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      L'OMS défend l'efficacité du vaccin AstraZeneca face aux variants

      AFP · news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 10 February, 2021 - 16:23 · 2 minutes

    Une dose de vaccin AstraZeneca contre le coronavirus à l

    CORONAVIRUS - Nouvelles recommandations. Le vaccin contre le Covid-19 développé par AstraZeneca peut être administré aux plus de 65 ans, mais aussi dans les pays où les variants sont présents, a indiqué ce mercredi 10 février le Groupe stratégique consultatif d’experts de l’OMS sur la vaccination (SAGE)

    Les personnes de plus de 65 ans devraient recevoir le vaccin”, a ainsi déclaré le président du Groupe d’experts, Alejandro Cravioto, en conférence de presse.

    Ces recommandations interviennent alors que ce vaccin à vecteur viral, développé par le laboratoire britannique AstraZeneca et l’université d’Oxford, a connu des déboires ces dernières semaines, son efficacité ayant été mise en cause pour les personnes âgées de plus de 65 ans et dans les pays où les variants sont présents.

    Le vaccin AstraZeneca/Oxford, que le Royaume-Uni a été le premier à administrer massivement à sa population dès décembre, a déjà été approuvé par plusieurs autres pays et par l’Union européenne.

    Mais certains gouvernements ont préféré le recommander uniquement pour les moins de 65 ans, voire 55 ans, faute de données suffisantes sur son efficacité pour les plus âgés.

    L’Afrique du Sud, s’appuyant sur une étude, a en outre évoqué dimanche la possibilité d’une efficacité “limitée” de ce produit contre le variant sud-africain, considéré plus contagieux et largement responsable de la deuxième vague dans ce pays. Pretoria s’est d’ailleurs dit prête mercredi à revendre ou échanger un million de doses du vaccin AstraZeneca, qu’elle a abandonné au profit de celui de Johnson & Johnson.

    Dans ses recommandations, le groupe d’experts de l’OMS indique cependant que “cette étude a été conçue pour évaluer l’efficacité (du vaccin, ndlr) contre toutes les formes de gravité de la maladie, mais la petite taille de l’échantillon n’a pas permis d’évaluer spécifiquement l’efficacité du vaccin contre les formes graves du Covid-19”.

    “Compte tenu de cela, l’OMS recommande actuellement l’utilisation du vaccin AZD1222 (...) même si des variantes sont présentes dans un pays”, écrivent-ils.

    Avec une efficacité moyenne évaluée pour l’heure à 70%, le vaccin d’AstraZeneca/Oxford est moins probant que ceux de Pfizer/BioNTech ou de Moderna, dont l’efficacité dépasse les 90%.

    Mais ce vaccin utilise une technologie plus traditionnelle, ce qui le rend moins coûteux, plus facile à stocker puisqu’il peut être conservé dans des réfrigérateurs et non à très basse température, et donc plus adapté à des campagnes de vaccination massives.

    “C’est l’un de ces vaccins qui peuvent être conservés dans des réfrigérateurs ordinaires et il va donc être très utile”, a souligné la responsable scientifique de l’OMS, Soumya Swaminathan, aux médias.

    À voir également sur Le HuffPost: Vaccins dans l’UE: Ursula von der Leyen reconnait des lacunes

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      Vaccins Covid : Macron doit miser sur l’innovation

      Frédéric Mas · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 3 February, 2021 - 10:17 · 4 minutes

    vaccins

    Par Frédéric Mas.

    La dernière prise de parole d’ Emmanuel Macron sur les vaccins contre la covid-19, ce mardi sur TF1, a été remarqué pour sa discrétion. D’habitude, Jupiter met en scène la « verticalité » de son pouvoir pour mieux asseoir son autorité.

    Ici, le rappel pédagogique sur le possible reconfinement et la campagne vaccinale s’est faite de manière assez simple. Elle visait essentiellement à éteindre la contestation anti-confinement qui gronde et la déception face aux cafouillages communicationnelle et logistique sur la vaccination.

    Le triomphe des vaccins russes

    Presqu’à contre-cœur, Emmanuel Macron a déclaré qu’il n’était pas opposé à l’utilisation des vaccins russes Spoutnik V, qu’une étude récente a crédité de 91% d’efficacité contre la covid, pour accélérer la vaccination en France. On est aujourd’hui assez loin des mises en garde politique franco-françaises contre les effets d’annonce de Vladimir Poutine.

    Le chef de l’Etat a rappelé toutefois que « Pour qu’un vaccin soit autorisé, il doit déposer une autorisation de mise sur le marché » .

    Emmanuel Macron n’ignore sans doute pas que les autorités russes ont adressé une telle demande devant l’Agence européenne du médicament le 19 janvier 2021, au même titre que Pfizer/BioTech, Moderna et AstraZeneca.

    Après la déconfiture de l’Institut Pasteur et de Sanofi, distancés par ses concurrents européens, l’arrivée sur le marché des vaccins russe et chinois témoigne de l’effacement des entreprises françaises sur le marché international, ce qui met le président de la République dans une position politique difficile.

    Face à un peuple français dont le sentiment de déclassement se traduit par une hostilité généralisée envers la classe politique et ses initiatives, Emmanuel Macron n’a pas de message rassurant à délivrer.

    Les raisons de cet effacement français ? Un écosystème économique, fiscal et politique national hostile à l’innovation et à la recherche, et un soupçon systématique de conflits d’intérêts porté sur la coopération entre le public et le privé, les entreprises et les centres de recherches.

    Le principe de précaution dans les têtes

    Le principe de précaution en France n’est pas seulement dans la constitution, il est aussi dans les têtes. Il concrétise tous les conservatismes, les décroissantismes et les utopies réactionnaires anti-tech. Parmi les idées qui pourraient aider la recherche à relever la tête en France, et plus généralement les entreprises qui créent de la richesse et de l’innovation, il y a celle défendue par l’Institut Molinari , qui est d’en finir avec les impôts de production qui étouffent les entreprises françaises.

    Dans un rapport de juin 2020 , le think tank estime que ce type de fiscalité pénalise les secteurs les plus tournés vers la concurrence internationale et qu’il agit comme une taxe sur les exportations et une subvention aux importations.

    Source Institut Molinari, Les impôts de production, un mal français.

    Le volet fiscalité des entreprises est essentiel pour gagner en compétitivité, mais la crise sanitaire s’est faite révélatrice d’une crise plus profonde du modèle français. Rien ne semble avoir été pensé au sommet de l’Etat pour adapter les institutions du pays à une concurrence internationale qui s’est accrue en 50 ans.

    La recherche et le développement mis à part certains secteurs comme le nucléaire ou l’électricité, font figure de parent pauvre comparés aux sommes colossales englouties par notre système de sécurité sociale ultraprotecteur.

    Comme le rappelait récemment Jean-Baptiste Noé :

    « La partie de la population employée dans le secteur soumis à la concurrence internationale passe de 47.5 % en 1975 à 35% en 2009. Dans le même temps, la population employée dans la fonction publique et le secteur nationalisé passe de 18% à 31%. Et cela au moment même où l’économie française ne cesse de s’ouvrir au monde extérieur. En 2000, le marché intérieur français ne représente que 3% du revenu brut mondial. Pourtant, les politiques le considèrent encore et toujours comme le débouché de l’industrie française.»

    Il est encore temps pour Emmanuel Macron de mettre en place les réformes nécessaires pour que la France regagne en compétitivité. La crise sanitaire ne s’effacera pas par plus de socialisme, mais par plus de libertés, d’initiatives locales, individuelles et moins d’administration.

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      Santé.fr ou le nouveau raté de l’État providence français

      Jean-Philippe Feldman · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 19 January, 2021 - 04:00 · 3 minutes

    Santé.fr

    Par Jean-Philippe Feldman.

    Alors que le tourisme français est en berne, notre État providence préféré a eu la bonne idée de promouvoir cette charmante ville d’Auxerre pour s’y faire vacciner.

    La mésaventure est arrivée en fin de semaine dernière à l’un de mes proches, une personne âgée (on ne dit plus « vieux » selon le politiquement correct) de plus de 75 ans. Seul hic, cette personne est parisienne et après de nombreuses tentatives infructueuses pour s’y connecter le site déjà proverbial Sante.fr l’a envoyée se faire vacciner à 169 kilomètres de Paris, soit à peu près plus de deux heures de la capitale par la route ou par le train.

    Le désastre de Sante.fr

    Ce cas n’est manifestement pas isolé puisque le journal télévisé de samedi soir sur une chaîne nationale, dont l’antimacronisme n’est pourtant pas la caractéristique la plus notable, contait la même mésaventure arrivée à moult personnes.

    Rappelons que le site Sante.fr a pour objet de trouver le centre de vaccination le plus proche de chez soi et de prendre rendez-vous en ligne. Paris doit être une modeste ville pour ne disposer d’aucun centre de vaccination… À moins que le vaccin bourguignon soit plus efficace arrosé de chablis ? Je vois déjà les heureux élus trinquer à votre bonne santé.fr !

    L’anecdote incite à l’humour, mais elle est aussi révélatrice de gouvernements qui ne maîtrisent rien depuis l’origine de la pandémie . Initialement, on pouvait encore trouver l’excuse ou l’explication de la sidération ou du fait que la sphère publique n’avait comme de bien entendu rien anticipé.

    Mais, depuis lors, tant la centralisation extrême que la bureaucratie galopante ont provoqué ratage sur ratage. Après les masques, les appareils de réanimation, les super-réfrigérateurs, voici l’épisode des prises de rendez-vous pour se faire vacciner… ce qui suppose qu’il y ait des vaccins et rien n’est moins sûr !

    Le boulet de l’État providence

    On aurait envie de faire preuve d’indulgence car si la critique est aisée, l’art est difficile. Mais ce n’est pas une question de personne pour l’essentiel. Ce sont les caractéristiques mêmes de l’« exception française » qui expliquent les atermoiements et en définitif les échecs des gouvernants.

    Avec un système aussi centralisé et bureaucratique qu’est l’État français, de deux choses l’une. Soit les décisions centrales sont en elles-mêmes « bonnes » à l’origine, peut-être par hasard, mais leur exécution pâtit de ce centralisme exacerbé. Soit les décisions centrales sont mauvaises car elles ne prennent pas en compte la « complexité » du monde contemporain.

    Dans les deux cas, la bureaucratie, le fonctionnarisme, les lourds prélèvements obligatoires, l’écrasement de la société civile font de l’État providence français non pas un modèle, mais un repoussoir.

    Si la pandémie a une vertu, c’est au moins que les discours sur le « système social que le monde entier nous envie » ont presque disparu. Il reste malheureusement celui selon lequel « il faut lui donner des fonds supplémentaires car il a été victime de la rigueur budgétaire ». Faut-il rappeler que le socialisme ne se réforme pas, il se supprime ?

    Jean-Philippe Feldman vient de publier Exception française. Histoire d’une société bloquée de l’Ancien Régime à Emmanuel Macron , Odile Jacob, 2020.

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      Certains vaccins Covid font appel au génie génétique ? Excellente nouvelle !

      Auteur invité · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 15 January, 2021 - 04:40 · 6 minutes

    vaccins

    Par Mark Lynas.
    Un article de Cornell Alliance for Science

    Nous avons tous subi les théories conspirationnistes sur la Covid-19 . Aujourd’hui une nouvelle vague de même nature est en train de se former à propos des vaccins et de se propager de manière aussi virulente que la pandémie qu’ils sont censés contrôler.

    Même si les instances de santé publique ont tendance à se montrer rassurantes sur certaines des appréhensions les plus raisonnables – oui, les vaccins ont été développés incroyablement rapidement et des effets secondaires à court terme peuvent se produire – ce billet se propose d’aborder le sujet sous un autre angle.

    Nous allons droit au cœur du problème. Donc non, les vaccins Covid-19 ne sont pas des vecteurs de distribution de puces gouvernementales. Ils ne sont pas contaminés par du matériel provenant de fœtus avortés. Et ils ne nous transformeront pas en OGM – bien que certains d’entre eux utilisent le génie génétique, et que tous utilisent la génétique de manière plus générale.

    Nous pensons que c’est vraiment super – quelque chose à célébrer , et dont il ne faut pas avoir honte. Nous tenons donc à dépeindre en profondeur la façon dont la génétique et les biotechnologies ont été au cœur de l’effort de recherche sur ces vaccins. Parce que nous savons que les conspirateurs ne se soucient pas des preuves, de toute façon.

    ARNm – vaccins BioNTech/Pfizer et Moderna

    Premier point : l’ARNm. Il ne reprogrammera pas votre cerveau. Mais il reprogramme certaines de vos cellules, en quelque sorte. Et ce n’est pas un défaut, c’est intentionnel.

    Pour comprendre cela, vous devez savoir à quoi sert l’ARNm. En gros, c’est une molécule d’acide nucléique simple brin qui transporte une séquence génétique de l’ADN, du noyau de la cellule vers les usines à protéines – appelées ribosomes – qui se trouvent à l’extérieur du noyau dans le cytoplasme cellulaire.

    C’est ce que signifie le « m » d’ARNm : messager. L’ARN messager ne fait que transmettre les instructions pour l’assemblage des protéines de la matrice d’ADN aux ribosomes. (Les protéines font presque tout ce qui compte dans l’organisme.) C’est tout.

    C’est utile pour les vaccins car les scientifiques peuvent facilement reconstruire des séquences génétiques spécifiques qui codent pour des protéines distinctives du virus envahissant. Dans le cas du Covid, il s’agit de la protéine de pointe bien connue qui permet au coronavirus de pénétrer dans les cellules humaines.

    Les vaccins à ARNm obligent quelques cellules proches du site d’injection à produire la protéine de pointe. Celle-ci prépare ainsi votre système immunitaire à fabriquer les anticorps et les lymphocytes T qui combattront la véritable infection par le coronavirus lorsqu’elle se produira.

    Ce n’est pas très différent de la façon dont les vaccins traditionnels fonctionnent. Mais au lieu d’injecter un virus vivant affaibli ou éteint, l’approche par ARNm entraîne directement votre système immunitaire avec une seule protéine.

    Contrairement aux affirmations des plus fous, il ne vous transformera pas, vous ni personne d’autre, en OGM. L’ARNm reste dans le cytoplasme, là où se trouvent les ribosomes. Il n’entre pas dans le noyau et ne peut pas interagir avec votre ADN ni provoquer de modifications du génome. Pas de « Frankencure » ici non plus.

    Une variante de l’approche ARNm consiste à reculer d’un pas dans le processus et à la place, de construire une plateforme de vaccin à partir d’ADN. Ce modèle d’ADN – construit par les scientifiques pour coder la protéine de pointe du coronavirus – est introduit dans les cellules où il est lu dans l’ARNm et… eh bien, le reste est identique.

    Vous vous demandez peut-être si cet ADN peut modifier génétiquement vos cellules. Encore une fois, la réponse est non. L’ADN est injecté en petits morceaux circulaires appelés « plasmides » – à ne pas confondre avec les plastiques – et si ceux-ci entrent bien dans le noyau, le nouvel ADN lui ne s’intègre pas dans votre génome cellulaire. Vous y êtes ?

    Adénovirus – le vaccin d’Oxford

    Celui-ci est vraiment génétiquement modifié. Mais qu’est-ce que cela signifie réellement ?

    Le vaccin d’Oxford utilise ce que l’on appelle une approche par « vecteur viral ». L’équipe scientifique a pris un adénovirus – un type d’agent pathogène qui provoque un rhume commun – et l’a couplé à la même séquence génétique de protéine de pointe que celle du coronavirus.

    L’adénovirus sert simplement de véhicule pour faire entrer la séquence génétique dans vos cellules. Voilà pourquoi il est appelé « vecteur viral ». Après tout, les virus ont été conçus par des milliards d’années d’évolution, précisément pour trouver des moyens de se faufiler dans les cellules hôtes.

    Notez que le génie génétique est une partie essentielle du processus de développement. Tout d’abord, les virus vecteurs sont dépouillés de tous les gènes qui pourraient vous nuire et provoquer une maladie. Les gènes qui provoquent la réplication sont également supprimés, de sorte que le virus est inoffensif et ne peut pas se répliquer.

    Ensuite, les gènes de la protéine de pointe du coronavirus sont ajoutés – une utilisation classique de l’ADN recombinant. Donc oui, l’emploi du vaccin Oxford/AstraZeneca signifie bien qu’un virus génétiquement modifié est injecté dans votre corps.

    Et c’est une bonne chose. Dans le passé, par exemple avec le vaccin contre la poliomyélite, les virus vivants contenus dans le vaccin pouvaient parfois muter et redevenir pathogènes, provoquant une polio dérivée du vaccin. Vous pouvez voir qu’il est de loin préférable d’utiliser un virus génétiquement modifié qui ne peut pas causer de tels dommages !

    L’alarmisme OGM

    Comme nous l’avons déjà signalé à l’Alliance pour la Science, les mouvements anti-OGM et anti-vaccins se chevauchent considérablement. Ces groupes ont tendance à partager une idéologie qui se méfie de la science moderne et fétichisent plutôt les approches « naturelles ». Quoi qu’on puisse entendre par « naturel » .

    Notez que ces groupes ne sont pas toujours relégués à la frange à laquelle ils appartiennent. En Europe, les réglementations anti-OGM ont bloqué toute utilisation substantielle de la biotechnologie des cultures pendant près de deux décennies, entravant les efforts visant à rendre l’agriculture plus durable.

    Et en juillet dernier, le Parlement européen a dû suspendre les règles anti-OGM de l’UE afin de permettre le développement sans entrave des vaccins COVID. Très embarrassant pour Bruxelles !

    Les mouvements anti-OGM et anti-vaccin vont-ils utiliser leurs tactiques habituelles d’alarmisme pour susciter la peur, accroître le doute sur les vaccins, et prolonger ainsi l’enfer de la pandémie de Covid-19 ? Cela reste à voir. S’ils y parviennent, alors, tragiquement beaucoup plus de personnes mourront et nos économies continueront de souffrir. C’est à nous tous – le mouvement populaire en faveur de la science – de les arrêter.

    Traduction de Yes, some COVID vaccines use genetic engineering. Get over it par Alain Cohen-Dumouchel pour Contrepoints .

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      2020 : retour sur une année ubuesque

      Paul Touboul · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 25 December, 2020 - 04:30 · 10 minutes

    2020

    Par Paul Touboul.

    Jamais l’ambiance dans notre pays n’a été plus délétère. Une chape de plomb s’est abattue sur la population, lui faisant inhaler un air raréfié et à peine respirable. Nous voilà réduits à l’état de moutons sommés par Big Brother de suivre un troupeau fatigué, de plus en plus indocile mais qui en dépit de la grogne de quelques-uns continue de s’en remettre aux injonctions d’En-Haut.

    Les messages restent les mêmes. Il (l’adversaire) est toujours là parmi nous, prêt à en découdre de nouveau. Il rôde, avide de s’emparer de nous, pauvres humains, à la moindre inattention. Sachons nous protéger et les recommandations pour ce faire nous sont répétées ad nauseam .

    Chaque jour des chiffres tombent : nombre de morts dont l’affichage pour avoir plus de poids remonte jusqu’à des débuts lointains qui furent meurtriers, et surtout maintenant chiffrage de ceux nouvellement atteints et en situation d’incertitude. Ces derniers sont censés traduire le niveau de présence et d’agressivité de l’ennemi.

    2020, une guerre étrange

    Et cet ennemi, nous n’en avons toujours pas fini avec lui. Cela fait dix mois que la guerre dure . Guerre étrange à vrai dire. Il nous faut reconnaitre que, sourds à moult avertissements, nous ne l’avions pas prise au sérieux. Face à une impréparation coupable, le choc initial a été d’autant plus meurtrier. L’adversaire s’en est donné à cœur joie, mettant à jour des faiblesses honteusement dissimulées.

    Quoi ? un pays moderne comme le nôtre incapable de s’offrir des structures de soins dignes de ce nom ? il a bien fallu se rendre à l’évidence. Nous avons été battus à plate couture. Il ne nous restait plus qu’à attendre piteusement la fin de l’orage et à compter les morts. Le temps des remises en cause devait arriver : on l’attend toujours .

    Masques inutiles, tests de dépistage pas nécessaires, autant d’affirmations émises à cette époque et qui n’ont jamais eu de démenti. Aucun traitement ne s’impose en cas d’atteinte : autre vérité officielle assénée au forceps en usant des procédés les plus vils pour exclure la contestation de clercs. Il fallait face au drame rester blancs comme neige.

    Un adversaire hors du commun

    Alors comment, pour nos gouvernants, redorer leur blason après une capitulation en rase campagne ?

    D’abord, diffuser l’image d’un adversaire hors du commun, capable de mille et un détours pour relancer l’assaut. L’affaire n’est donc pas finie. Nous avons perdu une bataille mais pas la guerre.

    Puis, mettre en route une traque de l’ennemi, lequel, s’il sait bien se cacher, révèlera sa présence par des scuds capables d’atteindre certains d’entre nous. Et nous voilà repartis dans une guerre d’usure.

    Nos édiles déploient désormais, pour notre bien, une stratégie de combat face à un adversaire invisible dont on s’attache à prouver à toute force la permanence et la dangerosité. Il a donné heureusement signe de vie en octobre en tentant un assaut qui a fait plus de peur que de mal.

    Il n’empêche : le danger reste bel et bien là. Le gouvernement se voit conforté dans son entreprise de protection des Français.

    Le citoyen est plus que jamais impliqué. Il y va de son bien. Son adhésion est d’autant mieux obtenue qu’il est, depuis, bombardé de messages alarmistes entretenant la peur d’un pire à venir. On flatte son esprit de responsabilité. De notre capacité à obéir aux injonctions faites pour le bien de tous, dépend la solution.

    Rester le plus possible chez soi, sortir masqué tant que le danger menace, bars, restaurants, lieux de plaisir fermés, voilà de quoi décourager les infiltrations ennemies. La confrontation est impitoyable. Nous saurons patienter avec la plus grande fermeté. Citoyens, nous dit-on, rassemblez-vous derrière un pouvoir prêt à payer un prix élevé pour protéger notre santé. La situation est inédite.

    L’idée grandiose d’un combat planétaire pour la sauvegarde de l’humanité s’insinue dans les esprits. Aux armes ! frères humains, la lutte sera longue et rude.

    L’absence de remise en question

    Il y a pourtant ici et là des rumeurs discordantes. Dès la fin mai l’ennemi se serait retiré. Il ne persisterait que des escouades éparses, l’une d’entre elles ayant fait parler d’elle récemment. On nous dit même que ces combattants-là auraient perdu de leur agressivité. Il est vrai que depuis l’assaut de mars, il n’a plus été relevé de surmortalité. Ce bruissement discordant en est même venu très tôt à inclure la gestion de la guerre à ses débuts.

    Pourquoi ne pas avoir traité d’emblée les blessés et avoir attendu leur aggravation pour intervenir ? Pourquoi s’être privé d’un produit traditionnel peu coûteux, recommandé par des experts en marge du pouvoir, alors qu’a été acquis chèrement un médicament nouveau, peu efficace 1

    ?

    Le confinement lui-même, faute de preuve véritable, est mis en question. Puis le port de masques. Autrement dit une dissidence voit le jour, qui tente de faire entendre sa voix, mais rencontre de plus en plus d’obstacles dans son accès aux médias. Après tout, comme l’a dit notre président, nous sommes en guerre et l’union sacrée est de mise.

    Dans ce contexte la moindre opposition a un relent de complot. Alors, bas les critiques ! sinon, gare !

    2020, la démocratie en sommeil

    On aimerait pourtant que la situation, par sa dangerosité, justifie les sacrifices consentis. Or on ne nous tue plus. Bien sûr l’avenir n’est pas prévisible. Mais pour l’instant il n’y pas de quoi s’affoler, loin de là. On sent que l’armada en face est en perte de vitesse.

    Allons-nous par crainte du pire continuer à nous tenir sur un pied de guerre ? Et à comptabiliser les touches de l’ennemi ? Mettre un pays à l’arrêt pour se défendre a toute chance d’avoir des effets pires que le mal que l’on combat. Et la solution de gilets pare-balles distribués à l’ensemble de la population, outre son coût, ne l’emporte pas sur celle d’attendre simplement que les tirs cessent faute de munitions.

    Devant tant d’obstination de la part de nos dirigeants, on en viendrait à se poser bien des questions. Mais en temps de péril, le débat est difficile, le gouvernement, garant de notre intégrité, a les coudées franches. Pour l’heure, la démocratie est mise en sommeil.

    2020, année ubuesque

    Vous l’avez deviné, derrière cette story des temps modernes, il y a bel et bien le reflet d’une saga vécue, la nôtre, en 2020 et qui n’a toujours pas dit son dernier mot. L’ennemi, un coronavirus, nouveau dans sa classe, a surpris par sa vitesse de diffusion et son angle d’attaque, choisissant les plus âgés ou malades comme cibles privilégiées, une histoire somme toute banale s’agissant d’un virus respiratoire. Puis, fin mai, la flambée a paru s’éteindre.

    Pourtant l’affaire a marqué les esprits au point de générer une inquiétude sans commune mesure avec un mal qui finalement avait un faible risque, moins de 0,05 % de mortalité. L’incertitude s’est alimentée de prédictions alarmistes quant à la pérennité du germe et sa capacité à générer dans un avenir proche une nouvelle vague épidémique. Et l’on a vécu dans cette attente, la peur au ventre .

    Tout a été fait pour entretenir un climat anxiogène à l’aide d’un chiffrage cumulatif des morts et d’un dépistage intensif des contaminés, pour la plupart, en fait, dénués du moindre trouble mais considérés néanmoins comme atteints d’un mal dangereux.

    Au final un jeu de cache-cache avec le virus, allant, pour s’en protéger, jusqu’au confinement général, et dont le prix social et économique dramatique l’emporte de loin sur l’intérêt d’en finir avec un virus plus redouté que réellement dangereux. Comprenne qui pourra.

    Le vaccin anti-covid

    Pour finir, l’homme a sorti de son chapeau la solution miracle, la réponse ultime pour protéger chaque citoyen : le vaccin anti-covid . Nous voyons enfin, nous dit-on, le bout du tunnel. Plus il y aura de vaccinés, et l’on commencera par les plus vulnérables, plus la barrière opposée au germe sera infranchissable.

    Qu’il soit argué que la covid-19, virus ARN, a déjà, depuis son apparition, été l’objet de plusieurs mutations, et que l’immunisation initiale peut ne pas protéger contre les variants, la doxa n’en a cure. Les interrogations liées à un vaccin pas comme les autres car issu du génie génétique et pour lequel n’existe aucun recul, sont également balayées. La grande aventure commence, prélude à la victoire finale.

    On se prend à penser que les géants de l’industrie pharmaceutique n’auraient pu rêver pareille aubaine. Vacciner la Terre entière pour éradiquer un virus sur le déclin mais qu’on continue d’affubler des pires intentions, c’est inédit et matière à méditer pour l’avenir. Mais fi de l’égarement, restons-en aux faits.

    Face à la déferlante vaccin, plus personne n’ose encore parler d’immunité collective produite par l’épidémie elle-même. Elle en a pourtant été de tout temps le facteur d’extinction. En l’occurrence l’augmentation du nombre de contaminés, loin d’être source d’angoisse et annonce de malheurs à venir, devrait plutôt inciter à considérer que se rétrécit jour après jour le champ de dissémination du virus.

    Alors, pourquoi cette manière de voir n’a-t-elle plus cours aujourd’hui ? Enlèverait-elle au combat mené sa dimension prométhéenne ? Ne pas être à la merci d’un comportement viral et plutôt lui imposer nos propres armes, telle semble être la réponse d’une certaine science moderne relayée par le monde politique. Et le coût de cette stratégie apparait exorbitant au regard d’un objectif douteux : celui de sauver des vies qui, dans leur immense majorité, ne sont pas menacées.

    Je dois dire que face aux discours actuels, les bras m’en tombent. Je suis consterné par la disparition de véritables discussions sur le sujet étayées d’arguments scientifiques. Et plus inquiet encore par les sanctions qui peuvent frapper mes pairs coupables de propos dissidents et donc inacceptables par le pouvoir. Aucune urgence sanitaire ne justifie, en démocratie, une chasse aux sorcières. Pourtant nous y sommes.

    J’y vois pour ma part la conséquence d’une gestion de crise chaotique par des édiles d’autant plus cassants voire intolérants qu’ils avancent dans le brouillard, s’arc-boutent sur une stratégie qui demande toujours plus sans la moindre gratification, et refusent, par vision autocratique de l’autorité, toute remise en cause.

    Les effets sur la société sont d’ores et déjà catastrophiques. Pourtant, autre sujet d’étonnement, les beaux esprits présents sur la scène médiatique ne s’en émeuvent pas outre mesure. Seul le sanitaire prévaut. Le vaisseau peut couler : l’équipage garde bonne conscience. Bienvenue chez Ubu roi.