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      Raconter la police

      news.movim.eu / Reflets · Friday, 28 July, 2023 - 10:16 · 2 minutes

    Dessous Choc #13

    Mikael Corre évoque au micro d’Antoine Bellier son immersion au commissariat de Roubaix. Au plus près du quotidien des policiers, il évite, à travers la description de faits et de situations concrètes, le double écueil de l’idéalisation ou de la stigmatisation d’une profession actuellement en plein questionnement, tant de la part des citoyens que des policiers eux-mêmes.

    Le sujet des violences policières qui s’invite à nouveau en ce moment dans le débat public intéresse depuis des années le journaliste Mikael Corre. Il y avait consacré un article paru en 2019 dans l’hebdomadaire pour lequel il travaille, La Croix L’Hebdo, sous le titre : « Violences, bavures, des policiers racontent ». Il avait alors longuement interviewé des policiers de Mulhouse sur les situations limites auxquelles ils étaient confrontés pour tenter de comprendre ­- non pas de minimiser encore moins d’excuser -, les raisons pour lesquelles un agent des forces de l’ordre peut un jour basculer dans la violence.

    L’article n’avait pas été bien reçu par les policiers qui ont regretté que le journaliste n’évoque pas davantage leur quotidien. Au-delà des fantasmes et des clichés agités par les extrêmes sur le monde de la police, Mikael Corre a donc décidé de rendre compte, au plus près du terrain, ce qu’elle vit. Cela a donné lieu à un long reportage « Au commissariat : un an au cœur de la police », puis au récit Le Central , publié dernièrement aux éditions Bayard. Le journaliste décrit la vie du commissariat de Roubaix, où il a passé de longs mois en immersion : « Je veux comprendre ce que c’est qu’être flic. Entrer dans leur tête. Raconter ce qui se passe, surtout quand il ne se passe rien, ou pas grand-chose . »

    Le récit de Mikael Corre n’a pas pour objectif de se positionner pour ou contre la police ou de livrer de grandes théories sur cette dernière, mais de nous faire entr’apercevoir la complexité et les limites d’une institution, qui, qu’on le veuille ou non, est constitutive de notre État de droit. Entre gardes à vues, paperasses et contrôles, dans un quotidien, peut-être plus banal qu’on aurait imaginé, le journaliste, sans biais idéologique, prend le pouls du rapport aujourd’hui fortement questionné entre la police et les citoyens.

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      Les bonnes affaires immobilières de Dior dans le 8e arrondissement, à Paris

      news.movim.eu / Reflets · Wednesday, 12 July, 2023 - 07:45 · 1 minute

    On ne dit pas merci au patron...

    L'ancien propriétaire d’un appartement de l'avenue Montaigne, acheté par Dior, a déposé plainte pour «entrave à la liberté des enchères ». Il dénonce des conditions de vente truquées et de l’intimidation de la part de la marque de luxe.

    big.jpg?1689147594 Un clin d'oeil que doit apprécier le patron de LVMH... - D.R.

    Il y a des remous derrière les belles façades de l’avenue Montaigne, dans la capitale. Cédric L., ancien propriétaire d’un appartement du coin acheté aux enchères par Dior, dénonce des conditions de vente truquées et de l’intimidation de la part de la marque de luxe. Il a déposé une plainte pour « entrave à la liberté des enchères » qui a été rejetée. Décision dont il a fait appel, en avril dernier.

    L’histoire commence en 2013, lorsque Cédric L. achète un appartement de 64 mètres carrés, au 28 avenue Montaigne. Le logement, situé au premier étage, est en plein cœur du territoire Dior. A droite, une boutique « Dior enfant », à gauche le siège social de la marque et juste en-dessous, une boutique « Dior maison ». En 2014, Cédric L. décide de rendre son bien commercialisable. Pour cela, il achète une compensation au bailleur social Elogie Siemp. En échange de quoi, celui-ci transforme des locaux commerciaux d’une surface équivalente, quelque part dans Paris, en habitations. Le changement d’usage est validé par la mairie.

    Cependant, Cédric L. peine à rembourser son prêt immobilier et à régler l’achat de la compensation. En 2017, il se tourne vers Dior pour lui proposer de louer ou acheter l’appartement. C’est là qu’il est contacté par Bernard Squarcini, ancien directeur central du renseignement intérieur, aujourd’hui consultant pour le groupe LVMH dont Dior fait partie. Après avoir annoncé que « la réflexion [était] toujours en cours pour l’achat [du] local » , Squarcini ne...

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      En l'an 2023, Éric Dupond-Moretti fabriqua des flyers

      news.movim.eu / Reflets · Thursday, 6 July, 2023 - 21:11 · 1 minute

    L'exécutif français : créateur de numéros verts et de flyers

    Toujours plus loin dans la dystopie : alors que la France a fait face à des émeutes ultra-violentes qui montrent le dysfonctionnement de notre société, le ministre de la Justice fabrique des flyers. Les voici.

    big.png?1688675697 le flyer pour la teuf - © Reflets - CC BY-SA 4.0

    C'était annoncé... le garde des Sceaux a diffusé une nouvelle circulaire pour les procureurs et fini ses flyers à destination des parents. Devant les sénateurs, il avait promis de fournir des tracts rappelant « en termes simples » leurs responsabilités légales aux parents de mineurs présentés à la justice. C'était condescendant à souhait, limite un peu mépris de classe. Cela ressemblait à une mauvaise blague du cirque Zavaglione, ce cirque qu'organisent les politiques devant les caméras pour prouver qu'ils existent, pour faire croire qu'ils servent à quelque chose. Cela ressemblait à une sorte de société figée, d'il y a deux siècles, articulée autour du paternalisme et des patronnages. Il y avait quand même une certaine innovation, on sortait de la liste interminable des numéros verts. C'est la tendance actuelle qui fait fureur, comme le rappelait Cristina Córdula il y a quelques jours : « faites des flyers mes chéris ». En mai dernier, Gérald Darmanin aussi, avait distribué plus de 5 millions de flyers dans le cadre de sa campagne de prévention sur la sécurité des femmes dans l’espace public.

    En créant un flyer, Éric Dupond-Moretti aura donc eu cette réponse politique profonde et novatrice, cette réflexion sociétale poussée pour sortir du cercle de la violence et du sentiment d'abandon et d'exaspération de toute une partie de la population...

    Vous en rêviez ? Reflets vous le révèle :

    Le flyer d'Éric Dupond-Moretti - © Reflets - CC BY-NC 4.0 Le flyer d'Éric...
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      Avisa Partners nous fait une "Amesys"

      news.movim.eu / Reflets · Monday, 12 June, 2023 - 08:10 · 1 minute

    Et ça marche. La presse relaye son opération de communication sans sourciller

    Deux articles, l'un dans Libération, l'autre dans Les Echos ont relayé en fin de semaine une opération de com' d'Avisa Partners qui rappelle étrangement celle menée par Bull et Amesys il y a quelques années.

    big.png?1686556977 Page du site Avisa Partners le 12 juin 2023 - Copie d'écran

    Avisa, avoir informé l'État, annonce se « séparer » des activités critiquées par la presse indépendante et changer de nom. Pour faire, en quelque sorte, table rase du passé. On peut voir les annonces de Matthieu Creux de deux manières. Il y a la vision des Echos . C'est une sorte de publi-reportage qui aurait toute sa place sur Linkedin. Dans le monde imaginaire des Echos , il ya une pépite qui va se transformer en licorne avec un nom fabuleux : « Forward ». C'est toujours bien d'aller de l'avant, et ça colle parfaitement avec les posts Linkedin. Il y a la manière Libé qui répercute les efforts de communication d'Avisa Partners mais en rappelant tout de même que la boite a quelques casseroles à son actif. Cependant, la remise en perspective et très limitée. C'est, au mieux, la moitié de l'article qu'il aurait fallu écrire.

    Et puis il y a la façon journaliste énervé par les réalités alternatives déployées par les entreprises. Les mauvais coucheurs, évidemment... Ceux qui dans les petits journaux indépendants, ont encore la marge de manoeuvre nécessaire pour exercer leur travail dans des conditions normales.

    Encore une fois, le choix est libre. On peut voir le monde au travers des yeux de la communication. Tout est beau, tout est rose, tout baigne dans l'huile de noix de coco et les entreprises sont vertueuses. Elle veulent notre plus grand bien, que nous soyons clients ou salariés. Et sans elles, pas de création de...

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      Permis de détruire

      news.movim.eu / Reflets · Saturday, 10 June, 2023 - 13:09 · 1 minute

    Un exposition contre l'expropriation

    À Champigny-sur-Marne, le Grand Paris Express poursuit son avancée, déployant sa nouvelle gare « Champigny Centre _». Son appétit est grand, c'est tout le quartier de la gare qui a été exproprié. À la limite de la zone concernée, rue Gabriel Péri, un pavillon semble résister, bariolé de couleurs, des gens entrant et sortant les bras chargés de matériel. L'exposition « Permis de détruire_ _» se prépare. Interview.

    big.jpg?1686332521 Artiste : à gauche, caché Anna Conda. puis Hervé Alexandre - © Reflets

    Aujourd'hui, samedi 10 juin 2023, s'ouvre à l'exposition « Permis de détruire ». Cette journée de vernissage lance l'exposition qui durera un mois. Le 24 juin se tiendra une soirée menée par plusieurs performers . Le 8 juillet aura lieu la journée de clôture. Durant celle-ci, Haim Adri, artiste et propriétaire, créera sa dernière œuvre en ces lieux. L'exposition, au titre évocateur de « Permis de détruire », entend en effet porter un message : bientôt toutes les œuvres que vous pourriez y voir auront disparu. Suite de l'enquête sur les politiques publiques en région parisienne et sur celle du Grand Paris en particulier. Direction Champigny-sur-Marne au 114 boulevard Gabriel Péri, adresse ou se tiendra pendant l'expo, ouverte du mercredi au dimanche de 14h à 19h. Candice, artiste et compagne de Haim, nous avait accueilli sur les lieux alors que l'évènement était en pleine préparation. Entretien...

    Artistes : à gauche Demoisellem, à droite Têtart Street - © Reflets Artistes : à gauche Demoisellem, à droite Têtart Street - Reflets

    Artiste : Raf Urban - © Reflets Artiste : Raf Urban - Reflets

    Artistes : Marie Désert et quelques œuvres éparses de wallforfreedom - © Reflets Artistes : Marie Désert et quelques œuvres éparses de wallforfreedom - Reflets

    Candice, quel est ce lieu atypique ?

    « On est ici chez Haim Adri, il est propriétaire de cette maison depuis vingt-cinq ans. Et il a créé, ici, un contexte assez atypique qui mélange l'intime au professionnel. Nous avons notre maison d'habitation et un lieu plus professionnel qui pendant vingt ans a été dédié majoritairement au spectacle...

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      Le paradoxe des chatbots comme ChatGPT à l’ère de l’intelligence artificielle

      news.movim.eu / Reflets · Tuesday, 30 May, 2023 - 08:23 · 1 minute

    Restés enfermés et ne pas grandir ou s’ouvrir et mourir

    Les experts de la blockchain, avant d’être ceux du Metavers puis des NFT et désormais de l’IA, ont un message pour vous : l’intelligence artificielle va renverser la table. Surtout ChatGPT ou Bard. Rien n’est moins sûr, voici pourquoi.

    big.png?1685350377 Midjourney imagine... une conversation entre Midjourney et ChatGPT - Midjourney - CC

    Les annonces se multiplient. Open AI a lancé ChatGPT 4, bien plus «puissant» que ChatGPT 3.5 , accessible gratuitement pour le grand public. Google a ouvert la porte (pas pour les Européens) de Bard . Microsoft n’est pas en reste et en dépit de ses plantages répétées dans le domaine, a remis en selle Bing Chat . Et puis il y a ceux dont on parle moins mais qui sont peut-être plus inquiétants, les outils de création de visuels. Les Pythies de cyber-Delphes n’ont plus assez de mots. Ces «intelligences artificielles» vont tout chambouler. C’est la mort de centaines de milliers, de millions, de postes de travail. Adieu aux créatifs, au revoir les créateurs de contenus au premier rang desquels, les journalistes. Hasta la vista les photographes, les codeurs informatiques, les créateurs de sites Web! Finito ! Remplacés par l’IA. Super-ChatGPT aura votre peau et si ce n’est lui, ce sera son cousin Bard. Minute papillon. Ce n’est pas aussi simple. De fait, les modèles de langage de type ChatGPT sont confrontés à un paradoxe et pour l’instant, personne ne va le résoudre. Explications.

    La première grosse tentative de lancement en orbite d’un tel outil avait défrayé la chronique. En 2016, «Tay», précurseur de ChatGPT, avait mis moins de 24 heures pour devenir nazi, complotiste, pro-inceste et misogyne . Tout le monde a beaucoup appris de ce fail. Sauf les nouveaux experts en intelligence artificielle.

    Les modèles de langage, sorte de chatbots améliorés, sont conçus pour donner l’...

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      Ukraine : le système D au service de l’armée

      news.movim.eu / Reflets · Thursday, 25 May, 2023 - 14:01 · 1 minute

    Dans tout le pays, des citoyens aident l’armée en fournissant de l’équipement, des drones et des véhicules.

    Création de véhicules tout-terrain, drones kamikaze, réparation de blindés, les Ukrainiens se sont mis au service de leur armée. Reportage au coeur du système D.

    big.png?1684499053 Un buggy fabriqué de toutes pièces pour l'armée - © Reflets

    Dans un bâtiment industriel anonyme de la ville de Zaporizhia, dans l’est de l’Ukraine, Volodymyr et trois autres volontaires soudent des tubes métalliques qui esquissent la carcasse d’un véhicule étrange. Bientôt sortira un nouveau buggy, un véhicule tout-terrain léger qui sera offert à un groupe d’assaut ou aux forces spéciales. Ici, le front n’est qu’à une soixantaine de kilomètres. Derrière le bâtiment, un autre doit être livré dans quelques jours. « Il a 3 places, celle à l’arrière est surélevée et il est prévu une accroche pour fixer une mitrailleuse, explique Volodymyr, un mécanicien qui a perdu son emploi à cause de la guerre. C’est vraiment adapté pour les raids éclairs . » Lui et son équipe en ont déjà livré trois et trois autres sont en cours de fabrication. Avec de nouveaux outils plus performants qu’ils veulent acheter, ils espèrent bientôt en sortir un par semaine. Chaque buggy coûte environ 6.500 . « Ce ne sont quasiment que des dons privés collectés en Ukraine, par des amis et sur les réseaux sociaux. Nous n’avons obtenu que 5.000 en Lituanie. Nous sommes tous conscients qu’aider notre armée, c’est vraiment important . »

    En pleine création... - © Reflets En pleine création... - Reflets

    Si les annonces et les images de livraisons d’armement occidental se succèdent, les soldats ukrainiens comptent encore sur le soutien des volontaires pour améliorer l’ordinaire ou se procurer ce qui leur manque. Car avec une ligne de front de 1.200 km de long, les besoins en véhicules et en armement sont...

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      Contre l'escalade sécuritaire, Saint-Denis s'organise

      news.movim.eu / Reflets · Tuesday, 23 May, 2023 - 12:22 · 1 minute

    Naissance d'un collectif contre les violences policières face au virage sécuritaire du maire, Mathieu Hanotin

    La répression violente du mouvement social contre les retraites a refait surgir le spectre des violences policières. Une fois n'est pas coutume, le sujet a été rapidement repris sur les grandes chaines de télévision. Mais il est bon de se rappeler que ces violences existent au quotidien, moins visibles. Troisième volet de cette série sur les politiques publiques, avec les politiques sécuritaires en ligne de mire.

    big.jpg?1682591758 Le 4 février 2023, première action symbolique du collectif "Stop violences policières Saint-Denis" - © Reflets

    La réunion a lieu dans la salle du Pont Commun. Devant la porte, un homme garde un œil sur les alentours, on n'est jamais trop prudent. Les journalistes patientent quelques minutes le temps que les débats touchent à leur fin. Puis la réunion bascule sur l'organisation de l'action d'aujourd'hui. Téléphones portables non conseillés, point éventuels de repli en cas de charge, présentation des observateurs et des médias... la tension monte d'un cran. Dernier café et le groupe se dirige vers le commissariat tout proche. Quelques minutes d'attentes sur le trottoir d'en face puis tout le monde traverse la rue pour se positionner devant les portes du bâtiment. Une prise de parole a lieu, puis tout le monde brandit des affichettes distribuées un peu plus tôt. Sur celles-ci, des photos, chacune faisant référence à un cas de violence policière survenu récemment. Puis le groupe décide que cela suffit et quitte les lieux sans avoir vu l'ombre d'un képi. Une action symbolique, la première du nouveau collectif « Stop violences policières Saint-Denis », en cours de création.

    Le problème de violences policières en Seine-Saint-Denis n'est pas nouveau. Déjà, en mai 2019, une affaire défraie la chronique. Sur une vidéo qui émerge, la CSI 93 (« Compagnie de Sécurisation et d'Intervention ») est filmée déposant un sac de cannabis près d'un jeune avant de l'interpeller. Devant ses protestations, les coups pleuvent. Un...

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      Mayotte : le gouvernement choisit la méthode forte

      news.movim.eu / Reflets · Tuesday, 23 May, 2023 - 07:34 · 1 minute

    Pour Dominique Voynet, l'opération n’est pas acceptable sur le plan éthique et ne peut pas fonctionner

    Alors que l'opération Wambushu démarre vraiment avec la destruction du bidonville de Talus 2, interview croisée de Fahad Idaroussi Tsimanda, enseignant et docteur en géographie des risques et vulnérabilités et de Dominique Voynet, ancienne ministre, qui a créé et dirigé l’ARS de Mayotte pour décrypter une crise très complexe.

    big.JPG?1684826829 Yanine dans le quartier de Talus II à Mayotte le 29 avril 2023 - © Louis Witter

    Comment expliquez-vous la situation très préoccupante à Matotte?

    Fahad Idaroussi Tsimanda : Il faut faire un peu d’histoire pour comprendre comment on en est arrivé à cette cocotte-minute qu’est l’île. Avant la présence française, chaque île de l’archipel des Comores était indépendante. Anjouan a souhaité à plusieurs reprise dominer Mayotte. Le sultan de Mayotte finit par vendre son île à la France pour une bouchée de pain pour garantir sa protection en 1841. Puis la France colonisera les quatre îles des Comores. En 1975, les 3 îles proclament leur indépendance, sauf Mayotte. En 1976, les Mahorais confirment leur souhait de rester Français. Mayotte devient un département d’outre-mer en 2011. Alors que les Comores basculent dans l’instabilité, Mayotte augmente sa qualité de vie. Elle devient donc attractive. Il est urgent de faire quelque chose car la population atteint 600.000 habitants.

    Dominique Voynet : Il est démagogique de dire qu’il y a 600.000 personnes sur l’île. Le recensement officiel donne 270.000 habitants, le chiffre réel estimé à partir de la consommation d’eau, de riz, des services de santé est de 350.000 personnes, ce qui est déjà énorme. Le fait est qu’on manque de place à Mayotte, la bande littorale est étroite pour vivre. Les équipements publics ont été conçus pour 150.000 habitants. Cette situation extrêmement difficile a des causes multifactorielles. On constate une société à deux vitesse: d’un côté une population éduquée, avec un niveau de vie élevé,...

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