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      De Biolay à Aubert, tout le monde avait un mot à dire à Bachelot aux Victoires de la musique

      Louise Wessbecher · news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 12 February, 2021 - 23:57 · 3 minutes

    VICTOIRES DE LA MUSIQUE - “Je profite de la présence ou de l’absence de madame la ministre pour ne rien réclamer”. Jean-Louis Aubert, président de cette 36e édition des Victoires de la musique , a donné le ton dès son discours d’ouverture. Alors que cela fait bientôt un an que les salles de concert sont fermées en France et qu’aucune perspective ne leur ait donnée, les 3h de show sur France 2 ont aussi été l’occasion pour les artistes d’interpeller Roselyne Bachelot , comme le montre notre vidéo en tête de cet article.

    “L’État ne m’a rien donné, jamais. Et je lui ai beaucoup rendu”, a ironisé le chanteur et musicien de Téléphone en préambule de cette “bamboche” musicale. Et de reprendre plus sérieusement: “Tout ce que je vous demanderai madame la ministre, c’est de continuer de prendre soin de tous ceux qui vivent et bossent autour de nous.”

    Puis c’est au tour de Benjamin Biolay de profiter de ce micro ouvert en direct pour invectiver les pouvoirs publics. Double lauréat de la Victoire de l’artiste masculin et de l’album de l’année, le chanteur a pris le temps d’évoquer la situation de tous ceux qui travaillent dans le monde du spectacle.: “Ça n’a pas été une année très victorieuse pour la musique”. Il a ensuite pointé du doigt “le silence étourdissant des pouvoirs publics et des gens qui sont censés être notre ministre de tutelle par exemple”. “J’attends qu’on nous écoute un petit peu”, conclut l’interprète de “Comment est ta peine”.

    Quelques heures plus tôt déjà, à l’antenne d’Europe 1, le chanteur Benjamin Biolay avait interpellé la ministre de la Culture après qu’elle ait “rabroué” Pierre Niney selon lui. “Je suis tout particulièrement favorable à un débat avec madame Bachelot (...) Alors, oui, une antenne un peu ouverte, où l’on puisse se parler”, proposait-il alors.

    Roselyne Bachelot en coulisses

    Enfin à un autre moment de la cérémonie, Laury Thilleman et Stéphane Bern ont passé la parole à Thomas Savy, clarinettiste et membre ce vendredi soir de l’orchestre des Victoires de la musique. Lui aussi s’est adressé directement à la locataire de la rue de Valois, au nom de tous ceux qui travaillent pour un secteur qui représente près de 50 milliards d’euros à l’économie du pays. “N’entendez-vous pas les inquiétudes qui tournent au désespoir? Comment vivre en ayant perdu la moitié de ses revenus? En voyant l’avenir chaque jour plus sombre?”, a-t-il déclaré avant de réclamer la prolongation de l’année blanche des intermittents du spectacle.

    Roselyne Bachelot n’a pas été vue sur la scène ni dans le public des Victoires de la musique. Mais pourtant la ministre de la Culture était bien là, dans les coulisses de la Seine musicale, comme en attestent quelques photos immortalisées par des médias présents. “Je suis là pour bâtir un modèle résilient, je travaille de jour comme de nuit pour ça, je suis de tout cœur avec les artistes. C’est important d’être là”, a-t-elle glissé au Parisien .

    Pas sûr que Benjamin Biolay, Jean-Louis Aubert et le million de personnes qui vivent de la culture en France se satisfassent de ces quelques mots.

    A voir également sur Le HuffPost: Aux Victoires de la Musique 2021, pourquoi y avait-il du public malgré le Covid-19?

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      Aux Victoires de la Musique 2021, le public de figurants fait réagir

      Clément Vaillant · news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 12 February, 2021 - 21:48 · 2 minutes

    VICTOIRES DE LA MUSIQUE - Mais pourquoi diable y avait-il du public aux 36e Victoires de la Musique ? Voilà une question que ce sont posés les téléspectateurs ce vendredi 12 février en regardant la cérémonie sur France 2, alors que la pandémie de coronavirus continue de toucher le pays .

    Sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes se sont insurgés contre ce qu’ils ont considéré comme un “passe-droit” par temps de pandémie.

    En réalité, il ne s’agissait pas d’un “vrai public”, mais bien de figurants rémunérés pour applaudir, comme l’ont expliqué Stéphane Bern et Laury Thilleman en préambule de la soirée. 200 d’entre eux ont été recrutés par les organisateurs pour animer la soirée, tout en respectant les sacro-saints gestes barrières.

    Ils étaient d’ailleurs répartis autour de l’orchestre installé exceptionnellement dans les gradins bien vides de la Seine musicale de Boulogne-Billancourt. Un dispositif qui était différent de celui des NRJ Music Awards, organisé dans la même salle en décembre dernier. À l’époque, TF1 n’avait pas accueilli de spectateurs (ni de figurants) et avait simplement ajouté des faux applaudissements. Ue foule fictive qui en avait perturbé plus d’un.

    Dans le cas des Victoires de la Musique, le recours aux figurants était l’ultime solution pour les organisateurs qui rêvaient d’être concert-test et d’accueillir 1.300 personnes. Un “laboratoire” qui aurait permis de mesurer la propagation du coronavirus dans une salle de concert, en réalisant des tests PCR du public avant l’événement et cinq jours après. Mais la préfecture des Hauts-de-Seine n’a pas donné son autorisation.

    À voir également sur Le HuffPost: Les meilleures punchlines de “aimée” de Julien Doré

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      EN DIRECT - Les Victoires de la musique 2021 et tout le palmarès

      Louise Wessbecher · news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 12 February, 2021 - 19:32 · 1 minute

    La chanteuse Yseult lors du concert des révélations des Victoires de la musique 2021 au Casino de Paris, le 11 janvier 2021

    VICTOIRES DE LA MUSIQUE - Qui seront les grands gagnants de cette édition 2021? Alors que l’année musicale a été évidemment marquée par la crise du coronavirus , la fermeture des salles de concert et l’annulation des festivals , France 2 célèbre ce vendredi 12 février la musique avec la traditionnelle cérémonie des Victoires. Elle est présentée en direct de la Seine musicale par Laury Thilleman et Stéphane Bern.

    Si la musique électro brille par son absence dans les nominations, d’autres artistes font figure de favoris à l’image de Benjamin Biolay. L’interprète de “Comment est ta peine” concourt dans trois catégories: artiste masculin, album et chanson. La chanteuse et comédienne Camélia Jordana est en lice pour la chanson originale avec “Facile”, tandis que Yseult, Pomme et Suzanne se côtoient pour la Victoire de l’artiste féminine.

    Les catégories “révélation scène” et “meilleur concert” ont elles laissé place à des nouveautés: “révélation masculine” et “révélation féminine” pour mettre tout de même les projecteurs sur de jeunes artistes, complètement privés de scène en 2020. Et aussi une Victoire du “titre le plus streamé” en France qui sera décernée à “Ne reviens pas” de Gradur avec Heuss l’enfoiré.

    Plus d’informations à suivre...

    A voir également sur Le HuffPost: Les meilleures punchlines de l’album “aimée” de Julien Doré

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      Aux Victoires de la musique 2021, les musiques électro frappent par leur absence

      Valentin Etancelin · news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 12 February, 2021 - 02:56 · 5 minutes

    Le compositeur de musique électronique Rone, ici aux Francofolies en 2015, est nommé aux César 2021, pas aux Victoires de la musique.

    MUSIQUE - Elles auraient pu briller, mais le sort en a décidé autrement. Ce vendredi 12 février, les grands noms de la chanson française actuelle sont en compétition, à l’occasion de la 36e cérémonie des Victoires de la musique diffusée en direct sur France 2.

    Parmi eux, il y a ceux qu’on connaît déjà, comme Aya Nakamura, Camélia Jordana , Julien Doré, Grand Corps Malade et Benjamin Biolay, mais aussi les nouveaux, à l’instar d’Yseult, Clou, Hervé ou encore Lous and the Yakuza. Tout le monde est là? Non. Pas un seul DJ, ni compositeur de musique électronique à l’horizon.

    Pas de Rone, Thylacine, Arnaud Rebotini ou The Avener, dont les derniers albums sont parus en 2020, ne figurent dans la liste des nommés de cette édition placée sous le signe du spectacle vivant. Ce choix est le fruit d’un vote, celui d’un collège de 900 personnes, composé entre autres de producteurs, artistes, personnalités du milieu de la musique et anonymes.

    “Certaines années, il y a beaucoup de diversité. Parfois, on a que des rappeurs. Parfois, on a que des femmes. C’est un problème de saison, j’ai envie de vous dire”, nous explique la directrice artistique des Victoires de la musique Virginie Petit. Elle rappelle que tout le monde est logé à la même enseigne.

    À l’étranger, le succès

    Peut-on s’attendre à voir un DJ jouer pendant la soirée? Non. “Ils ne peuvent pas vraiment rendre hommage à Juliette Greco ou Christophe”, nous dit l’organisatrice. Le remix de Clara 3000 de “Stella Botox”, titre de l’interprète des “Mots Bleus” disponible sur une édition spéciale de son disque “Les vestiges du chaos”, témoigne du contraire.

    La situation est déplorable, selon Alexandre Varcan, patron du label indépendant InFiné. Son catalogue compte certaines pointures du milieu, à l’image d’Agoria et Rone, qui concourt aux César 2021 dans la catégorie “meilleure musique originale” pour la bande-son du film “La nuit venue”. “J’ai le sentiment, et c’est mon regret, que les musiques électroniques n’ont aucune chance de figurer aux Victoires de la musique”, nous confie-t-il.

    “Les musiques électroniques mettent pourtant en lumière une qualité et un savoir faire de la production française, poursuit-il. Elles sont un médium dont la France n’a pas à rougir à l’étranger.” Les chiffres l’illustrent bien. D’après une étude du Bureau Export, association dont l’objectif est d’accompagner les artistes dans leur carrière en dehors des frontières, les musiques électroniques françaises étaient, en 2019, le genre musical le plus populaire sur la scène internationale. Et ce, à hauteur de 40%, devant le rap (33%) et la chanson (15%).

    Comme tous les secteurs de la culture, celui des musiques électroniques subit de plein fouet la crise. Contrairement aux autres disciplines, ici, les artistes intermittents sont en minorité, rappelle Le Monde . La plupart, à 60%, sont auto-entrepreneurs et ont vu, depuis le début de la pandémie, leurs revenus s’effondrer. “J’ai l’impression que les Victoires de la musique ne sont pas un moment de communion, ajoute Alexandre Varcan. On va rendre grâce à certains morts de la musique, mais on devrait s’intéresser aussi à ceux qui sont en train de souffrir, comme les clubs.”

    Un amalgame préoccupant

    Garder le moral paraît difficile, tant la part infime d’échappatoire semble loin. Un constat partagé par Tommy Vaudecrane, responsable de Technopol, une association de promotion des musiques électroniques en France. “Nous avons un besoin de visibilité pour notre existence pendant les quatre années à venir, compte tenu du cataclysme qu’a été la pandémie pour tous les acteurs de la scène”, concède-t-il. L’absence des musiques électroniques du programme de ce vendredi soir est, selon lui, symptomatique des problèmes inhérents à l’industrie de la musique française.

    Le contexte économique est préoccupant. L’atmosphère politique, aussi. Qu’il s’agisse du traitement médiatique de la free-party organisée à Lieuron au Nouvel An ou des mots de la préfecture de police à l’égard de celles et ceux venus manifester au mois de janvier dans Paris sur fond de musique électronique, il déplore “le climat de confusion que l’État essaye de créer”.

    “On a l’impression qu’ils utilisent le prétexte des rave party pour alimenter l’amalgame entre les musiques électroniques, la fête et les drogues, déplore-t-il. Au lieu d’être dans le concret et d’expliquer que ces soirées sont considérées comme illégales du point de vue de l’État et de la situation sanitaire, ils font dans le sensationnalisme.”

    La situation lui rappelle celle de 1995, “quand Charles Pasqua, alors ministre de l’Intérieur sous Mitterand, a fait passer une circulaire auprès de l’ensemble des préfectures, relayée ensuite dans les commissariats, afin d’arrêter les événements de musique électronique par tout moyen”. Aujourd’hui, les villes et les élus, avec qui Tommy Vaudecrane collabore de près, lui confient ne pas être rassurés. “Un travail de sape est en train d’être fait, c’est inquiétant pour nous”, déplore-t-il.

    “Rien n’a changé”

    Depuis 1998, année au cours de laquelle Laurent Garnier a remporté une récompense aux Victoires de la musique pour son album “30″, “rien n’a changé”, regrette Alexandre Varcan. Son discours est d’actualité. Il y exprimait son souhait de voir ladite récompense “permettre à la techno de s’exprimer plus librement sans subir l’incompréhension et la répression des dernières années”.

    Les musiques électroniques doivent-elles créer leur propre cérémonie? Tommy Vaudecrane se le demande. Le patron d’InFiné, lui, alerte sur un problème plus général de représentation de la diversité de la musique française. “En cette année 2021, ça aurait été bien que ce soit là”, constate-il amer.

    Et Alexandre Varcan de faire un pied de nez aux Victoires: “Dommage, vous êtes passées à côté de celui qui va peut-être avoir un César.”

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