raconte Sharon (prénom modifié), 28 ans. Cette Américaine qui travaille dans la gestion de données a mis le cap sur Mexico, séduite par la “météo” et la “liberté de s’organiser”.

    Claire et Marius, Français salariés dans le marketing, la trentaine, ont pu partir “grâce au confinement” qui a convaincu le patron du second, initialement réticent, que le travail à distance fonctionnait. Depuis un hôtel de Playa del Carmen au Mexique, Claire “pense que ce sera impossible de retourner en bureau un jour”.

    Justine Roy, 24 ans, s’est lancée l’été dernier comme consultante indépendante en “influence” numérique, et s’est envolée pour Bali: “S’il n’y avait pas eu la pandémie , je serais probablement restée en France”.

    Denis Muniglia, employé quadragénaire d’une compagnie d’assurances, voit le télétravail comme une “aubaine”. Il a pris l’habitude de prolonger ses vacances en télétravaillant, une fois en Bulgarie, l’autre à Malte.

    Le potentiel économique n’a pas échappé aux États: une quinzaine d’entre eux ont récemment facilité l’accueil de ces touristes d’un nouveau genre, selon le chercheur Clément Marinos. Ils sont “de bons touristes car ils ont un emploi, donc ils ne prennent pas de travail aux populations locales, et ils sont généralement bien payés”, souligne Steve King.

    Les pays aux règles sanitaires plus souples recherchés

    Les nomades numériques ont leurs propres critères pour choisir leur destination: coût de la vie, météo, connexion internet, mais aussi situation épidémique. Ils visent “des pays où les règles sont plus souples”, explique Arnaud Wilbrod, 35 ans, qui profite des “bars et restaurants ouverts” à Tallinn situé en Estonie, tout en poursuivant son activité d’éditeur de contenu numérique.

    L’été dernier, la Géorgie a créé un visa permettant aux travailleurs qui touchent au moins 2.000 dollars par mois d’y vivre pendant un an. Même si la situation sanitaire s’est depuis dégradée, 787 nomades numériques se sont installés. C’est peu, mais le programme vise surtout ”à attirer des visiteurs ayant des revenus élevés”, explique Tea Chanchibadze, porte-parole de l’administration nationale géorgienne du tourisme.

    Jenni Pringle, une Sud-Africaine titulaire de ce visa, a “cherché sur Google un pays sûr et pas cher”, elle ne savait “rien de la Géorgie”. Séduite par “la beauté” et la “propreté” du pays, cette professeur d’anglais de 61 ans, qui travaille en ligne, envisage de s’y installer pour de bon.

    Un village de nomades numériques

    Au Costa Rica , une loi est en préparation pour autoriser les télétravailleurs aisés à rester plus longtemps. “Nous sommes l’un des pays les plus connectés d’Amérique latine”, fait valoir Gustavo Segura, ministre du tourisme.

    Mais ces nouvelles arrivées ne vont pas toujours sans heurts. En janvier, un couple d’Américaines - dont l’une se revendiquant “nomade numérique” a été expulsé de Bali , après des tweets jugés “dérangeants” par les autorités indonésiennes, qui vantaient le faible coût de la vie et décrivaient l’île comme un paradis pour les homosexuels .

    Selon Putu Astawa, chef de l’agence du tourisme de l’île, les nomades numériques restent toutefois “une source de revenus pour le pays et Bali, pour les aider à se remettre du choc causé par la pandémie”. Au Portugal à Madère, un village pour nomades numériques, premier du genre en Europe , a été inauguré. Pittoresque localité côtière, Ponta do Sol a vu s’implanter un espace de travail partagé et une centaine de télétravailleurs, logés dans une quarantaine de maisons. 3.800 autres ont déjà candidaté pour les rejoindre.

    Les autorités locales entendent “faire connaître Madère comme l’un des meilleurs endroits au monde pour travailler à distance”, explique la porte-parole du secrétariat régional de l’Économie Margarida Luis. Gonçalo Hall, entrepreneur à l’initiative du projet, en est persuadé: “en termes de télétravail, on ne reviendra pas en arrière”.

    À voir également sur Le HuffPost : Les patrons ont-ils confiance en leurs employés en télétravail?

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      Pour les vacances d'hiver, les Outre-mer doivent faire une croix sur les touristes

      Claire Tervé · news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 6 February, 2021 - 02:35 · 5 minutes

    Dans les Outre-mer, le tourisme signe déjà

    TOURISME - Après le soleil, la grisaille. La haute saison a beau battre son plein en Martinique et en Guadeloupe, le moral des territoires ultramarins est au plus bas. En cause, les nouvelles restrictions de voyages pour les territoires Outre-mer afin de limiter la propagation des variants du coronavirus. “Coup de massue”, “hécatombe économique”... Alors que ces territoires avaient été particulièrement prisés lors des vacances de fin d’année, le contrecoup est aujourd’hui très rude.

    En effet, depuis mardi 2 février, de nouvelles conditions de vol à destination des territoires ultramarins sont en vigueur. Ces dernières restrictions imposent des “motifs impérieux” aux voyageurs, en plus des tests PCR négatifs de moins de 72h (les tests antigéniques ne sont plus acceptés) et la septaine obligatoire à l’arrivée .

    En Polynésie française par exemple, les voyages touristiques sont suspendus depuis mercredi 3 février. Cette décision devrait porter un nouveau coup dur à l’économie polynésienne dont le tourisme, en grande difficulté, est le premier secteur d’activité, note l’AFP. Le tourisme figurait jusqu’à présent parmi les motifs impérieux qui permettaient de se rendre en Polynésie, afin de préserver son économie. Mais seuls désormais seront acceptés les motifs d’ordre familial, sanitaire ou professionnel, accompagnés de justificatifs.

    Les Outre-mer destinations prisées de Noël 2020

    Il faut dire que jusqu’ici, certaines îles avaient réussi à tirer leur épingle du jeu. Faute d’avoir pu voyager à l’étranger, les Français en recherche de soleil se sont rabattus vers les territoires français d’Outre-mer pour les fêtes de fin d’année. Le niveau de réservation des compagnies aériennes y “est presque similaire à l’année dernière”, assurait à la mi-décembre Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage, le syndicat représentant les voyagistes français.

    “On a un léger frémissement”, confirmait Susan Soba, directrice générale de l’Ile de la Réunion Tourisme, qui affirmait que son île faisait “partie depuis quelques semaines des destinations les plus recherchées” sur internet.

    Selon La 1ere , du 15 au 31 décembre 2020, l’archipel guadeloupéen a accueilli plus de 3600 passagers, avec un regain de touristes de moins de 30 ans (plus 10% par rapport à 2019). D’ailleurs, Air France avait renforcé ses offres avec le retour des liaisons Paris Charles de Gaulle /Pointe-à-Pitre ou Fort-de-France en plus des départs depuis Orly, notait le média.

    Après une augmentation des réservations de plus 200% à Noël, la destination continuait de progresser avec + 108,4 % de réservations en janvier selon une étude* de PAP Vacances, site de locations saisonnières entre particuliers, repéré par Le Figaro . Dans le détail, La Réunion et la Guadeloupe enregistraient respectivement une hausse 270,0 % et 175,0 % de réservations. La Martinique arrivait après avec + 25,2 %.  Des voyages qu’il faut donc désormais annuler pour les prochaines semaines.

    “Les départements d’Outre-mer se présentaient comme une bonne destination de report pour les Français, car ils ne pensaient pas que les frontières allaient être fermées”, explique au Figaro Corine Joly, présidente de Pap.fr.

    “C’est déjà la fin de la haute saison”

    Après avoir cru pouvoir sauver les meubles pendant la haute saison , les professionnels du tourisme des territoires ultramarins accusent désormais le coup.

    “La situation est très préoccupante, c’est une catastrophe, se désole auprès du HuffPost François Baltus Languedoc, directeur général du comité martiniquais du Tourisme. Ce dernier nous explique que cette mise en place des “motifs impérieux” est un “deuxième coup de massue”, après celui encaissé à l’annonce des septaines . Des décisions qu’il a dû mal à comprendre alors que le taux d’incidence en Martinique est “l’un des plus bas de France” malgré l’afflux de touristes en décembre et janvier.

    “L’annonce de l’autoconfinement pendant sept jours a été le point de départ d’énormément d’annulations de voyage. Mais les ‘motifs impérieux’ ont carrément signé l’arrêt total de la haute saison”, nous explique François Baltus Languedoc. Une saison primordiale, censée durer 5 mois et qui n’aura finalement duré que quatre semaines entre la fin du confinement en décembre et ces nouvelles restrictions de février.

    “Aujourd’hui nous n’avons plus que 10% de voyageurs venant de l’Hexagone par rapport à décembre (200 ou 300 par jour contre 2000). Et les projections sont vraiment inquiétantes”, nous assure-t-il. Le directeur du CMT prend pour illustration des estimations qu’il avait fait faire le 1er février pour le mois de février. Le nombre de réservations de billets et d’hôtel était estimé à -69% par rapport à février 2019. Il a redemandé une estimation le 3 février après la mise en place des nouvelles restrictions : elles étaient tombées à -78%.

    Impossibilité de se projeter

    Selon François Baltus Languedoc, le plus dur est de ne pas pouvoir se projeter, puisqu’aucune date de fin de ces mesures n’a été donnée. “Le préfet de la Martinique a annoncé que cette date de fin serait corrélée avec le nombre de personnes vaccinées sur l’île. Mais d’une part les vaccinations ici se font de façon assez lente et d’autre part il n’y a pas eu de pédagogie sur les vaccins auprès des Martiniquais, ce qui maintient une certaine méfiance sur ce sujet”, regrette notre interlocuteur.

    L’ambiance est également morose en Guadeloupe, où l’annonce de la septaine avait abattu les professionnels du tourisme. “Les dernières mesures arrivent comme un coup de massue au moment où les choses commençaient à repartir”, regrette Olivia Ramoutard, 1re vice-présidente de la Fédération du tourisme de proximité en Guadeloupe, auprès du site Outremers360 .

    “On est complètement abasourdi. On va avoir beaucoup d’annulations et la prise de commande s’est nettement stoppée”, témoigne de son côté Patrick Vial-Collet, président de la CCI de Guadeloupe.

    “C’est un manque à gagner pour nous qui étions déjà dans l’attente de reprendre une activité normale, confie à FranceInfo une commerçante du marché du Diamant en Martinique. Me concernant, c’est vécu comme une hécatombe économique”.

    (*) L’étude repose sur 8712 demandes de réservations effectuées entre le 4 janvier et le 31 janvier 2021 via le site PAP Vacances pour la période du samedi 6 février 2021 au 6 mars 2021, comparée à la même période de l’année 2020.

    À voir également sur Le HuffPost: Les touristes sans masque à Bali se font réprimander d’une surprenante façon

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      Covid-19: Comment le "tourisme vaccinal" se développe à travers le monde

      Maxime Le Roux · news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 3 February, 2021 - 18:31 · 6 minutes

    Cuba diffuse déjà des posts publicitaires pour inviter les touristes sud-américains à venir se faire vacciner sur l

    CORONAVIRUS - Partir en voyage dans l’espoir de se faire vacciner plus tôt que prévu. C’est du déjà-vu dans certains États américains et un nouveau concept touristique dans le viseur de Cuba ou des Émirats arabes unis, ainsi que de plusieurs agences de voyages et conciergeries de luxe à travers le monde.

    Cela en toute transparence et au risque de court-circuiter la chaîne et la stratégie de vaccination mises en place par les autorités pour lutter le plus efficacement possible contre les décès liés au Covid-19 , alors que le nombre de doses disponibles est encore peu important.

    La Floride contrainte de réagir

    Le phénomène est déjà constaté depuis plusieurs semaines aux États-Unis, où la vaccination s’organise État par État. Dans le New Jersey, les fumeurs font, par exemple, partie des personnes à vacciner en priorité. En Floride, le vaccin est proposé gratuitement et sans condition aux plus de 65 ans, créant un appel d’air pour les Américains disposant d’une résidence secondaire ou même de riches étrangers venus se faire vacciner.

    Plusieurs médias américains, comme la chaîne locale NBC South Florida , se sont fait l’écho de touristes canadiens, brésiliens ou encore argentins rencontrés et parfois interrogés dans les files d’attente des centres de vaccination, notamment dans celles de la chaîne de supermarchés Publix Super Markets qui a signé un partenariat avec l’État .

    “Nous recevons des demandes de clients prêts à prendre l’avion pour la Floride, s’ils ont un rendez-vous garanti, puis à rentrer chez eux dans la journée même”, avait même expliqué à la mi-janvier au Wall Street Journal , la vice-présidente d’une société de jet privé basée à Toronto au Canada.

    Selon le quotidien britannique The Guardian , près de 50.000 doses ont été injectées à des touristes ou des résidents secondaires de plus de 65 ans en Floride. Un chiffre qui peut paraître marginal (3,5% du total à la fin du mois de janvier) mais qui a poussé le gouverneur républicain, Ron DeSantis, et le maire de Miami, Francis Suarez, à demander le renforcement des contrôles dans les centres de vaccination, plusieurs administrés s’étant plaints de ne pas réussir à prendre rendez-vous.

    Depuis le 21 janvier, il faut désormais fournir une carte d’identité ou des factures justifiant d’au moins trois mois de présence annuelle en Floride pour s’inscrire dans un centre. Une mesure qui n’empêchera pas les seniors canadiens résidant plusieurs mois en Floride pendant les mois d’hiver de se faire vacciner, selon les habitants interrogés par CBC .

    Des prémices ailleurs dans le monde

    Au niveau international, le concept de “tourisme vaccinal” -qui peut s’apparenter à ce qui existe déjà pour les implants mammaires ou capillaires- est né en Inde, via l’agence Gem Tours & Travels, qui en revendique d’ailleurs la création . Elle proposait, dès la fin novembre , de réserver des séjours de 4 jours de Bombay à New York pour les Indiens disposant d’un visa américain valide de 10 ans. Le tout pour la somme affichée de 2000 dollars (près de 1700 euros), selon les médias locaux, qui précisaient que la démarche était condamnée sur place par les instances représentatives du tourisme.

    Depuis, l’Inde a lancé, le 16 janvier, sa campagne de vaccination et prévoit d’immuniser 300 millions de personnes d’ici à juillet. Mais certaines tranches de la population sont prioritaires. Ainsi les personnes les plus vulnérables et les plus exposées à la maladie, dont les 30 millions de soignants du pays, seront vaccinées en priorité. Suivront ensuite d’ici à la fin de l’année 2021 les plus de 50 ans, soit pas moins de 260 millions de personnes.

    Mais pour les autres, certains tour-opérateurs du pays, comme Gem Tours & Travels ou Zenith Holidays proposent déjà de s’enregistrer pour des formules “tout compris” pour les États-Unis, le Royaume-Uni ou la Russie. Dans l’offre: les billets d’avion, l’hébergement, parfois une petite visite culturelle et donc la vaccination. Les agences proposent de rester sur place (de 3 à 12 semaines actuellement) pour recevoir la seconde ou de faire le voyage en deux fois, via la même offre, explique le journal indien en langue anglaise The Print .

    Des séjours de luxe pour se faire vacciner aux Émirats?

    Depuis le Royaume-Uni cette fois, la très select conciergerie de luxe, “Knightsbridge Circle”, assure avoir d’ores et déjà conclu un partenariat avec les Émirats arabes unis pour que ses membres puissent partir -la plupart en jet privé et grâce aux dérogations faites pour les voyages d’affaires-, se faire injecter le vaccin chinois Sinopharm, administré depuis le 31 janvier dans l’État du golfe, explique The Guardian .

    “C’est très excitant de dire que nous pouvons offrir le vaccin maintenant”, a déclaré le fondateur Stuart McNeill au Telegraph . C’est comme si nous étions les pionniers de ce nouveau programme de vaccins de luxe pour les voyages”. Le vaccin sera même “offert pour ces touristes”, a assuré aux journaux britanniques le porte-parole du club, dont l’adhésion annuelle est tout de même fixée à 25.000 livres (près de 22.000 euros). Le club n’a en revanche pas reçu l’autorisation pour le vaccin américano-allemand Pfizer/BioNTech réservé, lui, à la population du pays.

    Cuba promet de vacciner les touristes volontaires dès le mois de mars

    Le vaccin, Cuba en a même fait un nouvel argument touristique. Dans un spot publicitaire diffusé le 23 janvier sur la télévision vénézuélienne TeleSUR TV , le directeur de l’Institut Finlay de La Havane, Vincente Vérez, invite les étrangers à programmer un voyage sur l’île des Caraïbes “dès le mois de mars” pour joindre l’utile à l’agréable en se faisant vacciner contre le Covid-19.

    Les autorités cubaines prévoient déjà de produire “100 millions de doses” du vaccin Soberana 2, l’un des 4 vaccins actuellement en phase de test avancé à Cuba. Un chiffre suffisant pour vacciner la totalité des 11,3 millions d’habitants de l’île. Le vaccin sera gratuit mais pas obligatoire pour la population cubaine.

    Cette production devrait donc permettre de vacciner les touristes qui le souhaiteraient. Cuba a également promis d’offrir des millions de doses de son précieux sérum au Vietnam, à l’Iran, au Venezuela ou encore à l’Inde. “La phase de production” a déjà commencé, avait précisé le docteur le docteur Vérez fin janvier. Même si le vaccin Soberana 2 n’a pas passé la dernière phase scientifique de sa recherche et les tests sur des milliers de volontaires et qu’il n’est donc pas encore homologué. Mais là-bas, on prépare déjà le tourisme de demain.

    À voir également sur Le HuffPost: Le Royaume-Uni forme une armée de bénévoles pour vacciner à la chaîne

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      Les touristes sans masque à Bali se font réprimander d'une surprenante façon

      Le HuffPost avec AFP · news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 20 January, 2021 - 11:01 · 2 minutes

    COVID - Des étrangers surpris par les autorités sans masque sur l’île indonésienne de Bali ont été réprimandés et contraints à faire des pompes.

    Sur des vidéos partagées sur les réseaux sociaux cette semaine, on peut voir des touristes en shorts et t-shirts s’exécuter, et faire des pompes dans la chaleur tropicale, sous le regard d’officiers du maintien de l’ordre masqués .

    Il est obligatoire à Bali depuis l’an dernier de porter un masque dans les lieux publics pour limiter la propagation du coronavirus.

    Mais des dizaines d’étrangers ont été interpellés sans masque depuis le début de l’année, a indiqué l’officier chargé du maintien de l’ordre Gusti Agung Ketut Suryanegara.

    “D’abord ils disent qu’ils ne sont pas au courant de cette réglementation”, explique-t-il à l’AFP. “Ensuite, ils disent qu’ils l’ont oublié, que leur masque était mouillé ou endommagé”.

    15 pompes si vous portez mal votre masque, 50 si vous n’en avez pas

    Plus de 70 personnes ont reçu une amende de 100.000 roupies (6 euros), mais une trentaine d’autres n’avaient pas d’argent sur eux et ont été sanctionnés par des pompes. Ceux qui n’avaient pas de masques sur eux ont dû faire 50 pompes et ceux qui le portaient de façon inadéquate, 15 pompes.

    “Le respect du port du masque par les touristes étrangers est très bas. 90% des contrevenants sont des touristes étrangers”, souligne le responsable.

    Des Indonésiens de Bali, île en majorité hindoue, dans le pays qui compte la plus grande population musulmane au monde, où dans d’autres régions ont aussi reçu cette sanction.

    Les autorités de Bali ont prévenu qu’elles pourraient aller jusqu’à expulser les étrangers qui ne porteraient pas de masque et ne respecteraient pas les réglementations anti-Covid. Mais de nombreux passants, Indonésiens comme étrangers, semblent ignorer ces règles.

    Une touriste russe, Margarita Chlapak, interrogée par l’AFP dans une rue de la localité touristique de Canggu, ne porte pas de masque. “J’essaye de respecter les protocoles sanitaires. Si je vais dans un magasin, bien sûr je porte un masque”, dit-elle néanmoins.

    L’île touristique a été durement touchée par l’épidémie et est officiellement interdite aux touristes étrangers depuis avril. Mais elle accueille de nombreux étrangers résidents de long terme ou venus d’autres régions du pays d’Asie du Sud-Est.

    À voir également sur Le HuffPost: Covid-19: comment savoir quand il est temps de remplacer son masque

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      La propriété privée interdite d’engrillagement

      Simone Wapler · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 13 January, 2021 - 03:50 · 6 minutes

    propriété

    Par Simone Wapler.

    Tout a commencé avec l’ Association des amis des Chemins de Sologne qui s’est plaint de la prolifération de clôtures dans cette région Centre-Val-de-Loire qui compte de nombreux propriétaires de domaines de chasse. Une proposition de loi – soutenue par le député du Cher – vient d’être rédigée contre l’engrillagement.

    Si cette loi est adoptée, les propriétaires fonciers n’auront plus le droit de clôturer leurs terrains. D’autres multiples contraintes concernant la faune non domestique et la chasse devraient aussi être introduites.

    Propriété et lutte des classes

    Ce serait une nouvelle atteinte au droit de propriété qui est systématiquement entravé par des couches juridiques. Ces personnes n’ont aucun droit sur ce qui ne leur appartient pas, le propriétaire étant libre de faire ce qu’il veut chez lui.

    C’est aussi une nouvelle démonstration qu’en France, il est impossible de résoudre localement un problème local en appliquant le principe de subsidiarité qui est pourtant indispensable au bon fonctionnement de la démocratie.

    Comme d’habitude, nous sommes dans un contexte de lutte des classes comme l’énonce le site de l’association :

    « Entre les riches propriétaires peu scrupuleux et les communes aux marges de manoeuvre étriquées, les chemins ruraux peinent à résister . […] La recrudescence de grandes clôtures bloquant la circulation des animaux et polluant la beauté de nos paysages nous a conduit à nous engager également pour lutter contre le fléau de l’engrillagement. […] Aujourd’hui, une poignée de grands patrons  parisiens se retrouvent exclusivement entre eux à la chasse derrière les grillages quelques dimanches par an où sont massacrés 140 à 160 animaux par journée de chasse sans penser à tous les animaux blessés qui vont mourir dans d’atroces souffrances car non recherchés par des chiens de sang : ce n’est pas l’éthique de la chasse ! »

    Le décor de la tragédie est donc planté : d’un côté de riches propriétaires sans scrupules aimant faire souffrir gratuitement des animaux et de l’autre de paisibles promeneurs solognots ou touristes dont la vue et le cœur sensibles sont agressés.

    Cher lecteur à la perspicacité légendaire, vous savez désormais qui sont les gentils et les méchants qui doivent être mis hors d’état de nuire par le législateur.

    Le propriétaire, éternel coupable

    Le problème aurait pu être traité à l’échelon communal, départemental ou même – soyons fou – régional. Mais non : désormais Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, planche sur ce dossier et il est question de mettre les Landes, la Normandie et le Sancerrois au même régime.

    Je ne chasse pas mais je suis propriétaire d’un domaine forestier dédié à l’exploitation. Ce domaine n’est pas engrillagé car ce sont des frais considérables et la clôture peut être un inconvénient au débardage du bois en limite de propriété. Ce territoire est loué à des chasseurs ruraux et locaux qui assurent le travail de régulation du gibier : éviter la prolifération des chevreuils qui nuiraient à la régénération naturelle de la forêt, ces animaux friands des jeunes pousses d’arbre, et organiser des battues aux sangliers qui ravagent leurs cultures.

    Je constate une augmentation de la pénétration en propriété privée : des promeneurs dont certains ne respectent pas les panneaux et avis leur demandant de rester sur les chemins, qu’ils soient à servitude rurale ou carrément privés, des amateurs de motocross et de quad qui dégradent les chemins d’exploitation et lâchent sans scrupule leur pollution sonore. Sortir des chemins c’est massacrer la régénération naturelle que les propriétaires favorisent par des coupes sélectives.

    Précisons aussi qu’en tant que propriétaire, il est obligatoire de souscrire une assurance civile pour vous prémunir d’un accident corporel que pourraient subir ceux qui ont pénétré dans votre propriété. Ces accidents pouvant être graves en cas de chute d’arbre, cette police est coûteuse.

    Il est donc normal que certains propriétaires veuillent lutter contre de multiples violations nuisibles.

    Une législation sur la propriété deux poids deux mesures

    Résumons : en France, une nouvelle loi nationale va encore enrichir un corpus législatif pléthorique, faisant peser de nouvelles contraintes sur des propriétaires pour circonscrire quelques peut-être rares abus très localisés. Ces propriétaires ne sont eux-mêmes jamais défendus par la loi lorsque la libre jouissance de leur bien est entravée ou lorsqu’ils subissent des violations à répétition de leur propriété.

    Ils sont même tenus de payer pour que certains puissent impunément pénétrer chez eux afin de couvrir les risques encourus par les impétrants irresponsables. Une nouvelle fois, le droit de propriété est bafoué.

    La forêt n’est pas un bien commun

    La forêt n’est pas un bien commun , elle est en France majoritairement privée et majoritairement non clôturée. Trois quarts des 12,2 millions d’hectares que compte la France appartiennent à des personnes privées. Certains domaines sont traversés par des chemins ruraux et comportent dans ce cas une servitude de passage. Il est d’ailleurs révélateur de voir que souvent les chemins d’exploitation sont mieux entretenus par les propriétaires privés que les chemins ruraux délaissés par les communes.

    Beaucoup de cette forêt française – et notamment celle qu’aiment tant arpenter les 700 membres de l’Association des amis des Chemins de Sologne – a été créée de toutes pièces par des initiatives privées au XIXe siècle. S’il n’y avait pas eu les physiocrates , les promeneurs ne pourraient que patauger dans des marais insalubres. En 1767, le subdélégué d’Avranches estimait qu’un tiers de la France était constitué de landes et de marais .

    Sous l’influence de ces penseurs qui entendaient domestiquer harmonieusement la nature, la Sologne a été drainée et plantée. Les bois étaient cependant de piètre qualité et plus propices à abriter du gibier qu’à fournir du bois d’œuvre, contrairement aux riches forêts du Morvan.

    Néanmoins, pour trouver des débouchés, Boësnier puis Gauvillier vont introduire l’industrie de la briqueterie et de la tuilerie dont les fours seront alimentés avec ce bois, ce qui explique que de nombreuses habitations soient en briques. On peut écrire que ces physiocrates furent les premiers écologistes avec toutefois une nuance de taille : leur propre argent et non pas celui des contribuables servait à leurs expériences.

    À notre époque, l’État centralisé se mêle de tout, prétend protéger des intérêts très particuliers en nuisant aux intérêts de chacun qui sont la protection de la liberté, de la propriété et de la sûreté de chacun et non pas de quelques-uns. Il serait temps de revenir à la stricte égalité de traitement face à la loi comme je le défends dans mon dernier livre, Non l’État ne nous protège plus .

    Dans le cas de l’engrillagement, la loi protègerait l’intérêt de quelques individus voulant jouir d’une propriété privée qui n’est pas la leur. C’est le principe socialiste : utiliser de faux arguments pour se donner bonne conscience afin de violer les droits naturels des autres.

    Mise à jour : 13/01/2021 à 11h30

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      La « classe de loisir » de Veblen pour comprendre les crises écologiques modernes

      Jules Brion · news.movim.eu / LeVentSeLeve · Saturday, 31 October, 2020 - 12:58 · 10 minutes

    Thorstein Veblen (1857–1929) était un économiste et sociologue américain. Dans son œuvre majeure, Théorie de la classe de loisir (1899), il analyse le capitalisme non pas par le prisme de la production, comme a pu le faire Marx, mais par celui de la consommation. Si son œuvre reste encore très peu lue aujourd’hui, les textes de Veblen permettent d’appréhender les dérives de notre système financier, notamment la destruction systématique de notre environnement .


    Thorstein Veblen est issu d’une famille d’origine norvégienne qui a migré aux États-Unis une dizaine d’années avant sa naissance. Il naît en 1857 dans le Wisconsin, juste avant la guerre de sécession. Il ne pourra s’échapper de ce grand foyer de 12 enfants que pour suivre ses études, qui le mèneront au doctorat. Veblen enseigne aux écoles de Chicago, Stanford et New-York, même si ses idées anticonformistes feront de lui un professeur marginal. Dans son premier ouvrage Théorie de la classe de loisir , Veblen propose une critique de ce qu’il appelle « l’économie néoclassique » car il pense, contrairement à cette pensée, que le marché n’est pas une entité isolée de la société et de ses citoyens. Son parcours universitaire l’amène à observer les sociétés bourgeoises du début du XXème siècle et à constater leur propension à se répandre dans des dépenses inutiles et ostentatoires. Il meurt en 1929 après avoir assisté au décollage de l’économie américaine et à la multiplication des spéculations inhérentes au capitalisme financier.

    La classe dominante cherche à se démarquer des autres

    Veblen analyse et détaille dès son premier livre les mœurs et habitudes de la classe dominante, qu’il nomme « classe de loisir ». Les membres de cette classe sont aisés et à l’abri des besoins matériels primaires. Ils sont pourtant mus par une constante recherche d’honneurs à travers des actes socialement valorisés afin de se distinguer des autres classes. Pour l’auteur, « ce concept de dignité, de valeur, d’honneur, appliqué aux personnes ou à la conduite est d’une grande conséquence pour l’évolution des classes et des distinctions de classes ». La classe de loisir cherche constamment à montrer qu’elle peut utiliser son temps pour réaliser un travail non-productif et non vital par le prisme des loisirs. Le terme loisir est ici à comprendre comme « l’ensemble des pratiques différenciées de mise en valeur des richesses accumulées qui s’incarnent dans des modèles culturels de dépenses » (Lafortune, 2004).

    La classe de loisir va également chercher à exhiber sa capacité à dépenser son argent sans compter, par de la consommation ostentatoire. L’émergence de cette classe est selon Veblen à mettre en parallèle avec celle de la propriété individuelle, qui permet la distinction entre plusieurs groupes sociaux. Le théoricien évoque les mariages forcés et va même jusqu’à désigner les femmes comme le premier bien approprié par les hommes. Avec l’avènement de la société industrielle, la propriété privée devient un critère de distinction majeur qu’il convient d’accumuler indéfiniment. La recherche d’honneurs et de distinctions est la réelle motivation derrière cette épargne grotesque, et la classe de loisir cherche à tout prix à empêcher une quelconque entrave à cette rétention monétaire. Analyser le capitalisme moderne au prisme de la théorie de Veblen permet ainsi de pointer du doigt les nombreuses contradictions inhérentes à notre système économique.

    Notre modèle polluant est promu par la classe de loisir

    L’héritage de Veblen est premièrement utile pour comprendre et critiquer la responsabilité du capitalisme dans la destruction de notre environnement. Notre système pourrait sans grande difficulté subvenir aux besoins vitaux de la population, sous la mince réserve de faire précisément l’inverse des politiques menées depuis la révolution industrielle. Mais, comme le fait remarquer le théoricien, la classe de loisir ne cherche pas seulement à palier ses besoins primaires mais à se répandre dans des dépenses ostentatoires. Ces achats coûteux et bien souvent inutiles sont assimilés à un capital honorifique qui permet aux membres de cette classe de se démarquer des autres. Seulement, nous oublions trop souvent d’associer la production de ces marchandises et de ces services à la destruction de notre écosystème. La classe de loisir pousse à la production de biens honorifiques qui ne sont pas primordiaux pour sa survie. Difficile ici de ne pas prendre pour exemple le développement massif du tourisme. La classe dominante valorise ainsi fortement l’utilisation régulière de l’avion afin de voyager à l’autre bout du monde. Ces excursions servent de marqueurs sociaux et permettent aux classes les plus aisées de montrer qu’elles sont capables de dépenser, voire d’accumuler des voyages aux destinations socialement valorisées.

    Il convient cependant de déconstruire le modèle touristique vendu par les classes dominantes. Ces voyages réguliers ont premièrement un fort impact sur notre environnement. Outre l’évidente consommation énergétique de l’aviation, le développement des infrastructures touristiques cause d’énormes problèmes environnementaux : pollution des sols et des océans, bétonisation massive… Le développement du tourisme profite par ailleurs très peu aux populations locales. Le secteur touristique est en effet contrôlé par un nombre restreint de multinationales. La conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement estime ainsi que 80 % des recettes du tourisme générées dans les Caraïbes retournent vers les pays où sont localisés ces multinationales. Le chiffre monte à 85 % pour « les pays les moins avancés » d’Afrique. Il faut en outre remarquer que, ce que beaucoup appellent la « démocratisation du tourisme », est un leurre. Les cadres supérieurs et autres professions libérales ont en effet une large capacité financière à voyager, tandis que les classes populaires sont souvent limitées dans leurs choix. Deux tiers des français , majoritairement issus des classes populaires, ont ainsi été contraints de renoncer à partir en vacances d’été pour des raisons financières durant les cinq dernières années. Le modèle touristique de la classe de loisir ne semble alors pas seulement être nocif pour l’environnement, mais apparaît également comme source de frustration pour la majorité de la population qui ne peut en profiter.

    La classe de loisir, par l’imaginaire consumériste qu’elle véhicule, entraîne également un effet d’imitation en cascade avec les classes « inférieures ». « Toute classe, explique Veblen, est mue par l’envie de rivaliser avec la classe qui lui est immédiatement supérieure dans l’échelle sociale, alors qu’elle ne songe guère à se comparer à ses inférieures, ni à celles qui la surpassent de très loin ». Ainsi, le modèle d’accumulation et de consommation de la classe dominante a un effet majeur sur la perception et les habitudes des classes moyennes et inférieures. La classe de loisir fixe et décide de notre modèle de consommation, si bien que « les usages, les gestes et opinions de la classe riche et oisive prennent le caractère d’un code établi ». Il est ainsi facile de comprendre la difficulté de promouvoir des technologies low-tech en opposition au high-tech. Ces technologies, volontairement moins performantes mais répondant à des besoins concrets et utiles n’intègrent pas ou peu de capital honorifique. La possession d’un outil low-tech n’est ainsi pas publicisée car elle est contraire au modèle consumériste promu par la classe de loisir.

    Dans son livre Comment les riches détruisent la planète, Hervé Kempf montre que ce modèle d’imitation veblenien s’applique aux États. Les pays que l’on qualifie « du Sud » tentent de rattraper les pays riches, souvent au prix de la destruction de réseaux de solidarité ou de la planète. Cependant, qui doit-on blâmer ? Devons-nous nous alarmer de la situation dans les pays « du Sud », qui bien souvent subissent la pollution liée à la délocalisation de la production des pays « du Nord » ? Ou devons-nous directement remettre en cause notre système de production propagé par les pays les plus riches ? La première option est non seulement injuste, les pays riches ayant eux-mêmes utilisé pendant des décennies des énergies fossiles pour se développer et continuant de le faire, mais également contreproductive.

    En effet, tant que les pays du Nord, sorte de classe de loisir mondiale, continueront de promouvoir la productivité à outrance et le consumérisme de masse – les deux étant intimement liés -, toute tentative visant à réduire l’impact humain sur l’écosystème sera vaine. Il faut donc attaquer frontalement la manière de consommer des classes dominantes et le système économique des pays riches pour permettre une réelle démarche écologique. Cette tâche sera ardue car, comme l’a remarqué Veblen, la classe de loisir est réputée conservatrice : tout changement structurel reviendrait à réduire voire anéantir ses avantages. Ainsi, « grâce à sa position d’avatar du bon genre, la classe fortunée en arrive à retarder l’évolution sociale ; elle le doit à un ascendant tout à fait disproportionné à sa puissance numérique ». De par sa posture dominante dans nombre d’institutions – économiques, médiatiques, politiques… – la classe de loisir marginalise toute critique de son modèle. Il n’y a qu’à regarder les propos de Macron contre les anti-5G, accusés de vouloir revenir aux temps anciens ou à « la lampe à huile ». Puisque la classe dominante rejette tout changement, voue aux gémonies toute critique constructive de notre système, il semble primordial de mener une « guerre de position » pour renverser le modèle économique vendu par cette dernière. Ce terme gramsciste décrit la remise en cause du pouvoir d’attraction culturelle de la classe bourgeoise sur les classes dominées. Un bloc populaire et écologiste ne pourra prendre le pouvoir que lorsque le modèle de société qu’il promouvra deviendra hégémonique. Il convient de ne pas sous-estimer la toute puissance de l’hégémonie du bloc bourgeois, sans quoi la classe de loisir moderne ne pourra jamais véritablement être renversée.

    De l’impossibilité d’avoir une société inégale heureuse

    Les textes de Veblen permettent également d’analyser notre rapport au Travail. Premièrement, l’auteur montre que la classe de loisir instaure de fait une distinction entre des tâches valorisées par la société et d’autres qui ne le sont pas. Cette discrimination veut que soient « nobles les fonctions qui appartiennent de droit à la classe de loisir : le gouvernement, la guerre, la chasse, l’entretien des armes et accoutrements, et ce qui s’ensuit – bref, tout ce qui relève ostensiblement de la fonction prédatrice. En revanche, sont ignobles toutes les occupations qui appartiennent en propre à la classe industrieuse : le travail manuel et les autres labeurs productifs, les besognes serviles, et ce qui s’ensuit. » Cette affirmation est frappante dans le contexte actuel, où la crise du coronavirus nous a fait, plus que jamais, remarquer comme certaines professions précaires étaient méprisées alors qu’elles sont primordiales pour notre société.

    Ensuite, le mécanisme veblenien d’imitation permet de montrer comment une société inégalitaire rend ses membres malheureux. En effet, plus la classe de loisir sera éloignée du reste de la société, plus l’imaginaire qu’elle véhicule sera hors de la portée de tout le monde, ce qui ne peut générer que des frustrations. Une étude de Bowles et Park montre ainsi que le temps de travail moyen dans une société augmente en fonction de son degré d’inégalité. La disparité dans la répartition des richesses pousse les membres d’une société à travailler plus pour atteindre l’idée de réussite transmise par la classe de loisir. Les mêmes chercheurs montrent alors qu’une politique de taxation massive des groupes dominants « serait doublement attractive : elle augmenterait le bien être des moins bien lotis en limitant l’effet d’imitation en cascade de Veblen et fournirait des fonds à des projets sociaux utiles ».

    L’étude des textes de Veblen nous fait ainsi comprendre pourquoi les groupes sociaux dominés par un modèle qu’ils n’ont pas choisi ne se rebellent pas contre ce dernier. L’effet d’imitation est très puissant et il convient de ne pas en ignorer les effets. Un nouveau modèle hégémonique doit être capable de renverser la classe dominante en faisant bien attention à ce qu’une nouvelle classe de loisir ne répande pas un énième paradigme aliénant.

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