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      Haut Karabakh : le jardin noir du Caucase

      Isabelle Souquet • news.movim.eu / Reflets • 24 November, 2021 • 2 minutes

    Un an après la guerre du Karabakh, un "accrochage" fait 15 morts

    A l’automne 2020 il avait suffi de six semaines pour que l’armée azerbaïdjanaise, suréquipée, écrase les forces arméniennes. A la fin des hostilités, les Russes ont installé checkpoints et force d’interposition. Aujourd’hui, les Arméniens reconstituent leur stocks d’armes, et les Azéris continuent de parader. Et d’un coté comme de l’autre, les déplacés, les « réfugiés de l’intérieur », continuent de payer l’habituel tribut des civils à la guerre. Reportage.

    big.png?1637767736 Safiqa Rustamova et son fils Arzu avec le portrait de l'ainé, disparu pendant la première guerre du Karabakh © Isabelle Souquet - © Reflets

    Pour se rendre dans le Haut Karabakh, mieux vaut passer par l’Arménie. Venant de France, - terre d’accueil d’une grande partie de la diaspora - et en tant que journaliste, on y est plutôt bien accueilli. Coté azerbaïdjanais, l’hospitalité est sensiblement différente. Il faut accepter d’être pieds et poings liés, cornaqués en permanence par des agents du gouvernement. Mais parfois, pour pouvoir faire un reportage il faut accepter d’être « embedded » littéralement « au lit » avec la puissance invitante. Des confrères l’ont fait avec l’armée américaine en Irak, d’autres pour pouvoir aller passer une tête en Corée du Nord. L’Azerbaïdjan n’est pas inaccessible, mais il reste impossible d’y travailler ouvertement comme journaliste sans être dûment accrédité, et à Bakou, accréditation égale « embeddment ».

    J’ai tenté l’expérience. Après tout, je suis une journaliste indépendante, je n’ai de compte à rendre à personne si je ne « ramène » rien comme reportage, j’en serai alors juste un peu de ma poche. Et puis, aller voir ce qui se passe – même sur invitation - permet de raconter éventuellement que l’on ne vous laisse rien voir, quand c’est le cas. Ou de dire que l’on n’est jamais forcé d’accepter la relecture d’un papier avant publication. Et, finalement, qu’il y a toujours quelque chose à sentir, quelque chose qui filtre, même en dictature.

    La toute première image qui frappe en arrivant à l’aéroport Heydar Aliyev de Bakou – du nom de feu le président azerbaïdjanais - c’est la...

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      Greenfucking

      Jacques Duplessy • news.movim.eu / Reflets • 23 November, 2021 • 1 minute

    Après le bilan décevant de la Cop 26, il faut inventer un nouveau mot

    Le cynisme politique atteint des sommets tels que les mots existants ne suffisent plus pour le décrire

    big.jpg?1637658357 6 novembre 2021 - COP26 Global Day of Action - Photo Roo Pitt - Wikipedia - CC BY 2.0

    Du « bla bla bla », c’est ainsi que Greta Thunberg qualifiait le bilan de la Cop 26. Clairement, la bouteille du «Pacte de Glasgow» adopté le 13 novembre est plus vide que pleine. Alok Sharma, le président britannique de la conférence mondiale pour le climat, avait les larmes aux yeux en commentant l’accord et il s’est dit « profondément désolé ».

    Limiter le réchauffement climatique à 1,5C prévu dans les accords de Paris: pas garanti.

    Aider les pays pauvres déjà victimes du réchauffement climatique: refusé. Les pays riches s’étaient déjà engagés à soutenir les pays pauvres au travers d’une aide climat de 100 milliards par an à compter de 2020. Ils n’ont pas tenu leurs promesses et parlent désormais d’une aide à partir de 2023.

    « Élimination progressive » du charbon: refusé. L’Inde a exigé que l’on parle d’une «réduction progressive». Il faut dire aussi que 503 lobbyistes du charbon, du pétrole ou du gaz hantaient les couloirs et représentaient en taille la première délégation internationale!

    Relever les engagements de réductions des émissions de gaz à effet de serre plus régulièrement que prévu dans l'accord de Paris: oui, mais il peut y avoir des aménagements pour « circonstances nationales particulières ». Autant dire que les États ne vont pas manquer d’inventivité pour ne pas remplir leurs obligations.

    Le terme « greenwashing » a été inventé pour désigner cette technique abondamment utilisées par les entreprises et les gouvernements qui consiste à parler en utilisant...

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      Le géant de la biométrie Idemia tisse sa toile

      Jérome Duval • news.movim.eu / Reflets • 20 November, 2021 • 1 minute

    Son pourvoir augmente à mesure qu'il engrange vos données personnelles.

    Si la pandémie a freiné l’économie, elle a révélé des opportunités dans le domaine de la biométrie. Au fil des contrats que l’entreprise Idemia décroche partout sur la planète, parfois de manière douteuse, son pouvoir se concentre inexorablement. Mais, au-delà de cette réussite commerciale, l'industrie du contrôle et de la surveillance pose la légitime question de la sécurité du dispositif, et donc de la protection des données personnelles collectées... au nom de la sécurité.

    big.jpg?1637352471 La biométrie est à la mode... - Image Pixabay

    Une nouvelle société du tout-numérique se dessine chaque jour plus distinctement. Au sein du marché de la biométrie, le leader autoproclamé de « l'identité augmentée » Idemia , enchaîne les contrats parmi une multitude d’autres acteurs. Derniers en date: la carte eSIM nouvelle génération compatible avec les réseaux 5G pour l’automobile connectée; des cartes SIM 5G pour le principal opérateur de télécommunications de Singapour, M1 Limited , ou sa technologie de reconnaissance faciale MFACE pour contrôler l’identité des voyageurs en partance depuis l’aéroport d’Oakland en Californie. Mais ces récents contrats ne sont qu’une infime partie de l’œuvre tentaculaire du géant de la biométrie. D’après Mathieu Rigouste, chercheur indépendant auprès de la plateforme enquetecritique.org , « Idemia profite du développement continu du business des frontières, des catastrophes et des grands événements .» Son pouvoir se concentre à mesure qu’il tisse sa toile sur la planète et que ses baies de stockage engrangent vos données personnelles.

    Les solutions numériques sont là pour nous protéger. Idemia ne cesse de le marteler. Son vice-président chargé de l’Afrique, Olivier Charlanes ne déclarait-il pas lors d’un entretien accordé à Jeune Afrique en 2018: « Notre société vend de la sécurité, donc de la confiance ». Mathieu Rigouste rappelle qu’« Idemia était l'un des principaux sponsors du Milipol 2021, salon mondial des industries militaro-sécuritaires françaises organisé par le ministère de...

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      Olivier Doire se bat pour que le meurtre de son frère soit élucidé

      Antoine Champagne - kitetoa, Jean Cloadec • news.movim.eu / Reflets • 18 November, 2021 • 1 minute

    Une émission de télévision pourrait relancer l’enquête sur cette affaire datant de 1995

    À l'époque du meurtre l'enquête s'était complètement enlisée et finalement, personne n'avait été inquiété. De nouveaux éléments redonnent espoir au frère de la victime dont la vie a été totalement bouleversée.

    big.png?1634724915 Olivier Doire, dans le documentaire Cold Case, à la recherche du coupable.

    Une émission de fait-divers contribuera-t-elle mettre fin à un énigme vieille de vingt-six ans? L’unique émission de Cold case, à la recherche du coupable diffusée sur C8 le 9 mars pourrait avoir fourni des éléments permettant d’élucider le meurtre de Christophe Doire, un jeune homme de 28 ans, marié et père de famille, sauvagement tué près de Vichy. Selon nos informations, les gendarmes sont venus saisir l’intégralité des images tournées pour l’émission. Contacté en juillet, Christophe Neveu, le procureur de Cusset, confirmait que « de nouvelles investigations sont en cours » et qu’il réservera ses premières déclarations à l’avocate de la famille Doire. Mais depuis, Olivier Doire, frère de la victime, n'a toujours pas eu la moindre nouvelle.

    L’affaire remonte au 16 décembre 1995. Ce soir-là, Christophe est venu regarder un match de football chez son frère cadet, Olivier. Il repart chez lui vers 23H30 au volant de sa voiture. Personne ne le reverra vivant. L’enquête révélera qu’il est repassé chez lui.

    Le 17 décembre au petit matin, Françoise, la mère de Christophe découvre son véhicule abandonné sur un parking de Cusset, à trois kilomètres de son appartement. La Renault 18 est ouverte. Mais aucune trace de son fils. Et puis, étrangement, la façade de son autoradio est présente alors que Christophe ne s’en sépare jamais de peur qu’il ne soit volé. On retrouve aussi son fusil de chasse dans l’habitacle. Prise d’un mauvais pressentiment, la famille signale sa disparition...

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      Souriez, vous êtes manipulés !

      Antoine BELLIER • news.movim.eu / Reflets • 10 November, 2021 • 1 minute

    Un livre brosse le portrait de vingt « maîtres de la manipulation »

    David Colon enseigne l’histoire de la propagande et des techniques de la communication persuasive à Sciences-Po Paris. Son dernier livre nous fait entrer dans le laboratoire de la « fabrique du consentement ». Il montre que plus la technicité des moyens de communication est grande, plus fort sera l’impact des messages délivrés.

    big.jpeg?1636453097 Les maîtres de la manipulation, un siècle de persuasion de masse, Tallandier, 2021

    Ils sont publicitaires, cinéastes, lobbyistes, ingénieurs, – américains pour la plupart d’entre eux, les États-Unis étant dans ce domaine, souligne David Colon, « l’atelier du monde » – , tous ont pour point commun d’avoir forgé ou utilisé des outils pour influencer l'opinion, voire même pour modifier ses décisions, en fonctions d’intérêts économiques ou politiques. Ces personnalités n’ont pas été choisies au hasard. Elles réunissent plusieurs – au moins trois – des quatre critères qui définissent selon l’auteur un maître de la manipulation : « L’intention de manipuler les masses dans un but précis », « La capacité de le faire à grande échelle, La volonté d'entreprendre une démarche de science appliquée », « produire un effet mesurable ». Pour que la persuasion puisse produire ses effets, il faut que ces critères puissent s’articuler les uns aux autres, sous l’action combinée des « principes tirés de la psychologie » et « des nouveaux médias ». Et quand s'invitent des événements historiques tels que deux guerres mondiales censées combattre différents périls, dont celui du spectre totalitaire, tous les moyens d'influence semblent alors permis.

    Que s’agit-il de défendre ? Relevons, comme le fait remarquer avec pertinence David Colon dans chacun de ses portraits, que ce n’est pas la promotion des grands idéaux – démocratique en particulier – qui justifie dans l’histoire récente l’interventionnisme des magnats de la communication. Certes, c’est ce qui est bien...

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      Devrait-on pouvoir frapper un nazi ?

      Antoine Champagne - kitetoa • news.movim.eu / Reflets • 9 November, 2021 • 1 minute

    Leur mésusage du droit pose question

    Les tenants d'une idéologie rance, prônant la haine et l'exclusion se retranchent souvent derrière le droit pour se protéger lors de leurs sorties de route. Se laisseraient-ils autant aller s'ils risquaient à tout moment de prendre une droite dans le nez ?

    big.png?1636115448 2017 : un homme reçoit un coup de poing après avoir fait un salut nazi à Charlottesville (USA) - D.R.

    Que l'on se comprenne bien, il ne s'agit pas ici d'appeler à la violence, l'extrême-droite le fait suffisamment chaque jour. Non, il s'agit plutôt d'une réflexion philosophique sur l'usage que certains peuvent faire du droit, ce contrat social qui nous éloigne de l'ère des hommes des cavernes. Ce contrat est-il une bonne réponse et, question éternelle pour les étudiants de droit : « jusqu'où la démocratie doit-elle accepter que ses ennemis l'utilisent pour la détruire » ?

    L'injonction « punch a nazi in the face » (frappez un nazi à la figure) fait son chemin aux États-Unis où la liberté d'expression érigée en droit constitutionnel sans véritable contrepoids pousse bon nombre d'Américains à aller très loin dans l'abomination. En France la question se pose de manière moins radicale. Il y a d'autres manières de faire taire les discours d'extrême-droite. Le droit permet de faire condamner des personnes qui se laisseraient aller à des propos racistes, homophobes, qui nieraient l'existence de la Shoah, etc. Éric Zemmour en a fait les frais. Mais à quel prix et à quel horizon ? Le processus judiciaire est souvent très long et très coûteux. Et le résultat est aléatoire.

    Le portrait d'Éric Zemmour « Veni, vidi , Vichy » diffusé jeudi 4 novembre sur France 2 aura dévoilé la face non cachée d'un vilain petit bonhomme, sûr de son fait, agressif, violent, ne respectant absolument pas ses adversaires politiques....

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      Les zapatistes à la rencontre des luttes européennes

      shaman • news.movim.eu / Reflets • 29 October, 2021 • 1 minute

    Echanges entre les collectifs montpelliérains en lutte et une des délégations zapatistes

    La diplomatie n'est pas l'apanage des grandes puissances et pour cette première étape de leur "voyage de la vie" en Europe, les zapatistes ont fait les choses en grand. Le 14 septembre, a atterri à Vienne, l'entièreté de la force aérienne zapatiste, 180 membres des délégations qui se sont réparties en 28 équipes d'"écoute et de parole" composées de quatre à six compas, souvent des femmes. Des équipes capables de couvrir ainsi simultanément "28 recoins de la géographie européenne."

    big.jpg?1635369828 Rencontres entre des révolutionnaires mexicains et un hackerspace - Le BIB

    En France, les collectifs en luttes attendaient huit équipes de "compas" (compañeros-as : compagnons) entre le 12 octobre et le 5 novembre. Des rencontres qui avaient été plusieurs fois reportées en raisons des problèmes sanitaires et de la mauvaise volonté des états. À Montpellier, c'est finalement le week-end du 22 octobre que la délégation de cinq compas est arrivée avec un planning de diplomate. Le vendredi, elles rencontraient le collectif "Oxygène" , en lutte depuis sept ans contre le projet Oxylane visant à la bétonisation d'une zone naturelle. Plus tard dans la journée, elles échangeaient avec des collectifs locaux en lutte sur le rond-point de Paulette à l'initiative des gilets jaunes .

    Le lendemain, samedi, elles étaient accueillies dans la coopérative culturelle "La tendresse". En début d'après midi, elles écoutaient la parole des collectifs féministes et échangeaient sur les problématiques de la lutte contre le patriarcat au cours de plusieurs ateliers ensoleillés. Puis elles visitaient " Le BIB " et s'entendaient raconter l'histoire de ce hackerspace, passé par les squats avant d'intégrer cette coopérative culturelle et d'ouvrir son espace à " LABASE ", un Bio-hacklab. Plusieurs ateliers étaient alors organisés, en petits groupes, pour entrer dans le détail des différentes occupations et moyens d'action de ce lieu dédié à l'émancipation technologique et au soutien aux luttes....

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      Abus sexuels dans l'Eglise : il y aurait plus de 100.000 victimes

      Antoine Champagne - kitetoa • news.movim.eu / Reflets • 1 October, 2021 • 1 minute

    Le rapport de la commission indépendante qui sera rendu public mardi va provoquer un séisme

    La commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église a recueilli 10.000 signalements de victimes sur les 70 dernières années. Mais il y en aurait en fait beaucoup plus. L'étude qu'elle a mené en parallèle sur la population générale montre qu'il faut multiplier le nombre de victimes par dix. Révélations.

    big.jpg?1633093564 La Conférence des évêques dans l'attente du rapport... - © Reflets

    L’Église retient son souffle dans l'attente de la publication du rapport de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) présidée par l'ancien vice-président du Conseil d’État, Jean-Marie-Sauvé.

    Commandée par la Conférence des évêque de France et la Conférence des religieuses et religieux de France, cette enquête démarrée en 2019, porte sur les abus sexuels commis sur des mineurs et des personnes vulnérables depuis 1950. Elle doit aussi regarder comment on été traitées ces affaires par l’Église, et principalement les évêques qui ont la responsabilité de suivre les prêtres. On sait déjà que des évêques ont cherché à étouffer des scandales sexuels dans leur diocèse et n'ont pas dénoncé le auteurs à la Justice. La commission Sauvé a réalisé un travail considérable qui représente plus de 25.000 heures de travail, selon un de ses membres. Elle a non seulement écouté les victimes, mais aussi réalisé une plongée dans les archives des diocèses de France et conduit une étude sur les violences sexuelles en population générale.

    L’Église catholique prépare depuis quelques jours ses fidèles à des chiffres qui s'annoncent cataclysmiques. Le président de la conférence de France, Eric de Moulins-Beaufort a reconnu que l'ampleur du phénomène était « plus grand que ce qu'on pouvait craindre » et il a invité les prêtres et les évêques à accueillir les faits sans se braquer ou les contester.

    Le contenu de ce rapport est un secret bien gardé....

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      Les états d’urgence : la démocratie sous contrainte

      Jean Cloadec • news.movim.eu / Reflets • 29 September, 2021 • 1 minute

    L’étude annuelle du Conseil d’État fait une relecture critique de ce régime d’exception de plus en plus utilisé

    Depuis 2015, la France a passé la moitié du temps sous le régime de l’état d’urgence, donc avec des libertés restreintes. Le juge administratif suprême livre une analyse fouillée sur ce régime qui déstabilise le fonctionnement normal des institutions et fragilise la société. Il pointe un risque de résignation des Français et l’habitude de perte de liberté.

    big.jpg?1632937111 Le Conseil d'État - © Reflets

    Ces six dernière années, les Français ont vécu trois années sous le régime d’état d’urgence. Le premier a été décrété après les attentats de novembre 2015, le second face à la pandémie de Covid. Ceci a suscité de nombreux contestations sur le plan judiciaire et a mis en lumière une institution jusqu’alors assez méconnue du grand public, le Conseil d’État.

    Jamais autant de contentieux n’ont été soumis aux juges administratif suprême. D’abord sur le volet sécuritaire. « Nous avons été fermes et audacieux dans la garantie des libertés à l’égard des mesures qui ont été prises sous l’empire de l’état d’urgence sécuritaire anti-terroriste , déclare Bruno Lasserre, son vice-président. Je pense par exemple aux perquisitions administratives ou aux assignations à résidence. Nous avons demandé que soit apportée la preuve que toutes ces mesures sont à la fois nécessaires, adaptées et proportionnées, avec un contrôle sur chacune de ces mesures .» Mais c’est l’état d’urgence sanitaire qui a fait exploser le contentieux. Les juges ont délibéré en urgence, en référé liberté ou suspension, sur plus de 1.200 contestations.

    Avec ces deux états d’urgence successifs, le régime d’exception est devenu la normalité, s’inquiète le Conseil d’État, même s’il réfute de faire le procès des états d’urgence. « Nous ne disons pas que les états d’urgence n’ont pas lieu d’être, nous ne disons pas qu’ils n’auraient pas dû exister , souligne t-il. Ce que nous disons, c’est que compte-tenu des risques qu’ils...

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