COUPLE - Ça fait déjà deux ans qu’on est ensemble, et pourtant, on a l’impression que notre rencontre mémorable devant un McDo en sortie de boîte date du mois dernier. Normal, en tout et pour tout, sur 24 mois, on a dû voir notre partenaire six semaines consécutives. La faute à un détail non négligeable: Alex habite à l’autre bout du monde . À Los Angeles, plus précisément. Une destination de rêve - quoique moins en période de Covid - qui rend notre relation plus compliquée que si la personne avait la décence de loger au coin de la rue.
Pas simple de se retrouver, pas simple de communiquer (9 heures de décalage horaire ça chamboule pas mal notre routine), pas simple de faire des plans pour avancer. Quelques difficultés bien réelles qui ne nous empêchent toutefois pas de mener notre petit bonhomme de chemin mieux que jamais. Car voilà : on s’aime, on parle, et l’amour longue distance quand il est sincère et ouvert a de bonnes chances de ne pas se transformer en chaos destructeur.
Pour ceux et celles qui en douteraient, ou qui ne sauraient pas par où commencer pour passer quelques étapes d’engagement dont ils·elles rêvent malgré le contexte, il existe des solutions efficaces. Des conseils qui redonneront du courage aux amoureux·ses transi·e·s, et qui rappellent surtout qu’il est nécessaire de s’adapter, de dialoguer et d’avoir confiance en l’autre. De quoi prouver aussi que, non, loin des yeux ne veut pas dire loin du cœur. Surtout pas à l’heure de FaceTime.
S’accorder sur ses attentes
“Nous vivons à une époque où chacun peut concevoir son propre style de relation”, affirme la Dre Jennifer B. Rhodes, psychologue agréée, au magazine Bustle . “Le problème est que les gens ont des attentes sur la façon dont les relations doivent se dérouler, plutôt que de s’abandonner à ce qui est. Si votre perception et votre état d’esprit sont que cette relation ne peut pas aller de l’avant à cause de la distance, c’est exactement ce qui va se passer”. Traduction: plus on sera convaincu·e qu’on fonce droit dans le mur à cause des (nombreux) kilomètres qui nous séparent, plus on finira par se le prendre.
À la place, il est essentiel d’enregistrer que notre relation ne peut pas (du moins pas tout de suite) coller aux standards véhiculés par les couples qui nous entourent. Plus spécifiquement à “l’escalator de la relation” , comme certain·e·s expert·e·s l’appellent, qui érige en seul modèle valide les paliers suivants : rencontre, présentation aux proches, emménagement, mariage, enfants. En plus d’être sacrément archaïque, il est tout bonnement impossible dans notre cas puisqu’à partir de la case 3, ça coince. Du coup, on invente autre chose. On brûle certaines étapes et on en remet d’autres à plus tard.
Par exemple, plutôt que de se dire qu’il faut absolument attendre X mois avant d’organiser un dîner avec sa famille et ses ami·e·s, on le fait dès que l’envie et l’occasion se présentent. Idem pour les discussions sur le futur : il n’est jamais trop tôt d’aborder un projet de taille (déménagement notamment), si c’est ce que l’on souhaite tou·te·s les deux.
À ce sujet, il reste essentiel de s’accorder sur ses attentes, et les termes de notre relation. “Vous devez vous assurer que vous êtes tous les deux sur la même longueur d’onde, la direction qu’elle prend et si elle est exclusive ou non”, conseille le Britannique Owen Lloyd, auteur sur Medium en couple avec une Française. “Cette question peut être délicate à aborder, mais il est très important de définir une relation à distance avant de vous y investir.” Pas besoin de transformer une conversation sympa à cœur ouvert en ultimatum non plus, l’important reste d’échanger, mais on saisit le topo : ne pas être dans le flou.
Planifier du temps en commun au maximum
Aller prendre un verre spontané au bar du coin est hors de question, et cette inaccessible simplicité nous fout souvent le moral en l’air. D’accord, en ce moment, personne n’y a le droit, mais ça vaut aussi pour les apéros avant 18 heures. Ou les nuits à se réfugier l’un·e chez l’autre. Du coup, pour combler le manque, on sort nos agendas. Et on planifie un maximum de temps passé ensemble. Des vacances à mi-chemin, des semaines à bosser de son canapé si envisageable, des retrouvailles surprises. Bref, il s’agit d’être inventif·ve et déterminé·e.
Et une fois qu’on se retrouve, on privilégie la dolce vita au programme ultra-chargé. “On a souvent le sentiment qu’il n’y a pas de temps à perdre. Mais cela peut être à double tranchant”, observe la psychologue clinicienne Andrea Bonior dans un article pour Psychology Today . “Il ne faut pas oublier que l’intimité d’une relation se construit dans les petits moments comme dans les grands : regarder un film sur le canapé, mais aussi faire du tourisme dans les sites de votre ville ou trouver les restaurants les plus branchés.”
Elle poursuit: “Veillez à laisser une certaine marge de manœuvre pour les moments que vous passez ensemble. Les temps morts ne sont pas des pertes de temps, mais plutôt le contraire: ils vous aident tous les deux à respirer et à communiquer.” Et forcément, à construire plus solidement.
Lire la suite sur:
À voir également sur Le HuffPost: Durant le coronavirus, les retrouvailles impossibles des couples binationaux