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      En Italie, Mario Draghi a prêté serment comme Premier ministre

      AFP • news.movim.eu / HuffingtonPost • 13 February, 2021 • 3 minutes

    En Italie, Mario Draghi a prêté serment comme Premier ministre (Photo: Le nouveau Premier ministre Mario Draghi annonce la liste des membres de son gouvernement le 12 février à Rome. Par Alessandro Di Meo/AM POOL/Getty Images)

    ITALIE - Mario Draghi a prêté serment ce samedi 13 février après s’être assuré la veille une large majorité parlementaire et avoir présenté son gouvernement , avec comme mission de sortir l’Italie des crises politique et sanitaire.

    “Je jure d’être loyal à la République”, a déclaré l’ancien président de la Banque centrale européenne (BCE), lors de la cérémonie d’investiture devant le président Sergio Mattarella, retransmise en direct par la télévision depuis le palais présidentiel.

    Mario Draghi, surnommé “Super Mario” pour son rôle dans la crise de la dette de la zone euro en 2012, se présentera devant le Sénat mercredi, puis jeudi devant la Chambre des députés pour le vote de confiance qui donnera la légitimité définitive à son gouvernement.

    Mario Draghi a choisi son équipe

    L’ex-président de la BCE, qui succède à Giuseppe Conte, contraint à la démission après l’éclatement de sa coalition , a choisi un homme de confiance, Daniele Franco, pour le ministère-clé de l’Economie.

    Daniele Franco, 67 ans, considéré comme l’un des meilleurs experts des finances publiques de la péninsule, a fait l’essentiel de sa carrière au sein de la Banque d’Italie, dont Mario Draghi était gouverneur, jusqu’à en devenir le numéro deux début 2020.

    Mario Draghi a cependant joué la continuité sur plusieurs autres postes importants: il a ainsi confirmé Luigi Di Maio, haut responsable du Mouvement populiste 5 Etoiles (M5S), au poste de ministre des Affaires étrangères, la technocrate Luciana Lamorgese à celui de ministre de l’Intérieur et Roberto Speranza, du petit parti de gauche LEU, à la Santé.

    Le nouveau chef du gouvernement a habilement mêlé technocrates et responsables politiques, choisissant des personnalités compétentes dans tous les partis lui ayant offert leur soutien, sans faire appel cependant aux leaders.

    Création d’un “super-ministère” de la Transition écologique

    Il a annoncé également la prochaine création d’un “super-ministère” de la Transition écologique qui sera dirigé par un physicien de renom, Roberto Cingolani, responsable depuis septembre 2019 de l’innovation technologique chez le géant italien de l’aéronautique Leonardo.

    Depuis que Mattarella avait fait appel à lui le 3 février, Mario Draghi a mené des entretiens tous azimuts avec les partis politiques représentés au parlement, qui lui ont permis de former un attelage hétéroclite allant du Parti démocrate (PD, centre-gauche) à la Ligue d’extrême droite de Matteo Salvini en passant par le parti de droite Forza Italia de Silvio Berlusconi.

    Jeudi, in extremis, l’inclassable Mouvement 5 Etoiles, antisystème jusqu’à son arrivée au pouvoir, avait donné lui aussi son feu vert, faisant ainsi tomber le dernier obstacle à un gouvernement d’union nationale.

    Rester en selle jusqu’au élections 2023

    Les difficultés ne font cependant que commencer pour cet Italien affable de 73 ans réputé pour sa discrétion, son sérieux et sa détermination.

    L’Italie, qui approche de la barre des 100.000 morts dus au Covid, a enregistré en 2020 l’une des pires chutes du PIB de la zone euro, avec un plongeon de 8,9%. La troisième économie de la zone compte beaucoup sur la manne de plus de 200 milliards de fonds européens, conditionnée à la présentation à Bruxelles d’ici fin avril d’un plan détaillé de dépenses.

    “Mais il ne suffit pas de dépenser les fonds. La Commission européenne s’attend à ce que les dépenses aillent de pair avec les réformes”, selon une analyse du Centre pour une réforme européenne (CER).

    En tête des priorités figure aussi l’accélération de la campagne vaccinale, affectée comme dans les autres pays européens par des lenteurs d’approvisionnement. Seulement 1,2 million d’Italiens sur 60 millions ont été vaccinés.

    Même s’il bénéficie pour l’instant de son aura de “sauveur de la nation”, cet homme aux cheveux poivre et sel formé chez les jésuites, dont l’arrivée a réjoui les marchés financiers, devra faire preuve de beaucoup d’habileté pour rester en selle sur le long terme face à des partis politiques qui devraient s’agiter de plus en plus à l’approche des prochaines élections, prévues en 2023.

    À voir également sur Le HuffPost: En Italie, les restaurants et les musées ont rouvert malgré la mise en garde de l’OMS

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      Macron, pour les vacances, partage des messages de prévention et ça vaut le détour(nement)

      Le HuffPost • news.movim.eu / HuffingtonPost • 13 February, 2021 • 2 minutes

    VACANCES - Emmanuel Macron, source intarissable d’inspiration. Les congés scolaires d’hiver commencent ce samedi 13 février pour la zone C qui comprend les académies de Paris, Versailles, Créteil mais aussi Toulouse et Montpellier. À l’occasion des départs en vacances et des longs trajets en voiture, Emmanuel Macron a tenu à rappeler des messages de préventions pour les vacanciers contre le Covid-19 . Ce qui n’est pas passé inaperçu sur les réseaux sociaux.

    Sur Twitter, il a partagé quatre photos de messages censés être diffusés sur les panneaux lumineux des autoroutes. “Le virus ne prend pas de vacances. Chaque geste barrière compte”, “Accompagné, le masque reste sur mon nez”, ou encore, ”À plusieurs, on aère l’habitacle régulièrement”.

    Évidemment, il n’en a pas fallu davantage pour que les internautes détournent ce tweet à leur sauce. Parfois bien piquante. Même son ministre délégué des Transports, Jean-Baptiste Djebarri, y est allé de sa contribution.

    Un concours de la meilleures vanne qui n’est pas sans rappeler celui du 6 février dernier, lorsque le président s’était mis en scène à l’Élysée avec les slogans “porter le masque” , “aérer la pièce”, “se laver les mains”.

    À voir également sur Le HuffPost: Nouvel An lunaire: les voeux d’Emmanuel Macron à une communauté “victime de haine aveugle”

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      Le chèque psy pour les étudiants, une mesure encore fragile

      Imane Lyafori • news.movim.eu / HuffingtonPost • 13 February, 2021 • 6 minutes

    CORONAVIRUS - La “génération sacrifiée” peine à naviguer à travers cette crise sanitaire. La santé mentale des étudiants se dégrade de jour en jour, certains allant jusqu’à commettre des actes manifestant une grande détresse psychologique. Depuis ce 1er février, un chèque psy est mis à disposition de tout étudiant ressentant le besoin d’être écouté.

    Ce dispositif, introduit par la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal , permet de “consulter un psychologue, un psychothérapeute, ou un psychiatre et suivre des soins”, sur trois séances d’au moins 45 minutes chacune. Elles sont entièrement prises en charge sur présentation de sa carte étudiante.

    L’initiative de la ministre de l’Enseignement supérieur, qui est promue comme la solution face aux difficultés psychologiques rencontrées par la jeunesse, dans ce contexte bien particulier, suscite malgré tout des réserves.

    “Flou total”

    Élodie, 23 ans, étudiante en master, a suivi sa première séance mercredi 10 février. Elle a “bien accroché” avec le psy qu’elle a rencontré. Un coup de chance, selon elle: “J e suis tombée sur quelqu’un de très sympathique et vraiment à l’écoute. J’avais peur que ce ne soit pas le cas. J’étais dans le flou total, on ne sait pas vraiment avec qui on prend rendez-vous”, confie-t-elle au HuffPost .

    Un manque de transparence de la part du gouvernement qu’elle déplore. “Ils ne communiquent pas assez sur ce dispositif. Si des amis ne m’avaient pas envoyé le lien , je n’aurais jamais su que c’était possible”.

    Cette absence de visibilité et de précision, la psychologue derrière le compte Twitter @lapsyrevoltee , Gabrielle*, la dénonce aussi: “Il faut indiquer les spécialités des psychologues dans ces listes. Comment voulez-vous aider un étudiant si vous ne savez pas de quoi il a besoin? Comment faire dans le cas où il se retrouverait face à un.e spécialiste des troubles du comportement alimentaire s’il a besoin d’échanger sur des traumatismes liés aux violences sexuelles? Et qu’en est-il de ceux qui sont à la recherche d’un.e praticien.nne bien spécifique type LGBTQ+ friendly ou racisé.e?”.

    La prochaine séance est dans une quinzaine de jours. Je pense faire celles qui sont gratuites. Ce serait bête de ne pas profiter du dispositif après tout. Elodie, étudiante en master

    En sortant de sa première séance, les a priori d’Élodie se sont envolés: “C’était assez dur au début, mais j’ai fini par m’ouvrir. La psychologue m’a aidée à avoir un regard plus positif sur l’avenir. Elle m’a aidée à adopter un point de vue différent sur la situation et à reprendre un peu d’espoir, à me dire que ça allait passer.“

    La jeune femme ajoute: “J’ai surtout besoin que l’on m’aide à gérer mon stress et à faire face aux phases angoissantes. Mais en soi, ça peut aller. [...] La prochaine séance est dans une quinzaine de jours. Je pense faire celles qui sont gratuites. Ce serait bête de ne pas profiter du dispositif après tout.” Elle ne pense pas continuer après ça, car ”ça reste un coût”, avoue-t-elle.

    Mais comment faire quand trois séances ne suffisent pas à soulager un mal-être profond? Une séance d’environ 1 heure chez un psychologue (dans le privé) coûte entre 60 et 90 euros. Les CMP (centres médico-p sychologiques)? Impossible, selon Gabrielle*: “Nous avons dépassé les un an d’attente dans ces centres. Aujourd’hui, il n’y a plus aucune place de disponible.”

    La praticienne pointe du doigt une mesure créée dans l’unique but “[d’]acheter la paix sociale et [de] ne pas avoir de suicides sur les bras.” Elle affirme, “Pour moi, il n’y a pas de vraie volonté de suivi et d’approfondissement.”

    Il y a un dédain envers la santé mentale en France Gabrielle*, psychologue

    Selon Gabrielle*, “on préfère mettre les gens sous médicaments”. La santé mentale, invisible à l’œil nu, serait sous-estimée en France, d’après elle. “Ce n’est pas de la thérapie mais du screening (dépistage, NDLR), que l’on nous demande de faire. C’est un dispositif de dépistage et non pas une véritable thérapie.”

    Le problème, explique-t-elle, c’est que “trois séances ne suffisent pas pour se lancer dans une thérapie. Et puis, c’est trop dangereux. On risque de réveiller des blessures trop profondes. Et si la personne ne va pas au-delà de ces trois séances (notamment par manque de moyens) alors, c’est prendre le risque de la lâcher dans la nature, dans cet état là”.

    Florian Tirana, président de l’association Nightline , une ligne d’écoute anonyme pour étudiants, fait le même constat, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article : “Cette mesure n’apporte pas de solutions sur le long terme. Les personnes au bout du fil nous parlent essentiellement de leur grande solitude. C’est ce qui les fait le plus souffrir”. L’étudiant explique: “Nos appels ont explosé depuis le premier confinement. On a dû recruter plus de bénévoles. D’autres antennes (Lille, Lyon, Toulouse) vont justement voir le jour pour répondre aux demandes”.

    L’argent comme principal obstacle

    Elodie compte appliquer les conseils de la psychologue: “Elle m’a montré des exercices de respiration en cas de crises d’angoisse.” “J e pense que ces 3 séances sont nécessaires, confie-t-elle, elles peuvent permettre de tenir le coup en cette période compliqué. Je ne suis pas sûre que ce soit suffisant mais c’est déjà ça.”

    Le coût d’un suivi psychologique reste un facteur déterminant. Souvent, pour cause de précarité, les étudiants ne peuvent pas s’offrir le luxe d’être écoutés et compris par un professionnel. “Je ne comprends pas pourquoi une séance chez le kinésithérapeute est remboursée et pas une séance chez le psychologue. La Suède a appliqué ce modèle et c’est très efficace”, soutient Gabrielle*.

    Priver une partie de la population de soins vitaux, qui plus est celle qui représente l’avenir d’un pays, par manque d’accessibilité financière serait “une grave erreur” selon la psychologue.

    “Ubérisation de la profession”

    Cet “effet d’annonce qui permet de ne pas prendre de vraies mesures”, affirme-t-elle, nuirait également aux praticiens. “Il y a une véritable ubérisation de la profession puisque ce dispositif ne nous est en aucun cas profitable.”

    Le dispositif revoit le prix de la séance à la baisse, explique-t-elle: “La séance de 45 minutes ne reviendra qu’à 30 euros. Nous ne récupérerons que 15 euros, tout au plus, sur ces 30 euros. Ce n’est pas acceptable. Ceux qui seront contraints d’accepter de faire partie du dispositif sont certainement des diplômés faisant leurs premiers pas dans la profession ou à l’inverse, des psychologues ayant suffisamment d’expérience et une liste de patients bien fournie pour pouvoir offrir leur aide.”

    “Au bout de trois séances, on fait quoi?”, interroge Florian Tirana, qui prédit: “le problème sera le même, voire pire”. Il réclame une vraie réforme du système de santé, notamment mentale, pour les étudiants: “Structurellement, il faut revoir l’organisation de ces services de santé universitaires qui ont besoin de moyens beaucoup plus importants. Nous n’avons aucune réponse.”

    *Le prénom a été modifié

    À voir également sur Le Huffpost: Ces étudiants au bout du rouleau racontent leur solitude et leur précarité

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      Jay Z et le patron de Twitter s'associent pour faire du bitcoin la "devise d'internet"

      AFP • news.movim.eu / HuffingtonPost • 13 February, 2021 • 2 minutes

    Jay Z et le patron de Twitter s

    BITCOIN - Jack Dorsey, le fondateur de Twitter, a annoncé ce vendredi 12 février la création avec le rappeur Jay Z d’une fondation pour financer le développement du bitcoin comme “devise d’internet”.

    “Jay-Z et moi allons donner 500 bitcoins à nouvelle dotation nommée Btrust pour financer le développement du bitcoin, qui sera initialement concentrée sur des équipes en Afrique et en Inde”, a tweeté Jack Dorsey, également patron de Square, une société de services de paiements. 500 bitcoins valaient quelque 24 millions de dollars, vendredi.

    “Ce sera une fiducie sans droit de regard, qui ne recevra aucune directive de notre part”, a-t-il précisé, avant de renvoyer vers un lien pour des candidatures aux trois premiers postes de membres du conseil. Selon la page de candidature, la mission de Btrust sera de “faire du bitcoin la devise d’internet”.

    Un modèle de gouvernance décentralisée pour internet

    Les autorités canadiennes ont autorisé vendredi le lancement d’un premier fonds au monde de bitcoins négocié en Bourse, donnant ainsi aux investisseurs un plus grand accès à cette cryptomonnaie.

    Malgré sa réputation sulfureuse - le bitcoin est soupçonné d’être utilisé pour des transactions illégales - la cryptomonnaie est en train de gagner ses lettres de noblesse grâce aux investissements de grandes entreprises.

    Lundi, Tesla a investi 1,5 milliard de dollars dans le bitcoin et prévoit d’accepter la devise virtuelle comme moyen de paiement pour ses voitures. En octobre, le géant des paiements en ligne Paypal a lancé un service d’achats, de ventes et de paiement par cryptomonnaie, tandis que Square annonçait avoir investi 50 millions de dollars dans le bitcoin.

    BlackRock, qui gère des milliers de milliards de dollars pour le compte de fonds administrant les retraites de fonctionnaires et d’entreprises ou de riches fortunes, a aussi apporté sa légitimité en ajoutant fin janvier la devise virtuelle à la liste des produits financiers dans lequel il pouvait investir.

    Jack Dorsey n’a jamais fait mystère de son intérêt pour le bitcoin , qu’il voit comme un modèle de gouvernance décentralisée pour internet.

    À voir également sur Le HuffPost: Le Bitcoin en 5 questions, par Jake Adelstein

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      Au Costa Rica des retraités français bloqués par le Covid depuis près de 3 semaines

      AFP • news.movim.eu / HuffingtonPost • 13 February, 2021 • 3 minutes

    Des retraités français bloqués au Costa Rica par le Covid depuis près de 3 semaines (Photo: une ambulance entre dans l

    COSTA RICA - Seize retraités français étaient toujours bloqués vendredi 12 février au Costa Rica pour cause de Covid-19, dont six hospitalisés, deux d’entre eux étant dans un état grave, a indiqué à l’AFP le président de l’association qui a organisé le voyage.

    Le groupe, composé de 22 retraités de La Poste et du groupe Orange âgés “de 60 à 77 ans”, était parti de Lorraine (est de la France) le 16 janvier pour une dizaine de jours de voyage organisé dans le petit pays d’Amérique centrale, a expliqué Guy Poirot dans un entretien téléphonique avec l’AFP depuis l’hôpital de San José où il est soigné.

    Six hospitalisés dont trois en soins intensifs

    D’abord six voyageurs, puis un total de vingt ont été testés positifs après que leur départ prévu le 27 janvier a été différé pour cause de durcissement des normes sanitaires d’entrée au Pays-Bas, par lequel ils devaient transiter.

    Deux membres du groupe seulement ont pu d’abord partir, suivis ensuite de quatre autres, via Madrid. Les touristes ont été hospitalisés, a indiqué l’ambassade. Aujourd’hui ils sont six, plus le guide costaricien du groupe, Roberto, a précisé Guy Poirot.

    Trois sont hospitalisés en soins intensifs à l’Hôpital San Juan de Dios de la capitale costaricienne, dont deux sont dans un état “très sérieux”, a indiqué le président de l’association.

    Les trois autres, dont Guy Poirot, ont vu leur état de santé s’améliorer et ont été admis dans un établissement pour des malades aux symptômes plus légers. “On m’a dit qu’il me faudra encore 7 à 8 jours pour être testé négatif”, condition sine qua non du retour en France, a commenté Guy Poirot.

    Pour les dix voyageurs restants testés positifs mais qui n’ont pas souffert de symptômes sévères, c’est le confinement dans des hôtels dont il faut assumer à présent les frais. En effet, les 2000 dollars pour l’hébergement, couverts par  l’assurance exigée par le Costa Rica pour entrer dans le pays, sont à présent dépassés.

    Pas de demande de test PCR à l’arrivée

    Afin de favoriser la reprise de l’activité touristique, le Costa Rica ne demande plus depuis le mois d’octobre de test PCR négatif à ses visiteurs, qui doivent cependant contracter une assurance couvrant frais médicaux et d’hébergement en cas de contagion. Toutefois il en faut un pour entrer sur le territoire français , ce qui bloque désormais les retraités.

    “Le voyage était prévu depuis plus d’un an” et les retraités auraient perdu “entre 60 et 70%” du prix du séjour payé auprès de l’agence de voyage Couleurs du Monde s’ils avaient renoncé à partir, a expliqué Guy Poirot.

    “La Moselle (d’où les voyageurs sont originaires) est l’une des régions les plus touchées (par le Covid) : il n’y a pas besoin de voyager pour se retrouver dans cette situation”, a justifié le président de l’Association.

    Il n’a pas été possible de déterminer si les voyageurs ont été contaminés dans le pays ou si l’un d’entre eux était déjà porteur du virus. Après avoir enregistré un peu plus de 1000 cas quotidiens de Covid-19 début janvier, le Costa Rica en recense entre 400 et 500 depuis la deuxième semaine de février.

    À voir également sur Le HuffPost: Situation “inquiétante” en Moselle avec 300 cas de variants sud-africains et brésiliens

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      Louvin, visé par une enquête pour viols sur mineurs, dénonce un chantage de son neveu

      AFP • news.movim.eu / HuffingtonPost • 13 February, 2021 • 2 minutes

    Gérard Louvin, visé par une enquête pour viols sur mineurs, dénonce un chantage de son neveu Gerard Louvin (à gauche) et son mari Daniel Moyne, lors des funérailles de Jean-Claude Brialy en 2007. Photo par Olivier Laban-Mattei / AFP)

    PEDOPHILIE - Le producteur Gérard Louvin, visé par une enquête pour “viols sur mineurs” , se dit victime d’une “cabale” et de chantage d’argent de la part de son neveu, à l’origine d’une plainte contre lui, dans un entretien accordé à Nice-Matin .

    Une enquête pour “viols sur mineurs” et “complicité de viols sur mineurs” avait été ouverte le 21 janvier contre le producteur de télévision et son mari, Daniel Moyne, après le dépôt d’une plainte par le neveu du premier, Olivier A .

    “Je ne suis pas un prédateur!”, déclare Gérard Louvin, qui s’exprime pour la première fois publiquement sur ce sujet dans l’interview publiée samedi par le quotidien régional. “Rien ne m’est directement reproché. La seule plainte qui me vise directement émane de mon neveu, qui m’a réclamé 700.000 euros pour ne pas avoir vu ce qui n’a pas existé”, accuse-t-il.

    Gérard Louvin évoque une histoire d’héritage

    Début janvier, Olivier A., 48 ans, avait porté plainte pour “complicité de viol par ascendant sur mineur de 15 ans ” contre son oncle Gérard Louvin, l’accusant d’avoir “favorisé” des viols incestueux commis sur lui par son mari, Daniel Moyne.

    Selon l’avocat des plaignants, Me Pierre Debuisson, d’autres personnes ont ultérieurement saisi la justice. Quatre nouvelles plaintes ont ainsi été déposées à Paris entre fin janvier et début février pour des “viols” et “agressions sexuelles” visant le couple, avait-il affirmé mardi matin à l’AFP, confirmant une information du Monde .

    L’un de ces plaignants, Grégory C., 46 ans, accuse cette fois-ci M. Louvin lui-même de “viols”, a indiqué son avocat Me Debuisson. Les faits dénoncés, qui se seraient produits dans les années 1980 et 1990, “semblent prescrits”, a toutefois reconnu l’avocat.

    “Tout ça est une cabale. Ma sœur est derrière tout ça, elle m’a écrit des horreurs”, affirme Gérard Louvin, estimant que depuis qu’il avait adopté un garçon, pour elle et pour son neveu, “il y avait tout à coup un autre héritier”.

    Gérard Louvin est une figure familière de la télévision française. Il en a produit plusieurs émissions phares et est apparu également à plusieurs reprises en tant que juré ou chroniqueur. Il a produit également de très nombreux spectacles et pièces de théâtre.

    À voir également sur Le HuffPost: “Le sceau de l’infamie”: Geneviève Garrigos raconte les violences que l’inceste laisse derrière lui

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      Biden veut fermer Guantanamo avant la fin de son mandat, comme Obama avant lui

      AFP • news.movim.eu / HuffingtonPost • 13 February, 2021 • 2 minutes

    Biden veut fermer Guantanamo avant la fin de son mandat, comme Obama avant lui (Photo: à Bruxelles des manifestants demandent la fermeture de la prison de Guantanamo à l

    ÉTATS-UNIS - Le président américain Joe Biden souhaite fermer l’emblématique prison de Guantanamo avant la fin de son mandat, a affirmé ce vendredi 12 février la porte-parole de la Maison Blanche. Le démocrate reprend ainsi une promesse de campagne de Barack Obama, que ce dernier n’a jamais pu tenir faute d’un compromis avec le Congrès.

    Interrogée lors d’une conférence de presse sur une fermeture possible de la prison de Guantanamo pendant le mandat de Joe Biden, la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki a déclaré: “C’est certainement notre objectif et notre intention.”

    “Nous avons donc entamé un processus avec le Conseil de la sécurité nationale (...) pour travailler avec les différentes agences fédérales et évaluer la situation actuelle (...), que nous avons héritée du gouvernement précédent”, a-t-elle ajouté.

    “Remplir” Guantanamo de “mauvais gars”

    Durant sa campagne présidentielle de 2016, Donald Trump avait affiché sa volonté de garder ouverte la prison de Guantanamo et “de la remplir de mauvais gars”. Le républicain avait conservé cette position une fois élu. Certains détenus s’étaient pourtant vu promettre leur libération de Guantanamo sous son prédécesseur démocrate Barack Obama .

    La prison militaire accueille des détenus liés à la “guerre contre le terrorisme” dont le Pakistanais Khaled Cheikh Mohammed, le cerveau autoproclamé des attentats du 11 septembre 2001.

    Elle abrite encore une quarantaine de détenus, dont 26 sont considérés comme trop dangereux pour être libérés, mais les procédures légales s’éternisent en raison de la complexité de leurs dossiers.

    Une prison à Cuba pour les terroristes

    L’armée américaine, sous la présidence de George W. Bush, avait construit rapidement ce centre de détention sur une base navale appartenant aux Etats-Unis, à la pointe est de l’île de Cuba.

    Cette enclave de 117 km2 (dont seulement 49 km2 de terre ferme) avait été cédée par Cuba aux États-Unis en 1903, pour remercier son puissant voisin de son aide dans la guerre contre les Espagnols.

    Les vingt premiers détenus y sont arrivés le 11 janvier 2002, quelques semaines après les attentats du 11 septembre 2001. Dès cette époque cette prison a incarné, à travers le monde, les excès dans la lutte antiterroriste des États-Unis . Les images des prisonniers en combinaison orange, derrière des grillages surmontés de fil barbelé, ont choqué, tout comme les gavages imposés à ceux refusant de se nourrir.

    Au plus fort de son activité, sur les braises de la “guerre contre le terrorisme” lancée par George W. Bush, 780 personnes étaient détenues à Guantanamo pour leurs liens présumés avec Al-Qaïda et les talibans. Des centaines de détenus ont depuis été libérés ou transférés vers leur pays natal ou des pays tiers.

    À voir également sur Le HuffPost: Joe Biden ne veut plus que Donald Trump reçoive d’informations confidentielles

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      Open d'Australie: Kristina Mladenovic battue au 3e tour, plus aucun Français en lice

      AFP • news.movim.eu / HuffingtonPost • 13 February, 2021 • 1 minute

    Kristina Mladenovic, ici après sa défaite contre l

    TENNIS - Kristina Mladenovic (50e) a été stoppée net 6-2, 6-1 par l’Américaine Jessica Pegula (61e) au troisième tour de l’ Open d’Australie , en seulement 68 minutes, ce samedi 13 février à Melbourne.

    Kristina Mladenovic (27 ans) était la dernière Française en lice, tableaux féminin et masculin confondus.

    À 26 ans, Pegula se hisse elle pour la première fois de sa carrière en huitièmes de finale en Grand Chelem. Elle y défiera la N.5 mondiale Elina Svitolina.

    Pourtant bien entrée dans son match, “Kiki” a été rapidement étouffée par la cadence irrésistible de Pegula, aussi bien en coup droit qu’en revers.

    L’Américaine a signé un premier break blanc dès le troisième jeu, puis empoché la première manche en 35 minutes après un second break.

    Jamais Pegula n’a laissé respirer Mladenovic. Breakée d’entrée dans le deuxième set, la Française s’est employée, notamment en défense, pour recoller à un jeu partout.

    Mais l’Américaine, pas maladroite non plus en toucher, a continué d’imposer son rythme et de distribuer ses frappes sèches sans sourciller pour remporter les cinq derniers jeux de la partie.

    Ce troisième tour reste néanmoins une éclaircie pour Mladenovic. Elle n’avait plus atteint ce stade de la compétition en Grand Chelem depuis deux ans et demi (Wimbledon 2018). Elle n’avait plus non plus remporté deux matches de suite sur le circuit principal depuis octobre 2019, à Moscou.

    Mladenovic court après une deuxième semaine en Grand Chelem depuis près de quatre ans (Roland-Garros 2017).

    À voir également sur Le HuffPost : Le match de Djokovic interrompu pour que les spectateurs respectent le confinement

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      "La République ne déboulonne pas de statues", disait Macron, mais c'est plus compliqué

      Anthony Berthelier • news.movim.eu / HuffingtonPost • 13 February, 2021 • 12 minutes

    POLITIQUE - La mémoire qui flanche. Emmanuel Macron était très attendu, le 14 juin 2020, au moment de s’adresser solennellement aux Français, pour la troisième fois de l’année. Attendu, bien sûr, sur le coronavirus au terme d’un printemps éprouvant sur le front sanitaire, mais également scruté quant à sa position sur un vif débat de société: quelle place accorder aux figures contestées de notre histoire et à celles encore dans l’oubli?

    Quelques semaines avant sa prise de parole, des militants détruisaient deux statues de l’abolitionniste Victor Schoelcher en Martinique quand d’autres vandalisaient des représentations de Léon Gambetta ou du général de Gaulle en métropole. Ces questions se sont également portées sur l’image de Jean-Baptiste Colbert, ancien ministre de Louis XIV et rédacteur du “Code noir” , représenté par une immense statue devant l’Assemblée nationale.

    Des débats éruptifs, initiés aux États-Unis par le mouvement #BlackLivesMatter, sur lesquels le président de la République était attendu, alors même que plusieurs manifestations, portées par Assa Traoré, réunissaient des dizaines de milliers de personnes en France pour rendre hommage à George Floyd, un Afro-américain tué par un policier blanc à Minneapolis.

    Le Président a choisi de trancher: “la République n’effacera aucune trace ni aucun nom de son Histoire”. “La République ne déboulonnera pas de statue”. Nous devons plutôt lucidement regarder ensemble toute notre Histoire, toutes nos mémoires”, plaidait ainsi Emmanuel Macron depuis l’Élysée en ce 14 juin.

    La France déboulonneuse

    Une fin de non-recevoir répétée presque mot pour mot trois mois plus tard , le 4 septembre, à l’occasion du 150e anniversaire de la proclamation de la République lorsqu’il appelait à “épouser” la France “tout entière.” “Le Sacre de Reims et la Fête de la Fédération, c’est pour cela que la République ne déboulonne pas de statues, ne choisit pas simplement une part de son histoire, car on ne choisit jamais une part de France, on choisit la France”, martelait-il, en reprenant les mots de Marc Bloch, qui écrivait dans L’Étrange défaite : “qui n’a pas vibré au sacre de Reims et à la fête de la Fédération n’est pas vraiment Français”.

    Mais les choses sont-elles aussi simples que les mots du président de la République? Les représentations ou allusions au Maréchal Pétain n’ont-elles pas disparu de l’espace public, à l’image d’autres représentations jugées problématiques avec le temps?

    Contactés par Le HuffPost , plusieurs spécialistes de la mémoire s’accordent à dire que la France a bel et bien déboulonné et débaptisé par le passé, contrairement à ce que sous-entend le chef de l’État.

    Cet article fait partie de notre dossier “La mémoire en mouvement”. Alors qu’Emmanuel Macron appelle à la création d’une liste de personnalités pour mieux représenter “la diversité de notre identité nationale”, Le HuffPost se plonge dans l’histoire de France et dans l’actualité pour interroger notre mémoire collective.

    “L’histoire est la science du changement”, nous dit Sébastien Ledoux en citant, lui aussi March Bloch. “L’histoire est en mouvement, c’est une loi invariable. On observe des transformations de paysages symboliques, faites par les êtres humains, depuis la nuit des temps”, ajoute le chercheur à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, spécialiste de la mémoire, qualifiant la position du chef de l’État “d’anti-historienne.”

    C’est surprenant comme déclaration parce que la République, les républiques ont toutes été fondées sur le fait de reforger (...) les incarnations de la Nation qui les ont précédées Sarah Gensburger, chercheuse au CNRS en science politique

    “C’est un peu surprenant comme déclaration”, enchérit Sarah Gensburger, “parce que la République, les républiques ont toutes été fondées sur le fait de reforger, de transformer, de modifier les incarnations de la Nation qui les ont précédées.”. “C’est intrinsèque à la République, c’est presque dans sa nature que de faire évoluer ces incarnations”, martèle la chercheuse en science politique au CNRS. Il suffit par exemple de se pencher sur la Révolution française pour voir que nombreuses statues royales érigées à l’époque n’ont pas résisté. Et le chef de l’État ne l’ignore pas.

    Alors comment expliquer ses mots répétés de l’Élysée au Panthéon? Pour Sébastien Ledoux, Emmanuel Macron se comporte surtout en défenseur du patrimoine et non de la mémoire vive collective. “On est dans une vision très patrimoniale qui consiste à faire du passé un instrument de conservation”, regrette-t-il en citant le philosophe Saint-Augustin qui parlait, au Ve siècle, de “la mémoire” comme “un présent du passé.”

    “Si on suit cette définition-là, il s’agit d’une réinterprétation du passé à l’aune du présent, donc ce sont des relectures, des reconfigurations permanentes. La mémoire est vivante, or, la phrase d’Emmanuel Macron renvoie à l’idée de conserver les traces d’un passé en danger”, nous explique l’historien. Autrement dit, si Emmanuel Macron estime inconcevable de toucher à la statue de Colbert, ou si sa majorité refuse de renommer la salle qui porte son nom à l’Assemblée, c’est parce qu’ils considèrent que retirer ou questionner la figure de ce dernier est “contraire à l’intérêt national qui serait de le conserver comme un patrimoine.”

    La République, ce n’est pas (que) lui

    Reste que le chef de l’État n’est pas le seul maître à bord. Les décisions de retirer cette statue monumentale, comme de déboulonner telle ou telle figure érigée dans une commune du Périgord ou de renommer la rue d’une bourgade du Lot-et-Garonne, ne lui appartiennent pas totalement. Pour ne pas dire... pas du tout.

    “Ce n’est pas au président de la République de dire qui doit être en statue et ce qui va se passer pour elle, c’est le plus souvent du ressort des pouvoirs territoriaux”, note Sarah Gensburger. ”‘La République’, comme Emmanuel Macron l’entendait est une sorte de concept incantatoire qui reste très fragile, car les choses ne se passent pas comme ça, il y a différents individus, collectifs, collectivités locales qui ont accès à ces prises de décision”, ajoute l’historien Sébastien Ledoux.

    Le Président de la République fixe l’orientation, il est le dépositaire du legs de l’Histoire” L'Élysée

    Ce sont, effectivement, les conseils municipaux, les collectivités territoriales ou les institutions publiques qui sont concrètement à la manœuvre. En septembre 2020, la mairie de Paris a par exemple décidé l’installation d’une statue à l’effigie de “Solitude” , une héroïne de la résistance des esclaves, dans le 17e arrondissement de la capitale. Trois mois auparavant, en juin, la ville de Bordeaux posait des plaques explicatives dans cinq rues, passages et places au nom de négriers reconnus.

    En 2004, c’est le Conseil régional d’Île-de-France qui décidait de débaptiser le lycée Florent-Schmitt, situé à Saint-Cloud -du nom du compositeur français accusé de collaboration pendant la Seconde Guerre mondiale- pour lui donner celui, bien plus consensuel, du romancier Alexandre Dumas.

    “Certes, ce n’est pas lui qui décide in fine , mais le Président de la République fixe l’orientation, il est le dépositaire du legs de l’Histoire”, répond l’Élysée, en résumant ainsi la ligne du chef de l’État: “Le Président de la République regarde l’Histoire en face. On enrichit, on contextualise s’il le faut ou on ajoute de nouvelles figures, mais on n’efface rien.”

    “On ne peut pas effacer tout ce qui ne plaît pas dans l’histoire, sinon il ne resterait plus grand-chose”, abonde l’islamologue et historien Rachid Benzine, pour qui, l’enjeu est aujourd’hui “d’apaiser les débats.” Pour cela, il faut, à ses yeux “assumer son passé” en le “recontextualisant”, mais surtout développer un “récit national plus large et inclusif.”

    C’est justement dans ce but, et avec ce rôle de boussole mémorielle qu’Emmanuel Macron a réclamé, le 4 décembre dernier, lors d’une interview au média en ligne Brut, une liste de “300 à 500 personnalités” , “figures de la diversité”, à proposer aux maires et autres élus locaux. L es noms de Cherif Cadi, le premier musulman admis à l’École polytechnique, de l’acteur italien Lino Ventura, de l’artiste américaine Joséphine Baker ou encore de la femme de lettres martiniquaise Paulette Nardal, selon les premières pistes dévoilées dans la presse, pourraient ainsi trouver place dans nos rues, si les élus locaux le décident. Selon La Croix , c’est finalement une liste de 315 figures oubliées depuis la Révolution française qui a été rendue au gouvernement au cours de cette semaine.

    “De la communication avant tout”, tranche Sarah Gensburger, en ajoutant avec ironie: “ce document est présenté comme une ‘ressource’ à disposition, mais heureusement que les collectivités territoriales savent faire.” ”À la mairie de Paris, ça fait des années qu’ils réfléchissent à de nouveaux noms de rue ou de nouvelles statues pour changer l’espace public, pour l’adapter, le faire évoluer, mais ils ne le revendiquent pas forcément de façon visible. C’est dossier par dossier”, note-t-elle.

    On aurait pu imaginer une réflexion des habitants à l’échelle des communes. La République, c’est la chose commune, c’est le bien collectif et c’est donc aux citoyens de s’en emparer. Sébastien Ledoux, chercheur et historien spécialiste de la mémoire

    Pour la chercheuse, auteure de À quoi servent les politiques de mémoire?, paru en 2017, l’initiative du président de la République s’apparente à une sorte de “négociation avec ce qu’il fait mine de croire que les militants anti-racistes attendent: on va leur en donner un peu, céder un peu sur ça...”.

    Et elle n’est pas la seule à interroger cette façon de faire. Regrettant une liste établie ”à la va-vite”, Sébastien Ledoux n’est pas plus optimiste. Plutôt qu’un comité installé par le haut, l’historien plaide pour “un processus démocratique qui engage les citoyens”. “On aurait pu imaginer une réflexion des habitants à l’échelle des communes par exemple”, avance-t-il, en ajoutant, en référence aux mots d’Emmanuel Macron: “la République, c’est la chose commune, c’est le bien collectif et c’est donc aux citoyens de s’en emparer.”

    Une recommandation “d’ouverture” partagée par Nicolas Offenstadt, l’historien “favorable à des arènes hybrides où les spécialistes et les profanes discutent.” “Il ne faut pas reléguer ces questions avec les ‘vandales’ d’un côté, les conservateurs de l’autre. Je pense qu’il faut un débat dans la sphère publique. C’est une question citoyenne”, expliquait déjà ce spécialiste de la mémoire collective en juin dernier au HuffPost.

    Une promesse non tenue (à ce stade)

    C’est pourtant ce qu’avait promis Emmanuel Macron chez Brut en décembre en lançant un appel à la “contribution collective” pour une liste “nourrie par la jeunesse” et “ceux qui ont une conscience civique.” Mais selon nos informations, aucun citoyen n’a, à ce stade, été convié à la réflexion menée par une équipe d’historiens, de sociologues et de personnalités coordonnée par Yvan Gastaut, sous la direction d’un comité scientifique présidé par le spécialiste de la colonisation et des immigrations Pascal Blanchard.

    “Ce n’est pas une liste étatique”, précise immédiatement l’islamologue Rachid Benzine, un des membres de cette assemblée spécialement constituée. Pour lui, il s’agit “d’un fragment, d’un outil, loin d’avoir une valeur absolue, qui doit être complété avec d’autres.”

    “Que le président de la République fasse ce geste, c’est symboliquement très fort mais il ne pourra y avoir d’effectivité que si un phénomène d’appropriation suit cette liste” Rachid Benzine, islamologue et romancier

    “Que le président de la République fasse ce geste, c’est symboliquement très fort mais il ne pourra y avoir d’effectivité que si un phénomène d’appropriation et de réincarnation suit cette liste”, nous dit-il avant d’ajouter: “le vrai travail va commencer dans les municipalités qui le souhaitent, avec le concours des citoyens.”

    D’autant que ces questions, latentes depuis des décennies dans la population, sont loin d’être nouvelles. “Ces doutes, ces incertitudes sur le récit national existent depuis la fin des années 1970. Depuis quarante ans, on est dans ce questionnement-là, dans ces remises en cause (...) et là on est en train d’en voir maintenant la dimension coloniale”, observe Sébastien Ledoux.

    Alors comment expliquer cette virulente irruption dans le débat public au printemps dernier? Sarah Gensburger y voit la conjugaison de plusieurs facteurs. Le premier, la fin du confinement printanier, et le rapport à l’espace public. “On observe souvent des occupations de place après des moments d’attentats comme à Madrid, New York ou Paris. Ici on a eu un peu le même phénomène: une sorte de besoin collectif de réappropriation de l’espace public”, nous dit la chercheuse.

    Une expression à laquelle s’ajoute des “enjeux de discriminations raciales exacerbées”, selon ses mots, accrédités par les différents travaux du Défenseur des droits au cours des dernières années. Ainsi, “la trace de ces inégalités dans l’espace public devient naturelle pour accrocher cette discussion”, poursuit-elle, précisant toutefois “que ce serait une erreur de l’y réduire.”

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