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      Reconfinement : Emmanuel Macron face au défi de l’acceptabilité sociale

      Jonathan Frickert · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 30 January, 2021 - 04:30 · 6 minutes

    Par Jonathan Frickert.

    Reconfinera ? Reconfinera pas ? La question semble désormais tranchée à quelques heures d’une probable nouvelle allocution présidentielle.

    Le chef de l’État envisageait jusqu’alors trois hypothèses : un confinement le week-end, un confinement dur comme au printemps ou un confinement souple comme à l’automne.

    Après une semaine d’incertitudes et de consultations, Emmanuel Macron devrait trancher ce week-end en faveur d’ un reconfinement préventif . Ces hésitations ajoutées à la fin de la mission d’information parlementaire sur la Covid-19 votée ce mercredi laisse apparaître une certaine panique au sommet de l’État.

    Alors que la contestation prend de l’ampleur partout dans le monde, le chef de l’État a-t-il enfin pris conscience de la colère sourde qui frappe le pays ?

    L’Élysée ménage l’opinion

    Ce week-end, le bruit d’un confinement annoncé dès cette semaine par le chef de l’État s’est fait de plus en plus sentir. En début de semaine, l’Élysée a pourtant joué l’apaisement en reportant ces annonces sine die , laissant à Olivier Véran le soin de préparer le terrain par un nouveau point de situation ce jeudi. Après un an de restrictions, le président de la République s‘est laissé le temps de la réflexion en reportant à ce week-end l’annonce d’un probable troisième confinement.

    Si, officiellement, ce report serait dû à l’évaluation du couvre-feu dont l’efficacité « s’estompe » , d’autres raisons semblent peser dans le choix de l’exécutif : les inconnues entourant les variants du virus, mais surtout l’acceptation d’un nouveau confinement par les Français.

    Emmanuel Macron a semble-t-il décidé de ne plus se laisser déborder par les médecins tirant la sonnette d’alarme depuis plusieurs semaines. Parmi eux, outre les propos hallucinants de Jean-François Delfraissy sur un virus « diabolique et beaucoup plus intelligent que ce qu’on pense », l’infectiologue Karine Lacombe a évoqué la semaine dernière un mois de mars « très dur » . Des éléments amenant l’idée d’un confinement préventif afin d’éviter une troisième vague.

    Seulement, là où le gouvernement avait l’habitude de s’interroger sur quels lieux fermer, il s’interroge aujourd’hui sur la meilleure manière de ménager une opinion désormais défavorable à 56 % à un nouveau confinement.

    Ces derniers jours, la détresse des PME s’est encore accentuée avec la double-peine de la fermeture contrainte et de la fin de la doctrine du « quoiqu’il en coûte ». À ce désespoir s’ajoute désormais l’exaspération des Français craignant aujourd’hui davantage le contre-coup social que le virus lui-même.

    Face à cela, la réticence de l’exécutif est d’autant plus justifiée que les manifestations commencent à se multiplier partout dans le monde et en Europe en particulier.

    Une flambée de violence dans plusieurs pays du monde

    Pour cause, plusieurs pays connaissent d’importantes manifestations pour protester contre les mesures prises par leurs gouvernements.

    Au Moyen-Orient, plusieurs pays connaissent une flambée de violence depuis lundi, en particulier au Liban ainsi qu’en Israël, où le troisième confinement en place depuis décembre dernier provoque ces derniers jours des échauffourées dans plusieurs quartiers de Jérusalem.

    L’Europe n’est pas épargnée, notamment en Espagne, mais également au nord de la région. Ainsi, le mouvement « Men In Black Danemark » né, comme les Gilets jaunes, sur Facebook, mène depuis le début du mois de janvier l’opposition à « la dictature du semi-confinement », alors que le pays connaît depuis décembre une fermeture des bars et des restaurants.

    L’escalade de violence est montée d’un cran ces derniers jours. Des poupées à l’effigie de la Première ministre du royaume arborant des menaces de mort ont été régulièrement incendiées ces derniers jours.

    Mais l’État le plus scruté est sans doute les Pays-Bas, revenu au calme mercredi après près de trois soirées d’émeutes où les pillages ont succédé aux affrontements dans les principales villes du pays.

    Ces derniers jours, la Hollande est devenue le symbole de la contestation contre les restrictions sanitaires.

    En cause : la mise en place d’un couvre-feu à compter du 23 janvier. Une première depuis 75 ans entraînant une flambée de violences que le Premier ministre peine à juguler, alors que le bourgmestre d’Eindhoven, réputée pour son club de football, n’a pas hésité dimanche à évoquer un risque de guerre civile .

    Difficile de ne pas voir dans ce qui se passe dans ce pays de longue tradition libérale l’expression d’un mécontentement. Le royaume hollandais n’est pourtant pas connu pour sa propension à la contestation, à l’inverse de la France.

    Une contestation qui monte

    L’Hexagone est étonnamment épargné par ces mouvements alors que le pays est soumis à des mesures similaires à celles que connaissent nos voisins et ce depuis un an.

    Les frictions semblent toutefois prendre de l’ampleur ces derniers jours, avec l’émergence du hashtag #JeNeMeReconfineraiPas puis de #DésobéissanceCivile depuis ce week-end.

    Loin des gazouillis twitterresques, c’est le secteur de la restauration qui a ouvert la voie, et en particulier Stéphane Turillon. Ce restaurateur a décidé de rouvrir son établissement à compter du 1er février pour dénoncer la surdité des autorités sur le malaise de la profession. Son appel devrait être suivi, alors que plusieurs réouvertures clandestines se multiplient partout dans le pays.

    Du côté du monde universitaire, dont la détresse a récemment été rappelée , ce sont les étudiants d’une trentaine de facultés qui envisagent désormais une occupation des amphithéâtres et appellent à reprendre au plus vite les cours en présentiel.

    Le pays des contestations égalitaires

    La France est un pays de contestations. Une réputation que les nombreux mouvements du quinquennat Macron n’ont guère démentie. Comment alors expliquer cette lenteur dans la contestation ? Un des arguments les plus probants est sans doute la question de l’égalité.

    Une propension que rappelait Tocqueville dès 1856 dans L’Ancien Régime et la Révolution :

    « [Les Français] veulent l’égalité dans la liberté et, s’ils ne peuvent l’obtenir, ils la veulent encore dans l’esclavage. »

    Les Français sont davantage attachés à l’égalité qu’à leur liberté, de l’égalité devant la loi en 1789 à l’égalité fiscale des Gilets jaunes canal historique en passant par l’égalité sexuelle en mai 1968.

    L’Histoire aime les symboles. La nation qui a vu naître l’auteur du Discours de la Servitude Volontaire n’a pourtant contribué qu’à une infime partie de celui de La Désobéissance civile , Henry David Thoreau n’étant d’origine française que par son grand-père.

    Cette impression de passivité n’est toutefois que factice tant l’appréhension semble avoir frappé la macronie durant une semaine de tergiversations.

    Reste à savoir si le chef de l’État aura la décence d’en tenir compte.

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      Covid-19 : apprenons à vivre avec pour avancer

      Rafael Guenoun · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 30 January, 2021 - 03:40 · 4 minutes

    Par Rafael Guenoun.

    Aujourd’hui, alors que j’allais acheter des planches de bois à mon magasin de bricolage local afin de réparer des étagères, j’ai été frappé par les produits placés en tête de gondole dès le premier rayon : des masques de différentes tailles, couleurs, design, ainsi que du gel hydroalcoolique et d’autres produits utiles dans la période actuelle ; au cas où vous auriez été plongés dans un coma il y a un an et venez à peine de vous réveiller, nous entrons bientôt dans la deuxième année d’une pandémie tout droit venue de chez nos amis communistes chinois .

    Sur le chemin du retour, petit arrêt dans une épicerie pour y acheter du lait pour mon fils. Masques obligatoires et disponibles à l’entrée pour les personnes n’en possédant pas, distributeurs automatiques de gel hydroalcoolique dernier cri, et joli balisage au sol pour rappeler aux clients les distances socialement appropriées.

    Pizzeria et ordre spontané

    À trois minutes de la maison, j’ai l’opportunité de voir la toute nouvelle fenêtre de ramassage installée par la pizzeria locale sur la façade est de l’établissement, qui permet aux clients de récupérer leur repas commandé par téléphone, depuis leur voiture, en quelques secondes à peine. Dans le silence de l’habitacle de ma Jeep, je bénis le capitalisme et ce que Hayek a nommé l’ordre spontané .

    En effet, ici, tous ces établissements privés ont recueilli une information de terrain (qu’attendent d’eux les consommateurs pour continuer à venir acheter leurs produits) et l’ont utilisée pour trouver des solutions à la frilosité des clients, en pleine pandémie.

    Certes, là où j’habite, le port de masque en espace clos est obligatoire. Cependant, toutes ces entreprises ont effectué des investissements durables, dont la fenêtre de pick-up est la plus parlante, et qui dépassent largement les obligations réglementaires.

    Pourquoi ? Hé bien, simplement parce que, d’une certaine manière, l’absence de visibilité économique actuelle est une forme de visibilité. Les hommes politiques feraient d’ailleurs bien de s’en inspirer. Pour faire simple : nous pouvons parler d’un monde d’avant le Covid, mais pas du monde d’après, car le monde d’après est le monde de maintenant .

    Ce qu’a compris Mélenchon

    Alors que Bruno Le Maire claironne depuis l’année dernière que reviendront les beaux jours et la croissance après la crise, il est triste de voir que seul un Jean-Luc Mélenchon semble avoir compris que le virus est là pour rester et qu’il s’agit maintenant d’apprendre à vivre en parallèle de lui.

    Au passage, il profite de l’occasion pour nous vendre une sorte de planisme sous stéroïdes, la « société de roulement », qui ferait sans doute pâlir d’envie les mêmes gouvernants chinois qui nous ont mis dans cette panade.

    Imaginez un instant vivre dans un monde où vous pouvez vous rendre chez le boulanger de 16 h 15 à 16 h 30, mais que les portes vous seraient fermées dès 16 h 31. Et quid du petit, qui avait école de 15 h 12 à 17 h 27, mais que vous n’avez pas pu récupérer, car vous n’avez pas le droit de circuler en voiture, sauf entre 15 h 32 et 16 h 08… Je caricature, mais vous comprendrez que l’idée, mise en pratique, tend à une imbuvable expansion des pouvoirs publics. Si le confinement est une prison, la société par roulement est une prison plus grande encore, et à ciel ouvert.

    Cela étant dit, même Stéphane Bancel, le PDG de Moderna, l’admet : ce virus est là pour longtemps (voire pour toujours), et l’inéluctable apparition de variants successifs doit nous amener à penser la vie avec le Covid, plutôt que cachés de ce dernier. Le prochain confinement, qui semble arriver à grands pas, sera vraisemblablement le dernier, car – je reconnais à Mélenchon ce point – on ne peut pas continuer à vivre en stop-and-go .

    Comme je le précisais dans mon dernier billet , je fais partie des personnes les plus précautionneuses en temps de pandémie, et je m’auto-confine volontiers, notamment du fait de comorbidités dans ma petite famille.

    Pourtant, je reconnais aux autres l’envie de sortir le bout de leur nez, et je pense qu’il serait dès à présent préférable que nous apprenions à vivre maintenant, peut-être masqués, de préférence vaccinés, certes à distance, mais – en tout état de cause – que nous nous adaptions à la nouvelle situation, plutôt que d’attendre une résolution magique ou providentielle du problème.

    Comme le dit Stéphane Bancel (peut-être aussi pour prêcher pour sa paroisse) : nous allons « vivre avec ce virus comme on vit avec la grippe » . Une fois la vaccination mise en place efficacement, il faudra multiplier les rappels, en fonction des nouvelles souches, chaque année. Oubliez donc l’après-Covid.

    Bref, il est temps pour toutes et tous de construire sa propre fenêtre à pizza.

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      COVID variants throw J&J vaccine a curveball, lowering efficacy to 66%

      Beth Mole · news.movim.eu / ArsTechnica · Friday, 29 January, 2021 - 16:58

    COVID variants throw J&J vaccine a curveball, lowering efficacy to 66%

    Enlarge (credit: Getty | SOPA Images )

    Johnson & Johnson’s experimental COVID-19 vaccine was 72 percent effective at preventing moderate and severe disease in the United States and 85 percent effective at preventing severe disease globally. But the one-shot vaccine struggled to fight off emerging virus variants in other countries, lowering its overall efficacy to 66 percent.

    The topline results from Johnson & Johnson’s Phase III ENSEMBLE trial , announced Friday, suggest the vaccine will be yet another much-needed weapon against the pandemic virus, which has now infected over 100 million worldwide and killed nearly 2.2 million.

    “Changing the trajectory of the pandemic will require mass vaccination to create herd immunity, and a single-dose regimen with fast onset of protection and ease of delivery and storage provides a potential solution to reaching as many people as possible,” said Mathai Mammen, global head of research and development at Janssen Pharmaceutical (owned by J&J). “The ability to avoid hospitalizations and deaths would change the game in combating the pandemic.”

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      Coronavirus variants: What they do and how worried you should be

      Beth Mole · news.movim.eu / ArsTechnica · Friday, 29 January, 2021 - 00:00 · 1 minute

    Coronaviruses

    Enlarge / Coronaviruses (credit: Getty | BSIP )

    Ever since the novel coronavirus, SARS-CoV-2, began jumping from human to human, it’s been mutating. The molecular machinery the virus uses to read and make copies of its genetic code isn’t great at proofreading; minor typos made in the copying process can go uncorrected. Each time the virus lands in a new human victim, it infects a cell and makes an army of clones, some carrying genetic errors. Those error-bearing clones then continue on, infecting more cells, more people. Each cycle, each infection offers more opportunity for errors. And, over time, those errors, those mutations, accumulate.

    Some of these changes are meaningless. Some are lost in the frenetic viral manufacturing. But some become permanent fixtures, passed on from virus to virus, human to human. Maybe it happens by chance; maybe it’s because the change helps the virus survive in some small way. But in aggregate, viral strains carrying one notable mutation can start carrying others. Collections of notable mutations start popping up in viral lineages, and sometimes they seem to have an edge over their relatives. That’s when these distinct viruses—these variants—get concerning.

    Scientists around the world have been closely tracking mutations and variants since the pandemic began, watching some rise and fall without much ado. But in recent months, they have become disquieted by at least three variants. These variants of concern, or VOCs, have raised critical questions—and alarm—over whether they can spread more easily than previous viral varieties, whether they can evade therapies and vaccines, or even whether they’re deadlier.

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      Basic pandemic safety limits spread in schools

      John Timmer · news.movim.eu / ArsTechnica · Wednesday, 27 January, 2021 - 11:45 · 1 minute

    Image of a classroom with widely spread desks.

    Enlarge / Masks and distancing work in the classrooms, too. (credit: MediaNews Group/Reading Eagle via Getty Images )

    Can schools be kept open safely even as the COVID-19 pandemic continues largely unchecked? So far, the data has been mixed. Studies of spread in schools seem to suggest they're not a major source of infections. But when countries that shut their schools as part of a package of pandemic restrictions were compared to those that didn't, the ones that had schools shut down had a lower overall rate of infection. So, the record on opening schools seems a bit mixed.

    Yesterday, the CDC released a detailed look at the spread of SARS-CoV-2 within a single school system in rural Wisconsin. While the results come from a time before the new, more easily spread strains had evolved, they show that some of the measures laid out in guidelines on how to safely reopen schools work. Thanks to those precautions, infections in the school were down by 37 percent compared to infections in the community at large, and there were very few infections that occurred within the school. But it also raises an obvious question: if these measures work, why aren't we all using them?

    Appropriate cautions

    The study started at the end of August 2020 and continued on through to the end of November. It focused on the schools of Wood County, Wisconsin, and tracked infections that took place among its faculty and staff as well as comparing those to the spread of the pandemic in the county as a whole. Overall, there were 4,876 students and 654 staff members included in the data.

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      “I can’t tell you how much vaccine we have,” new CDC head says

      Beth Mole · news.movim.eu / ArsTechnica · Monday, 25 January, 2021 - 17:53

    A registered nurse practitioner holds up a sign and a flag asking for another patient to dose with the Pfizer Covid-19 vaccine as well as a more vaccine doses at a vaccination site in Seattle, Washington on January 24, 2021.

    Enlarge / A registered nurse practitioner holds up a sign and a flag asking for another patient to dose with the Pfizer Covid-19 vaccine as well as a more vaccine doses at a vaccination site in Seattle, Washington on January 24, 2021. (credit: Getty | Grant Hendsley )

    With the country’s vaccine rollout in utter disorder, health officials in the Biden administration are cautiously trying to both manage expectations and express optimism.

    In a series of interviews over the weekend, officials warned that states could face vaccine shortages in the short term, with some states’ supplies already running low—or completely running out. On the other hand, the officials remained convinced that they would be able to achieve the administration’s goal of getting 100 million doses in arms in their first 100 days in office—a goal that has been criticized as being both too ambitious and not ambitious enough.

    With 95 days to go until their goal’s deadline, the officials have made clear just how much work they face in getting vaccinations on track.

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      Coronavirus : l’urgence d’un changement de cap

      Paul Touboul · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Sunday, 24 January, 2021 - 04:45 · 10 minutes

    coronavirus

    Par Paul Touboul.

    Pour commencer, des questions. Allons-nous installer définitivement dans nos pratiques le dénombrement quotidien de nos concitoyens atteints par tel ou tel virus ? Au même titre que le bulletin météo, chiffres et pourcentages des victimes s’afficheront-ils désormais sur nos téléphones, influant sur la coloration de nos journées ?

    La perspective d’un voisinage tendu avec le monde des virus se dessine-t-elle et avec elle celle d’une vie attentive aux moindres soubresauts de ce comparse réfractaire auxquels il conviendra de répondre sans tarder ? Un combat de longue haleine est-il entamé dans lequel se déploient, pour notre survie, toutes les ressources de l’intelligence humaine ?

    Entrons-nous dans une nouvelle ère, celle d’une humanité en croisade contre les nuisibles naturels qui la mettent en péril ? Est-ce le projet grandiose de l’avenir pour pérenniser notre existence sur Terre ?

    Notre humanité, dans sa relation à la nature qui l’environne, est peut-être à un tournant. Elle semble ne pas tolérer désormais ce qui autour d’elle échappe à son contrôle et, qui plus est, serait une menace.

    Une lutte ancestrale

    Mais, à bien y réfléchir, cette lutte est, au fond, ancestrale. L’Homme a de tous temps cherché à vaincre les obstacles à son développement, voire à les éliminer. Il s’agissait toujours de cibles à échelle humaine, appréhendées par nos sens, et à la portée de moyens adaptés, parfois violents. L’ avènement des vaccins puis des antibiotiques a offert la première opportunité de combattre nos ennemis du monde invisible que sont les agents infectieux.

    Vaincre ces organismes dangereux capables de nous exterminer a certainement marqué une date dans notre vie sur la planète Terre. Et l’amélioration aujourd’hui de nos conditions d’existence doit beaucoup à cette avancée.

    Depuis, la connaissance de l’univers vivant microscopique s’est considérablement développée. Une multitude d’espèces qui l’habitent a été identifiée. Des techniques de plus en plus fines ont pénétré leur intimité, offrant même des possibilités de manipulations.

    L’explosion de ce savoir se solde aussi de remises en cause incessantes, de questionnements supplémentaires, de théories nouvelles et de pratiques de plus en plus intrusives. Le champ de l’inconnu n’est pas pour autant réduit et se renouvelle même à l’infini. Si l’Homme a pu s’ériger en apprenti sorcier, il n’en reste pas moins fasciné par le mystère grandiose qu’est la vie. Et dans le cheminement du chercheur, la passion de connaître voisine avec l’humilité et la conscience de son ignorance.

    Coronavirus et mise à l’écart de la médecine

    Alors pourquoi ce préambule ? Parce que la gestion de la crise sanitaire actuelle a mis en lumière les illusions d’attitudes scientifiques dévoyées qui sont elles-mêmes le pendant d’une hubris contemporaine. Qu’avons-nous vu en l’occurrence ?

    Ont été écartés avec dédain les comportements traditionnellement requis en matière d’épidémie. Que chaque cas déclaré en réfère à son médecin, que ce dernier le prenne en charge et prescrive un traitement jugé approprié dont il assure le suivi, voilà ce qui se passait de tout temps quant telle ou telle virose faisait son apparition. La maladie restait personnalisée, avait un visage, se composait d’histoires individuelles, gardait une dimension humaine.

    Or cette pratique a été balayée. Le praticien n’était plus à la hauteur d’un combat jugé titanesque. Exit la médecine de proximité . Place à l’armada d’État que sont les hôpitaux publics. Ainsi en a décidé l’État français.

    La notion de pandémie donnait-elle sens à pareille mesure ? L’explosion des contaminations pouvait justifier au contraire le recours à l’ensemble du corps médical et la démultiplication de l’offre de soins. D’autant que la prise en charge initiale relevait à l’évidence de la compétence de généralistes.

    Pourtant il en a été décidé autrement. Et la manière a été brutale puisque certains médicaments recommandés initialement ont été contingentés et des praticiens sanctionnés par l’Ordre pour avoir contrevenu aux injonctions officielles. Un centralisme autoritaire en matière médical s’est donc instauré, l’État gérant unilatéralement l’épidémie, en comptabilisant l’étendue et décrétant les conduites . Une situation entièrement inédite et qui n’a fait que se renforcer avec le temps.

    Ce faisant, en l’absence des généralistes, on peut considérer que nombre de cas ont été livrés à une aggravation qui pouvait être évitable , contribuant éventuellement à la surmortalité de départ. L’autoritarisme d’État s’en est donné à cœur joie, s’abritant derrière une évidence qui ne souffrait pas la discussion.

    Un parfum de totalitarisme politique

    L’on a assisté à une politisation des prises de position et des commentaires sans commune mesure avec les contenus sanitaires et leur base scientifique. Il y avait désormais une vérité officielle, seule valable dans la prise en charge de l’épidémie.

    Il est bien sûr admissible que le pouvoir impose sa manière d’appréhender une crise et les solutions qui en découlent. Mais pas en instillant un contexte ambiant délétère, malsain, où les opposants sont livrés à la vindicte des bien-pensants. Et l’on n’a jamais autant mesuré le poids de la propagande par médias interposés à propos de sujets relevant simplement de controverses sur les connaissances. J’ose dire que l’ambiance a pris un parfum totalitaire .

    L’imposition des esprits liée à cette volonté de rester maitre du jeu et de régner sans partage s’est poursuivie depuis sans discontinuer. La flambée épidémique éteinte, le gouvernement s’est lancé dans la traque de virus perdurant ici ou là, auquels était assigné le dessein perfide de nous envahir de nouveau.

    Sur quels arguments s’étayait cette crainte ? À vrai dire l’affirmation était entourée de mystère, laissant penser qu’elle allait de soi. Par le fait prenait corps la représentation d’un adversaire hors du commun auquel serait livré une guerre sans merci.

    Un évènement, que rien au départ ne distinguait de ceux du passé, devenait ainsi unique, inouï, et, je dirais, à la mesure de l’ hubris contemporaine. On n’en était plus à traiter et isoler les cas contaminés, b-a-ba des stratégies traditionnelles, il fallait prendre à bras le corps un évènement planétaire et assurer à terme, avec les armes d’aujourd’hui, la victoire de l’Homme prométhéen.

    Car c’est bien de posture générationnelle qu’il s’agit. Et notre ministre de la Santé en est l’incarnation . Fils de ce monde-là, il a repoussé sans état d’âme l’avis de personnalités reconnues de l’infectiologie, aussi titrées et prestigieuses soient-elles, pour s’en remettre à des méthodes qui, à défaut d’être éprouvées, étaient innovantes.

    Experts, algorithmes et bureaucratie à la rescousse

    Force est de reconnaître qu’il suivait en cela les recommandations d’experts, plus hommes de laboratoire que de terrain. Ont été pris en compte des prédictions basées sur de savants calculs , des schémas explicatifs appuyés par de mystérieux algorithmes, une gestion de la crise effectuée depuis un centre de commande où se déployait une intelligence abstraite manipulant des données qu’elle enfantait.

    C’est peut-être la grande nouveauté de l’évènement, celle d’avoir inauguré une vision mondialiste, bureaucratique d’une épidémie, à l’image d’experts hors sol trônant du haut d’un savoir dématérialisé.

    Dans cette même optique il fallait que les mesures prises soient à l’échelle d’un combat de géants. Intervenir sur des populations entières, imposer confinement, port de masques, voire user si nécessaire de coercition, brasser des multitudes dans une joute sans merci contre le coronavirus, voilà bien une guerre digne de ce nom dans laquelle les ressources de l’intelligence humaine auront toute latitude de faire leurs preuves.

    Si dans le passé les virus paraissaient dicter leurs conditions, on pouvait aujourd’hui leur imposer d’autres règles du jeu. Il s’agissait, avec nos tests, de les débusquer à grande échelle, de traquer les foyers de multiplication, et en cas de danger, de calfeutrer le pays pour le soustraire à l’assaut des envahisseurs.

    Et on n’a pas lésiné sur les moyens, quitte à mettre à bas l’activité économique et sociale. L’homme contemporain défié s’est hissé à la hauteur d’un mal planétaire. Chaque jour ont été comptabilisées compulsivement les intrusions ennemies et les pertes subies sur ce champ de bataille informe et invisible.

    Sourds à toute critique nos augures en sont venues à découvrir à leurs dépens que le virus a plus d’un tour dans son sac. Ils avaient pourtant été prévenus. Les virus respiratoires sont l’objet de mutations continuelles. L’avènement de variants avait déjà été signalé en juillet puis octobre 2020, responsable d’un regain d’activité virale.

    Du coup l’histoire a repris souffle et le combat est reparti de plus belle. Dépistage à marches forcées, maintien d’une chape de plomb sur la population, monopolisation de l’information par la virose, bref la folle épopée continue. Et il n’y a pas de raison que cela s’arrête. Jusqu’alors on s’attaquait aux épidémies déclarées. Maintenant c’est au monde secret des virus que l’on s’en prend.

    Les mutations cachées qui les caractérisent sont la nouvelle cible. Ces variants qui pourraient devenir un jour épidémiques sont suivis à la trace. Mais jusqu’à quand ? La maitrise de l’échange, il faut le reconnaitre, appartient bel et bien au coronavirus qui nous impose son tempo et peut seul décider la fin de partie.

    Il est clair que la stratégie appliquée à cette virose est devenue démente. Les choix pris, y compris celui du vaccin , ne peuvent escompter un contrôle véritable de la situation, à savoir nous protéger tous durablement d’une contamination.

    Si l’on ne se contente pas d’une approche pragmatique, c’est-à-dire traiter, isoler les contaminés et protéger les plus vulnérables en attendant des jours meilleurs, l’issue risque d’être repoussée aux calendes face à un virus scruté en permanence et dont on ne tolère plus de vie secrète.

    Il y a bientôt un an que tout a commencé. Rien ne laisse entrevoir une issue prochaine . C’est du jamais vu en matière d’épidémie. Fallait-il que celle-ci déroge à toute règle et que nos connaissances tirées d’une expérience éprouvée soient battues en brèche ? Il est permis d’en douter et questionner la politique sanitaire actuelle s’impose plus que jamais aujourd’hui.

    On ne peut impunément mettre à l’arrêt un pays pour combattre un agent infectieux, certes contagieux mais dont la létalité n’excède pas celle de la grippe. Qu’on continue à le surveiller à l’abri de tout tapage médiatique, l’affaire est du ressort de toute nation chargée de protéger ses citoyens. Mais maintenir pour cela un état de guerre est un non-sens qui nous conduit à un naufrage collectif.

    Il est malheureusement à craindre que nos gouvernants renâclent à se remettre en cause. Sans compter que le sacro-saint principe de précaution et la peur des juges risquent de conforter pareille obstination. Pourtant l’urgence est là.

    La vie doit reprendre ses droits dans notre pays, toute latitude étant restituée à l’activité socio-économique et à la culture pour s’exprimer, l’individu retrouvant quant à lui dans son quotidien les ingrédients qui le motivent et le structurent.

    En somme une existence libre, sans peur et ouverte sur l’avenir. Garder un œil sur le virus, comme d’ailleurs sur toutes les menaces qui nous entourent, ne doit pas mettre en péril nos raisons de vivre.

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      Jean Castex annonce un million de vaccinés en France

      Le HuffPost avec AFP · news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 23 January, 2021 - 15:53

    Jean Castex photographié à l

    CORONAVIRUS - Un cap symbolique dans la lutte contre le coronavirus . Ce samedi 23 janvier, le premier ministre Jean Castex a annoncé sur Twitter que le seuil du million de vaccinés en France avait été atteint.

    “A tous nos soignants, à tous nos élus, à tous les personnels et agents des préfectures, des ARS et des établissements de santé, et à toutes celles et à tous ceux qui unissent leurs forces à cette exceptionnelle campagne de vaccination, merci”, a-t-il écrit, dans un mot manuscrit partagé sur le réseau social.

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      The art and science of boarding an airplane in a pandemic

      WIRED · news.movim.eu / ArsTechnica · Saturday, 23 January, 2021 - 12:45

    During the pandemic, several airlines have switched boarding procedures to create more distance between passengers.

    Enlarge / During the pandemic, several airlines have switched boarding procedures to create more distance between passengers. (credit: Nicholas Economou | NurPhoto | Getty Images)

    Jason Steffen studies planets in other solar systems. His most famous work—OK, second-most famous work—was with NASA ’s Kepler Mission, a survey of planetary systems. But you’re more likely to have heard of Steffen, a professor at the University of Nevada at Las Vegas, in a very different context: as a student of the airplane boarding process . Years ago, after waiting in yet another line on a jam-packed jetway, the physicist thought to himself, “There has to be a better way than this.”

    Airlines are invested in boarding times—and to a lesser extent, offboarding—because time equals money. Flying people around the world is a low-margin business, and the faster you can get a flight loaded, into the air, and then emptied on the ground, the faster you can get the next round of paying customers into the air.

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