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      Sur son TikTok, les pires messages Tinder deviennent de douces mélodies

      Esther Suraud · news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 11 February, 2021 - 15:45 · 1 minute

    TIKTOK - Transformer des messages déplacés en chansons mélodieuses. C’est le challenge dans lequel s’est lancé cette chanteuse londonienne, Becky Carewe-Jefferies, avec ses vidéos TikTok. Et c’est une réussite, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus .

    “Je voulais souligner à quel point ces messages sont ridicules” a-t-elle déclaré au HuffPost UK . En dénichant des conversations Tinder sur le compte Instagram “ Tinder Nightmares ”, qui regroupe les pépites de l’application, Becky est parvenue à créer de puissantes mélodies avec une base qui ne l’est pas (du tout).

    Un message comme “Je sais que c’est un peu bizarre et arrogant, mais aimerais-tu coucher avec moi? Je ne suis pas un pervers, juste un vrai gars. Je te traiterais avec respect et le sexe sera bien”, chanté avec une voix angélique, sur des fonds de piano, rend les propos d’autant plus absurdes.

    La jeune femme de 28 ans ne s’attendait pas à un tel engouement autour de ses reprises de messages Tinder. Les vidéos sur son compte TikTok ont attiré des millions de curieux du jour au lendemain.

    À voir également sur Le HuffPost: Elle a recueilli des centaines de messages de rupture, voici ce qu’elle a découvert

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      Vous alternez télétravail et présentiel et ça vous fatigue: c'est normal

      Marine Le Breton · news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 11 February, 2021 - 15:43 · 3 minutes

    Alterner entre télétravail et présentiel est un véritable changement de rythme, auquel nous n’étions pas forcément habitués auparavant.

    BIEN-ÊTRE - Avant l’épidémie de coronavirus, cela ne vous arrivait que rarement. Mais désormais, alors que vous êtes majoritairement en télétravail , c’est récurrent: lorsque vous vous rendez sur votre lieu de travail, vous rentrez le soir épuisé comme si vous aviez couru un marathon.

    Pas de panique, c’est bien normal. Alterner entre télétravail et présentiel est un véritable changement de rythme, auquel nous n’étions pas forcément habitués auparavant, et qui n’est pas sans conséquence sur notre bien-être.

    Car le télétravail, même s’il peut conduire à allonger la journée de travail de certains salariés et conduire à l’ épuisement professionnel , apporte à d’autres un confort inégalé. Car être en télétravail, c’est une bien moindre course contre la montre. Les temps de pause chez soi et sur le lieu de travail n’ont rien à voir.

    “Quand vous êtes chez vous pour travailler, vous pouvez prendre le temps du petit déjeuner , vous n’aurez pas à le prendre sur un coin de table. Dans la journée, vous pouvez facilement faire des petites pauses, plus régénérantes qu’une seule longue le midi”, souligne la chronobiologiste Claire Leconte , contactée par Le HuffPost .

    Stress des transports

    Par ailleurs, elle estime que ce problème est “plus marqué chez les personnes dépendantes de transports en commun pour des temps relativement longs, comme ceux en Île-de-France, mais aussi dans les grandes métropoles comme celles de Lyon ou Marseille”.

    Et pour cause: en télétravail, pas besoin de courir pour attraper son bus ou de traverser sept couloirs entre deux métros. À cela s’ajoute le fait qu’une heure de transport en moins par jour, c’est aussi une nuit de sommeil plus longue. Sans parler du stress inhérent aux transports. “Vous n’avez pas le stress de risquer de louper votre transport en commun et d’arriver en retard”, indique Claire Leconte.

    Autre point non négligeable permettant d’expliquer la fatigue qui suit une journée en présentiel, lorsque l’on s’est habitué au calme de son logement: celui de la déconcentration liée aux collègues ou à l’activité dans l’entreprise. “Vous êtes moins tenu par les horaires et moins déconcentré que quand vous avez des collègues autour de vous qui ont quelque chose à dire ou à demander. C’est donc une gestion de votre temps très différente, mais aussi pas mal de stress évité, qui lui aussi est une source de fatigue, d’autant plus qu’il intervient sur la qualité de votre sommeil”, explique la chronobiologiste.

    Évidemment, cela ne concerne pas tout le monde. Les parents qui travaillent entourés de leurs enfants dès 16h30 ou les salariés qui doivent partager la même pièce que leur conjoint au téléphone toute la journée, sont forcément tout autant, voire plus, déconcentrés que ceux qui se rendent sur leur lieu de travail.

    Port du masque

    Autre hypothèse qui pourrait expliquer cette fatigue soudaine: le port du masque. Pour les Français qui ne sont pas habitués à le porter toute la journée, contrairement aux soignants, maux de tête, fatigue, étourdissements peuvent être constatés, comme souligné par Le Parisien . “C’est effectivement très compliqué pour la respiration, cela demande des efforts (...) Avec cette crise, les Français se rendent compte que c’est désagréable, surtout pour le grand public, qui n’a pas l’habitude d’en porter”, explique Céline Laville, soignante au CHU de Poitiers, présidente de la Coordination nationale infirmière.

    La mise en place du couvre-feu à 18h n’a pas forcément arrangé les choses en ce qui concerne la fatigue, car il faut tenter d’organiser sa journée de manière condensée. Aller au travail puis courir pour faire ses courses avant que les magasins ferment n’est pas de tout repos. Un “stress supplémentaire”, selon Claire Leconte, pour qui le télétravail, lorsqu’il est fait dans de bonnes conditions, permet réellement d’améliorer le bien-être.

    À voir également sur Le HuffPost: Vous avez mal au dos en télétravail? Cette posture y est sûrement pour quelque chose

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      Fêtons les femmes de science en cette journée internationale qui leur est réservée - BLOG

      Anna Gold · news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 11 February, 2021 - 09:35 · 8 minutes

    Alors que l’histoire

    FEMMES - Le 11 février de chaque année est consacré à la Journée internationale des femmes de science . Cette journée est à la fois emblématique des extraordinaires réalisations des femmes dans un contexte historique d’inégalités, mais aussi représentative d’un formidable moyen de conscientiser notre société, de susciter l’intérêt de la jeunesse.

    En effet, il ne faut pas oublier que, de tout temps, ces femmes exceptionnelles ont apporté leur pierre à l’édifice en mathématique, en physique, en chimie, en médecine, en biologie, en informatique et dans le domaine astrophysique et spatial.

    Un mépris séculaire pour les “Femmes Savantes”

    On peut dire qu’un ton condescendant, discourtois, voire méprisant, a toujours accompagné l’expression “ femmes savantes ”: la pièce de Molière en est une preuve incontestable. Dès lors, si la gent féminine s’aventurait dans les chemins “interdits”, par “bienséance”, dès que possible, pour ne pas que cela fasse tache d’huile, on s’empressait ensuite de “nettoyer” l’époque des noms de ces femmes intelligentes, inspirantes, donc excessivement “encombrantes”.

    Au XIXe siècle, l’enseignement public contribue enfin à ouvrir les écoles aux fillettes. Cependant, la “vraie” égalité n’est pas au rendez-vous: les nouvelles mesures n’ont pas ébranlé la volonté d’“un masculin qui continue à l’emporter” que ce soit dans la grammaire française ou dans les diktats d’une société qui persiste à refuser à octroyer aux femmes l’accès aux mathématiques, à la chimie, etc. De fait, on continue à forcer les femmes à être de bonnes épouses et de bonnes mères avec un minimum d’éducation. Si d’aventure, elles s’engagent dans les chemins interdits et, en outre, réussissent, on s’arrange alors pour minimiser les réalisations ou pour considérer cet état de fait comme très exceptionnel. Souvent, les femmes devaient donc se cacher ou même se déguiser en hommes pour pouvoir travailler.

    Alors que l’histoire “réelle” est jalonnée de femmes scientifiques exceptionnelles, on constate en outre que leur nom a été effacé de la mémoire collective: on a même l’impression qu’à de très rares exceptions près, les femmes ont été notamment absentes dans les sciences.

    Pourtant, des noms émergent. Même si on peut mentionner d’autres femmes avant elle, on ne peut écarter Hypatie (360-415 après J.-C.) qui cumule les fonctions prestigieuses de philosophe, astronome et mathématicienne, femme de lettres et de science, à la tête de l’école néoplatonicienne d’Alexandrie, au sein de laquelle elle enseigne la philosophie et l’astronomie. La figure de proue reste évidemment bien des siècles plus tard, Marie Curie (1867-1934), qui a eu droit à une reconnaissance universelle avec ses diverses distinctions dont deux Prix Nobel (un de physique avec son mari en 1903 et un en solo de chimie en 1911).

    Il faut donc prendre la peine de “fouiller” dans les recoins de l’histoire pour constater qu’un nombre impressionnant de femmes scientifiques “oubliées”, “détrônées”, “gommées” étaient novatrices et bien présentes dans tous les domaines.

    Les femmes de science, “secrets d’histoire”?

    Dans un contexte donc extrêmement défavorable, quel a donc pu être le moteur de ces femmes de science?

    Parfois, c’est un membre de la famille ou un mari qui donne envie de progresser comme ce fut le cas d’Hypatie qui reçut le savoir de son père; parfois, c’est l’évidence de la vérité scientifique qui pousse des intellectuelles à compléter discrètement ou à corriger sans la moindre autorisation des textes rédigés par des hommes: Madame Théroux d’Arconville (1720-1805), femme de lettres, chimiste, et anatomiste, agira ainsi et, grâce à ses divers travaux, elle deviendra, après sa mort, une référence, citée dans les manuels de chimie médicale et de médecine légale avant de disparaître à tout jamais dans l’oubli.

    Ainsi, depuis toujours, considérées comme foncièrement ignares ou trop fragiles, les femmes doivent ruser pour avancer intellectuellement. Parfois, des exceptions émergent; la notoriété et le respect sont même curieusement au rendez-vous.

    Au XIIe siècle, Hildegarde de Bingen est sollicitée par les papes et les empereurs qui lui demandent conseil. Religieuse à la tête d’un monastère bénédictin, elle est à la fois connue pour ses visions mystiques, mais aussi pour sa médecine naturaliste. Elle a écrit notamment deux œuvres médicales: elle y a recensé des maladies avec leurs symptômes et avec leurs remèdes; elle s’est intéressée aux pathologies féminines et les médecines douces d’aujourd’hui utilisent encore certains de ses remèdes. Elle est seulement canonisée en 2012 et élevée au rang de docteure de l’Église.

    Si, peu à peu, on admet que “l’esprit n’a pas de sexe” (François Poulain de La Barre, 1647-1723), de manière générale, on préfère se moquer des femmes qu’on décrit incapables d’affronter les sciences, matière “impudique” qui les “dénature” de leur féminité. Pourtant, le siècle de Fénelon (1651-1715) ou celui de Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) -tous deux réfractaires au moindre apprentissage des femmes dans le domaine des sciences- voit sa vision changer sous l’impulsion de femmes comme Émilie du Châtelet (1706-1749) qui traduit même l’œuvre de Newton. Cependant, pour atteindre un vrai “graal” scientifique, les femmes se cachent généralement derrière le nom de leur mari ou des pseudonymes masculins. Elles doivent aussi souvent se résigner au plus complet anonymat.

    Il faudra attendre le XXe siècle afin que les effets du Code Napoléon, qui place la gent féminine dans une totale incapacité juridique -et intellectuelle -, se dissipent enfin pour que, progressivement, les femmes se sentent alors autorisées officiellement à accéder à la pratique scientifique. La route reste cependant minée d’embûches…

    L’effet Matilda, déni ou minimisation des réalisations scientifiques féminines

    Comme souvent, pour faire “bouger les choses”, la frustration démarre dans le chef d’une injustice commise à l’égard des hommes. En effet, dans les années 1960, le sociologue Robert Merton démontre ”à quel point la renommée institutionnelle acquise par les scientifiques (et les établissements où ils officient) détermine l’importance accordée à leurs travaux et les crédits dont ils disposent. On ne prête qu’aux riches, en sciences comme ailleurs. Si découverte il y a, on l’attribuera au plus renommé de l’équipe. Si prix Nobel il y a, le lauréat en restera toujours un “grand nom”, quelles que soient ses productions ultérieures. Un tel système fait inévitablement de l’ombre aux autres, et peut vouer à l’oubli des chercheurs tout aussi talentueux.” (Nicolas Journet: L’effet Matthieu , Mensuel N° 307 -octobre 2018)

    Il évoque alors “l’effet Matthieu” sans pour cela critiquer totalement le système puisqu’il met en évidence le fait indéniable que les jeunes chercheurs bénéficient de la notoriété de leur professeur ou de leur directeur et qu’ils n’auraient pu persévérer sans lui.

    En 1993, Margaret W. Rossiter, historienne des sciences, constate que, quand il s’agit de découvertes réalisées par des femmes, il n’existe pas la moindre retenue: on minimise, voire on vole purement et simplement le travail scientifique des femmes. Elle parle alors de l’ effet Matilda .

    Par exemple, Lise Meitner (1878-1968), renommée pour ses travaux sur la radioactivité et la physique nucléaire, a été nommée plusieurs fois pour le Prix Nobel sans jamais l’obtenir; le comble réside dans le fait qu’en chimie, son collègue en fut gratifié en 1944. Esther Lederberg (1922-2006) qui travaillait dans le domaine de la génétique et des bactéries n’a pas eu le Prix Nobel qu’elle méritait: son mari l’a obtenu uniquement en son nom propre en 1958. De nombreux autres noms de femmes brillantes peuvent se rajouter à cette énumération d’injustices.

    Encourager les filles aux filières scientifiques

    Aujourd’hui, personne ne niera l’évidence selon laquelle les femmes sont indéniablement un atout dans la recherche . Cependant, si le numérique, l’ingénierie, l’industrie, l’industrie mécanique et l’audit sont les cinq filières qui recrutent le plus de jeunes diplômés, selon le guide français 2019 du centre d’information et de documentation jeunesse, force est de constater la sous-représentation des filles. Il faut donc encourager celles-ci à suivre des filières scientifiques. L’école et les médias doivent donc raconter inlassablement le parcours des femmes inspirantes du passé. Le silence en la matière doit être définitivement brisé afin que les jeunes connaissent l’histoire dans son entièreté.

    À cet effet, il est indispensable de glisser dans les manuels scolaires, dans les médias quels qu’ils soient, la fierté d’être une fille ou une femme aujourd’hui. Il est grand temps d’être “actu-elle”: il faut donc inclure dans notre mémoire collective le passé de ces femmes si exceptionnelles, si intelligentes, si opiniâtres, à des époques qui ne leur faisaient pas la moindre place, qui leur étaient souvent hostiles.

    Nous avons cette tâche à accomplir, car: combler les vides avec la vérité, c’est comprendre l’histoire, c’est avancer.

    À voir également sur Le HuffPost: À Paris, les statues de femmes sont rares, mais en plus elles sont problématiques

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      La dermatillomanie, un toc qui a ravagé sa peau

      Esther Suraud · news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 10 February, 2021 - 16:42 · 2 minutes

    BIEN-ÊTRE - Les boutons et les points noirs sont rarement appréciés. Certaines personnes les détestent plus que d’autres. C’est le cas de Camille, qui a développé une attitude compulsive vis-à-vis de sa peau pendant 15 ans. Diagnostiquée comme dermatillomane, la jeune femme de 30 ans touchait, vérifiait, surveillait chaque zone à la recherche de la moindre “ imperfection ”. Aujourd’hui, elle a accepté de partager au HuffPost, dans l’interview à voir dans la vidéo ci-dessus , le chemin qu’elle a parcouru pour aller mieux.

    Camille a toujours accordé une grande importance à son apparence . C’est à l’âge de 12 ans, lorsqu’elle a commencé à avoir de l’acné, que sa peau est devenue une obsession pour elle. Cette obsession, appelée la dermatillomanie, l’a suivie de nombreuses années. Depuis 2015, ce triturage pathologique de la peau est répertorié dans les troubles obsessionnels compulsifs (TOC).

    Un trouble anxieux peu connu qui touche majoritairement les femmes, le plus souvent, vers l’adolescence. Cet état de “transe” lors des crises de dermatillomanie dégrade la qualité de la peau. Les lésions générées par le grattage quotidien provoquent des croûtes, des saignements et des cicatrices. “Ça m’arrivait d’annuler des soirées, des rendez-vous, même des entretiens d’embauche, parce que j’avais fait une crise la veille et que je ne me sentais pas de sortir comme ça”, confie-t-elle.

    Le chemin est long pour s’en sortir

    Pour aller de l’avant, Camille a d’abord dû poser un mot sur ce dont il lui arrivait. C’est en intégrant des groupes anglophones sur Facebook, dédiés à ce TOC, qu’elle a compris. “Je me disais que, s’il y a un mot là-dessus et que nous sommes plusieurs atteints, ça veut dire qu’il y a aussi des solutions pour guérir”.

    Elle a donc eu recours à de nombreuses thérapies : une thérapie TCC (thérapie conitivo comportementale), une thérapie d’inspiration analytique, de l’hypnose... Elle s’est également entourée des bonnes personnes . “C’est un trouble qui a plusieurs racines, nous sommes obligés de toutes les explorer pour aller mieux”, explique-t-elle avec du recul.

    Aujourd’hui, Camille va mieux. Elle reste cependant vigilante. ”Ça fait deux ans que j’ai réussi à m’en sortir et je me sens beaucoup plus libre. Mais c’est une alarme. Si un jour, je suis fatiguée, stressée, je peux toujours avoir ces pensées qui reviennent. Il faut que je fasse très attention”. En avril 2019, elle s’est lancée sur Instagram avec son compte “peau.ssible”, dédié à la dermatillomanie. Elle y donne ses conseils pour s’en sortir.

    “J’essaie de partager tout ce que j’aurais aimé savoir à l’époque et ce que j’ai appris durant ces 15 années de lutte”. Pour l’été 2021, Camille prévoit de publier son premier livre qui retracera son parcours jusqu’à la guérison. “Gardez toujours espoir car c’est peau.ssible d’aller mieux. Si j’ai réussi à le faire, vous pouvez le faire aussi !”

    À voir aussi sur Le HuffPost: Cette instagrameuse fait de son acné une force

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      Depuis le Covid-19, ils télétravaillent au soleil à l'autre bout du monde

      Le HuffPost avec AFP · news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 10 February, 2021 - 16:20 · 4 minutes

    Depuis l

    VIE DE BUREAU - Tirant parti de “l’aubaine” offerte par le télétravail , c’est sous les palmiers qu’ils répondent désormais à leurs mails. En détachant les salariés de leurs bureaux , la pandémie de Covid-19 a attiré leur attention sur ce mode de vie, longtemps réservé aux indépendants.

    Le nombre de ces baroudeurs d’un nouveau genre, le plus souvent jeunes et travaillant de près ou de loin dans des domaines liés au numérique, est difficile à évaluer mais se chiffre en millions. Une manne économique que les pays cherchent à exploiter.

    Steve King, analyste du cabinet de recherche Emergent Research , estime que les seuls nomades numériques américains étaient 10,9 millions en 2020, en utilisant une définition large du terme. C’est 33% de plus que l’année précédente.

    Des touristes “exemplaires”

    “J’ai toujours voulu vivre dans un autre pays pour voir comment c’est”, raconte Sharon (prénom modifié), 28 ans. Cette Américaine qui travaille dans la gestion de données a mis le cap sur Mexico, séduite par la “météo” et la “liberté de s’organiser”.

    Claire et Marius, Français salariés dans le marketing, la trentaine, ont pu partir “grâce au confinement” qui a convaincu le patron du second, initialement réticent, que le travail à distance fonctionnait. Depuis un hôtel de Playa del Carmen au Mexique, Claire “pense que ce sera impossible de retourner en bureau un jour”.

    Justine Roy, 24 ans, s’est lancée l’été dernier comme consultante indépendante en “influence” numérique, et s’est envolée pour Bali: “S’il n’y avait pas eu la pandémie , je serais probablement restée en France”.

    Denis Muniglia, employé quadragénaire d’une compagnie d’assurances, voit le télétravail comme une “aubaine”. Il a pris l’habitude de prolonger ses vacances en télétravaillant, une fois en Bulgarie, l’autre à Malte.

    Le potentiel économique n’a pas échappé aux États: une quinzaine d’entre eux ont récemment facilité l’accueil de ces touristes d’un nouveau genre, selon le chercheur Clément Marinos. Ils sont “de bons touristes car ils ont un emploi, donc ils ne prennent pas de travail aux populations locales, et ils sont généralement bien payés”, souligne Steve King.

    Les pays aux règles sanitaires plus souples recherchés

    Les nomades numériques ont leurs propres critères pour choisir leur destination: coût de la vie, météo, connexion internet, mais aussi situation épidémique. Ils visent “des pays où les règles sont plus souples”, explique Arnaud Wilbrod, 35 ans, qui profite des “bars et restaurants ouverts” à Tallinn situé en Estonie, tout en poursuivant son activité d’éditeur de contenu numérique.

    L’été dernier, la Géorgie a créé un visa permettant aux travailleurs qui touchent au moins 2.000 dollars par mois d’y vivre pendant un an. Même si la situation sanitaire s’est depuis dégradée, 787 nomades numériques se sont installés. C’est peu, mais le programme vise surtout ”à attirer des visiteurs ayant des revenus élevés”, explique Tea Chanchibadze, porte-parole de l’administration nationale géorgienne du tourisme.

    Jenni Pringle, une Sud-Africaine titulaire de ce visa, a “cherché sur Google un pays sûr et pas cher”, elle ne savait “rien de la Géorgie”. Séduite par “la beauté” et la “propreté” du pays, cette professeur d’anglais de 61 ans, qui travaille en ligne, envisage de s’y installer pour de bon.

    Un village de nomades numériques

    Au Costa Rica , une loi est en préparation pour autoriser les télétravailleurs aisés à rester plus longtemps. “Nous sommes l’un des pays les plus connectés d’Amérique latine”, fait valoir Gustavo Segura, ministre du tourisme.

    Mais ces nouvelles arrivées ne vont pas toujours sans heurts. En janvier, un couple d’Américaines - dont l’une se revendiquant “nomade numérique” a été expulsé de Bali , après des tweets jugés “dérangeants” par les autorités indonésiennes, qui vantaient le faible coût de la vie et décrivaient l’île comme un paradis pour les homosexuels .

    Selon Putu Astawa, chef de l’agence du tourisme de l’île, les nomades numériques restent toutefois “une source de revenus pour le pays et Bali, pour les aider à se remettre du choc causé par la pandémie”. Au Portugal à Madère, un village pour nomades numériques, premier du genre en Europe , a été inauguré. Pittoresque localité côtière, Ponta do Sol a vu s’implanter un espace de travail partagé et une centaine de télétravailleurs, logés dans une quarantaine de maisons. 3.800 autres ont déjà candidaté pour les rejoindre.

    Les autorités locales entendent “faire connaître Madère comme l’un des meilleurs endroits au monde pour travailler à distance”, explique la porte-parole du secrétariat régional de l’Économie Margarida Luis. Gonçalo Hall, entrepreneur à l’initiative du projet, en est persuadé: “en termes de télétravail, on ne reviendra pas en arrière”.

    À voir également sur Le HuffPost : Les patrons ont-ils confiance en leurs employés en télétravail?

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      Pourquoi on n'arrive pas à démocratiser les grandes écoles?

      Marie Duru-Bellat · news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 6 February, 2021 - 21:24 · 8 minutes

    Devant Sciences Po Paris, le 15 mars 2016. (Photo REUTERS/Philippe Wojazer)

    Alors que les élites françaises, économiques et politiques, sont volontiers critiquées pour la base très étroite de leur recrutement –84% d’anciens des grandes écoles parmi les dirigeants des entreprises du CAC 40, par exemple–, les grandes écoles sont l’objet, notamment depuis une vingtaine d’années, de diverses Chartes ou dispositifs qui visent à en élargir le recrutement.

    Car aujourd’hui, les deux tiers de leurs étudiants (et même presque 80% dans les 10% des écoles les plus sélectives) sont d’origine sociale très favorisée (cadres, chefs d’entreprise, professions libérales et intellectuelles). Ceci correspond, si on se cale sur les élèves de troisième, à des chances d’accéder à une grande école 9 à 10 fois supérieures, pour ces élèves, par rapport à ceux de milieu défavorisé.

    Ces constats interrogent: ces élites sont bien monolithiques et on peut s’interroger sur la pertinence de la formation en grande école pour nombre de ces positions de pouvoir… Mais après tout, si l’on était certain qu’accéder à une grande école ne fait que refléter le mérite, il n’y aurait là rien de choquant, dans une société qui rejette l’hérédité des positions sociales au profit d’une sélection des plus méritants, tâche qu’est censée assurer l’institution scolaire.

    Alors que le caractère très typé socialement des diplômés des grandes écoles fait soupçonner une entorse au jeu méritocratique, le rapport très fourni de l’Institut des Politiques Publiques , documente les facteurs qui viennent le contrarier, à savoir, outre l’origine sociale, le genre et l’origine géographique. Et ce alors que les diverses actions mises en place depuis les années 2000 n’empêchent pas une grande stabilité !

    Une ségrégation sociale massive

    Concernant l’impact très fort de l’origine sociale, les auteurs notent que les inégalités sociales de réussite en amont n’expliquent pas tout, environ 50% si on se cale sur le niveau en fin de troisième. Cela dit, les scolarités jusqu’en troisième sont de moins en moins sélectives, et les filières où l’on accède au lycée le sont, elles, de plus en plus.

    Depuis 30 ans, la réelle démocratisation de l’accès au bac s’est accompagnée d’une diversification des bacs, avec notamment le bac professionnel. Cette évolution s’est faite à telle enseigne que les chances d’accéder à un bac général –porte d’accès incontournable pour une grande école– n’ont pas augmenté ces dernières années pour les enfants des milieux les plus défavorisés. Ils sont aspirés par la filière professionnelle, tandis que les probabilités d’obtenir un bac scientifique varient presque de 1 à 10 selon les milieux.

    Ces inégalités sociales de réussite sont très précoces: les chances d’obtenir un bac général ou technologique sont elles-mêmes extrêmement inégales selon le niveau scolaire à l’entrée en sixième, lui-même lié au niveau à l’entrée à l’école élémentaire.

    On ne saurait donc espérer démocratiser l’accès au sommet de l’élite scolaire –par des bourses au mérite distribuées à 18 ans par exemple– si dès le cours préparatoire des inégalités sociales de réussite s’accumulent, que l’école ne parvient pas à contrer.

    Des facteurs culturels et matériels

    Cependant, la réussite scolaire ne fait pas tout. Alors que globalement, les filles réussissent mieux leurs études secondaires, et représentent 55% des effectifs de niveau bac+3 à bac+5, elles ne comptent que pour seulement 42% des effectifs des grandes écoles et 37% des plus sélectives.

    Mais là aussi, on ne peut se contenter d’une approche globale calée sur le niveau en fin de troisième. En effet, au lycée, les choix d’options et de filières, qui anticipent les orientations dans le supérieur et la vie professionnelle, sont sexués. À ce stade, les filles n’évitent pas tant les maths que la physique et veillent à rester relativement polyvalentes, ce qui facilitera leur accès aux écoles de commerce ou à Sciences Po.

    De fait, leur sous-représentation concerne avant tout les écoles d’ingénieurs (26%), alors que des filières comme Sciences Po Paris ou, à un degré moindre, les écoles de commerce, sont largement féminisées.

    Ici intervient d’une part le poids des stéréotypes qui connotent comme masculines ou féminines les disciplines scolaires, et qui, notamment parce qu’ils marquent inconsciemment les attentes des enseignants, canalisent très tôt le sentiment d’efficacité et les projets des élèves. D’autre part, il faut compter avec l’anticipation d’un monde du travail loin d’être mixte, où il semble plus ou moins facile de se projeter, selon son genre, dans telle ou telle profession. Seules des évolutions sociales de longue haleine peuvent ici atténuer ces freins.

    Les grandes écoles sont également très parisiennes: 30% des étudiants de grande école ont passé leur bac à Paris ou en Île-de-France (contre 19% des bacheliers), un chiffre qui monte à 41% dans les 10 écoles les plus sélectives. Ces inégalités sont clairement contraires à l’idéal méritocratique : peu expliquées (20%) par les inégalités de réussite en 3 e , c’est avant tout l’inégale distribution sur le territoire des classes préparatoires et des écoles qui doit être incriminée, tant on sait que l’“offre” éducative locale impacte les choix des lycéens.

    Pour un élève, être d'une origine sociale favorisée, cela correspond à des chances d’accéder à une grande école 9 à 10 fois supérieures par rapport à un élève d'un milieu défavorisé.

    Si on ne choisit pas la région où l’on grandit, certaines familles bien informées essaient de choisir le lycée optimal et y parviennent. La moitié des effectifs des écoles les plus sélectives proviennent de seulement 8% des lycées.

    Il faudrait alors, si on ne veut pas supprimer les possibilités de choix d’un lycée, contrôler plus strictement le profil des lycéens mutants, et favoriser une implantation d’établissements dans les villes moyennes . C’est ce qui a été fait par les classes préparatoires privées (et aussi les classes préparatoires ouvertes aux bacheliers technologiques), mais ce sont surtout les élèves des classes moyennes qui en ont profité.

    Les inégalités géographiques traduisent aussi le fait que la mobilité a un coût pour les familles. Si les questions de logement sont essentielles, le fait que ce soit pour les écoles de commerce que les inégalités scolaires soient le moins à même d’expliquer leur sélectivité sociale rappelle que le coût des études joue un rôle non négligeable.

    D’où la nécessité de bourses, dans un contexte où les possibilités de financer en partie ses études par un job d’étudiant sont quasiment exclues en classe préparatoire aux grandes écoles et dans celles-ci mêmes.

    Intervenir tôt et jouer sur les structures

    Au total, il est clair que les mesures intervenant au niveau du lycée restent bien trop tardives puisqu’une bonne part de la carrière scolaire des élèves est déjà jouée, de même que l’image, par les élèves, de leurs propres compétences.

    On ne peut pas non plus se contenter d’agir au niveau des personnes, notamment sur les motivations ou l’information, car les carrières se jouent dans un contexte tout aussi décisif, qui rend certaines autocensures relativement rationnelles:

    • une offre de formation locale,

    • des études inégalement coûteuses,

    • un marché du travail sexué,

    • un accès à l’élite accaparé par les sortants des grandes écoles.

    Jouer sur ces éléments structurels est capital, même si on peut envisager des voies plus radicales: supprimer cette voie si française (qui polarise les stratégies des parents bien en amont du bac), et diversifier les voies d’accès à l’élite, en tout cas rendre moins inégales les perspectives professionnelles des différentes filières du supérieur.

    Tant que l’accès aux grandes écoles se fera sur la base d’une sélection scolaire biaisée dès les petites classes, tant que l’accès aux positions les plus enviables mettra en compétition des jeunes dotés par leurs familles d’atouts inégaux, aussi longtemps donc que les familles seront inégales à maints égards, les politiques publiques de démocratisation ont peu de chances d’aboutir, sans compter qu’on ne s’attend pas à ce que ceux qui parviennent actuellement à accaparer les grandes écoles et leurs débouchés militent pour ces changements…

    Cette tribune a été initialement publiée sur The Conversation .

    The Conversation

    À voir également sur Le HuffPost : Les 3 conseils de Nesrine Slaoui pour ne plus se sentir “Illégitimes”

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      Mon congé maternité est terminé mais je suis toujours chez moi avec mon bébé - BLOG

      Jess Brammar · news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 6 February, 2021 - 21:19 · 6 minutes

    Toutes les mères qui travaillent connaissent bien cette sensation d’identités multiples et conflictuelles, mais la COVID nous a confisqué les outils qui facilitent normalement la transition vers ce nouveau moi hybride.

    CONGÉ PARENTAL - À quoi ressemble un retour de congé maternité sans retour au bureau? Voilà une question à laquelle j’espérais ne pas devoir répondre. Après tout, j’ai accouché lors de la première vague, et à l’époque, j’imaginais que le monde tournerait à nouveau rond en janvier 2021.

    Comme toutes les “ mamans COVID ”, j’ai connu des moments de joie intense cette année, mais j’ai aussi passé beaucoup de temps à battre le pavé, épuisée, seule avec un nouveau-né, un banc pour seule table à langer ou lieu d’allaitement. Et maintenant, je me retrouve à devoir gérer un autre rite de passage: le retour au travail, mais sous le prisme de la pandémie.

    Tout mener de front, un désir

    J’ai la chance d’avoir été entourée de mères qui travaillent tout au long de ma carrière, et d’avoir été élevée par l’une d’entre elles. Mener de front carrière et maternité semblait difficile, mais c’était également quelque chose à quoi j’aspirais.

    Vous avez envie de raconter votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoignage@huffingtonpost.fr et consulter tous les témoignages que nous avons publiés. Pour savoir comment proposer votre témoignage, suivez ce guide !

    “J’ai vraiment commencé à apprécier la maternité lorsque j’ai recommencé à travailler, m’a un jour dit une amie. Tu as moins de temps, mais tu gagnes en efficacité”.

    Une collègue est revenue de son second congé maternité en affichant la plus belle garde-robe de tout le bureau, et nous a confié qu’elle préparait tous ses vêtements de travail et les laissait dans la chambre d’amis le dimanche soir. J’apprécie la compagnie de mon fils, mais moi aussi, je m’imagine sélectionner une tenue inadaptée aux doigts crasseux et au vomi de bébé, pour ensuite monter à bord d’un métro bondé et profiter de l’étrange sensation de légèreté que l’on ressent lorsqu’on n’est pas pendue à un landau.

    Et puis le confinement

    Puis la COVID est arrivée. Les optimistes étaient encore majoritaires. Mon partenaire a pris deux mois de congé parental partagé, ce qui lui permet de s’occuper de notre fils chez nous pendant que je travaille. On m’a dit que j’adorerais câliner mon bébé entre deux réunions. Que je pourrais continuer à allaiter pendant ma journée de travail. Toutes celles qui ont passé des appels professionnels, la caméra de l’ordinateur inclinée vers le haut pour cacher la petite créature en train de prendre son repas sur leurs genoux, savent que c’est loin d’être idéal. Mais je voulais y croire. Après tout, de nombreux parents adorent travailler de chez eux, et apprécient la flexibilité dont ils bénéficient pour jongler entre enfants et carrière.

    Lors de ma reprise, après Noël, je suis montée m’enfermer au grenier, un peu comme une Madame Rochester des temps modernes. Alors que mon fils me regardait en gazouillant depuis la table du petit-déjeuner, cette culpabilité ancestrale de la mère qui travaille était bien présente, et ce, même si je n’étais finalement séparée de lui que de quelques marches. J’avais décidé de m’habiller pour travailler, ce qui avait fait rire mes collègues, tous déjà vétérans du télétravail. Mais après huit mois sans me maquiller ni porter de tailleur, j’avais besoin de duper mon cerveau en lui faisant croire que j’étais capable de laisser mon identité domestique derrière moi, même sans quitter la sphère privée.

    Ces petits trucs ont leur importance. Comme beaucoup (mais pas tous), discuter avec un collègue en prenant un café me manque, tout comme m’apercevoir dans le miroir des toilettes, habillée en working woman. Chez moi, j’ai endossé une identité différente de celle que j’ai laissée au bureau, et je ne sais pas encore bien comment les faire cohabiter. Le premier jour de réunions n’a fait qu’accentuer ce sentiment de confusion. Mon équipe, assidue et exténuée par une année épuisante de couverture médiatique, espérait me voir revenir avec un “souffle nouveau” et des “idées fraîches”. Mais après huit mois à m’occuper d’un bébé dans un monde entièrement fermé, j’étais aussi fatiguée qu’eux.

    Le silence est ce qu’il y a de plus étrange. J’ai longtemps rêvé d’un moment de paix. Je n’aurais jamais cru tant aimer la maternité, mais ne jamais être seule finit par peser. En pleine pandémie, personne n’est là pour prendre le bébé et vous laisser tranquillement prendre une douche ou boire votre thé avant qu’il ne refroidisse. Me retrouver soudainement seule, avec pour unique bande-son le bruit des touches de mon ordinateur, a été un véritable choc. Dès le deuxième jour, une radio – allumée– trônait fièrement sur mon bureau.

    Est-ce mieux ou pire de revenir d’un congé maternité dans le contexte actuel?

    Pour moi, c’est difficile à dire.

    Si nous avons tous pu aiguiser notre résilience en 2020, l’aptitude à encaisser la déception est quelque chose que les nouvelles mères de 2020 ont encore davantage pratiqué. Après avoir accouché au cours de la pandémie, entourée de gens masqués, ne pas pouvoir enfiler mes chaussures préférées pour aller travailler ni m’acheter un café à emporter en chemin ne semblait pas si important. Entendre votre bébé pleurer quand vous êtes occupée, au travail , sans pouvoir aller le consoler, vous rappelle ces jours où vous arpentiez les rues vides avec un landau, où vous pleuriez d’épuisement sur un banc en essayant de donner le sein à un nouveau-né affamé.

    Beaucoup de mères sont obligées de reprendre le travail pour des raisons économiques. Je suis plutôt chanceuse, j’aime mon travail, je dispose d’une pièce séparée pour m’y consacrer, et mes collègues sont devenus des amis. Et après des mois d’heures et de jours tous semblables, à m’occuper d’un tout petit bébé en confinement, j’avais hâte de retrouver la structure et la compagnie de ma vie professionnelle.

    Pourtant, les choses sont différentes dans ce contexte pandémique. Toutes les mères qui travaillent connaissent bien cette sensation d’identités multiples et conflictuelles, mais la COVID nous a confisqué les outils qui facilitent normalement la transition vers ce nouveau moi hybride. Comme me l’a un jour dit une femme: “Bien qu’elle soit parfois difficile à gérer, la distance physique est, avec le recul, extrêmement importante pour permettre la distance mentale. Reprendre possession de cette partie de soi est très important.”

    Pour l’instant, si je caresse parfois l’idée de quitter mon fils pour monter dans un train bondé chaque matin, en profitant de moments volés rien qu’à moi avant d’arriver au travail, j’essaie aussi de me rappeler le trajet retour après une longue journée. Et à chaque fois que mon cœur se serre lorsque, lorsque j’entends un bruit en bas et que j’essaie de faire bonne figure au cours d’une réunion, je chéris le cadeau inattendu d’être présente chaque soir pour un moment câlin avant que mon fils ne s’endorme.

    Publié à l’origine sur Le Huffpost britannique , cet article a été traduit de l’anglais.

    À voir également sur Le HuffPost: Pourquoi Macron a voulu une semaine de congé paternité obligatoire

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      Élèves transgenres discriminés ou violentés: l'école en France est en retard et doit s'adapter

      Arnaud Alessandrin · news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 6 February, 2021 - 02:36 · 7 minutes

    Les élèves et les membres de l

    Le suicide d’une lycéenne trans en décembre 2020 a suscité une vague d’émotion et d’indignation, interrogeant les failles de l’Éducation nationale quant à la prise en compte et la prise en charge des mineurs transgenres , gender fluid ou non binaires.

    Témoignages sur les réseaux sociaux, données chiffrées, comparaisons internationales: tout concourt à la mise en évidence d’un retard français.

    À travers ce texte, il s’agit de revenir sur ce que (ne) fait (pas) l’Éducation nationale en direction des jeunes personnes transgenres et celles qui ne respectent pas les normes de genre ainsi que sur les perspectives d’améliorations en la matière.

    Transphobie à l’école

    Si le sujet des transidentités à l’école semble juste émerger, la recherche (notamment française) s’est pourtant penchée sur cette question depuis quelques années. En 2014, la revue “Les cahiers de la transidentité” publient un numéro spécial intitulé Tableau noir: les transidentités et l’école . À cette époque, seules les associations –comme SOS Homophobie ou le MAG– parviennent à chiffrer les violences transphobes en milieu scolaire. Les enquêtes qualitatives et les témoignages viennent donc éclairer ce qui reste alors un impensé parmi les publics de l’Éducation nationale.

    Des recherches plus récentes stabilisent nos connaissances. En 2018, la recherche “Santé LGBTI” permet de mesurer le sentiment de bien-être scolaire des élèves LGBTI (Lesbiennes, Gays, Bi, Transgenres et Intersexes). Il en ressort qu’au collège, 73% des élèves LGBTI ont ressenti des difficultés scolaires ou relationnelles, qu’au lycée ce taux se maintient à 57%… et qu’il s’élève à 82% en ce qui concerne les élèves trans!

    Les données disponibles rejoignent donc les témoignages qui fleurissent sur les réseaux sociaux. Le système éducatif français, de la primaire à l’université, semble en incapacité d’avoir une politique inclusive à l’égard de minorités de genre (et de sexualité) auxquelles elle s’adresse pourtant.

    Concernant les élèves trans ou non binaires, les points d’échauffement sont nombreux: incompréhension ou déni face aux premières interpellations par l’élève, programmes scolaires (en Sciences et Vie de la Terre ou en éducation physique) non adaptés ou clairement discriminatoires, accueils et accompagnements scolaires défaillants, dispositifs pédagogiques (notamment en matière d’éducation à la sexualité) excluants, non prise en charge des cas de transphobie…

    Des avancées trop timides

    La réponse des pouvoirs publics tient pour ainsi dire à quelques personnes. En 2012, le gouvernement installe une délégation interministérielle de lutte contre la violence scolaire, sous la direction d’Éric Debarbieux. La transphobie n’est pas dans la feuille de route de cette délégation, mais certains membres, comme la chercheuse Johanna Dagorn ou Éric Debarbieux lui-même, vont s’engager à l’inscrire dans les outils créés par la délégation.

    Ainsi naîtra une campagne contre le harcèlement à l’école qui, jusqu’à très récemment, offrira aux professionnel·le·s de l’enseignement la seule trace officielle du mot “transphobie” . C’est dire le retard de l’Éducation nationale sur ces questions.

    Les référent·e·s filles/garçons et lutte contre les discriminations sont alors bien démunie·e·s lorsqu’il s’agit de répondre à des établissements ou à des enseignant·e·s qui font face à des demandes d’élèves ou de parents en transition… Si tant est que ces professionnel·le·s soient formé·e·s sur ces questions, ce qui est loin d’être le cas étant donné la place accordée aux questions LGBTIQ au sein des formations initiales des enseignantes et des enseignants!

    Dans un même temps, les controverses autour de la question du genre n’ont pas permis à l’Éducation nationale d’être pleinement à l’écoute des besoins de ces élèves et de leurs proches. Critiquée pour diffuser la “théorie du genre” ou pour favoriser un “prosélytisme LGBT”, l’Éducation nationale a largement préféré la politique de l’autruche à l’action (et dont les ABCD de l’égalité ont largement fait les frais).

    Il faudra attendre 2018, et la campagne de sensibilisation aux LGBTphobies (intitulée ”ça suffit!”) pour que réapparaisse le terme de transphobie. Le dispositif mis en œuvre (affichage, formations) reste néanmoins très confidentiel et les professionnel·le·s de l’enseignement misent alors sur les IMS (les Interventions en Milieu Scolaire) et sur le secteur associatif pour animer cette dimension nouvelle dans la politique de lutte contre les discriminations au sein des établissements.

    En 2019, deux autres événements viennent marquer un engagement des rectorats et du gouvernement en faveur des minorités de genre et de sexualité à l’école:

    • la création d’un observatoire des LGBT-phobies au sein du rectorat de Paris

    • la diffusion d’un Vadémécum pour défendre les droits des personnes trans (notamment à l’école) par la DILCRAH (Délégation Interministérielle de Lutte contre les discriminations).

    L’ensemble de ces outils, bien que nécessaires, sonnent néanmoins comme un aveu d’échec au regard des données disponibles en matière de transphobie dans les établissements scolaires aujourd’hui en France.

    Perspectives d’améliorations

    Alors comment faire face à ce constat d’inclusion ratée des personnes trans et non binaires dans les écoles françaises? Plusieurs pistes peuvent être explorées avec, bien souvent, des exemples locaux ou internationaux qui seraient en mesure d’inspirer le ministère de l’Éducation nationale.

    Du côté des tranches d’âges concernées par les mesures de formations et de sensibilisation aux questions de genre (c’est-à-dire non seulement d’égalité filles-garçons mais plus encore d’inclusion des questions LGBT), l’école primaire est la grande oubliée. Or, des films comme Petite fille de Sébastien Lifshitz montrent bien que les interrogations propres aux identités de genre de chacun et chacune apparaissent tôt dans le développement psychosexuel normal des enfants.

    Du côté programmes d’une part, et notamment des cours d’éducation à la sexualité, une chercheuse comme Gabrielle Richard a su montrer combien des pédagogies anti-oppressives , féministes et inclusives permettent une diminution de l’ostracisme vécu ou subi par les minorités de genre et de sexualité et, parallèlement, un plus grand épanouissement des élèves LGBTIQ. À cet égard, les campagnes de sensibilisation, de prévention, et de rappel à la loi doivent être accentuées.

    D’autre part, les formations initiales et continues des professionnel·le·s de l’Éducation nationale laissent une place trop marginale aux questions de sexualité, d’orientation sexuelle et d’identité de genre. Or, l’actualité médiatique comme celle des établissements montrent l’urgence de prendre en compte ces dimensions éducatives.

    Des formations inscrites au PAF (Plan académique de formation) des rectorats, ou déployées dans les INSPE (Institut National Supérieur du Professorat et de l’Éducation) ou à l’IH2EF (Institut des hautes études de l’éducation et de la formation) sont à préconiser. CPE, infirmier·e·s scolaires, encadrement ou chargé·e·s de mission égalité filles-garçons sont des cibles privilégiées de ces formations, qui visent notamment à maîtriser l’environnement social et associatif qui œuvre sur ces questions au plus près des territoires des professionnel·le·s.

    Mais il est une autre dimension à prendre en compte: l’architecture scolaire (les toilettes, les cours de récréation) et la maîtrise collégiales des “bonnes pratiques” d’accueil et d’inclusion des mineurs trans. Les établissements scolaires français sont actuellement seuls lorsqu’il s’agit de répondre à des sollicitations de personnes trans. Les inégalités de traitement à l’échelle du territoire en sont donc d’autant plus marquées.

    La création rapide d’un protocole d’accueil et d’accompagnement, élaboré en concertation avec les associations concernées, est alors à encourager (respect du prénom d’usage, modalités administratives d’échange avec le/la jeune scolarisé, formation interne des professionnel·le·s, adaptation des cours d’EPS, modalités d’accompagnement des jeunes et de leurs entourages…).

    Comme nous venons de le constater les retards français en la matière sont considérables. La place des parents dans la triangulation “enfants”/”école”/“parents” est aussi à interroger: comment accompagner au mieux les parents dans l’intérêt de l’enfant, sans mettre en danger ni en conflit de loyauté ce dernier, et en favorisant sa bonne participation scolaire?

    Il est à espérer que les cas malheureux de discriminations et de suicides qui ont parsemé l’actualité récente fassent réagir le ministère. Dans l’attente de mesures volontaristes, de nombreux autres élèves trans et non binaires continuent d’être discriminés, violentés et ostracisés.

    Cette tribune a été initialement publiée sur The Conversation .

    The Conversation

    À voir également sur Le HuffPost : Notre enfant est trans et nous avons réussi à l’accompagner

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      Retourner chez mes parents à cause de la pandémie a ruiné ma vie sexuelle - BLOG

      Sally Connor · news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 6 February, 2021 - 02:36 · 5 minutes

    Alors, puisque nous ne pouvons pas nous abandonner totalement, nous nous cantonnons à des pratiques “discrètes”. Mais être en permanence à l’écoute de la clé dans la porte, à l’affût du moindre halètement tempère quelque peu les ardeurs. La dernière chose dont j’ai envie dans ces moments-là, c’est de l’image de mes parents qui surgit dans mon esprit telle une police du sexe venue du subconscient. (photo d

    SEXUALITÉ - J’entends la clé tourner dans la serrure et je me fige. Quand ma mère nous dit bonjour du bas de l’escalier, nous nous écartons l’un de l’autre et nous jetons sur nos sous-vêtements, qui traînent par terre.

    Tel un couple de cerfs en rut, nous venons de nous faire pincer au beau milieu d’une étreinte improvisée. La pandémie nous ayant obligés à retourner chez ma mère, ce n’est pas la première fois que nous pratiquons cette manœuvre de désemboîtement hâtive.

    Quand on se réinstalle dans la demeure familiale, on change rapidement ses habitudes. Descendre en trébuchant après un énième anniversaire bien arrosé sur Zoom n’est pas conseillé quand on essaie de rester digne, ni le fait d’être prise au dépourvu quand on est interrogée sur ses projets d’avenir (aucun). Mais le changement le plus manifeste et le plus important, c’est de ne plus être libre d’avoir des rapports sexuels torrides et bruyants quand l’envie m’en prend.

    Le sexe fait partie des sujets que l’on cache à ses parents

    Tous les adultes ont des choses qu’ils dissimulent à leurs parents: l’horrible gueule de bois lors du déjeuner dominical ou le véritable prix de ce pantalon disco à paillettes. Le sexe fait partie des sujets que l’on cache à ses parents, dont on ne parle qu’à celui (ou ceux) avec qui on le pratique, et peut-être à quelques très bon·ne·s ami·e·s.

    Vous avez envie de raconter votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoignage@huffingtonpost.fr et consulter tous les témoignages que nous avons publiés. Pour savoir comment proposer votre témoignage, suivez ce guide !

    Je ne veux pas que mes parents sachent ce que je fais sous les draps, et encore moins qu’ils m’entendent le faire. Quand votre mère vous entend faire l’ amour , c’est n’est pas comme le voisin qui cogne au mur pour vous dire de faire moins de bruit pour qu’il puisse dormir. L’idée que mes parents perçoivent ne serait-ce qu’un faible gémissement est profondément déplaisante.

    Être obligée d’étouffer le bruit de mon vibromasseur à l’aide d’une chaussette n’est pas le moment sensuel dont je rêvais à ce stade de ma vie.

    Or il n’est pas facile de faire l’ amour sans bruit. Nous sommes constamment trahis par mon lit, celui dans lequel j’ai perdu ma virginité, qui grince au moindre hoquet. Quant à nos corps, il faut faire une croix sur les gémissements de peur qu’ils traversent la fine cloison qui nous sépare de la chambre de ma mère (malheureusement située juste à côté de la mienne). Être obligée d’étouffer le bruit de mon vibromasseur à l’aide d’une chaussette n’est pas le moment sensuel dont je rêvais à ce stade de ma vie.

    Des pratiques discrètes

    Alors, puisque nous ne pouvons pas nous abandonner totalement, nous nous cantonnons à des pratiques “discrètes”. Mais être en permanence à l’écoute de la clé dans la porte, à l’affût du moindre halètement tempère quelque peu les ardeurs. La dernière chose dont j’ai envie dans ces moments-là, c’est de l’image de mes parents qui surgit dans mon esprit telle une police du sexe venue du subconscient.

    Sans parler du lubrifiant et autres accessoires suspects que nous avons si bien cachés que nous ne les retrouvons plus dans le feu de l’action, ni de l’angoisse d’être pris sur le fait chaque fois que nous vidons discrètement la poubelle pleine de préservatifs.

    Quand nous nous sommes installés chez moi, j’ai su que nous allions devoir changer certaines de nos habitudes. Je ne demande pas à ce qu’on nous laisse nous arracher les vêtements au beau milieu du dîner si l’envie nous en prend, mais je ne m’attendais pas à ce que cela ait une telle répercussion sur la façon dont je vois ma vie.

    S’envoyer en l’air sous le regard attentif de Pete Doherty est beaucoup moins affriolant 14 ans plus tard.

    La frustration sexuelle que j’éprouve reflète le stade auquel j’en suis dans ma vie. Elle cache un sentiment d’insatisfaction plus profond à l’égard des circonstances incontrôlables qui m’ont menée là. Je n’ai jamais su avec certitude où j’en serais à l’approche de la trentaine, mais je pensais que j’aurais au moins quitté le domicile familial.

    Frustration

    Revenir chez mes parents, c’est ne plus avoir la liberté de dîner quand je veux (c’est maintenant une affaire de famille), regarder ce que je veux à la télé (les scènes torrides de Bridgerton , c’est moins sympa avec sa mère). En y ajoutant les restrictions qui s’imposent désormais à ma relation, j’ai l’impression d’avoir plus en commun avec celle que j’étais à 17 ans qu’avec les gens de mon âge.

    Même ma chambre d’enfant me rappelle constamment que j’essaie d’entretenir une relation adulte dans un environnement qui ne l’est pas. Encore récemment, les affiches des Libertines et des Kooks, punaisées avec amour à l’adolescence, ornaient encore mes murs.

    Jouir d’une vie sexuelle libre et épanouie est l’un des marqueurs d’indépendance auxquels on s’habitue en grandissant, comme le fait d’être majeur·e ou de pouvoir acheter de l’alcool: le monde s’ouvre à nous. Le sexe nous démarque des adolescents que nous étions, nous autorise à dire qu’on peut faire ce qu’on veut et inviter qui on veut dans ce lit qu’on est assez grand·e pour s’acheter tout·e seul·e.

    Je sais que j’ai de la chance d’avoir ce filet de sécurité que représente le retour chez mes parents, mais j’ai hâte que nous puissions de nouveau faire trembler les murs.

    Ce blog, publié sur le HuffPost britannique , a été traduit par Catherine Biros pour Fast ForWord .

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