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      Contrepoints continue en 2021, grâce à vous !

      Contrepoints · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 21 January, 2021 - 04:00 · 1 minute

    Contrepoints

    Chers lecteurs,

    Bonne nouvelle !

    Il y a une semaine, je demandais à tous nos lecteurs de nous soutenir pour boucler notre budget annuel.

    J’ai la joie de vous annoncer que nous avons atteint (et dépassé !) notre objectif :
    – nous avions besoin de 17 200 euros en 2021 ;
    – vous nous avez confiés 176 000 euros !

    Merci, merci, merci !

    Nous sommes très honorés de votre soutien dans une période difficile comme celle-ci.

    Grâce à votre philanthropie, nous poursuivrons notre travail pour défendre vos valeurs et faire connaître les idées et solutions libérales en 2021.

    Votre altruisme va nous permettre non seulement de continuer notre publication quotidienne mais aussi :
    – de financer notre projet d’investigation sur les sujets qui vous tiennent le plus à cœur ;
    – et de financer en partie notre projet de production de vidéos pour toucher les jeunes générations.

    Malgré les couvre-feux, la France crépite.

    À nous d’entretenir la flamme de la Liberté, à vos côtés.

    Tous nos meilleurs vœux de santé, de bonheur et de liberté pour cette nouvelle année 2021, de la part de toute l’équipe du journal Contrepoints !

    Votre dévoué,

    Thomas Palermo
    Président de Libéraux.org
    Directeur de publication de Contrepoints

    N.B. 1 : Si vous n’avez pas contribué à l’appel de fonds de fin d’année et que vous souhaitez le faire, il n’est pas trop tard ! Nous avons encore besoin de financer le projet vidéo du journal pour toucher les jeunes générations. Vous pouvez facilement soutenir l’association qui édite Contrepoints par un don défiscalisable à 66 %, ponctuel ou régulier, en cliquant ici : https://www.contrepoints.org/aider-contrepointsc

    N.B. 2 : Vous voulez en savoir plus sur la façon dont votre don est employé, sur le journal et son équipe ou sur l’association qui l’édite et ses projets ? Lisez notre rapport annuel disponible ici.

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      Laye, l’apprenti boulanger qui peut enfin travailler en France

      Justine Colinet · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 21 January, 2021 - 03:50 · 5 minutes

    Laye

    Par Justine Colinet.

    Une bonne nouvelle dans ce contexte toujours plus restrictif ? Ce n’était pas facile, mais il y a eu du positif ces derniers jours. L’une des actualités qui a retenu notre attention est la régularisation de Laye Fodé Traoré, un Guinéen de 18 ans.


    Après que son employeur, à force de courage et détermination, a poursuivi une grève de la faim le menant jusqu’à l’hospitalisation, après une pétition lancée en ligne par ce même employeur ayant recueilli plus de 220 000 signatures, après avoir reçu le soutien de Raphael Glucksmann , Omar Sy, Aurore Lalucq et bien d’autres, le jeune homme a annoncé jeudi passé sa régularisation. Il a repris ce mardi son travail d’apprenti en boulangerie au sein de la société Pain et Partage à Fabrègues. Il y sera certainement embauché après l’obtention de son CAP.

    Cette histoire d’un jeune travailleur, dévoué mais visé par une obligation de quitter le territoire, a touché de nombreux Français, qu’ils viennent du monde politique, syndical, artistique ou littéraire.

    Laye est arrivé en France lorsqu’il était mineur. Il a alors été pris en charge par l’État français en tant qu’isolé. Mais à sa majorité, il n’a pas obtenu de titre de séjour. Une demande de titre de séjour pour motif travail lui a été refusée en octobre 2020.

    Le jeune homme a alors saisi le tribunal administratif de Besançon sur le fond pour contester son expulsion. Son employeur a souligné alors son importance au sein de l’entreprise et la difficulté qu’il avait à embaucher quelqu’un pour le remplacer.

    Pour la ministre du Travail Élisabeth Borne, le cas de Laye est un un « cas particulier ».

    « Dans le principe, ça ne devrait pas se passer comme ça. […] Quand on accueille des mineurs non accompagnés qui s’engagent dans des formations, au bout de deux ans, si tout s’est bien passé, alors ils peuvent continuer à travailler en France ». « Mais là c’est un cas particulier », a-t-elle estimé. « Il y a une contestation sur sa situation, […] les autorités judiciaires vont être amenées à se prononcer » Elisabeth Borne lors d’un déplacement sur le thème de la formation.

    Notons bien qu’il y a, en France, trois conditions à remplir pour l’obtention d’un titre de séjour en tant que mineur : une formation qualifiante sérieuse, une absence de lien fort et régulier avec le pays d’origine, et pouvoir justifier de son identité pour prouver sa minorité lors de la prise en charge par l’aide sociale à l’enfance.

    C’est ce dernier critère qui a posé problème dans la situation de Laye : la préfecture de la Haute-Saône a considéré « que les documents d’identité qu’il a produits [n’étaient] pas authentiques » .

    Or, selon Me Dravigny, l’avocate de Laye, « l’état civil n’est pas le même [en Guinée] qu’en France » et son ambassade à Paris ne délivre pas de passeport pour le moment. Toujours selon elle, le cas de Laye Fodé Traoré n’est pas du tout une exception.

    C’est finalement la validation récente par l’ambassade de Guinée des documents d’identité fournis par le jeune travailleur, qui « lui a délivré un acte de naissance », qui a permis sa régularisation.

    Une bonne nouvelle, donc. Une bonne nouvelle qui mérite de souligner encore une fois, comme le disait Bill Wirtz : laissons les migrants travailler !

    Le meilleur programme d’aide sociale, c’est un boulot. Pour le travailleur, pour la société, pour tout le monde.

    La réglementation excessive, les demandes d’autorisation et les interminables démarches administratives freinent et découragent les migrants qui cherchent à travailler pour régulariser leur situation, et elles empêchent leur intégration.

    Il est temps que cesse l’acharnement sur les migrants, il est temps de prendre en compte les efforts et le travail de ceux qui s’impliquent dans la vie du pays. À partir du moment où un migrant apporte sa contribution au pays, par son travail notamment, il participe au rayonnement de la France.

    Pourquoi mettre tout en œuvre pour l’obliger à quitter le pays ? Il est évidemment difficile de procéder au cas par cas, cela représente énormément de recherche et d’investissement de la part de l’État, mais ce sont des vies humaines qui sont en jeu, et c’est ce qui semble être oublié trop souvent.

    Combien d’autres jeunes ou moins jeunes sont dans la même situation que Laye ? Combien n’ont pas la chance que leur « cas particulier » soit médiatisé et soutenu par des célébrités ou des politiciens ? Combien n’obtiennent pas le soutien du courageux patron de Laye qui a été jusqu’à se faire hospitaliser pour sa régularisation ?

    Laye Fodé Traoré restera en France et travaillera dans la boulangerie de celui qui l’a soutenu, c’est une excellente nouvelle. Mais le combat continue pour toutes ces personnes en situation irrégulière qui peinent à prouver que leur place est bien en France.

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      L’action humaine, axiome et moteur de la théorie économique

      Guillaume Moukala Same · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 21 January, 2021 - 03:40 · 9 minutes

    action humaine

    Par Guillaume Moukala Same.

    Dans L’Action humaine , l’ambition de Ludwig von Mises est d’élever l’économie au statut de science au même titre que les sciences dites dures, c’est-à-dire d’aboutir à des connaissances objectives sur les lois qui gouvernent les phénomènes économiques. Le génie de Mises a été de percevoir dans la méthode géométrique des opportunités pour le développement des sciences sociales.

    Ce qui distingue les sciences sociales (ou sciences de l’action humaine) de toutes les autres est que l’Homme est son propre objet d’étude. C’est un avantage considérable—imaginez par exemple les implications dans le domaine de la physique si la matière pouvait parler 1 .

    Ainsi, pour Mises « nous devons nous penser nous-mêmes et réfléchir à la structure de l’agir humain. Comme pour la logique et les mathématiques, la connaissance praxéologique est en nous ; elle ne vient pas du dehors. » 2

    Cette recherche intérieure commence par la définition du concept d’action :

    L’action humaine est un comportement intentionnel. Nous pouvons dire aussi bien : l’agir est volonté mise en oeuvre et transformée en processus ; c’est tendre à des fins et objectifs ; c’est la réponse raisonnée de l’ego aux stimulations et conditions de son environnement; c’est l’ajustement conscient d’une personne à l’état de l’univers qui détermine sa vie. 3

    Nous nous arrêterons là pour les paraphrases car comme le souligne Mises, « la définition même est adéquate et n’a besoin ni de complément ni de commentaire. »

    Voici donc l’axiome de départ sur lequel va se fonder toute la théorie autrichienne.

    Il est essentiel de souligner que cet axiome n’aurait pu être tiré de l’observation, puisque la seule chose que nous pouvons observer, ce sont des « corps en mouvement » 4 , et non des actions à proprement parler. L’observation d’un comportement ne permet donc pas de rendre compréhensible à l’esprit humain le concept d’action, pour la simple raison que « l’action est une catégorie que les sciences naturelles ne prennent pas en compte » 5 .

    Mises fait ici référence au dualisme entre la matière et l’esprit : l’idée que la pensée est un monde à part, isolé du monde physique, que les « procédures des sciences naturelles ne sont pas aptes à observer et à décrire » 6 . La neuroscience peut certes chercher à expliquer comment se forme la conscience dans le cerveau, mais seuls les êtres conscients sont en mesure de comprendre la conscience en tant que concept puisque, par définition, ils l’expérimentent au quotidien.

    En d’autres termes, les faits bruts, pris tel quel, n’ont pas de signification intrinsèque. C’est en introduisant un jugement analytique qu’on leur donne un sens. La théorie est donc cet outil élaboré par la pensée qui permet de rendre le monde extérieur intelligible.

    Il est courant de penser, et encore plus à l’ère du Big Data, que la science économique pourrait se « reconnecter à la réalité » en se contentant de l’observer.

    Or, premièrement, il existe des biais dans les méthodes d’observation même. Mais encore une fois, l’enjeu est moins d’observer le réel que de le comprendre, de l’expliquer. En s’affranchissant des théories, la science se prive d’un cadre explicatif pour interpréter les phénomènes qu’elle cherche à comprendre.

    Comme l’a fait remarquer Pascal Salin, « il est absurde d’opposer théorie et réalité : la théorie est le meilleur moyen d’appréhension de la réalité et ceux qui prétendent être réalistes, pragmatiques et concrets sont seulement des gens qui refusent de penser. » 7

    Même en science physique, comme l’a reconnu Albert Einstein, « les concepts sont des créations de l’esprit, et ils ne sont pas, malgré les apparences, uniquement déterminés par le monde extérieur. » 8

    Revenons-en maintenant à notre objet principal. Il serait légitime de se demander comment un concept aussi simple et évident que l’action peut aboutir à une connaissance approfondie des phénomènes économiques. Il est souvent reproché aux économistes autrichiens de n’énoncer que des tautologies. Mises ne le niera pas.

    Il affirma d’ailleurs que « le raisonnement aprioristique est purement conceptuel et déductif. Il ne peut rien produire d’autre que des tautologies et des jugements analytiques. » 9 Et pourtant, ce raisonnement permet bel et bien d’accéder à de nouveaux savoirs, ou plus précisément, « de rendre manifeste et évident ce qui était caché et inconnu auparavant » 10

    Mises dresse un parallèle avec les théories géométriques :

    Tous les théorèmes géométriques sont déjà impliqués dans les axiomes. Le concept d’un triangle rectangle implique déjà le théorème de Pythagore. Ce théorème est une tautologie, sa déduction aboutit à un jugement analytique. Néanmoins, personne ne soutiendrait que la géométrie en général et le théorème de Pythagore en particulier n’élargissent nullement notre savoir. La connaissance tirée de raisonnements purement déductifs est elle aussi créatrice, et ouvre à notre esprit des sphères jusqu’alors inabordables. La fonction signifiante du raisonnement aprioristique est d’une part de mettre en relief tout ce qui est impliqué dans les catégories, les concepts et les prémisses ; d’autre part, de montrer ce qui n’y est pas impliqué.

    C’est donc grâce à cette méthode que les autrichiens sont parvenus à décrire le mécanisme qui aboutit à la formation des prix, à démontrer le caractère non-neutre de la monnaie, ou à souligner les bienfaits du libre-échange 11 —pour ne citer que quelques exemples.

    Parce qu’ils ne voient pas l’utilité de soumettre leurs théories à l’épreuve des faits, les économistes autrichiens sont souvent accusés de dogmatisme. Mais ce type d’accusation témoigne d’une méconnaissance du sujet. Il est vrai que les théories développées par les économistes autrichiens sont par nature non falsifiables. Mais c’est justement parce que ces propositions sont non falsifiables que la méthodologie qui permet d’y aboutir est si indispensable : la science ne dispose d’aucun autre moyen pour accéder à ces vérités.

    Comme l’exprime Spinoza dans L’Éthique :

    La vérité serait restée cachée aux hommes pour l’éternité si les mathématiques, qui ne traitent pas des fins, mais seulement de l’essence et de la propriété des figures, n’avaient pas enseigné aux hommes d’autres règles de vérité.

    Enfin, il convient de lever une dernière incompréhension : ce n’est pas parce que ces théories sont non falsifiables au sens de Popper qu’elles ne peuvent pas être testées. Mais elles sont testées différemment : en étant soumises à une examination scrupuleuse du raisonnement qui les sous-tend. Ce qui signifie que les conclusions auxquelles les autrichiens aboutissent ne sont ni sacrées, ni définitives.

    Mises a d’ailleurs souhaité souligner ce point :

    L’omniscience est refusée à l’homme. La théorie la plus raffinée, et qui semble satisfaire complètement notre soif de savoir, peut un jour être amendée ou supplantée par une théorie nouvelle. La science ne nous donne pas de certitude absolue et définitive. Elle nous donne assurance seulement dans les limites de nos capacités mentales et de l’état existant de la pensée scientifique. Un système scientifique est simplement une étape atteinte dans la recherche indéfiniment continuée de la connaissance. Il est forcément affecté par l’imperfection inhérente à tout effort humain. Mais reconnaître ces faits ne signifie pas que la science économique de notre temps soit arriérée. Cela veut dire seulement qu’elle est chose vivante, et vivre implique à la fois imperfection et changement.

    Plus loin, il écrit :

    L’homme n’est pas infaillible. Il cherche la vérité, c’est-à-dire la compréhension de la réalité la plus adéquate, dans toute la mesure où la structure de son esprit et la raison la lui rendent accessible. L’homme ne peut jamais devenir omniscient. Il ne peut jamais être absolument sûr que ses recherches ne se sont pas égarées, et que ce qu’il considère comme une vérité certaine n’est pas une erreur. Tout ce que l’homme peut faire est de soumettre ses théories, encore et toujours, au réexamen critique le plus rigoureux. Cela signifie, pour l’économiste, rattacher en amont tous les théorèmes à leur base incontestable, certaine et ultime, la catégorie de l’agir humain ; et d’éprouver avec l’attention la plus soigneuse toutes les hypothèses et déductions qui conduisent de cette base jusqu’au théorème examiné. L’on ne peut affirmer que cette procédure garantisse contre l’erreur. Mais elle est indubitablement la méthode la plus efficace pour éviter l’erreur.

    Les théories autrichiennes ne sont donc pas des dogmes immuables. Elles sont seulement jugées sur la base de leur cohérence interne et leur pouvoir explicatif et non sur leur capacité à être falsifiées. Si les autrichiens reconnaissent l’ existence de vérités éternelles, ils sont également conscients de la difficulté d’y accéder.

    1. La praxéologie est le terme que Mises utilise pour désigner l’étude de l’action humaine.
    2. Von Mises, L., 2004 (1949). L’action humaine . Belles lettres. (p. 74)
    3. Ibid, p. 13.
    4. Hoppe 1995, p. 22.
    5. Von Mises, L., 1962. The ultimate foundation of economic science: An essay on method . D. Van Nostrand Company (p. 6).
    6. Ibid
    7. Macroéconomie (1991), p. 22
    8. Albert Einstein et Leopolf Infeld, The Evolution of Physics (New York: Simon and Schuster, 1938), p. 33
    9. Mises 2014,  p. 44.
    10. Ibid
    11. Il est important de noter que lorsque Carl Menger énonce sa théorie de l’échange dans ses Principes Économiques , il devance d’un siècle l’économie orthodoxe : il faudra attendre la nouvelle théorie du commerce internationale (article fondateur : P. Krugman 1979, « Increasing Returns, Monopolistic Competition and International Trade » Journal of International Economics ) pour expliquer une observation que la théorie moderne (une extension des avantages comparatifs de Ricardo) ne permettait pas encore d’expliquer, à savoir l’échange de produits similaires entre pays similaires.
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      Vaccins : pour convaincre de se laisser soigner, il ne faut pas humilier

      Gabriel Lacoste · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 21 January, 2021 - 03:30 · 15 minutes

    la vaccination

    Par Gabriel Lacoste.

    Jusqu’à maintenant, l’histoire de cette pandémie a été largement écrite comme un grand effort de privation collectif en l’attente d’un vaccin miraculeux.

    Ses principaux héros ont été les personnels médicaux risquant leur vie au front. Ils étaient conseillés par des scientifiques regroupés autour d’un consensus . Ils étaient dirigés par des gens courageusement capables de frustrer la population pour un bien supérieur.

    Qui en étaient les vilains ? Ils étaient les anti-masques , les conspirationnistes , les covidiots ou les touristatas . Ils continuaient de faire la fête ou d’aller se faire bronzer sur une plage, dans le Sud. Lorsqu’ils s’exprimaient, sur les réseaux sociaux, ils faisaient circuler des rumeurs sans fondement : la Covid-19 est juste une grippe, elle a été inventée en laboratoire , il n’y a pas de surcharge dans les hôpitaux, le masque ne sert à rien, la Suède est un modèle à suivre, puis tout cela est planifié par Bill Gates pour réinitialiser la population mondiale.

    Les journalistes se sont eux-mêmes classés parmi les héros. Ils ont lutté sans relâche contre cette désinformation en y opposant des témoignages d’experts , des études sérieuses et des faits.

    Cette histoire arrive à son terme. C’est maintenant le temps du dernier chapitre, celui de la vaccination . C’est alors que moi, le philosophe inspiré par Socrate , intervient auprès de vous, journalistes et lecteurs, pour vous poser la question qui tue :

    Les antivax sont-ils des personnes ?

    L’un et le multiple

    Si je la pose, vous l’aurez deviné, c’est parce que je soupçonne qu’ils ne le sont pas, à vos yeux. Voilà qui me préoccupe. J’ai cette vague impression que toute cette histoire que je viens de vous résumer est une fable que vous chérissez. Elle est faite d’ombres sur les murs de votre caverne . Derrière, il y a autre chose. Je dirais le reflet de notre profond manque de respect pour autrui. Ma question nous sert de miroir, le temps d’une profonde méditation.

    Actuellement, l’antivax est la figure la plus actuelle de la résistance à la narration dominante. Lorsque le masque était dans l’air du temps, c’était un « anti-masque ». Maintenant que le vaccin est presque arrivé, c’est devenu un « antivax ». Dans l’inconscient collectif , cette figure évoque la peur des sorcières. Pendant une crise sociale, ces gens ne suivent pas les élites du moment, puis ils forment un culte.

    Quiconque pose trop de questions aux autorités est soupçonné d’en faire partie. Durant l’inquisition, mon pamphlet se serait intitulé « les sorcières sont-elles des personnes ? »

    Si vous adhérez à la narration dominante, vous serez contrariés par cette analogie. Vous la trouverez trompeuse, voire vicieuse. Un raisonnement par analogie . Je vous comprends. Pourtant, je suis étonné d’observer comment, au cours de l’histoire humaine, les classes raconteuses ont répété les mêmes schémas, en changeant les mots. Les prêtres étaient convaincus d’être plus éclairés que les druides, les oracles ou les pharisiens. Ils se trompaient.

    Aujourd’hui, est-ce que c’est le même pattern qui se reproduit, tel un long virus de la pensée ? Est-il possible que les professeurs et les journalistes d’aujourd’hui soient les prêtres d’hier, incarnant l’archétype jungien de « l’ombre » ? Cette question vous fait-elle peur ? Si vous êtes comme moi, je doute que oui.

    Les sages antiques, qu’ils venaient de Grèce ou d’Inde, se posaient aussi la question. Eux aussi le faisaient, habités d’une profonde inquiétude. Est-ce que le changement est une illusion, une ombre sur le mur d’une caverne ou un rêve ? Comprenez, alors, que ma question se veut philosophique. Elle transcende l’instant présent et vise l’universel. Il serait malencontreux que vous la réduisiez à un sophisme…

    La notion de personne

    La notion de personne a été l’objet de mon mémoire , plus précisément les illusions qui l’accompagnent. Elle a accompagné également ma pratique professionnelle. Elle m’obsède depuis des années. En quoi est-ce qu’elle consiste ?

    Emmanuel Kant s’en était fait une idée pertinente . Contrairement aux choses, elle est digne de notre respect. Puisque nous en sommes une, nous avons le devoir de la traiter en nous-mêmes et chez les autres comme une fin en soi, jamais comme un simple instrument.

    Elle s’étend à tous les êtres capables de raison ou, comme dirait John Locke, aptes à « se représenter lui-même comme étant la même, à différent temps et à différents lieux » .

    En matière de relation d’aide, cette idée a une application concrète : la communication non-violente . Les relations toxiques ont ceci de commun qu’elles s’appuient sur une violence psychologique. Plutôt que de chercher à comprendre son « adversaire », nous avons le réflexe de l’insulter, en faire une caricature, lui prêter des intentions vicieuses, le déclarer inapte à entendre raison et donc à mettre en avant des stratégies de contrôle et d’intimidation.

    En résumé, nous cessons de le traiter comme une « personne », puis le réduisons au statut d’animal dangereux, de serpent muni d’un langage.

    À cet effet, le sens commun nous indique que le résultat est le contraire de nos intentions. Cette forme de communication génère une réponse tout aussi violente, qu’elle soit passive agressive ou plus évidente. Pour l’éviter, le sage prendra d’abord le temps de bien comprendre les motivations et les croyances de son adversaire en se gardant de les juger. Il stimulera une réflexion cordiale sur ses pour et ses contre. Ce n’est qu’à la fin de cette démarche qu’il lui mettra des limites, si nécessaire, dans une logique d’autodéfense.

    La violence de nos communications actuelles

    Avant de décréter que les antivax sont des reptiliens sophistiqués plutôt que des personnes, rappelons-nous quelques évidences concernant la manière dont la résistance aux mesures sanitaires a été traitée depuis le début de cette crise. Il y a matière à en faire un examen de conscience.

    À titre d’illustration, un entrepreneur a suscité récemment la controverse au Québec en diffusant sous un ton cordial une vidéo où il utilise des chiffres sur les hospitalisations pour demander une discussion ouverte sur nos choix publics. Il y combine des remarques sur la faible dangerosité du virus pour une large portion de la population. Son message est devenu viral, mais vous ne pouvez plus la trouver sur YouTube.

    Le média du gouvernement, Radio-Canada, s’est efforcé d’y répondre . Comment ? D’abord, par cette image :

    L’avertissement en gros plan « Attention » sert à vous mettre dans un état de vigilance. Déjà, l’auteur risque de ne pas être traité comme une personne qui mérite d’être écoutée, mais comme une menace que vous devez combattre. D’ailleurs, l’article de Radio-Canada ne référence pas la vidéo et ne vous permet donc pas de vous en faire une idée par vous-mêmes. YouTube ne permet pas non plus de la trouver.

    Ensuite, le lexique-clé de l’article est parlant. La « preuve » est mise entre guillemets. La situation est « loin d’être aussi simple », donc le contenu est déjà étiqueté de « simpliste ». La comparaison est « douteuse ». Bizarrement, la suite donne raison à l’auteur de la vidéo lorsque le ton du journaliste de l’État devient plus posé, mais il revient à la charge avec un autre langage injurieux : « ce type de comparaison est trompeuse » .

    Tromper est un acte vicieux. Il y a là un procès d’intention. Le reste du texte met des nuances et explique assez professionnellement comment les chiffres sur les hospitalisations varient en ce moment, par rapport aux années précédentes.

    Pour finir, notre entrepreneur n’aura pas son dialogue et la pertinence de ces obstacles administratifs au traitement de la Covid-19 ne sera jamais questionnée. Cette forme de communication est violente. La cible n’est pas prise en considération, son questionnement est balayé, étouffé, puis des étiquettes relatives au danger ou à la tromperie lui sont apposées.

    Il suffit de lire ensuite les commentaires sur l’article pour saisir comment une partie du lectorat y réagit en redoublant d’insultes. Ce geste est posé par un journaliste qui occupe une position de pouvoir dans la société. Son propos peut conduire à des mesures de répressions concrètes : isolement des gens, pertes d’emploi et destructions de commerces . Voilà qui est, oui, violent.

    Or, j’ai pris ce cas comme une illustration, mais quiconque me lit peut facilement trouver d’autres exemples, tellement ce fut la norme durant cette crise.

    Le danger est-il une excuse ?

    La croyance au cœur de cette réaction est que, en situation de danger, certaines personnes peuvent être traitées comme des serpents. Elles ne peuvent pas entendre raison, il faut donc les contrôler, que ce soit en les insultant ou en envoyant la police .

    Est-ce que cette croyance est raisonnable ? Nietzsche y répond, lorsqu’il écrit

    « Celui qui combat des monstres doit prendre garde à ne pas devenir monstre lui-même. Et si tu regardes longtemps un abîme, l’abîme regarde aussi en toi. »

    C’est précisément en situation d’urgence que la notion de personne prend de sa valeur. Dans un contexte où nous sommes tous faillibles, nous ne sommes jamais sûrs de qui est le plus grand danger. Peut-être nous-mêmes, qui sait ? Traiter l’autre comme une personne devient une affaire de prudence. C’est la sagesse de Yoda, dans la saga Star Wars .

    La majorité pense qu’une science solide les informe de ce danger. Donc, ce n’est plus le temps de la discussion, mais de l’action . Pourtant, la majorité scientifique n’a que tardivement conseillé la stratégie actuelle de se priver radicalement jusqu’à un vaccin. Au début, il était question d’aplatir la courbe le temps que les hôpitaux s’organisent. Ils ne l’ont pas fait assez efficacement . Ensuite deux courants d’opinions se sont formés. L’un d’eux espérait supprimer le virus avec des mesures sévères, mais courtes, de confinements combinés à un traçage agressif des contacts en prenant comme exemple la Nouvelle-Zélande. L’autre n’y croyait pas, craignait les effets secondaires de ces mesures, puis préconisait de focaliser nos ressources sur les personnes à risque le temps de développer une immunité, naturelle ou artificielle.

    Ce n’est que lorsque ni l’une, ni l’autre des stratégies n’a réussi qu’il est devenu question d’enfermer les gens chez eux en l’attente d’un vaccin. Bref, la « science » n’a pas géré toute l’affaire. Elle a improvisé.

    Actuellement, le bilan de ces mesures n’est même pas commencé. Il est possible que l’histoire retienne qu’au final, les journalistes prompts à « combattre la désinformation », ont causé en réalité beaucoup de tort aux gens. Ne pas écouter respectueusement un entrepreneur qui diffuse un vidéo sur les hospitalisations pour stimuler un dialogue aura peut-être été une grave erreur.

    Une science autistique

    D’un point de vue épistémologique, la lecture des études en épidémiologie me donne cette vague impression d’avoir affaire à des autistes enfermés dans des laboratoires et socialement idiots. J’en prends comme exemple une étude sérieuse, publiée dans Nature en juin 2020 et qui vise à mesurer l’efficacité des mesures gouvernementales.

    Je résume le raisonnement. Les chercheurs postulent que le taux de reproduction croît de façon exponentielle et constante sauf si une intervention gouvernementale la modère. Ils calculent donc le nombre de personnes qui mourraient dans le monde fictif où rien n’est fait. Ils en soustraient le nombre de ceux qui sont morts réellement, puis, paf, ils en concluent que la somme est le nombre de vies sauvées.

    Cette étude mériterait d’être utilisée par les épistémologues du futur comme le modèle à ne pas suivre durant une crise hautement médiatisée. Oui, les auteurs étaient conscients des limites de leur méthode, mais ils ne faisaient pas attention à la manière dont les autorités en feraient usage.

    La réalité est que les personnes ne sont pas des figures que les autorités déplacent sur un jeu d’échec. Elles réagissent aux mesures et leurs réactions peuvent être pires que le mal à prévenir. Après coup, des experts disent que leurs conseils étaient bons, mais que la population ne les a pas suivies . Ok, mais l’intelligence sociale nous permettait de le prédire dès le début.

    Cette mentalité se montre également dans cette manie de harceler le public d’un tableau de bord chiffré sur le nombre d’infectés, de testés, de morts, d’hospitalisés et de vaccinés . Une pression à performer est exercée sur les décideurs. Or, tous ces chiffres ne tiennent pas compte des personnes concernées. Est-ce que les vaccinés sont ceux qui sont à risque ? Est-ce que les tests sont faits sur des individus réellement en danger ? Est-ce que le focus est perdu ? Vacciner une personne infectée, est-ce du gaspillage ou un manque de priorité ? C’est en plaçant la personne au cœur de ces chiffres que leur utilisation peut devenir intelligente.

    C’est maintenant le temps de faire le lien plus directement avec les antivax. Le chercheur habitué à la « méthode scientifique » aura tendance à les percevoir comme des êtres animés d’une méthodologie ridicule . Ils réduisent leur réalité à ce qu’ils maîtrisent.

    La vraie logique d’un antivax

    Le raisonnement d’un antivax n’est pas scientifique, mais sociale et éthique. Il mérite plutôt d’être rangé dans la catégorie « résister à l’imposition d’un style vestimentaire » . Il y en a pour dire que « c’est juste un vêtement » . Non, c’est une question de dignité. Si quelqu’un nous force, par exemple, à porter le logo d’une cause que nous désapprouvons, notre résistance ne résulte pas d’une expérience en laboratoire sur les effets dommageables de ce logo. Nous résistons parce que nous sommes humiliés . L’enjeu n’est pas notre santé, mais la façon dont nous sommes traités.

    Si nous nous représentons la société qui nous entoure comme étant dominée par des lobbies puissants menaçant nos libertés, nous ne sommes pas fous. Nous pouvons être maladroits dans notre manière de défendre cette vision en public, surtout devant des « experts » qui possèdent davantage de moyens que nous, mais nous avons un point qui mérite d’être pris en considération.

    Si, finalement, vous pensez nous contraindre à prendre le vaccin, sous peine d’être banni des lieux publics, vous nous humiliez. Si, au contraire, vous aviez choisi de nous en présenter la démarche dans un contexte où notre opposition à l’urgence sanitaire avait été traitée avec respect, nous l’aurions probablement accepté volontairement.

    À ce titre, je suggère aux chercheurs en devenir de construire un indice de non-violence dans les communications publiques, puis d’observer les corrélations avec le respect des mesures sanitaires. Le résultat, je pense, nous surprendra.

    Personnellement, je ne suis pas un antivax. Le vaccin m’apparaît être une façon utile de protéger les plus vulnérables. Je le leur conseille donc de surmonter leur sentiment d’humiliation.

    Cependant, moi qui ne fais pas partie des individus à risque, j’estime que me laisser attraper le virus, ne pas fréquenter des sujets à risque pendant ce temps-là, porter une visière, un masque, des gants et une jaquette au travail, puis m’isoler après le premier test positif (en résumé, les recommandations de Jay Bhattacharya, de Sunetra Gupta et de Michael Kulldorff ) aurait été plus efficace que de m’embarquer dans toute cette aventure de frustrations et d’incertitudes. J’aurais également mieux protégé les autres, les malades mais aussi les entrepreneurs et les jeunes qui ont besoin d’une année scolaire.

    Cependant, si vous ne pensez pas comme moi et avez franchement peur du vaccin, pour des raisons sérieuses ou pas, je vous comprends. Vous êtes humiliés. C’est en vous traitant de cette manière que je peux prétendre vous traiter comme des personnes.

    Et si vous êtes une personne à risque et refusez de vous faire vacciner ? C’est votre choix. Vous en mourrez ? Ce sera également votre choix. Je ne le prendrai pas à votre place. Cependant, vous respecter demeure à mon avis la meilleure manière de vous convaincre autrement.

    Le rôle de la philosophie

    Lorsque j’étudiais en philosophie, nous nous opposions aux positivistes qui préconisaient de laisser tomber notre discipline, puis de se consacrer à la science . La majorité des étudiants en étaient révoltés. Pourtant, ironiquement, ceux que je connais aujourd’hui sont les pires positivistes de la pandémie. Ils ont accompli la prophétie de Nietzsche, cité précédemment et sont passés du côté obscur.

    Dans ce texte, j’ai abondamment fait usage de mon savoir philosophique. Si j’avais à nommer mon opposant principal, ce n’est pas l’État, ni la médecine, ni l’épidémiologie. C’est le positivisme , qui est une philosophie. Il est temps que la philosophie reprenne le leadership de la pensée humaine.

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      L’élection de Joe Biden, c’est le retour du parti de la guerre

      Frédéric Mas · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 20 January, 2021 - 10:12 · 5 minutes

    Joe Biden

    Par Frédéric Mas.

    Joe Biden devient ce mercredi le 46e président des États-Unis, et prépare son arrivée comme une rupture spectaculaire avec son prédécesseur Donald Trump . L’ancien candidat démocrate n’a-t-il pas prévu de signer des dizaines de décrets pour que les États-Unis rejoignent les Accords de Paris sur le climat, se dotent d’une économie 100% écolo ou encore reprenne en main une gestion de crise sanitaire négligée jusqu’à présent ?

    En politique étrangère, on assiste plus à un retour à la normale qu’à une rupture franche. Ce retour à la normale, aux États-Unis, consiste à remettre en selle le parti de la guerre permanente qui fait consensus au sein d’une certaine droite et d’une certaine gauche, des néoconservateurs aux néoprogressistes ( neoliberals ), de George Bush Jr à Obama.

    Joe Biden : la fin des guerres sans fins

    La main sur le cœur, Joe Biden avait pourtant promis lors de sa campagne d’en finir avec les « guerres sans fins ». Il a même exprimé son opposition à la guerre désastreuse au Yémen, dans laquelle les États-Unis jouent un rôle extrêmement contestable en soutenant sans réserve l’Arabie saoudite. Mais la mémoire semble faire défaut au vainqueur du jour.

    Joe Biden en tant que responsable du parti démocrate, sénateur puis vice-président a soutenu sans réserve toutes les interventions militaires de ces 20 dernières années que ce soit le bombardement de la Serbie en 1999, l’intervention en Irak en 2003… et au Yémen quand le président s’appelait Barack Obama. En d’autres termes, pour résoudre le problème des « guerres sans fins », Biden fait appel à ceux qui ont créé le problème.

    Aujourd’hui, Biden réintègre dans son équipe les pires faucons de l’administration Obama pour représenter les États-Unis dans le monde. Prenons quelques exemples.

    Le futur secrétaire d’État des États-Unis, Antony Blinken , a constamment soutenu les interventions militaires et les guerres humanitaires menées par Washington. Il était parmi les plus proches collaborateurs de Biden quand celui-ci a voté en tant que sénateur l’invasion de l’Irak et a soutenu sa partition en zones régionales ethniques.

    En tant que conseiller adjoint à la sécurité nationale, Blinken a soutenu l’intervention militaire en Lybie en 2011. En 2018, il lance avec d’anciens membres de l’administration Obama WestExec Advisors, une entreprise de « conseil stratégique » particulièrement discrète sur ses clients, qui compterait parmi eux certains géants de la tech.

    Sous la direction du secrétaire d’État aux affaires politiques, on retrouve en troisième position Victoria Nuland , qui s’est fait connaître dans le landernau politique en 2014 pour une conversation téléphonique qu’elle a eu avec l’ambassadeur américain en Ukraine sur le meilleur moyen de déstabiliser le président d’alors Viktor Ianoukovytch.

    Suscitant l’indignation dans une partie de l’opinion publique mondiale, la conversation a non seulement révélé l’ingérence des États-Unis dans la politique ukrainienne, et cela malgré ses dénégations publiques, et a poussé Vladimir Poutine déclencher l’offensive contre l’Otan qui s’est traduite par l’annexion de la Crimée.

    « J’emmerde l’Union européenne »

    Comme le rappelle Connor Echols sur Nonzero.org , la lettre de Robert Wright :

    « À un moment de la conversation téléphonique, Nuland a dit « j’emmerde l’UE », apparemment par exaspération devant la réponse limitée de l’Europe à la crise ukrainienne. En un coup de fil, elle avait réussi à mettre en colère la moitié des chefs d’État de Lisbonne à Moscou. »

    En matière de diplomatie, les diplomates de Biden promettent le pire.

    Samantha Power devrait se retrouver à la tête de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). Connue pour son soutien sans faille aux politiques de guerres humanitaires, elle est l’auteure d’un livre récompensé par le prix Pulitzer A Problem from Hell: America and the Age of Genocide , dans lequel elle explique que les États-Unis, en s’impliquant plus dans la gouvernance du monde aurait pu empêcher un certain nombre de génocides et de nettoyages ethniques.

    C’est cette position « idéaliste » qui l’a poussé à soutenir la guerre en Lybie en 2011, et qui semble la rendre aveugle au désastre humanitaire que le conflit a provoqué.

    La liste pourrait s’allonger à l’infini : la nouvelle directrice du renseignement national Avril Haines est surnommée la « reine des drones » pour son implication dans la politique étrangère d’Obama qui a tué autant de civils que de militaires ; Neera Tanden , qui devrait rejoindre le Bureau de la gestion du budget, a soutenu en tant que directrice du Center for American Progress la nécessité de bombarder la Lybie pour s’approprier son pétrole ; Jake Sullivan , qui devrait trouver un poste comme conseiller à la sécurité nationale et qui lui aussi a fait ses classes dans l’administration Obama, etc. La politique de Joe Biden risque donc fort de ressembler à celle de ses prédécesseurs démocrates et républicains.

    Comme le rappelle José Nino sur le site du Ludwig von Mises Institute , la politique étrangère des États-Unis, en plus du coût humain incalculable, représente 6 000 milliards de dollars, de quoi constituer une machinerie politico-industrielle particulièrement puissante et assez peu portée sur le pacifisme.

    Ce fameux complexe « militaro-industriel » n’est sans doute pas étranger au fait que la classe politique américaine rejoue à l’infini la Seconde Guerre mondiale, puis la guerre froide, devenue ensuite guerre contre le terrorisme. La spirale des « guerres sans fins » n’est pas prête de s’interrompre.

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      Détruisons l’environnement pour le protéger

      h16 · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 20 January, 2021 - 08:30 · 5 minutes

    Par h16.

    On apprenait il y a quelques jours que manger de la galette des rois pouvait mettre en péril la planète en plus de déstabiliser le mix énergétique français subtilement équilibré entre les énergies moralement honteuses et les belles énergies renouvelables. Aujourd’hui, découvrons comment bousiller l’environnement pour bien le protéger.

    Et pour cela, si on relançait la production d’une voiture mythique, la 4L ?

    Ce n’est pas moi qui lance cette idée, mais bien le constructeur automobile Renault qui semble ouvert au principe de construire une nouvelle mouture de la voiture sortie au début des années 1960 : rien de tel qu’un véhicule vieux de 60 ans pour bien dynamiser le marché automobile en France.

    Ah pardon, on me fait comprendre qu’il s’agit d’une nouvelle version, entièrement électrique, de ce véhicule mythique que la marque au losange avait réussi à écouler à plus de huit millions d’exemplaires. Dans cette version du XXIe siècle, il s’agirait donc de coller un moteur électrique à la place du thermique, de moderniser un peu différents aspects, par exemple avec une meilleure qualité des aciers et du châssis dont la version d’antan avait tendance à rouiller, et de vendre tout ça pour un prix modique en attendant l’avalanche de taxes et subventions compensatoires que la République du Cerfa Frétillant ne manquera pas d’infliger.

    On ne s’étonnera pas que le constructeur puise ainsi dans un catalogue vieux de 60 ans pour tenter de trouver une recette à un succès de plus en plus lointain : Renault rejoint ici un autre constructeur français, Citroën, qui, lui aussi, pense que son pot de yaourt écrasé Ami électrique va rencontrer un franc succès.

    Au passage, ces deux constructeurs représentent bien l’élite française pour laquelle l’idée d’appliquer de vieilles recettes d’un autre siècle est devenue la dernière mode du moment : il n’est qu’à voir les propositions du gouvernement (quel que soit le domaine) pour comprendre que le curseur des têtes pensantes du pays est resté bizarrement coincé au milieu des Trente Glorieuses sans que rien ne puisse l’en déloger, même pas l’âpre réalité de terrain et les résultats jusqu’à présent mitigés (pour le dire pudiquement) qu’ils ont obtenus en s’entêtant dans les voies choisies.

    Mais baste, passons et ne boudons pas notre plaisir à imaginer des milliers, que dis-je, des millions de petits véhicules électriques aux couleurs acides tournicoter dans nos centres urbains et utiliser les dernières avancées de l’intelligence artificielle pour assister le conducteur dans son évitement systématique des dos d’âne et des cassis placés par les équipes municipales endiablées, les cycloroutes à bandes multiples et brochettes d’andouilles en lycra, des piétons et autres zozos à trottinettes motorisées qui déboulent de tous les côtés sur des avenues jonchées de détritus divers que les mairies écolos semblent affectionner.

    Difficile de ne pas s’écrier « miam ! » à l’évocation vivifiante de ces voiturettes de golf glorifiées parcourant nos centres urbains sans émettre le moindre prout de dioxyde de carbone !

    Parce que voyez-vous, ces voitures étant électriques, elles ne pollueront pas lors de leur usage. Elles pollueront atrocement lors de la fabrication et de la destruction de leurs batteries, mais on s’en fiche, ce n’est pas le sujet, ahem n’est-ce pas. Et puis pour sauver l’environnement des bobos urbains, il faut bien massacrer un petit peu l’environnement des pays en voie de développement dont proviennent les matériaux de ces batteries, que voulez-vous…

    Quant à la source d’énergie, il va de soi que ce ne sera pas du nucléaire, qui pollue méchamment, ou du gaz, qui pollue violemment, ou du charbon, qui pollue salement, mais bien de l’éolien ou du solaire qui eux ne polluent pas du tout jamais jamais circulez (en voiture électrique), il n’y a rien à voir.

    Et ça tombe bien : à mesure que se développent les voiturettes de golf glorifiées solutions douces de mobilité urbaine , on voit se multiplier les projets de production d’électricité propre, comme les fermes éoliennes et les champs de panneaux photovoltaïques.

    Propre veut dire « qui ne bousille pas l’environnement ». Et pour ne pas bousiller l’environnement, quoi de mieux que motoculter vigoureusement 10 kilomètres carrés de forêt , d’aplatir tout ça pour la modique somme d’ un milliard d’euros et d’y planter une vaste quantité de panneaux solaires aux terres rares ?

    Non, ne vous inquiétez pas : pour Horizéo, ce projet au nom tout droit issu d’un brainstorming des années 1990, tout a été largement calculé et prévu. Ainsi, la production permettra d’alimenter les habitants de l’Aquitaine, même si cette région n’en a aucun besoin ; elle exporte actuellement 25 % de sa production. Dès lors, rien de tel qu’annihiler une vaste superficie de forêt pour y planter des panneaux qui ne produiront que quelques heures par jour une électricité surnuméraire venant s’ajouter à ce surplus !

    Pour compenser, Horizéo envisage de produire de l’hydrogène avec cette électricité dont on se demande ce qu’on va bien foutre tant que les hordes de voiturettes de golf n’ont pas envahi nos villes. Hydrogène qui viendra alimenter les voitures équipées d’un moteur idoine, qui n’ont pas – ce n’est vraiment pas de chance – envahi nos villes, ni actuellement ni plus tard, la rentabilité de cette forme de stockage étant encore très théorique.

    Comme on le voit, tout se goupille à merveille en République du Verdoiement Intense : une élite au taquet nous concocte des petits véhicules rigolos aux performances anémiques et au design des sixties pour parcourir des villes de plus en plus impraticables, pendant que la production d’électricité qui les alimentera est consciencieusement sabotée à coups de projets éoliens ou photovoltaïques babylonesques dont l’impact environnemental absolument catastrophique ne sera même pas compensé par les gains microscopiques en termes de pollution que ces savonnettes à piles permettront d’envisager.

    C’est absolument prodigieux, et c’est majoritairement grâce à vos impôts. Il y a vraiment de quoi se réjouir, non ?


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    Sur le web

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      Dr Castex et les vaccins Covid-19

      Justine Collinet · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 20 January, 2021 - 07:14

    Le regard de René Le Honzec.

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      Confinement, couvre-feu : entrepreneurs, défendez-vous de ces folies !

      Sébastien Leblet · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 20 January, 2021 - 04:30 · 4 minutes

    masque

    Par Sébastien Leblet.

    Comme le relate un récent article de Newsweek , une étude évaluée par les pairs publiée récemment dans l’ European Journal of Clinical Investigation démontre qu’il n’existe aucun intérêt net aux confinements de toute la population d’un pays pour répondre à l’épidémie de Covid-19.

    Cette étude vient corroborer d’autres études comme, entre autres, celle de la prestigieuse Université de Stanford ou une autre, plus ancienne, de l’institut national de Santé publique norvégienne .

    Or, le gouvernement français a fait le choix de confiner la totalité de sa population en mars 2020 puis à nouveau fin octobre 2020, et ce bien que l’OMS ait indiqué que le confinement n’était pas la solution et ne devait être décidé qu’en dernier recours.

    Depuis le début de l’épidémie le gouvernement français a aussi choisi d’y répondre quasi-exclusivement par des mesures liberticides comme l’instauration de nombreux couvre-feux (à 21 heures, à 20 heures, à 18 heures, etc.) ou d’obliger les Français à s’auto-signer des attestations de déplacement.

    Comme chacun le sait, ce sont bien ces mesures, et non l’épidémie de Covid-19, qui sont responsables d’une perte, selon les métiers, de 10 à 50 % de chiffre d’affaires sur l’année 2020 pour les TPE, PME, commerçants et professions libérales de France.

    À l’aune d’un troisième confinement qui semble prévu pour le 22 ou le 29 janvier, si les chefs d’entreprise n’ont pas vocation à faire de la politique, il leur appartient cependant – voire il est de leur devoir, de défendre les intérêts de leur entreprise, de leurs actionnaires et de leurs salariés.

    Plutôt que de confiner la France entière ou de limiter le déplacement des Français depuis un an, le gouvernement français aurait très bien pu s’inspirer sans risques des pays qui ont réussi à limiter le nombre de morts de la Covid-19 sans détruire leur économie. Faut-il rappeler qu’en termes de mortalité par million d’habitants, la France se classe 176ème sur 197 pays ?

    Les comparaisons internationales nous apprennent que l’État français aurait très bien pu, par exemple :

    • contrôler ses frontières nationales par la preuve de tests négatifs au Covid-19, comme quasiment tous les autres pays du monde ;
    • offrir des masques FFP2 aux plus âgés et/ou plus fragiles, comme en Allemagne ;
    • mettre en place des tests massifs de la population pour n’isoler que les personnes malades, comme beaucoup de pays asiatiques l’ont fait, à commencer par Taïwan ;
    • ne confiner que les plus âgés ;
    • encourager les molécules ou les compléments alimentaires diminuant la mortalité de la Covid-19 au lieu de les combattre ou les ignorer ;
    • accélérer la vaccination de ceux qui le souhaitent ;
    • rouvrir, et non fermer des lits d’hôpital ;
    • etc.

    De ce fait, compte tenu des forts doutes qui existent sur la pertinence des mesures prises par le gouvernement français pour lutter contre cette épidémie, tous les chefs d’entreprise de France sont fondés à demander rapidement des comptes à l’État sur sa gestion de la crise devant les tribunaux administratifs, pour commencer.

    Il appartiendra à l’État de prouver que les mesures restrictives majeures qu’il a prises à l’encontre de la liberté d’entreprendre et de commercer s’appuient bien sur des preuves scientifiques de leur efficacité et de la bonne prise en compte de la balance bénéfices/risques.

    Si l’État français se révèle incapable de prouver – études scientifiques à l’appui – la pertinence de ces mesures de confinement et autres couvre-feux, il devra sans délai indemniser le préjudice subi par les entreprises, ses dirigeants, ses actionnaires, ses salariés, et surtout cesser immédiatement sa politique pour en mettre une autre en place, plus appropriée.

    Alors, chefs d’entreprise, si vous ne souhaitez pas que 2021 se répète à l’identique de 2020 et que vous et vos salariés ne finissiez pas bientôt au Revenu universel en cours d’étude à l’Assemblée nationale, fédérez-vous vite et mandatez un avocat !

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      La liberté d’instruction disparaîtra avec la loi sur les séparatismes

      Isa Lise · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 20 January, 2021 - 04:20 · 5 minutes

    vie des Français Macron

    Par Isa Lise.

    Après la liberté d’instruction, combien d’autres libertés parentales ou individuelles pourraient être remises en question ?

    La communauté sans école sous le choc

    Le 2 octobre, le président de la République a annoncé un projet de loi sur les séparatismes . Au nom de la lutte contre le radicalisme, il entend soumettre l’instruction en famille à autorisation, en réalité l’interdire car les seuls cas évoqués sont ceux du CNED règlementé :

    • Enfants handicapés ou présentant un problème de santé suffisamment grave
    • Sport ou pratique artistique de haut niveau (à prouver)
    • Itinérance non choisie de la famille
    • Éloignement géographique conséquent d’un établissement scolaire

    Pour les familles sans école, c’est un choc terrible.

    Certains ont choisi une vie alternative, à l’écoute de tous les besoins de leur enfant (pas de réveil précoce, pas de sieste imposée ou au contraire supprimée, pas de pipi sur commande, etc.), souvent une vie écologique. Leur mode de vie est remis en question. Leurs opinions ne semblent avoir aucune valeur.

    La liberté naturelle consiste dans le droit de faire tout ce qui ne nuit pas au droit d’autrui. Nicolas de Condorcet

    La devise de la France est « Liberté, égalité, fraternité. Notre Constitution, la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen affirment le droit à la liberté.

    Article 26-3 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme :

    « Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leur enfant ».

    À quel moment les parents ont-ils perdu ce droit ?

    Le gouvernement affirme qu’il s’agit de lutter contre la radicalisation pour justifier ce choix. Mais aucun chiffre ne permet de l’étayer.

    Le conseil d’État a invité à ajouter une situation supplémentaire au projet de loi devenu « loi confortant le respect des valeurs de la République » :

    « L’existence d’une situation particulière propre à l’enfant, sous réserve que les personnes qui en sont responsables justifient de leur capacité à assurer l’instruction en famille dans le respect de l’intérêt supérieur de l’enfant. » (extrait de l’article 21)

    Un choix pour l’enfant, pas contre la République

    La défenseure des droits a pointé des « risques d’atteintes aux libertés », estimant qu’il n’y avait pas lieu de soumettre ainsi l’instruction en famille à autorisation, la loi étant déjà stricte : contrôles, risque d’amende très élevée en cas de non respect, injonction de scolarisation si défaut d’instruction.

    De plus, le gouvernement a reconnu à plusieurs reprises que très peu de familles étaient concernées par un risque de radicalisation !

    Les exemples cités concernent certaines écoles, pas les familles sans école. Les écoles clandestines sont interdites par la loi.

    Alors pourquoi vouloir limiter ainsi ?

    La vie humaine n’est point une lutte où des rivaux se disputent des prix ; c’est un voyage que des frères font en commun… Nicolas de Condorcet

    La souffrance s’ajoute au choc pour un grand nombre de familles sans école.

    Ne devrions-nous pas nous soutenir au lieu de créer des amalgames qui ne correspondent nullement à la réalité ?

    En effet, si certaines familles ont fait ce choix de longue date, pour d’autres, c’est une souffrance de leur enfant qui les amenés sur ce chemin : harcèlement, phobie, système inadapté (précocité, difficultés d’apprentissage, autisme, etc.).

    On pourrait penser qu’au moins ces familles auraient la possibilité de permettre à leur enfant d’apprendre ailleurs qu’à l’école. Rien de moins certain ! En effet, la situation particulière sera évaluée par des tiers. Sur quels critères jugeront-ils ? À l’heure actuelle, le CNED règlementé peut être accordé pour des enfants en phobie scolaire et pourtant, nombreux sont ceux qui n’obtiennent pas cet accord.

    La possible interdiction d’apprendre autrement

    De plus, quelle instruction pour ces enfants qui obtiendraient l’autorisation ? Auront-ils la possibilité d’apprendre autrement ou bien devront-ils être inscrits au CNED qui est une stricte reproduction de l’enseignement à l’école, un système qui est souvent à l’origine de la déscolarisation…

    Les familles sans école sont un grand laboratoire d’explorations . Elles peuvent apporter à la communauté éducative par la pratique de pédagogies alternatives , elles l’ont déjà fait, explorant des chemins oubliés ou de nouveaux chemins.

    Des enfants en danger

    Comment les urgences seront-elles traitées ? Aujourd’hui, si un enfant parle de mourir car il n’en peut plus d’aller à l’école (harcèlement, phobie ou profil particulier), son parent peut le déscolariser en urgence. Si la loi est votée, il devra attendre différentes évaluations, que sa situation soit jugée suffisamment particulière…

    Depuis cette loi, des centaines de familles m’ont écrit leur désarroi et les cauchemars de certains enfants qui ont vécu des moments difficiles, qui commencent seulement à se reconstruire. À plusieurs reprises, on m’a même parlé de volonté de mourir…

    Des élus s’engagent

    Difficile de rester confiant face à une volonté d’acier qui refuse d’entendre les multiples témoignages et de reconnaitre la liberté essentielle ancrée dans notre République. L’espoir réside dans les élus qui s’engagent à nos côtés, conscients que cette liberté essentielle amoindrie risque fort d’être le jeu d’un État totalitaire par la suite. En effet, une fois l’autorisation inscrite dans la loi, il serait très facile pour une tyrannie de s’installer ainsi en manipulant les esprits enfantins.

    Si la volonté gouvernementale n’en est pas là, on peut légitimement s’inquiéter de la perte de cette liberté fondamentale et se demander quelle autre initiative parentale pourrait ensuite être remise en question ?

    Isa Lise est l’auteure de Faire l’école à la maison et L’école à la maison- Des pistes pour apprendre autrement . Elle est également la créatrice du Monde de Mei et Noé