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      Vaccin à AstraZeneca: l'Union Européenne n'a pas renouvelé sa commande

      Jade Toussay · news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 9 May, 2021 - 14:32 · 2 minutes

    22 March 2021, Saxony, Leipzig: Vaccine vials of the company AstraZeneca stand side by side in front of a package. The vaccine of the Swedish-British company AstraZeneca is a so-called vector vaccine. Photo: Peter Endig/dpa-Zentralbild/ZB (Photo by Peter Endig/picture alliance via Getty Images)

    CORONAVIRUS - Fin de contrat, au moins pour l’instant. Ce dimanche 9 mai, le commissaire européen Thierry Breton a indiqué que l’Union européenne n’avait pas renouvelé son contrat de commandes de vaccin contre le Covid-19 auprès du laboratoire AstraZeneca.

    “On n’a pas renouvelé la commande (de vaccins auprès d’AstraZeneca, NDLR) après le mois de juin. On verra, on regarde ce qu’il se passe”, a expliqué Thierry Breton sur France Inter .

    La cause est-elle à chercher du côté de l’efficacité moindre du vaccin AstraZeneca face aux variants du Covid? Ou plutôt comme une sorte de sanction après les retards de livraison successifs et importants?

    Selon les déclarations du commissaire européen, la balance penche plutôt pour la deuxième option. “AstraZeneca est un vaccin qui est très intéressant. Il est très bon et il a surtout l’intérêt de pouvoir être utilisé dans des conditions logistiques et de températures” plus simples que celles de ces concurrents, a souligné Thierry Breton.

    En revanche, il ne s’est pas privé de tacler le laboratoire, responsable selon lui du retard pris au début de la campagne de vaccination européenne. “AstraZeneca, qui devait nous livrer 120 millions de doses (n’en a livré) que 30 millions”, a dénoncé le commissaire européen, précisant au passage que le laboratoire n’avait pas manqué à ses obligations vis-à-vis du Royaume-Uni. Au deuxième trimestre, le laboratoire ne compte en fournir que 70 millions sur les 180 millions initialement prévues .

    AstraZeneca poursuivi en justice par l’UE

    Le 26 avril dernier, l’UE a lancé une action en justice contre le laboratoire suédo-britannique pour manquement à ses obligations contractuelles sur le nombre et la date des livraisons. L’action a été lancée “au nom de la Commission comme au nom des vingt-sept États membres, unanimes dans leur soutien à cette procédure”, a indiqué un porte-parole, sans préciser la juridiction saisie.

    Le groupe pharmaceutique a de son côté jugé “sans fondement” cette action contre laquelle il promet de “fermement se défendre”.

    Thierry Breton s’est cependant voulu rassurant: oui l’objectif de vacciner 70% de la population adulte des États membres d’ici mi-juillet est maintenu. Et oui, il est parfaitement atteignable. “On a très rapidement comblé le retard: l’Europe est devenue le premier continent du monde en matière de fabrication vaccinale en moins de 10 mois”, a-t-il de nouveau affirmé.

    Même si la collaboration entre l’UE et AstraZeneca pourrait s’arrêter net d’ici deux mois, en France, le gouvernement français continue à miser sur ce vaccin, au moins jusqu’à épuisement des doses: en visite au vaccinodrome à La Défense samedi 8 mai, Jean Castex a  “exhorté” les Français à “se faire vacciner avec tous les vaccins, en particulier avec AstraZeneca”.

    Toutefois, relancé par ses intervieweurs pour savoir si le non-renouvellement actuel signifiait une fin de non-recevoir définitive pour le vaccin AstraZeneca, Thierry Breton a laissé planer le doute. “Ce n’est pas encore fait, attendez”, a-t-il dit. “On a commencé” les renouvellements de contrat avec Pfizer/BioNTech mais “on en aura d’autres”, a-t-il dit.

    À voir également sur Le HuffPost: Les Espagnols fêtent la fin du couvre-feu et de l’état d’urgence

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      Vacciner les migrants de Calais et Grande-Synthe? Encore faut-il qu'ils aient accès aux soins

      Jade Toussay · news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 11 February, 2021 - 14:25 · 7 minutes

    Dans la région du Calaisis, seulement 8 cas de coronavirus ont été enregistrés par les migrants depuis le début de l

    IMMIGRATION - Respecter les gestes barrières pour freiner la propagation du Covid. Oui, bien sûr... lorsqu’on peut se le permettre. Dans les campements et hébergements de fortune des migrants à Calais et Grande-Synthe, la crise du coronavirus et la question de la vaccination n’est que l’énième illustration d’un problème récurrent bien plus vaste: l’accès aux soins et à l’hygiène encore bien trop insuffisant pour ces populations.

    Sans surprise, l’avis de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) sur “les conditions de vie des migrants à Calais et Grande-Synthe” rendu public ce jeudi 11 février dresse un triste constat: “L’accès des personnes exilées aux services essentiels est insuffisant ou inadapté, en particulier en ce qui concerne l’effectivité des accès à l’eau et à la nourriture, à l’hygiène, à la santé, aux moyens de communication et surtout à un hébergement digne.”

    Exposés au virus depuis près d’un an, avec en plus, ces derniers jours, une vague de froid dont les conséquences pourraient être terribles, les migrants de Calais et Grande-Synthe sont considérés par de nombreux observateurs comme des personnes d’autant vulnérables.

    “Ce sont des gens stressés, sous-alimentés, avec un accès aux droits restreints, ils sont de plus en plus isolés et n’ont pas les moyens d’être en bonne santé. Ils doivent être considérés comme fragiles”, estimait ainsi mi-janvier auprès de l’AFP Carine Rolland, membre du conseil d’administration de Médecins du monde. Sur la même ligne, la Haute autorité de santé (HAS) avait dès novembre classé les quelque 300.000 à 600.000 sans-papiers de France parmi ses cibles prioritaires pour la vaccination et dans son avis, la CNCDH attire elle aussi l’attention sur ce point.

    Mais le gouvernement a choisi de ne pas prioriser ces populations dans sa stratégie vaccinale.

    Le gouvernement affiche une bonne volonté, mais...

    Contacté par Le HuffPos t, le ministère des Solidarités et de la Santé assume. “Il n’y a pas de priorité fixée sur les personnes migrantes parce qu’elles sont migrantes. En revanche, les personnes migrantes de 70 ans sont éligibles à la vaccination comme n’importe quelle autre personne en France”, nous affirme-t-on. En clair, le facteur de l’âge et le risque de contracter une forme grave de la maladie ont été placés en tête des critères. Le ministère tient à préciser qu’il a mis la priorité sur les foyers de travailleurs migrants “où il y a des populations jeunes, mais aussi des personnes beaucoup plus âgées. Celles-ci restent la cible de notre vaccination.”

    La population des campements de Calais et Grande-Synthe, majoritairement jeune, sera donc intégrée à la phase 3 de la stratégie vaccinale , qui devrait commencer en mars 2021.

    Comme ailleurs sur le territoire, le gouvernement s’appuiera sur l’ARS,  la préfecture du Pas-de-Calais, et aussi “potentiellement” sur le dispositif gouvernemental des PASS ( Permanences d’Accès aux Soins de la Santé ) qui permet aux personnes en situation irrégulière ou sans couverture sociale d’avoir accès aux soins.

    Les associations sur le terrain devraient également être sollicitées. “Devraient”, car cela n’a pas encore été fait. Au HuffPost , Aurélie Denoual, coordinatrice médicale de l’association dans le littoral Nord et Pierre, coordinateur d’Utopia 56 à Calais, disent ne pas avoir été contactés par la préfecture ou l’ARS pour l’instant.

    Dans son rapport, la CNCDH recommande elle aussi “la prise en compte des personnes exilées dans le programme de vaccination contre la Covid-19”. Mais, nous explique, Geneviève Colas, rapporteuse de l’avis, cette recommandation s’inscrit dans un cadre bien plus large: améliorer l’accès à l’hygiène et surtout aux soins des migrants sur le littoral nord, aujourd’hui très insuffisant.

    “On sera vigilants sur la vaccination quand ils rentreront dans les critères”

    “Pendant toute la période Covid, on a été vigilants pour s’assurer qu’ils aient accès à tout: soins, prise en charge, accès aux tests... Et on sera vigilants sur la vaccination quand ils rentreront dans les critères”, promet Aurélie Denoual.

    Vigilants sans nul doute, mais limités dans leurs actions. Sur le plan médical, et a fortiori depuis le début de la crise sanitaire, les associations servent principalement de relais entre les exilés et les PASS. “ En appui aux maraudes dédiées aux personnes migrantes, des maraudes dites “sanitaires” sont mises en œuvre deux fois par semaine, en partenariat avec la Protection Civile, Médecins du Monde et la Croix-Rouge Française, explique la préfecture de Calais contactée par nos soins. Ces dernières permettent de renforcer le repérage des publics en besoin de soin, et le cas échéant de les orienter vers la PASS du centre hospitalier de Calais.”

    Ainsi, ce sont les PASS qui ont été chargées du dépistage du Covid-19 et de la prise en charge lorsqu’elle s’imposait. “Il y a possibilité d’avoir accès aux tests sur les PASS des centres hospitaliers de Calais et Dunkerque. S’il y a un test positif, il y a une prise en charge dans des hébergements spécifiques, avec un suivi médical et paramédical”, détaille Aurélie Denoual.

    Sur le papier, tout semble avoir été pensé pour répondre aux besoins. Sur le terrain, c’est plus compliqué.

    “Nombre de personnes exilées renoncent à une prise en charge d’urgence”

    “La difficulté est plutôt dans l’accès à l’information et à la bonne information”, souligne Aurélie Denoual. Conséquence de la politique controversée de “non fixation”, qui construire à détruire les campements improvisés tous les deux jours , les migrants sont de plus en plus éparpillés. Et pour les associations, repérer tous ceux qui auraient besoin d’assistance devient difficile.

    “La mobilité vers les permanences d’accès et les soins de santé (PASS) est, pour certaines personnes exilées, très compliquée. Ainsi, nombre d’entre elles renoncent à une prise en charge d’urgence à laquelle elles ont droit”, appuie la CNCDH. Elle recommande la mise en place de PASS mobile sur les zones de Calais et Grande-Synthe, comme il en existe déjà ailleurs sur le territoire.

    À cette difficulté d’accès aux soins, s’ajoute une certaine défiance vis-à-vis du système de santé, d’autant plus visible pendant l’épidémie de Covid. “Certains n’ont pas envie d’aller dans des lieux officiels où ils ont peur d’être arrêtés parce qu’ils sont sans papiers”, explique Geneviève Colas, à propos de l’organisation de la vaccination. Pierre, coordinateur d’Utopia 56 à Calais, souligne lui le nombre très limité de cas de Covid-19 recensés. 8 dans tout le Calaisis depuis le début de la crise, selon la préfecture . “Pour être dépisté, il faut aller faire les tests. Et les personnes exilées ne sont pas forcément demandeuses de ça”, souligne-t-il.

    “La pire situation depuis 2010”

    L’accès compliqué aux soins est d’autant plus problématique que les conditions d’hygiène sur les campements sont déplorables. Dans son rapport, la Commission cite des acteurs du terrain qui dépeignent une situation digne de 2010, lorsque la crise migratoire a pris une ampleur démesurée.

    Pêle-mêle, la CNDCH évoque “des robinets d’eau en quantité insuffisante”, l’absence d’association mandatée par l’État à Grande-Synthe (rôle tenu par La Vie Active à Calais), une “moyenne d’apports nutritionnels des repas distribués par les associations mandatées par l’État” insuffisante. Sans oublier les destructions quasi quotidiennes des campements, le manque de places d’hébergement et le fait que “les associations non mandatées par l’État qui tentent d’en pallier les insuffisances se heurtent de plus en plus souvent à des interdictions administratives.”

    “Ce manque d’accès à l’hygiène pour les personnes exilées représente un vrai problème de santé publique dans la mesure où il est propice aux maladies et à leur transmission”, épingle la Commission.

    En période de coronavirus, ce constat résonne particulièrement. Mais pour les personnes qui survivent à Calais et Grande-Synthe, la priorité n’est pas tant dans la protection contre le Covid que dans la survie quotidienne, avec en ligne de mire l’objectif de rallier l’Angleterre.

    “La CNCDH considère que la détérioration des conditions dans lesquelles survivent les personnes exilées sur la zone frontalière ainsi que la violation récurrente de leurs droits fondamentaux sont inacceptables sur le territoire de la République”, tance l’institution.

    A voir également sur Le HuffPost : La Team Autremonde, l’équipe de foot (re)venue de loin

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      Avec le vaccin, la fin du masque? Pourquoi on ne peut toujours pas l'affirmer

      Grégory Rozières · news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 5 February, 2021 - 13:38 · 7 minutes

    SCIENCE - Un an après son émergence, le coronavirus continue de ravager la planète. Mais grâce à la science, l’humanité commence à entrevoir le bout du tunnel avec l’arrivée de plusieurs vaccins efficaces contre cette maladie.

    Début février, un seuil très symbolique a été atteint: le nombre de personnes vaccinées a dépassé celui des cas confirmés de Covid-19 , avec plus de 100 millions de doses administrées. La route est encore longue et semée d’embuches, entre les pénuries de vaccins et l’apparition de variants du Sars-Cov2 qui pourraient diminuer l’immunité, mais l’espoir est bien là.

    Il n’est pour autant toujours pas possible d’affirmer qu’une fois vaccinés, nous pourrons tomber le masque et faire la bise comme si de rien n’était. Notamment en raison d’une inconnue: le vaccin, s’il empêche efficacement la maladie Covid-19 de se développer, permet-il également de bloquer la transmission? En clair, une personne vaccinée peut-elle être infectée par le coronavirus, rester asymptomatique, mais contaminer son entourage?

    S’il est aujourd’hui impossible de répondre avec certitude à ces questions, c’est parce que l’urgence était avant tout de développer des vaccins empêchant les formes graves du Covid-19. Les laboratoires n’ont donc pas spécialement étudié cette question de la transmissibilité chez les personnes vaccinées. De récentes données sont encourageantes, mais doivent être relativisées. Car même si les bonnes nouvelles se confirment, il n’est pas dit que cette immunité bien particulière, que l’on appelle muqueuse, dure très longtemps.

    Signaux encourageants

    Commençons par les espoirs, qui sont encore très légers et devront être confirmés. Dans l’essai clinique du vaccin Moderna, les participants ont réalisé un test PCR juste avant la seconde dose. Il y avait 66% de personnes positives mais asymptomatiques (donc contagieuses) de moins chez les participants ayant bénéficié d’une première dose de vaccin que chez ceux ayant reçu le placebo.

    Dans des données complémentaires de l’essai clinique d’AstraZeneca publiées le 1er février (mais pas encore validées par des pairs), le nombre d’asymptomatiques est assez proche entre ceux ayant reçu le vaccin ou le placebo. Au global, le nombre de personnes positives par PCR est par contre beaucoup plus faible chez les vaccinés: 28 contre 84, soit une efficacité de 67%.

    Ce qui n’est pas obligatoirement une mauvaise nouvelle. Imaginons que le vaccin permette au coronavirus de se développer dans notre nez et notre gorge tout en l’empêchant de descendre plus profondément dans l’organisme et d’entraîner la maladie Covid-19. Alors que le nombre de cas avec symptômes baisse, on aurait du voir proportionnellement plus d’asymptomatiques parmi les vaccinés. Ces chiffres sont intéressants, mais encore trop limités pour en tirer des conclusions définitives. D’ailleurs, l’efficacité après la deuxième dose pour AstraZeneca n’était plus que de 49,5%.

    D’autres données du monde réel commencent à être disponibles, par exemple en Israël où une part importante de la population, notamment âgée, est vaccinée. Une récente étude en condition réelle semble confirmer l’efficacité du vaccin pour réduire les infections en général et l’évolution des cas est positive dans le pays. “Mais le pays est actuellement sous confinement, avec une propagation limitée, ce qui peut fausser les données”, pondère Morgane Bomsel, spécialiste en virologie à l’Institut Cochin interrogée par Le HuffPost . Le confinement sera progressivement levé dans l’Etat hébreu à partir de ce dimanche 7 février.

    Une durée hypothétique

    Encore une fois, ces données demeurent incomplètes et doivent être vérifiées via diverses études sur plusieurs terrains. D’abord pour savoir si le nombre d’asymptomatiques diminue bien grâce au vaccin, mais surtout à quel point.

    Et même si d’aventure les nouvelles sont bonnes, reste une grande question: pour combien de temps? De manière générale, la durée de l’efficacité des vaccins est encore floue. Mais la plupart des scientifiques, au vu de l’immunité naturelle conférée après une forme de Covid-19, tablent sur plusieurs mois a minima .

    Le problème, c’est que l’efficacité pour bloquer la transmission pourrait durer moins longtemps. Pour comprendre, il faut rappeler que notre système immunitaire fonctionne en deux partie assez distinctes. D’un côté, l’immunité systémique, globale. Ce sont les anticorps qui circulent majoritairement dans le sang, notamment les IgG. Ce sont eux qui empêchent le coronavirus d’infecter les poumons et d’entraîner une forme grave de la maladie Covid-19.

    Mais il y a une autre immunité, muqueuse, qui fonctionne différemment ( plus de détails dans notre article consacré au vaccin muqueux ou nasal ). Ce sont des anticorps spécifiques, les IgA, qui se situent au niveau de toutes nos muqueuses: nez, bouche, intestin, etc. Ce sont ces cellules qui empêchent le coronavirus de nous infecter tout court, en l’empêchant de pénétrer nos cellules au niveau du nez et de la gorge. En clair, l’immunité muqueuse (IgA) bloque la porte d’entrée de notre corps, l’immunité systémique (IgG) bloque l’accès à la salle aux trésors (notre poumon).

    Et les vaccins actuels, encore une fois, sont avant tout réalisés pour empêcher les formes graves. “Avec un vaccin injecté en intramusculaire, on aura une réponse immunitaire au niveau des muqueuses de courte durée, alors que la réponse systémique va durer plus longtemps”, explique Morgane Bomsel.

    Étude française en cours

    “A ce stade, on ne sait toujours pas si les vaccins autorisés en urgence interfèrent avec notre transmission au long terme. Qu’il y ait un effet sur la transmission est probablement transitoire”, abonde Cecil Czerkinsky, directeur de recherche INSERM, immunologiste des muqueuses et spécialiste des vaccins interrogé par Le HuffPost .

    Mais pourquoi? Quand on vous injecte un vaccin contre un organisme que vous n’avez jamais rencontré au niveau des muqueuses, votre organisme va apprendre à créer les anticorps permettant de répondre au virus. Mais tout cela se passe au niveau de l’immunité systémique, pas au niveau des muqueuses. Or, pour empêcher une infection asymptomatique, et donc la transmission, il faut des anticorps au niveau de la porte d’entrée, donc dans les muqueuses. “Quand vous avez une forte réponse systémique, il y a une faible diffusion dans les muqueuses, mais transitoire”, explique Cecil Czerkinsky, qui ne table pas sur une immunité muqueuse de plus de quelques semaines suite à une injection de vaccin.

    Pour en avoir le cœur net, le chercheur a lancé avec son équipe une étude pour analyser la réponse immunitaire muqueuse et systémique de personnes ayant reçu le vaccin. Vont également être testées des personnes vaccinées alors qu’elles ont été infectés par le coronavirus auparavant. Ici, les choses pourraient être différentes, espère le chercheur: “est-ce qu’après une vaccination chez un individu qui a déjà le système muqueux sensibilisé par une infection antérieure, l’injection intramusculaire peut stimuler la réponse muqueuse?” L’idée ne vient pas de nulle part: son équipe ainsi que d’autres groupes de chercheurs ont déjà montré ce mécanisme dans le cadre de la lutte contre la polio.

    Si c’est le cas pour le coronavirus, cela confirmerait l’hypothèse défendue par Cecil Czerkinsky: pour bloquer la transmission et avoir une chance d’éradiquer la maladie, il faudrait une combinaison de vaccins muqueux (voie nasale) et de vaccins à injection. Les premiers résultats devraient être connus dans trois mois. D’ici là, les données sur l’efficacité des vaccins pour bloquer la transmission seront certainement plus claires.

    A voir également sur Le HuffPost : Des vaccins à 90% efficaces, ce que ça veut dire...et surtout pas dire

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      Sanofi va gâter ses actionnaires après l'envolée de son bénéfice, la CGT indignée

      Le HuffPost avec AFP · news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 5 February, 2021 - 11:07 · 4 minutes

    ÉCONOMIE - Le revers sur son vaccin anti-Covid n’a pas entamé les résultats de Sanofi: fort d’une envolée de son bénéfice net l’an dernier, certes liée à une opération ponctuelle, le géant pharmaceutique français va gâter ses actionnaires, au risque de relancer la polémique.

    Dopé principalement par la vente d’une grande partie de ses actions Regeneron, la biotech américaine qui a développé le traitement anti-Covid utilisé par Donald Trump, Sanofi a gagné 12,3 milliards d’euros de bénéfice net en 2020, contre 2,8 milliards un an auparavant, soit une progression de près de 340%.

    Dans la foulée, il a annoncé ce vendredi 5 février qu’il proposerait un dividende de 3,20 euros par action - contre 3,15 euros pour l’exercice précédent -, ce qui représentera au total plus de 4 milliards d’euros pour ses actionnaires.

    Le géant pharmaceutique publie ces résultats après plusieurs journées d’action syndicale contre sa stratégie, à l’appel de la CGT notamment. Le 19 janvier déjà, les syndicats dénonçaient cette augmentation prévisible , comme le montre notre vidéo en tête d’article .

    “Trop c’est trop: ces résultats sont la preuve que Sanofi s’apprête encore à détruire 1700 postes pour rien”, s’est indignée la CGT dans un communiqué après l’officialisation des résultats par le laboratoire. Et de dénoncer au passage un ”État complice, impuissant volontaire face à la multinationale”.

    L’an dernier, le laboratoire avait en effet annoncé 1700 suppressions de postes, dont environ un millier en France. Selon les syndicats, près de 400 de ces suppressions auront lieu dans la recherche, ce qui lui a valu d’être vivement interpellé par des élus, dont François Ruffin (LFI).

    La pilule passe mal alors que Sanofi, l’un des leaders mondiaux dans le monde des vaccins, a enregistré un retard de plusieurs mois dans le développement de son principal candidat face au Covid-19. Celui-ci est désormais attendu fin 2021 , soit quasiment un an après les premiers vaccins autorisés en Europe, ceux de Pfizer/BioNtech et Moderna.

    2021 s’annonce rentable

    À l’instar d’autres laboratoires internationaux avant lui, Sanofi a décidé fin 2019, sous l’impulsion de son nouveau directeur général Paul Hudson, de se désengager de certains secteurs, comme le diabète, au profit de domaines plus porteurs et rémunérateurs, comme l’immunothérapie. Mais le groupe n’a eu de cesse d’affirmer que les vaccins n’étaient pas concernés par les coupes dans la recherche.

    D’ailleurs, la division vaccins (grippe...) a été particulièrement dynamique l’an dernier, avec quasiment 6 milliards d’euros de ventes, en progression de près de 9%. Au regard de ces résultats positifs, il est donc logique de verser un dividende aux actionnaires, fait valoir la société.

    “Sanofi évoluant dans un environnement international très concurrentiel, suspendre le dividende ou le réduire en raison de la pandémie actuelle viendrait à fragiliser l’entreprise, réduire son attractivité et altérer ainsi sa capacité à innover sur le long terme pour les patients”, a-t-il ainsi défendu dans un courriel à l’AFP, vendredi matin.

    Quant aux dividendes, ils profiteront également aux salariés français de Sanofi, selon une note de la direction diffusée en interne vendredi, qui rappelle que 90% d’entre eux sont actionnaires du groupe. En outre, la rémunération variable collective qui leur est versée devrait être supérieure à 2019, selon cette même note.

    L’an passé, la société a enregistré un chiffre d’affaires de 36 milliards d’euros, en hausse de quelque 3% à taux de changes constants, soutenu par les vaccins mais aussi la croissance de son produit vedette Dupixent.

    Développé en collaboration avec Regeneron, ce médicament, utilisé notamment dans le traitement de l’asthme ou de la dermatite atopique, pourrait rapporter, à terme, plus de 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires, contre 3,5 milliards aujourd’hui.

    S’appuyant sur ces deux piliers, Sanofi anticipe d’ailleurs pour 2021 un bénéfice net par action des activités (BNPA), l’un de ses indicateurs financiers privilégiés, en nette progression, sans donner toutefois d’objectif de chiffre d’affaires.

    Le groupe n’est pas le seul à tabler sur une bonne année 2021. Le géant américain Pfizer a ainsi, il y a quelques jours, estimé que les seules ventes de son vaccin anti-Covid atteindraient environ 15 milliards de dollars d’ici la fin de l’année.

    À voir également sur Le HuffPost: Macron veut relocaliser “certaines productions critiques” de santé en France

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      En Europe, la Serbie est l'autre championne de la vaccination anti-Covid

      AFP · news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 5 February, 2021 - 08:04 · 4 minutes

    À Belgrade, un immense centre de vaccination a été installé pour faciliter la vaccination de masse, en grande partie avec le vaccin chinois contre le Covid-19 (Photo prise le 4 février 2021 par Andrej ISAKOVIC / AFP)

    INTERNATIONAL - Sous le dôme géant de la foire de Belgrade, des dizaines d’infirmières en combinaison de protection vaccinent à tour de bras jeunes et moins jeunes avec une efficacité redoutable: la Serbie est la championne de la vaccination anti-Covid de l’Europe continentale.

    Dans le petit pays des Balkans de sept millions d’habitants, plus de 450.000 personnes ont reçu une dose en l’espace de deux semaines, soit le deuxième taux de vaccination des pays européens après le Royaume-Uni, d’après la publication scientifique Our World in Data .

    Dans l’Union européenne, les campagnes vaccinales se heurtent à des retards logistiques et aux controverses mais la Serbie fait la course en tête, tournée vers l’Est et les fabricants chinois et russe.

    Sur le site gouvernemental dédié, les gens sont invités à cocher des cases pour dire leurs préférences. Pfizer, Spoutnik V et Sinopharm figurent actuellement au menu. Mais la part du lion revient au produit chinois. Un million de doses sont arrivées à la mi-janvier, permettant le lancement d’une campagne vaccinale massive.

    Le président Aleksandar Vucic, figure populiste qui n’aime rien mieux que se dépeindre sous les traits du capitaine à la barre dans la tempête, a expliqué la réussite vaccinale de son pays par ses amitiés personnelles et prouesses diplomatiques.

    Il a ainsi assuré, sans autre précision, avoir arraché “un bon accord” au géant pharmaceutique chinois. “J’ai écrit à Xi Jinping en octobre et le prix a été considérablement abaissé”, a-t-il dit à propos du président chinois. “Quand vous verrez le prix, vous ferez construire un monument à ma gloire”.

    “Sauver la Serbie”

    Quand ils se présentent dans le centre de vaccination de Belgrade, les gens s’entretiennent brièvement avec un médecin, puis ils suivent un fléchage rouge au sol jusqu’aux cabines où ils reçoivent la piqûre. Le tout prend à peine 15 minutes qui s’ajoutent à un bref moment de surveillance post-injection.

    Dans un pays en général pas avare en bureaucratie, l’efficacité de cette campagne nationale en a surpris plus d’un. “Tout le monde savait exactement ce qu’il avait à faire, il y avait assez de personnel, ils étaient tous gentils”, raconte à l’AFP Snezana Krivokapic, 38 ans, chargée de relations publiques, après avoir reçu son injection.

    Résultat, 7,5 doses ont été administrées pour 100 habitants, contre 2,5 en France ou 3,2 en Allemagne, selon Our world in data.

    Outre les vaccins chinois, la Serbie a également reçu plus de 30.000 doses de l’américano-allemand Pfizer-BioNtech et 40.000 du russe Spoutnik V . Belgrade recevra de ses “amis” un million de doses supplémentaires avant mars, selon Aleksandar Vucic.

    Comme le résumait en Une un tabloïd pro-gouvernemental: “Vucic, Poutine et Xi sont en train de sauver la Serbie”.

    Dans le même temps, l’UE est accusée d’avoir tourné le dos à ses voisins des Balkans occidentaux dans la course aux vaccins. Hormis l’Albanie, la Serbie est le seul pays de la région à avoir commencé à vacciner grâce à ses propres accords avec les groupes pharmaceutiques.

    Une coopération avec la Chine… avec quelles contreparties?

    Les autres pays des Balkans occidentaux, restés à l’écart du lancement en décembre des campagnes dans l’UE, attendent toujours les doses promises dans le cadre de Covax, un dispositif destiné à fournir des vaccins aux pays les plus défavorisés.

    La Chine et sa “diplomatie du vaccin” sont vantées par les autorités et dans les médias, rappelant les débuts de la pandémie. Sous l’œil des caméras, la Serbie avait alors déroulé le tapis rouge aux médecins chinois débarquant à l’aéroport de Belgrade pour prodiguer leurs conseils, accompagnés de masques et autres équipements.

    Cette mise en scène dramatique avait pu éclipser les centaines de millions d’euros injectés de longue date par Bruxelles dans le secteur serbe de la santé.

    La Serbie est candidate à l’UE mais joue des influences rivales de l’Est et de l’Ouest dans la région. Ces dernières années, elle a opéré un rapprochement remarqué avec la Chine, devenant une tête de pont de l’influence du géant asiatique en Europe.

    Mais au fil des prêts, la dette serbe envers Pékin a enflé, si bien que l’analyste serbe Stefán Vladisavljev se pose des questions sur les contreparties éventuelles au vaccin chinois. “Vu la nature de leur coopération cette dernière décennie (…) on peut se dire que la Serbie a fait quelques calculs pour obtenir ces livraisons”, dit-il à l’AFP.

    Dans l’UE, la Hongrie est le seul pays à avoir donné son feu vert aux vaccins chinois et russe considérés avec méfiance en Occident en raison du manque de transparence de leurs développeurs et de données cliniques.

    En attendant, à la foire de Belgrade, la médecin Dragana Milosevic explique que jusqu’à 2000 personnes par jour ont été vaccinées sans problème. “Il n’y a eu absolument aucun effet indésirable pour l’instant”.

    À voir également sur Le HuffPost: Covid-19: Comment cet emoji est devenu le symbole des pro-vaccins

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      "Inquiète" sur les variants du coronavirus, l'OMS appelle à vacciner plus vite en Europe

      AFP · news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 5 February, 2021 - 06:33 · 4 minutes

    CORONAVIRUS - Le patron de l’OMS en Europe a appelé ce vendredi 5 février les Européens à accélérer leur campagne de vaccination contre le Covid-19 , dans un entretien à l’AFP.

    “Nous devons unir nos forces pour accélérer la vaccination”, a appelé le directeur régional de l’organisation Hans Kluge, reconnaissant être “inquiet” sur l’impact des variants sur l’efficacité des vaccins.

    “Des entreprises pharmaceutiques d’habitude concurrentes doivent unir leurs efforts pour augmenter drastiquement les capacités de production, c’est de ça dont nous avons besoin”, a insisté le responsable basé à Copenhague, alors que la campagne de vaccination dans l’Union européenne a connu des débuts difficiles, seuls 2,5% de la population de l’UE ayant reçu une première dose.

    Aux États-Unis, après Pfizer/BioNTech et Moderna, un troisième vaccin, celui de Johnson & Johnson, attend le feu vert de l’Agence américaine du médicament (FDA).

    Ce vaccin est particulièrement attendu car il présente deux avantages non négligeables: il peut être stocké à des températures de réfrigérateur plutôt que de congélateur, et il ne s’administre qu’en une seule dose.

    Johnson & Johnson s’est engagé à acheminer 100 millions de doses aux États-Unis avant fin juin. Selon les premiers résultats des essais cliniques qu’il a communiqués, son vaccin est efficace à 66% dans l’ensemble, et à 85% pour prévenir les formes graves de la maladie.

    Mais ces résultats ont aussi soulevé une inquiétude: le remède était plus efficace aux États-Unis (72%) qu’en Afrique du Sud (57%), où un variant apparu dans ce pays y est devenu largement majoritaire.

    Les experts y voient l’indication que de futurs variants pourraient finir par totalement contourner les défenses immunitaires développées par les vaccins actuels. “C’est la grande question. Je suis inquiet”, a reconnu Hans Kluge, interrogé pour savoir si les vaccins anti-Covid arrivés sur le marché depuis décembre vont rester efficaces contre les nouveaux variants.

    L’UE vise 70% de vaccinés d’ici l’été

    Partout dans le monde, commandes et livraisons de vaccins s’accélèrent.

    L’Iran, où le coronavirus a fait plus de 58.000 morts, a reçu jeudi ses premières doses du vaccin russe Spoutnik V. Le même vaccin russe, commandé par l’Autorité palestinienne, est arrivé jeudi en Cisjordanie. Le Pérou, un des pays d’Amérique latine les plus endeuillés (plus de 41.500 morts) a commandé 20 millions de doses du vaccin de Pfizer.

    Bien qu’elle affirme être exempte du virus, la Corée du Nord a fait une demande de vaccins contre le Covid-19, dont elle devrait recevoir près de deux millions de doses. Il s’agit de la première confirmation officielle que Pyongyang a demandé une aide internationale.

    L’Union européenne, critiquée pour la lenteur de ses campagnes de vaccination , ambitionne de vacciner 70% de sa population d’ici l’été, a affirmé jeudi la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.

    Pour autant, “il y aura certainement d’autres obstacles, d’autres problèmes dans la production, nous devons aussi nous préparer à d’éventuelles pénuries de matières premières ou de certains composants des vaccins”, a-t-elle prévenu.

    “Passeports vaccinaux”

    La Suède et le Danemark ont annoncé jeudi qu’ils allaient développer des “passeports vaccinaux” électroniques pour faciliter les voyages à l’étranger, mais aussi pour accéder à des évènements sportifs ou culturels, voire à des restaurants dans le cas danois.

    “Avec un certificat de vaccination numérique, il sera rapide et facile de prouver une vaccination complète”, a plaidé le ministre suédois du numérique Anders Ygeman. La Suède compte lancer son passeport en juin, et le Danemark “d’ici trois ou quatre mois”, selon son gouvernement.

    “Il est absolument crucial pour nous de pouvoir redémarrer la société danoise, que les entreprises reviennent sur les rails”, a souligné le ministre danois de la Fiscalité Morten Bødskov.

    Plusieurs pays ont annoncé jeudi de nouveaux durcissements de leurs restrictions liées aux voyages. Le Royaume-Uni a confirmé jeudi que ses résidents arrivant de pays jugés à risque devront observer dix jours de quarantaine à l’hôtel, à partir du 15 février. Et à l’instar de l’Arabie saoudite, le Koweït a suspendu l’entrée des étrangers dans le pays pour deux semaines.

    Alors que près de 105 millions de doses de vaccin ont jusqu’ici été injectées dans au moins 82 pays ou territoires, la Croix-Rouge s’est alarmée jeudi du manque d’accès des pays pauvres aux vaccins.

    Selon une analyse de l’organisation, près de 70% des doses de vaccin administrées jusqu’à présent l’ont été dans les 50 pays les plus riches tandis que 0,1% ont été injectées dans les 50 pays les plus pauvres

    “C’est alarmant parce que c’est injuste, et parce que cela pourrait prolonger, voire aggraver, cette terrible pandémie”, a commenté le secrétaire général de la FICR, Jagan Chapagain. La Croix-Rouge a lancé un plan de 92,5 millions d’euros pour aider à immuniser 500 millions de personnes parmi les plus vulnérables.

    Selon un bilan établi jeudi par l’AFP à partir de source officielle, la pandémie a fait au moins 2.269.346 morts et plus de 104.350.880 cas de contamination.

    À voir également sur Le HuffPost: Chez Pfizer, ces élus demandent de “libérer les brevets” sur les vaccins anti-Covid-19

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      Covid-19: Comment le "tourisme vaccinal" se développe à travers le monde

      Maxime Le Roux · news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 3 February, 2021 - 18:31 · 6 minutes

    Cuba diffuse déjà des posts publicitaires pour inviter les touristes sud-américains à venir se faire vacciner sur l

    CORONAVIRUS - Partir en voyage dans l’espoir de se faire vacciner plus tôt que prévu. C’est du déjà-vu dans certains États américains et un nouveau concept touristique dans le viseur de Cuba ou des Émirats arabes unis, ainsi que de plusieurs agences de voyages et conciergeries de luxe à travers le monde.

    Cela en toute transparence et au risque de court-circuiter la chaîne et la stratégie de vaccination mises en place par les autorités pour lutter le plus efficacement possible contre les décès liés au Covid-19 , alors que le nombre de doses disponibles est encore peu important.

    La Floride contrainte de réagir

    Le phénomène est déjà constaté depuis plusieurs semaines aux États-Unis, où la vaccination s’organise État par État. Dans le New Jersey, les fumeurs font, par exemple, partie des personnes à vacciner en priorité. En Floride, le vaccin est proposé gratuitement et sans condition aux plus de 65 ans, créant un appel d’air pour les Américains disposant d’une résidence secondaire ou même de riches étrangers venus se faire vacciner.

    Plusieurs médias américains, comme la chaîne locale NBC South Florida , se sont fait l’écho de touristes canadiens, brésiliens ou encore argentins rencontrés et parfois interrogés dans les files d’attente des centres de vaccination, notamment dans celles de la chaîne de supermarchés Publix Super Markets qui a signé un partenariat avec l’État .

    “Nous recevons des demandes de clients prêts à prendre l’avion pour la Floride, s’ils ont un rendez-vous garanti, puis à rentrer chez eux dans la journée même”, avait même expliqué à la mi-janvier au Wall Street Journal , la vice-présidente d’une société de jet privé basée à Toronto au Canada.

    Selon le quotidien britannique The Guardian , près de 50.000 doses ont été injectées à des touristes ou des résidents secondaires de plus de 65 ans en Floride. Un chiffre qui peut paraître marginal (3,5% du total à la fin du mois de janvier) mais qui a poussé le gouverneur républicain, Ron DeSantis, et le maire de Miami, Francis Suarez, à demander le renforcement des contrôles dans les centres de vaccination, plusieurs administrés s’étant plaints de ne pas réussir à prendre rendez-vous.

    Depuis le 21 janvier, il faut désormais fournir une carte d’identité ou des factures justifiant d’au moins trois mois de présence annuelle en Floride pour s’inscrire dans un centre. Une mesure qui n’empêchera pas les seniors canadiens résidant plusieurs mois en Floride pendant les mois d’hiver de se faire vacciner, selon les habitants interrogés par CBC .

    Des prémices ailleurs dans le monde

    Au niveau international, le concept de “tourisme vaccinal” -qui peut s’apparenter à ce qui existe déjà pour les implants mammaires ou capillaires- est né en Inde, via l’agence Gem Tours & Travels, qui en revendique d’ailleurs la création . Elle proposait, dès la fin novembre , de réserver des séjours de 4 jours de Bombay à New York pour les Indiens disposant d’un visa américain valide de 10 ans. Le tout pour la somme affichée de 2000 dollars (près de 1700 euros), selon les médias locaux, qui précisaient que la démarche était condamnée sur place par les instances représentatives du tourisme.

    Depuis, l’Inde a lancé, le 16 janvier, sa campagne de vaccination et prévoit d’immuniser 300 millions de personnes d’ici à juillet. Mais certaines tranches de la population sont prioritaires. Ainsi les personnes les plus vulnérables et les plus exposées à la maladie, dont les 30 millions de soignants du pays, seront vaccinées en priorité. Suivront ensuite d’ici à la fin de l’année 2021 les plus de 50 ans, soit pas moins de 260 millions de personnes.

    Mais pour les autres, certains tour-opérateurs du pays, comme Gem Tours & Travels ou Zenith Holidays proposent déjà de s’enregistrer pour des formules “tout compris” pour les États-Unis, le Royaume-Uni ou la Russie. Dans l’offre: les billets d’avion, l’hébergement, parfois une petite visite culturelle et donc la vaccination. Les agences proposent de rester sur place (de 3 à 12 semaines actuellement) pour recevoir la seconde ou de faire le voyage en deux fois, via la même offre, explique le journal indien en langue anglaise The Print .

    Des séjours de luxe pour se faire vacciner aux Émirats?

    Depuis le Royaume-Uni cette fois, la très select conciergerie de luxe, “Knightsbridge Circle”, assure avoir d’ores et déjà conclu un partenariat avec les Émirats arabes unis pour que ses membres puissent partir -la plupart en jet privé et grâce aux dérogations faites pour les voyages d’affaires-, se faire injecter le vaccin chinois Sinopharm, administré depuis le 31 janvier dans l’État du golfe, explique The Guardian .

    “C’est très excitant de dire que nous pouvons offrir le vaccin maintenant”, a déclaré le fondateur Stuart McNeill au Telegraph . C’est comme si nous étions les pionniers de ce nouveau programme de vaccins de luxe pour les voyages”. Le vaccin sera même “offert pour ces touristes”, a assuré aux journaux britanniques le porte-parole du club, dont l’adhésion annuelle est tout de même fixée à 25.000 livres (près de 22.000 euros). Le club n’a en revanche pas reçu l’autorisation pour le vaccin américano-allemand Pfizer/BioNTech réservé, lui, à la population du pays.

    Cuba promet de vacciner les touristes volontaires dès le mois de mars

    Le vaccin, Cuba en a même fait un nouvel argument touristique. Dans un spot publicitaire diffusé le 23 janvier sur la télévision vénézuélienne TeleSUR TV , le directeur de l’Institut Finlay de La Havane, Vincente Vérez, invite les étrangers à programmer un voyage sur l’île des Caraïbes “dès le mois de mars” pour joindre l’utile à l’agréable en se faisant vacciner contre le Covid-19.

    Les autorités cubaines prévoient déjà de produire “100 millions de doses” du vaccin Soberana 2, l’un des 4 vaccins actuellement en phase de test avancé à Cuba. Un chiffre suffisant pour vacciner la totalité des 11,3 millions d’habitants de l’île. Le vaccin sera gratuit mais pas obligatoire pour la population cubaine.

    Cette production devrait donc permettre de vacciner les touristes qui le souhaiteraient. Cuba a également promis d’offrir des millions de doses de son précieux sérum au Vietnam, à l’Iran, au Venezuela ou encore à l’Inde. “La phase de production” a déjà commencé, avait précisé le docteur le docteur Vérez fin janvier. Même si le vaccin Soberana 2 n’a pas passé la dernière phase scientifique de sa recherche et les tests sur des milliers de volontaires et qu’il n’est donc pas encore homologué. Mais là-bas, on prépare déjà le tourisme de demain.

    À voir également sur Le HuffPost: Le Royaume-Uni forme une armée de bénévoles pour vacciner à la chaîne