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      Avant les vacances scolaires, les parents dans la crainte d'un reconfinement qui plane toujours

      Marine Le Breton · news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 4 February, 2021 - 16:26 · 5 minutes

    Les vacances scolaires commencent ce samedi 6 février pour la zone A.

    PARENTS - Les vacances scolaires approchent, l’incertitude continue de planer quant à la forme qu’elles vont prendre. Jean Castex , lors d’une intervention surprise vendredi 29 janvier, avait tenté de rassurer, avançant que “nous pouvons encore nous donner une chance d’éviter le confinement ”. Ce jeudi 4 janvier, pendant une conférence de presse , il a confirmé qu’un “nouveau confinement ne peut s’envisager qu’en tout dernier recours. La situation ne le justifie pas à ce jour”.

    Malgré tout, cette hypothèse est encore une épée de Damoclès au-dessus de la tête des Français. D’ailleurs Jean Castex a bien précisé qu’elle ne pouvait pas être exclue pendant les vacances scolaires. Elle est tout particulièrement au-dessus celle des parents, qui craignent depuis plusieurs jours ou semaines de devoir composer avec des vacances imprévues.

    À ce sujet, le Premier ministre s’est aussi voulu rassurant: “les vacances d’hiver débutent, pour certaines zones, demain soir. Nous avons choisi de ne pas limiter les déplacements entre régions. Une telle mesure aurait été justifiée si la circulation du virus était très inégale selon les régions. Ce n’est pas le cas”.

    Une autre hypothèse que celle du confinement, évoquée par des scientifiques, n’a toujours pas été officiellement écartée. Il s’agit de celle d’un allongement des vacances scolaires.

    Que ce soit l’une ou l’autre des options, les craintes des parents sont les mêmes. Notamment en ce qui concerne la conjugaison entre télétravail et enfants à la maison, dans l’hypothèse où les écoles seraient fermées.

    Télétravailler et s’occuper des enfants

    “Les parents ont l’obligation d’honorer leurs fonctions professionnelles, ils veulent bien s’adapter, mais s’adapter, ça se prévoit”, souligne Rodrigo Arenas, coprésident de la Fédération des Conseils de Parents d’Élèves (FCPE), contacté par Le HuffPost . “Sur le terrain, les parents font comme ils peuvent, et les enfants sont très résilients, alors que c’est très compliqué pour eux. Mais si un confinement doit être annoncé pour sauver des vies, il faudra penser l’enseignement pour les élèves les plus fragiles”, précise-t-il.

    La situation ne sera pas moins compliquée si les vacances sont allongées. ”Ça veut dire soit poser une semaine de congé en plus qu’on n’a pas forcément envie de poser et qu’on préfère garder pour l’été, soit continuer à télétravailler, ce qui est compliqué parce que, si c’est pendant que je télétravaille, ma fille sera devant la télé toute la journée… Elle peut s’occuper toute seule pendant une heure ou deux, mais pas toute la journée. Elle a besoin d’attention, elle a besoin d’être occupée”, explique auprès de Franceinfo , Marie, mère d’une petite fille de 8 ans dont elle s’occupe seule.

    Gilles Demarquet, président de l’Association des parents d’élèves de l’enseignement libre (Apel), reconnaît que si le choix est fait de prolonger les vacances scolaires, ce sera “très compliqué pour les parents qui doivent travailler. C’est pourquoi le gouvernement devra mettre en place des mesures d’accompagnement”, estime-t-il. Et si les écoles doivent fermer, “ce sera un vrai casse-tête”, regrette-t-il.

    Garde des enfants

    L’autre problème inquiétant les parents, c’est celui de la garde des enfants, comme on peut le constater avec quelques remarques postées sur Twitter.

    “D’habitude, on pouvait prendre des nounous. Là, on ne peut pas parce qu’il n’y en a pas. Les gens ont peur de ramener le virus à la maison. Les grands-parents ne peuvent pas garder les enfants. Comment on fait?”, s’interroge Alexandre, père de famille, interrogé par Franceinfo . En effet, avec la propagation de l’épidémie de coronavirus, les modes de garde habituels ont changé, comme l’explique pour Libération Sandra Hobian, directrice du pôle société au Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc): “Tous les modes de garde sollicités habituellement sont remis en cause par la crise sanitaire: les grands-parents, les colonies, les activités périscolaires. L’incertitude est donc forte chez les parents”, affirme-t-elle.

    Besoin d’anticiper

    C’est pourquoi, quel que soit le scénario qui imposerait aux parents de trouver des moyens alternatifs pour garder leurs enfants, Gilles Demarquet demande à ce que “le gouvernement puisse accompagner les familles dans l’aide à la garde des enfants. L’incertitude prégnante, même si nous la comprenons, demande de réussir à nous organiser beaucoup plus”, souligne-t-il. Le besoin d’anticiper les mesures, afin que les familles puissent prévoir en amont plutôt que de s’organiser à la dernière minute, lui semble indispensable.

    C’est aussi l’avis de Rodrigo Arenas, qui aimerait que soit mis en place un conseil autour de l’Éducation nationale, afin “qu’on se mette tous autour de la table pour prendre des décisions”. Selon lui, “tout s’anticipe. Depuis cet été, on demande à ce que soit modifié le calendrier des vacances scolaires. On l’a anticipé car on lit les avis des scientifiques. Alors pourquoi pas le gouvernement?”, se demande-t-il.

    L’état d’esprit des parents, aussi agité qu’il puisse être compte tenu de l’incertitude ambiante, rejoint finalement, selon lui, celui de “tous les citoyens”. Et comme le souligne Gilles Demarquet, aujourd’hui, “on a dépassé le stade de la sidération du premier confinement. L’acceptation des parents sera certainement moindre cette fois-ci”.

    À voir également sur Le HuffPost: Le confinement est ”épuisant” pour les parents, même pour Kate Middleton

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      Covid : suivez le discours de Castex avant les vacances

      Le HuffPost · news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 4 February, 2021 - 16:11 · 1 minute

    CORONAVIRUS - Vaccins, couvre-feu et confinement... Le Premier ministre, Jean Castex, et le ministre de la Santé, Olivier Véran, tiennent une conférence de presse à 18 heures ce jeudi 4 février 2021 pour faire “un bilan des mesures de freinage ” du Covid-19 alors que se profilent les vacances d’hiver.

    Selon Matignon, le rendez-vous de ce jeudi 4 février permettra de faire un point d’étape sur la situation sanitaire et sur les mesures de restriction mises en place pour lutter contre le Covid-19.

    Lors de sa dernière allocution, le Premier ministre avait surpris par ses (non) annonces, alors que le spectre du reconfinement planait dangereusement sur la France. “Nous pouvons encore nous donner une chance d’éviter le confinement”, avait alors assuré Jean Castex, tout en reconnaissant que “la question d’un confinement se pose légitimement compte tenu de ces données”, en raison d’un “fort risque d’accélération” de l’épidémie.

    À voir également sur Le HuffPost: Castex estime que la France peut encore ”éviter le confinement”

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      Politique de vaccination : l’inversion des priorités ?

      la Rédaction · news.movim.eu / LeVentSeLeve · Thursday, 4 February, 2021 - 15:12 · 11 minutes

    La France rencontre de nombreuses difficultés pour enclencher une véritable vaccination de masse. Une nouvelle fois, la pandémie de Covid-19 met en lumière les failles du gouvernement et les problèmes structurels qui empêchent la France de faire face à cette crise sanitaire. Plus qu’une pandémie de SARS-COV2, nous pouvons parler, à la suite de Richard Horton, de syndémie [1]. Ce concept signifie que les facteurs socio-économiques et l’état de santé des populations sont étroitement intriqués et qu’ils se renforcent mutuellement, aggravant ainsi les inégalités de santé et les conditions socio-économiques des classes sociales concernées. Par Frédérick Stambach, médecin généraliste rural à Ambazac , Julien Vernaudon, praticien hospitalier gériatre aux Hospices Civils de Lyon et Frédéric Pierru, politiste et sociologue, chercheur au CNRS.

    Une stratégie changeante

    Le plan de vaccination initial élaboré par le gouvernement français, semble avoir progressivement monté en charge pour rentrer dans la vaccination de masse mi-février [2]. C’était d’ailleurs les éléments de langage qui circulaient début janvier : le « retard » français n’en étant pas un, mais bien la stratégie prévue [3].

    Les disparités européennes ont rendu intenable cette position. Nos voisins italiens, espagnols et allemands, dépendant eux aussi de l’accord de l’Agence Européenne du Médicament (EMA), ont commencé à vacciner en masse dès l’autorisation de l’EMA obtenue le 21 décembre [4]. Les médias créent pour l’occasion une sorte d’«Eurovision» de la vaccination, mettant en lumière la singularité du cas français, bon dernier du classement des personnes ayant reçu au moins une dose du vaccin Pfizer-BioNTech. Sous pression médiatique et médicale, le gouvernement change brutalement de stratégie mais sans en avoir les moyens [5].

    Sur le terrain, l’impression est désastreuse. Les centres de vaccinations sont montés dans la précipitation depuis début janvier, mais les doses de vaccins n’étant pas bien calibrées, les patients éligibles à la vaccination ne peuvent obtenir de rendez-vous dans des délais raisonnables. Pire, ce  cafouillage pourrait obliger à décaler voire à abandonner la deuxième injection, pourtant indispensable selon les essais cliniques. Pour les soignants, il est difficile de soulager l’angoisse des patients et leur sensation d’être une fois de plus abandonnés. Les initiatives des professionnels de santé et des élus locaux fleurissent, mais les Agences régionales de santé (ARS) ne peuvent réaliser l’impossible en l’absence de vaccins suffisants. L’argument selon lequel il faudrait faire les comptes « à la fin » pour dénombrer les personnes vaccinées ne résiste pas dans le cadre d’une syndémie mondiale, qui plus est avec l’apparition des différents variants. Dans ce cas, précisément, c’est le nombre de patients vaccinés dès les premières semaines qui est crucial et pourrait éviter une nouvelle catastrophe.

    Pour les soignants, il est difficile de soulager l’angoisse des patients et leur sensation d’être une fois de plus abandonnés.

    La situation ressemble étrangement à l’épisode des masques au mois de mars 2020, lorsque le gouvernement incitait les Français à aller chercher des masques en pharmacie, alors que les pharmaciens n’en avaient pas, créant ainsi une pagaille et une tension bien inutiles dans les officines.

    Un manque d’anticipation des contraintes

    Depuis presque une année, nous savions que l’un des piliers de la sortie de crise serait la vaccination de masse. Or, nous savions également depuis plusieurs mois que les deux premiers vaccins disponibles seraient ceux de Pfizer-BioNTech et Moderna. Nous en connaissions les conditions de conservation et d’administration. La stratégie logique aurait donc été de monter les centres de vaccination courant décembre, pour pouvoir commencer à vacciner massivement dès l’autorisation de l’EMA fin décembre, ce que semblent avoir fait les pays voisins de la France.

    Cette stratégie impliquait évidemment d’avoir anticipé, en commandant suffisamment de doses de vaccin dès le départ car, sinon, il est effectivement inutile d’ouvrir des centres de vaccination en nombre. Il existe un facteur limitant lié aux capacités maximales de fabrication et de livraison du laboratoire. Cependant, nous ne pouvons qu’être frappés par les différences entre pays : plus que le manque de doses c’est bien l’inégale répartition entre les pays et/ou la capacité des pays à les utiliser rapidement qui est en cause. Le calendrier de livraisons communiqué par le ministère indique qu’au 18 janvier plus de 2 millions de doses sont théoriquement sur le territoire français [6], pour 480 000 personnes ayant officiellement reçu au moins une dose à cette date. Un hiatus de 1,5 millions de vaccins [7].

    Il est également troublant de constater que, dans le même temps, certains pays ont manifestement réussi à obtenir des millions de doses : les États-Unis, la Grande-Bretagne et Israël. Lorsque l’on se penche sur les différents tarifs, les pays qui ont reçu le plus de doses, et donc vacciné le plus de personnes, sont ceux qui payent le plus cher la dose de vaccin. Les pays de l’Union européenne payent entre 12 et 15,50 euros l’unité, contre environ 16 euros pour les États-Unis et la Grande-Bretagne et plus de 22 euros pour Israël [8].

    Une question se pose immédiatement : le laboratoire priorise-t-il les livraisons en fonction du prix qu’il reçoit pour chaque dose ? Le marché du médicament étant un marché comme un autre, le contexte de libre-échange et de concurrence maximale entre les différents acteurs du secteur expliquerait cette priorisation, logique du point de vue d’un laboratoire privé. Cette problématique  aurait été absente si nous disposions d’un pôle public du médicament efficace.

    De plus, les surenchères risquent de s’aggraver avec les tensions concernant l’approvisionnement [9]. Quoiqu’il en soit, il est parfaitement anormal que la puissance publique n’ait pas anticipé cette situation. Les responsables sont donc à rechercher au niveau de la Commission européenne pour la négociation, dont les contrats sont inaccessibles dans leur intégralité, et au niveau du gouvernement français.

    Des causes structurelles profondes

    Le gouvernement français, dans le droit fil de ses prédécesseurs, est probablement celui qui porte la plus lourde responsabilité pour au moins trois raisons. La première est qu’il peut être estimé responsable de nous laisser enferrés dans des traités européens qui empêchent toute réponse économique, sociale et environnementale d’ampleur et nous laisse désemparés face aux puissances financières et industrielles. Certains pays, comme l’Allemagne, s’en extirpent lorsque la situation et leurs intérêts l’exigent par exemple en commandant directement auprès du laboratoire [10].

    De plus, le gouvernement est resté sourd aux protestations sociales contre sa politique économique, inscrite dans les traités européens, qui a accompagné, sinon accéléré, la désindustrialisation de notre pays. La France est ainsi le seul grand pays à ne pas avoir de vaccin « national », Sanofi ayant sacrifié sa recherche pour des raisons de rentabilité immédiate [11]. Si la France avait disposé d’un pôle public du médicament, nous aurions pu nous appuyer sur une recherche de pointe et des moyens de production rapidement réquisitionnables. Notre réponse à cette syndémie aurait été bien plus efficace, et moins anxiogène pour les citoyens.

    Enfin, la communication du gouvernement continue d’être erratique et opaque – comme tout au long de la crise –, n’assumant jamais les multiples erreurs, pourtant manifestes sur le terrain : tests, masques, gel hydro alcoolique. Cela rend le gouvernement dorénavant inaudible et complique grandement la tâche des soignants. Le summum a probablement été atteint avec le « Ségur » qui fait actuellement l’objet d’une colère justifiée [12], puis la divulgation récente par la presse du recours à des officines privées, payées à prix d’or, pour élaborer la stratégie de vaccination au mépris des agences gouvernementales, avec un succès plus que discutable [13].

    Un renversement des priorités

    Lorsque l’on regarde attentivement la séquence politique des dernières semaines, nous ne pouvons qu’être frappés par la concomitance de deux événements.

    Tout d’abord, le manque d’anticipation concernant la vaccination, alors qu’il aurait été possible de préparer toute la logistique (transports, conservation, centres de vaccination) dès le mois de décembre, mais également de participer à la production du vaccin en réquisitionnant certains sites nationaux de production (comme cela est proposé par la CGT Sanofi [14]) puisqu’il était évident que des tensions allaient apparaître, là encore dès la fin 2020.

    Le gouvernement semble préférer se protéger de sa population au moment-même où la priorité serait précisément de la protéger.

    Mais cette impréparation est contemporaine d’un autre projet, qui semble avoir accaparé toutes les énergies gouvernementales : la loi sécurité globale. Ainsi, au lieu de prendre la mesure de la syndémie et d’en discuter démocratiquement avec les réponses appropriées (protectionnisme, relance, souveraineté, bifurcation de notre mode de consommation et de production), le gouvernement a utilisé les derniers mois de l’année 2020 pour faire passer une loi dont l’aspect sécuritaire n’est plus à démontrer et qui est bien éloignée des préoccupations immédiates des Français, et plus encore, de l’intérêt général. Cette loi paraît préparer l’arsenal législatif pour une répression policière inédite, comme pour se protéger d’une population que le gouvernement sait être très en colère et actuellement muselée, probablement pour anticiper un débordement social dans les mois à venir qu’il compte bien maîtriser, par la force s’il le faut [15]. Cette inversion complète des priorités est révélatrice des préoccupations qui règnent actuellement au sommet de l’État.

    Le tableau général est peu reluisant : le gouvernement semble préférer se protéger de sa population au moment-même où la priorité serait précisément de la protéger, dans un contexte d’angoisse bien légitime. Pour terminer nous nous appuierons de nouveau sur les propos de Richard Horton [16] : les citoyens français ont besoin d’espoir. Pour cela, il faut poser le bon diagnostic : cette syndémie est le symptôme palpable qu’un cran a été franchi dans la dégradation de notre écosystème, du fait de notre mode de production et de consommation [17]. À partir de là, nous devons nous y préparer avec calme en mobilisant toute l’intelligence et l’audace dont regorgent ce pays. Toutes les solutions sont déjà à disposition mais, pour cela, il faudra travailler à changer de cadre de pensée et d’action.

    Notes :

    [1] Une syndémie se caractérise par des interactions biologiques et sociales très étroites entre conditions socio-économiques et état de santé, interactions qui s’intriquent et se renforcent mutuellement pour augmenter le risque pour certains groupes sociaux de voir leur état de santé et/ou leurs conditions socio-économiques se dégrader. Par exemple, dans le cas du SARS-COV2, les formes graves seront plus fréquentes chez les patients issus des classes sociales défavorisées, puisque cette population concentre les co-morbidités, appelées également maladies non transmissibles, comme le diabète, l’obésité, l’hypertension artérielle, les pathologies cardio-vasculaires ou respiratoires. Cela entraîne en retour une aggravation de l’état de santé initial (même après la « guérison clinique » de la COVID), ET de la situation socio-économique de départ. Cette réaction en chaîne rend les classes sociales concernées encore plus fragiles, renforçant ainsi le risque de développer de nouvelles pathologies qui viendront à leur tour accentuer les difficultés socio-économiques et la vulnérabilité aux prochains pathogènes, et ainsi de suite. Un cercle vicieux de la triple peine en somme. En conséquence la réponse à une syndémie ne peut être que globale: en prenant des mesures biomédicales et socio-économiques de grande envergure pour lutter contre les inégalités à l’intérieur des pays mais également entre pays.

    https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)32000-6/fulltext

    [2] https://www.mediapart.fr/journal/france/210121/vaccination-la-grande-pagaille

    [3] https://www.liberation.fr/france/2021/01/02/vaccins-le-gouvernement-en-mode-auto-defense-perpetuelle_1810195

    [4] https://www.ema.europa.eu/en/news/ema-recommends-first-covid-19-vaccine-authorisation-eu

    [5] https://www.mediapart.fr/journal/france/210121/vaccination-la-grande-pagaille

    [6] ibid.

    [7] https://fr.statista.com/infographie/23953/course-vaccination-europe-pays-nombre-personnes-vaccinees-doses-administrees/

    [8] https://www.bfmtv.com/economie/vaccins-anti-covid-pourquoi-tous-les-etats-ne-paient-pas-le-meme-prix_AV-202101060316.html

    [9] https://www.humanite.fr/le-scandale-de-la-penurie-de-vaccins-et-comment-sanofi-pourrait-aider-y-remedier-698778

    [10] Ibid.

    [11] https://www.leprogres.fr/sante/2021/01/13/covid-19-pas-de-moyens-pas-de-vaccin-regrette-la-cgt-sanofi-a-lyon

    [12] https://twitter.com/InterUrg/status/1352677379408343041?s=20

    [13] https://www.nouvelobs.com/vaccination-anti-covid-19/20210108.OBS38591/mckinsey-qui-conseille-le-gouvernement-sur-la-strategie-vaccinale-serait-paye-2-millions-d-euros-par-mois.html

    [14] https://www.sudouest.fr/2021/01/13/covid-19-la-cgt-pour-la-requisition-des-outils-de-production-de-sanofi-pour-le-vaccin-8282034-3224.php

    [15] https://www.mediapart.fr/journal/france/071220/securite-globale-une-vision-totalisante-de-la-securite

    [16] https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)32000-6/fulltext

    [17] Coriat Benjamin , La pandémie, l’anthropocène, et le bien commun , Les liens qui libèrent, novembre 2020

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      Covid-19: les enfants atteints de cancers subissent de graves dommages collatéraux - BLOG

      Corinne et Stéphane Vedrenne · news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 4 February, 2021 - 09:25 · 7 minutes

    À ce jour, moins de 2 projets de recherche sur 10 portant sur les cancers pédiatriques sont financés par l’Institut National du Cancer. Pourtant, nos chercheurs sont d’un excellent niveau, plus motivés par la science que par l’argent : ils sont, comme les enseignants, parmi les plus mal payés d’Europe. (Photo: Corinne et sa fille, Eva, décédée en janvier 2011 des suites d

    CANCER — Lorsqu’on évoque la pandémie de Covid-19, nos premières pensées se tournent vers les personnes âgées dans les hôpitaux, dans les EHPADs, qui ont été nombreuses à succomber à cette maladie . On pense aussi au courage des soignants, aux difficultés économiques qui touchent un certain nombre de commerçants et d’entreprises. Quant aux enfants, les principaux débats concernent l’ouverture ou non des écoles. Pourtant, certains d’entre eux se retrouvent dans des situations bien plus lourdes à supporter: il s’agit des enfants gravement malades ou handicapés.

    Un seul parent à l’hôpital

    En raison de l’épidémie Covid-19, l’accès à l’hôpital est devenu bien plus limité. On ne compte plus le nombre de scandales concernant les personnes âgées, décédées seules à l’hôpital faute d’autorisation donnée aux familles de les accompagner. Les enfants n’échappent pas à certaines restrictions, y compris lorsqu’ils sont atteints de cancers et de maladies graves. D’une façon générale, l’accès à l’hôpital est limité à 1 seul parent, et les fratries ne sont pas autorisées. Y compris en soins palliatifs. Des assouplissements des conditions d’accès des parents existent parfois, mais elles dépendent du chef de service. Plusieurs parents nous ont fait part de situations difficiles, sources de souffrances morales pour les enfants et pour eux-mêmes.

    Un logement près de l’hôpital des enfants difficilement abordable

    À cela s’ajoute une autre inégalité, d’ordre territorial. Le nombre d’établissements autorisés à soigner des enfants atteints de cancers étant relativement limité, notamment dans les cas de chirurgies ou d’essais cliniques spécifiques, il n’est pas rare que les familles parcourent plus de 200 km pour se rendre au service d’oncologie pédiatrique. Or, si les frais de déplacement pour se rendre en consultation sont remboursés par la sécurité sociale, aucune aide n’est prévue pour aider les familles à se loger près de l’hôpital durant les soins de leur enfant.

    Le Covid-19 a empiré les choses. Durant le premier confinement, plusieurs maisons de parents — abordables, mais souvent pleines — ont fermé. Idem pour plusieurs hôtels et chambres d’hôtes. Ceux qui sont restés ouverts se sont parfois montrés sans scrupule: Éva pour la vie ( Association de défense
    des enfants victimes de cancer, NDLR ) a été sollicitée par une famille nantaise qui s’était vue proposer de louer un petit logement pour près de 2000 euros pour un mois de traitement. Un autre loueur proposait la location d’un véritable taudis, près de l’Institut Gustave Roussy à Villejuif, pour près de 1500 euros. Certains hôtels situés près des hôpitaux ont profité de cet “effet d’aubaine”. Depuis, les maisons des parents ne sont plus fermées, mais elles ont réduit leur capacité pour respecter le protocole sanitaire. Par exemple, celle de Toulouse Purpan n’ouvre que 21 de ses 32 chambres. Plusieurs familles, parfois très modestes, se retrouvent sur le carreau. Au point de dormir la nuit dans leur voiture, au pied de l’hôpital des enfants. Inhumain.

    La scolarité fragilisée

    Le débat sur l’obligation de scolariser ses enfants à partir de 3 ans, et la restriction de l’enseignement à la maison a occulté une situation bien plus grave: celles d’enfants gravement malades, handicapés, qui eux, rêveraient de se rendre à l’école, mais ne le peuvent pas de par leur état de santé. La situation était, avant même le Covid-19, très difficile pour eux, le maintien de la scolarité à domicile dépendant de la bonne volonté de l’inspection d’académie ainsi que… des enseignants.

    Car, aussi surprenant que cela puisse paraître, tout repose sur le volontariat. En 2019, Corinne — elle-même devenue enseignante par vocation, après plusieurs années passées dans le journalisme et la communication — avait alerté le ministre de l’Éducation de la situation d’un enfant atteint de cancer qui attendait, depuis plus de 6 mois, de bénéficier de l’enseignement à domicile. Le papa, seul, ne savait que faire. Le ministère avait réagi très rapidement et résolu le cas de cet enfant: mais combien d’autres sont dans la même situation? En novembre 2020, à la suite du 2 d confinement, les écoles sont restées ouvertes. Pourtant, une circulaire étonnante — diffusée sur le site du ministère de l’Éducation — imposait le distanciel pour les familles d’enfants malades. L’ APADHE ( Accompagnement Pédagogique A Domicile à l’Hôpital et à l’École, NDLR ) était suspendu. Là encore, Corinne a saisi le ministère de l’Éducation, ainsi que l’ensemble des députés. La circulaire été modifiée, mais le problème de fond reste entier. Certains parents, découragés, font appel aux cours privés: encore faut-il en avoir les moyens.

    La recherche ralentie, des moyens en berne

    Fin 2018, nous avons obtenu, avec nos camarades de la fédération Grandir Sans Cancer, une première avancée après 6 années de combat: la mise en place d’un fonds de millions d’euros par an dédiés à la recherche sur les cancers de l’enfant. Une victoire en demi-teinte: il faudrait 15 à 20 millions d’euros par an, en plus des moyens existants, pour financer l’ensemble des bons projets de recherche (c’est à dire, ceux qui sont favorablement évalués par les experts internationaux), mettre en place un appel à projets “starters” (pour permettre le démarrage de projets) et pour financer l’ensemble des besoins de recherche sur les causes et origines des cancers pédiatriques.

    À ce jour, moins de 2 projets de recherche sur 10 portant sur les cancers pédiatriques sont financés par l’Institut National du Cancer. Pourtant, nos chercheurs sont d’un excellent niveau, plus motivés par la science que par l’argent: ils sont, comme les enseignants, parmi les plus mal payés d’Europe.

    La situation du Covid-19 a compliqué la recherche, pour des raisons logistiques, mais aussi, de moyens: les associations — souvent créés par des parents qui ont perdu leur enfant — ont vu leurs dons chuter — parfois, jusqu’à 80% — à cause des annulations d’événements, de donateurs inquiets. Or, elles demeurent souvent la première source de financements des projets des chercheurs.

    Avec Grandir Sans Cancer , que nous avons co-fondée, nous faisons une proposition simple au gouvernement : qu’il mette les moyens nécessaires afin que l’ensemble des bons projets de recherche portant sur les cancers de l’enfant puissent être financés. Nous souhaitons qu’il crée une forme “d’exception positive” pour accélérer la recherche dans un domaine où la force publique est essentielle, la plupart des industriels du médicament jugeant cette recherche peu rentable…

    Nous sommes très loin du “quoi qu’il en coûte” adopté à juste titre depuis la crise du Covid-19. Il s’agirait de flécher, 15 à 20 millions d’euros supplémentaires par an pour pouvoir développer toutes les actions de recherche nécessaires, ou plutôt vitales, pour tenter de préserver la vie d’enfants atteints de cancers. Chaque année en Europe, plus de 6000 d’entre eux décèderont de cette maladie. Soit 240 classes d’écoles.

    À Monsieur le président de la République

    Monsieur Macron, contrairement à votre prédécesseur, vous n’avez pas employé un slogan “ Je ferais la jeunesse ma priorité ” pour vous faire élire. Nous reconnaissons certaines avancées, pour l’école, pour l’aide aux familles d’enfants décédés, pour lutter contre la maltraitance des femmes et des enfants, contre l’autisme. Nous faisons le vœu que vous “mettiez le paquet” en créant un budget d’exception dédié à la recherche sur les cancers de l’enfant, afin de soutenir l’ensemble des bons projets en la matière. Nous faisons le vœu que vous preniez des mesures courageuses en ce qui concerne la prévention. Nous faisons le vœu que vous preniez une mesure forte — autoritaire si besoin — pour garantir à tout enfant qui ne peut aller à l’école, et qui souvent, en souffre — que l’école vienne à lui rapidement. Nous faisons le vœu que vous mettiez en place la création d’un “statut de parent protégé” face à l’emploi, aux crédits, aux dettes fiscales, afin que plus un seul parent ne se retrouve en situation de grave précarité durant la maladie de son enfant.

    Ces promesses ont un coût moindre lorsqu’on sait qu’il permettrait de protéger les 16 millions d’enfants et d’adolescents que compte notre pays, chacun pouvant être concerné. Nous vous proposons de devenir un grand Président, qui marquera l’histoire de notre pays, en vous mettant à la hauteur de nos enfants. Il faut agir vite, il ne reste que 14 mois.

    ″(Les enfants) veulent choisir d’être amoureux ou amoureuses de qui ils veulent. Ils veulent pouvoir avoir un travail, mener des études. Simplement vivre. C’est ça dont nous parlons. Alors nous y serons.” Emmanuel Macron, Lyon, 10 octobre 2019.

    À voir également sur Le HuffPost : Un garçon de 6 ans survit au cancer et fait un retour touchant à l’école

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      Covid : la démocratie recule partout dans le monde… et en France

      Contrepoints · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 4 February, 2021 - 04:00 · 2 minutes

    liberté

    Par la rédaction de Contrepoints .

    Les effets de la crise sanitaire sur les libertés publiques ont été catastrophiques dans le monde entier, et ont fortement dégradé la réputation démocratique de la France. C’est ce qui ressort du Democracy Index 2020 , un rapport du département consacré à la recherche de The Economist , le fameux journal économique britannique.

    Selon les rédacteurs du rapport :

    « Le score global moyen de l’indice de démocratie 2020 est passé de 5,44 en 2019 à 5,37. C’est de loin le pire score global depuis la création de l’indice en 2006. Le résultat de 2020 représente une détérioration significative et est dû en grande partie – mais pas uniquement – aux restrictions imposées par les gouvernements aux libertés individuelles et civiles qui ont eu lieu dans le monde entier en réponse à la pandémie de coronavirus. »

    Si cette détérioration du climat démocratique s’est en particulier traduite par la montée en puissance des régimes autoritaires, en particulier au Proche-Orient, en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne, certains pays d’Europe de l’Ouest comme la France ou le Portugal ont vu leur statut rétrograder de démocratie parfaite à démocratie imparfaite.

    En cause, principalement les confinements multiples et le couvre-feu, qui ont entravé la liberté de circuler, de se réunir et de commercer en France.

    Le précédent des Gilets jaunes

    Rappelons qu’avant même la crise sanitaire, au moment de celle des Gilets jaunes , le gouvernement a eu droit aux remontrances de certains observateurs étrangers quant aux respects des principes démocratiques. Des experts de l’Onu avaient dénoncé les restrictions à la liberté de manifester tout comme l’étendue de la répression policière en novembre 2018.

    Un mémorandum de la commissaire aux droits de l’Homme du conseil de l’Europe publié en 2019 en avait même appelé à la suspension de l’usage des LBD par la police française contre les manifestants « afin de mieux respecter les droits de l’Homme. »

    L’autoritarisme bureaucratique qui s’est imposé avec l’état d’urgence sanitaire n’est pas un accident politique, mais le visage du déclin d’une monarchie républicaine française déséquilibrée et illibérale.

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      Covid-19 : la fausse solution de Québec solidaire

      Pierre-Guy Veer · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 4 February, 2021 - 03:50 · 3 minutes

    covid

    Par Pierre-Guy Veer.

    Au Québec , il n’existe aucun parti libéral digne de ce nom qui questionne un tant soit peu l’État byzantin. Mais un seul parti affiche ouvertement son penchant socialiste : Québec solidaire. Sa philosophie : hors de l’État, point de salut.

    C’est particulièrement évident lors d’une sortie récente de son député Gabriel Nadeau-Dubois (GND), « scandalisé » que des interventions de chirurgie esthétique soient maintenues, et ce presque sans attente. Considérant la situation virale actuelle, il propose évidemment la saisie de ces salles d’opérations pour soulager l’engorgement des hôpitaux dû à la covid.

    Une telle sortie de GND n’est nullement surprenante. Ancien activiste étudiant croyant que l’argent pousse dans les arbres, il pense que les 50 dernières années d’administration publique désastreuse de la santé sont une aberration statistique.

    En effet, le budget provincial alloué à la santé n’a cessé d’augmenter. Il a nominalement triplé depuis les coupures effectuées au milieu des années 1990. Lors du dernier budget, la Santé occupait plus de 43 % des dépenses de programme, avec une augmentation annuelle moyenne de plus de 5 %.

    Et pourtant, les listes d’attente ne raccourcissent pas. En juillet 2018 , l’attente pour consulter son médecin de famille était de 371 jours. Ces médecins sont tellement débordés que l’inscription de 75 000 personnes a été refusée.

    Si on ajoute en plus la Covid-19, en faveur duquel les chirurgies « non urgentes » sont reportées ou annulées, les listes d’attente ne peuvent que s’allonger encore plus.

    Covid : l’erreur fatale du tout-public

    Ce n’est donc pas en contraignant les services privés à effectuer des opérations relevant du secteur public que le problème se réglera – ni en taxant les entreprises qui « ont profité » de la pandémie de covid.

    C’est plutôt en opérant un changement radical de la considération des patients dans les hôpitaux. Comme le rappelle l’IÉDM , dans des hôpitaux tout-public ils constituent une dépense. Il faut donc rationner les dépenses pour éviter de défoncer les budgets.

    Mais dans un établissement privé, les patients sont considérés comme une source de revenus. Il y a donc tout intérêt à fournir un excellent service pour offrir davantage de soins – même de routine – dans le futur.

    Et le temps d’attente, quand il existe, est infinitésimal par rapport au public. Tant et si bien que des organismes publics comme la CSST (qui compense les accidentés du travail) s’orientent vers le secteur privé, engendrant ainsi des économies en bout de ligne : moins de temps d’attente, de compensation, etc.

    Un partenariat économe

    Si l’État doit gérer les soins de santé, orienter vers le secteur privé les patients ne pouvant se faire opérer à temps en secteur public pourrait faire économiser de précieux fonds.

    Des exemples existent déjà au Québec, notamment pour certains CHSLD (hospices) dits conventionnés : ils reçoivent des fonds publics mais sont gérés de façon privée. Aucun d’entre eux, lors d’un sondage auprès des usagers, n’a reçu de cote préoccupante, par rapport à 12 % des établissements tout-public.

    De plus, même les coûts sont plus faibles, de l’aveu même du très keynésien Pierre Fortin : 12 % pour tous les coûts, et 26 % si on considère exclusivement les coûts d’administration.

    Bref, GND aurait intérêt à sortir de sa bulle utopique et se rendre à l’évidence : dans sa forme actuelle le tout public est la seule raison pour laquelle les listes d’attente sont si longues. Plutôt que d’envier le succès du privé, il devrait plutôt l’observer et s’en inspirer.

    Mais comme une privatisation en santé est impensable, une alliance pourrait soulager le système en y orientant des patients. Depuis l’arrêté Chalouhi en 2006,  ceux qui doivent attendre pour certaines opérations peuvent être soignés dans le secteur privé et être remboursés par le service public.

    Résultat : la Belle province dépasse la moyenne canadienne pour les temps d’attente.

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      Covid-19: des cartes et courbes pour comprendre où en est l'épidémie

      Grégory Rozières · news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 3 February, 2021 - 22:43 · 11 minutes

    SCIENCE - Alors qu’un confinement semblait imminent, Jean Castex a pris tout le monde par surprise vendredi 29 janvier en annonçant quelques légères restrictions supplémentaires face à l’épidémie de Covid-19 .

    “Nous pouvons encore nous donner une chance d’éviter le confinement”, a assuré le Premier ministre, tout en reconnaissant que “la question d’un confinement se pose légitimement compte tenu de ces données”, en raison d’un “fort risque d’accélération” de l’épidémie de coronavirus.

    Près d’une semaine après, où en est-on justement? L’évolution des différents indicateurs continue sur sa lancée, celle d’une stagnation, comme on peut le voir ci-dessous avec les courbes et cartes réalisées par Le HuffPost . Mais il faut bien comprendre que cet état peut changer très vite, notamment du fait d’une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes: la dominance à venir du variant anglais .

    Les courbes globales de l’épidémie en France

    Plusieurs indicateurs sont suivis par le gouvernement, les chercheurs et les autorités sanitaires pour suivre l’évolution du coronavirus en France. Les courbes ci-dessous, mises à jour en temps réel grâce aux chiffres de la Direction générale de la santé, permettent d’y voir plus clair.

    Voici une description des principaux indicateurs suivis:

    • Taux d’incidence : c’est le nombre de cas détectés pour 100.000 habitants. Il est très utile, car il donne un état des lieux de l’épidémie en quasi-temps réel (quelques jours de décalage pour l’apparition des symptômes, voire avant leur apparition pour les cas contacts). Mais il est dépendant des capacités de dépistage.
    • Taux de positivité : c’est le nombre de tests positifs par rapport aux tests totaux effectués. Il permet de “contrôler” le taux d’incidence. S’il y a beaucoup de cas dans un territoire (taux d’incidence), mais que cela est uniquement dû à un dépistage très développé, le taux de positivité sera faible. À l’inverse, s’il augmente, cela veut dire qu’une part plus importante des gens testés sont positifs, mais surtout que les personnes contaminées qui ne sont pas testées, qui passent entre les mailles du filet, sont potentiellement plus nombreuses.
    • Taux d’occupation des lits de réanimation par des patients Covid-19 : C’est un chiffre scruté, car il permet de savoir si les hôpitaux sont capables de gérer l’afflux de patients. Il est très utile, car il y a peu de risque de biais: il ne dépend pas du dépistage et les occupations de lits sont bien remontées aux autorités. Son désavantage: il y a un délai important entre la contamination et le passage en réanimation, d’environ deux à trois semaines.
    • Décès à l’hôpital : Comme les réanimations, c’est un indicateur plutôt fiable, mais avec un délai important.

    On remarque sur ces divers graphiques qu’un pic a été atteint en novembre, et ce pour tous les indicateurs. L’effet combiné des diverses mesures prises (confinement, couvre-feu, etc), mais aussi des changements de comportements des Français ont permis ensuite de l’enrayer.

    Pour autant, on voit également que la baisse s’est transformée en stagnation, voire en début de hausse. Les fêtes de fin d’année ont perturbé le dépistage, ce qui se ressent dans les courbes d’incidence et de positivité. Elles ont ensuite repris leur progression... jusqu’à ces derniers jours, où un nouveau plateau semble se former.

    Effet couvre-feu ?

    Une stagnation due au couvre-feu à 18 heures généralisé? Il faut bien se garder de juger trop rapidement la situation, de nombreux paramètres ont un impact sur l’épidémie. Le gouvernement a d’ailleurs reconnu, peu avant de renoncer à un confinement préventif, que l’efficacité du couvre-feu était relative et pas suffisante.

    Mi-janvier, le gouvernement avait affiché un léger optimisme en voyant l’évolution de l’épidémie dans les 15 départements qui avait basculé en couvre-feu avancé le 2 janvier. Le taux d’incidence augmentait moins vite dans ces territoires qu’ailleurs. Le 19 janvier, Olivier Véran affirmait même qu’un “effet couvre-feu” se faisait sentir, avec, pour ces 15 départements, une baisse de “16% à peu près sur une semaine” de l’incidence.

    Le début de la baisse pour ces départements a débuté le 9 janvier, 7 jours après la mise en place du couvre-feu à 18 heures. Logique, dans un sens: le délai moyen d’incubation est de 5 jours et le délai moyen entre le début des symptômes et la réalisation d’un test PCR est de deux jours. On pourrait donc se dire que pour voir le début d’une baisse du taux d’incidence lié au couvre-feu national à 18h, décrété le 16 janvier, il faudrait attendre les chiffres 7 jours plus tard. Ce sont ces données qui vont justement être mises en ligne dans les heures et jours à venir.

    Mais les courbes ci-dessous montrent que le coronavirus est bien plus compliqué que ça. Ce graphique montre l’évolution du taux d’incidence moyen pour les trois catégories de départements: ceux sous couvre-feu avancé depuis le 2 janvier (15 départements), le 10 janvier (8 départements) ou le 16 janvier (le reste de la France métropolitaine).

    On voit ici que, logiquement, les territoires touchés par la mesure plus tôt sont ceux avec l’incidence la plus élevée. On voit aussi que les deux courbes bleues et jaunes ont commencé à baisser aux alentours de mi-janvier, mais qu’elles ont ensuite remonté, pour finalement sembler se stabiliser récemment.

    Le graphique ci-dessous permet de mieux se rendre compte de la situation. C’est la même chose, sauf que c’est l’évolution en pourcentage sur une semaine du taux d’incidence qui est mesurée.

    Si les départements sous couvre-feu avancé sont effectivement passés en négatif à la mi-janvier, la tendance s’est rapidement inversé... pour finalement revenir à une légère diminution de l’incidence depuis la fin du mois.

    On remarque surtout que s’il existe des variations entre ces trois groupes de départements, ils suivent tout de même une tendance globalement similaire. Or, si le couvre-feu étendu était réellement une arme très efficace, on devrait voir une différence marquée en fonction de sa date de mise en application.

    Une fois ces précautions prises, il peut être intéressant d’observer l’évolution de l’épidémie à un niveau plus local.

    Carte du taux d’incidence et de positivité par département

    Ces deux indicateurs sont intéressants pour suivre l’épidémie. Surtout le taux d’incidence. Logique: il permet, si le dépistage est massif, rapide et bien effectué, de voir l’impact de mesures de restrictions sur l’évolution de l’épidémie presque en temps réel. Car théoriquement, on se fait tester soit après quelques jours de symptômes, et même avant si l’on est cas contact. Sur la carte ci-dessous, on peut ainsi voir l’évolution de ce taux d’incidence sur les trois dernières semaines.

    Mais seul, ce baromètre peut être trompeur. Le taux de positivité permet de limiter les biais. C’est pour cela que nous avons également mis au point une carte de France basée sur le taux d’incidence et de positivité. Chaque département est coloré en fonction de l’évolution de ces indicateurs. La première carte (bouton “tendances”) permet de voir l’évolution dans le temps du taux d’incidence et de positivité. En clair, de savoir si la situation s’améliore ou se détériore dans chaque département.

    Comme ces taux dépendent des remontées du dépistage, nous avons choisi de mettre en avant uniquement les baisses et hausses des deux taux pendant plus d’une semaine.

    La seconde carte (bouton “indice global”) montre l’état d’un département par rapport aux seuils de vigilance et d’alerte mis au point par le gouvernement lors du déconfinement en mai dernier. Par rapport à la seconde vague, une grande partie des départements ne sont plus au-delà des deux seuils d’alerte. Mais on voit que la situation reste compliquée dans une majorité de départements.

    Pour des raisons techniques, les territoires ultramarins ne sont pas visibles, mais sont accessibles dans le moteur de recherche en haut à gauche.

    Courbes du taux d’incidence et de positivité par département

    Si la carte ci-dessus est pratique pour voir en un coup d’oeil la situation actuelle et la tendance globale par département, il peut être également utile de regarder plus en détail l’évolution dans un département précis. C’est justement ce type d’évolution qui est scrutée par les autorités pour prendre des mesures locales, comme l’avancée du couvre-feu à 18h.

    Nous avons donc mis au point un graphique permettant de comparer l’évolution du taux d’incidence et de positivité dans le temps, par départements. Ici aussi, il faut se garder de conclusions hâtives: une hausse ou une baisse doit se confirmer pendant plusieurs jours et, surtout, se voir répercuter sur les autres indicateurs.

    L’évolution dans 22 grandes villes de l’incidence

    Toujours sur l’incidence, un indicateur rapide mais pas assez fiable, les grandes villes sont scrutées de près, notamment les 22 métropoles représentées ci-dessous, où, du fait de la densité de la population, le risque de transmission du coronavirus est important.

    Voici, ci-dessous, l’évolution de ce taux dans les 22 grandes villes françaises depuis le 26 septembre (limite des données disponibles). Plus la case est rouge, plus l’incidence est élevée et donc plus il y a de cas positifs de Covid-19.

    Il est également possible sur ce graphique de surveiller l’évolution du taux d’incidence chez les personnes âgées de plus de 65 ans, autre indicateur particulièrement surveillé par le gouvernement et le Conseil scientifique. À raison: on sait que l’âge est le principal facteur de risque avec le coronavirus.

    Pour aller plus loin ou regarder plus en détail l’évolution d’une des 22 métropoles françaises suivies par Santé publique France, vous pouvez utiliser le graphique ci-dessous en tapant le nom d’une grande ville.

    Carte des réanimations par département

    L’un des indicateurs les plus stables est le nombre de personnes qui entrent en réanimation. C’est également celui que suit avec attention le gouvernement, car le taux d’occupation de ces lits est primordial: il faut éviter une saturation qui, en plus des morts provoqués par le Covid-19, engendrerait des conséquences en cascade sur le reste du système de santé.

    La carte ci-dessous résume la tendance en termes de nombre de lits en réanimation occupés par des patients Covid-19, sur les 7 et 14 derniers jours.

    Courbes des réanimations et hospitalisations par départements

    Le principal inconvénient de cet indicateur, c’est qu’il y a un gros décalage temporel. “Pour les cas sévères, on a estimé qu’il se passe environ deux semaines entre l’infection et l’admission en réanimation. Donc l’impact d’une mesure contraignante ne sera visible que 14 jours après”, explique au HuffPost Samuel Alizon, directeur de Recherche au CNRS, spécialiste de la modélisation des maladies infectieuses.

    Afin de pouvoir suivre cette évolution justement, voici un graphique permettant de voir le nombre de personnes hospitalisées ou en réanimation pour cause de coronavirus, dans chaque département.

    On voit ici que ces courbes suivent généralement celle du taux d’incidence avec deux à trois semaines de décalage, notamment dans les départements les plus touchés.

    Le risque du variant anglais

    En résumé, la situation semble certes relativement stable ces derniers jours en termes de dépistage, mais la tendance ne s’est pas encore confirmée sur les indicateurs provenant du système hospitalier.

    Surtout, il faut bien comprendre que l’épidémie de coronavirus est aujourd’hui différente de celle que nous avons connue. Depuis la fin de l’année 2020, un variant découvert au Royaume-Uni et comportant plusieurs mutations importantes s’impose peu à peu en France. Le problème, c’est qu’il est plus contagieux, de 40% à 70% en fonction des estimations. En clair, à mesure égale, si l’épidémie stagne avec les souches de coronavirus classique, elle augmentera avec le variant anglais.

    Et celui-ci n’attend pas d’être dominant pour poser problème. Plus il progresse, plus il entraîne avec lui l’épidémie vers une hausse exponentielle si rien n’est fait. Au Royaume-Uni, quand le variant représentait 30% des séquences , l’épidémie repartait déjà fortement à la hausse. Plus que jamais, la situation sanitaire peut déraper rapidement alors même que tout semble sous contrôle.

    À voir également sur Le HuffPost : Ce graphique commenté rappelle comment le Covid-19 a écrasé toute la planète en 2020

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      Russia’s Sputnik V vaccine looks good in early analysis

      John Timmer · news.movim.eu / ArsTechnica · Wednesday, 3 February, 2021 - 22:16

    Image of two medical vials.

    Enlarge / Picture of vials of Russia's Sputnik V vaccine against the novel coronavirus disease, COVID-19, seen at the Cotahuma Hospital in La Paz, Bolivia. (credit: Jorge Bernal/Getty Images )

    Yesterday, the people behind Russia's leading vaccine, termed Sputnik V, issued a preliminary analysis of its function. The news was quite good: while the trial is ongoing and final results will have to wait, the interim data suggest that the vaccine could be over 90 percent effective.

    Sputnik V is based on similar technology to the vaccines being developed by Johnson & Johnson and the Oxford/AstraZeneca collaborations. Strikingly, however, the preliminary efficiency is quite a bit higher than those vaccines are showing, and it's not clear how the Sputnik-specific features could possibly account for the difference.

    Sounds great!

    The results come out of a Phase III clinical trial involving roughly 21,000 participants being run in Moscow. Participants were all over the age of 18, hadn't received other vaccinations recently, weren't pregnant or drug users, and met a number of other criteria. PCR-based SARS-CoV-2 tests were performed at enrollment, and participants were also tested for the presence of antibodies against the virus.

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      GSK eyes next-gen COVID vaccine as it inks deal to help boost current supply

      Beth Mole · news.movim.eu / ArsTechnica · Wednesday, 3 February, 2021 - 20:58

    A needle is inserted into a vial held by a gloved hand.

    Enlarge / A vaccine syringe and vial in front of the GSK (GlaxoSmithKline) logo. (credit: Getty | Anadolu Agency )

    After its own COVID-19 vaccine setback, GlaxoSmithKline has inked a $180 million deal to help German biotech CureVac manufacture 100 million doses of its mRNA vaccine, which is currently under development. The deal also lays the groundwork for the two to cook up a next-generation vaccine that would protect against several concerning coronavirus variants at the same time.

    The partnership is the latest example of a pharmaceutical giant teaming up with a peer—in some cases a rival—to help address the global shortage of desperately needed COVID-19 vaccines.

    On January 27, Sanofi—one of the world’s leading vaccine makers—announced that it would use its manufacturing prowess to produce vaccine developed by rivals Pfizer and BioNTech, which has already been authorized for use in the US and the EU. Sanofi will begin producing over 125 million doses of the Pfizer/BioNTech vaccine from its plant in Frankfurt, Germany, later this year.

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