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      Cette députée veut un "passeport sanitaire" pour relancer le tourisme

      Lucie Hennequin · news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 11 February, 2021 - 09:39 · 5 minutes

    TOURISME - Aurons-nous besoin pour nous déplacer, voyager, aller au restaurant ou au musée, d’un passeport vaccinal ? Pascale Fontenel-Personne veut lancer le débat. Dans un courrier adressé au gouvernement, cette députée MoDem de la Sarthe appelle à la création d’un “passeport sanitaire” en France.

    “Le Covid est une ultime contrainte, explique celle qui, avant de siéger au Palais Bourbon gérait une entreprise de voyages (voir la vidéo ci-dessus) . Pour en sortir, il faut trouver des arguments et des options, et le passeport sanitaire en est une.”

    Son objectif: préparer “une relance rapide et sécurisée de notre économie” et surtout du secteur touristique. “Je suis sollicitée par beaucoup d’opérateurs aujourd’hui pour avoir une vision de la reprise, affirme la co-présidente du groupe “tourisme” de l’ Assemblée nationale . Et je pense que se sécuriser avec un passeport sanitaire en fait partie.”

    Pas de vaccin obligatoire

    Pas question pour autant de rendre le vaccin obligatoire. “Je crois qu’on peut élaborer d’autres critères que le vaccin, développe-t-elle. Un PCR négatif peut être un critère acceptable, ou bien des gens qui ont déjà eu le Covid et ont encore des anticorps. C’est pour cela que je parle de passeport sanitaire et pas vaccinal.”

    L’idée, qui fait débat, serait de conditionner l’accès à certains pays, ou certains lieux, à la réalisation d’un vaccin ou d’un test, par exemple. Pour le moment, la députée, soutenue par François Bayrou, souhaite l’utiliser pour les déplacements des personnes entre la France et l’étranger. “Quand vous voulez en Afrique, vous avez des vaccins qui sont obligatoires, et cela ne pose pas de problème”, donne-t-elle comme exemple.

    Le patron de la compagnie aérienne australienne Qantas avait le premier évoqué dès novembre la “nécessité” que les voyageurs internationaux soient vaccinés contre le Covid-19 pour embarquer.

    La Suède et la Grèce lancent le débat

    En Europe, l’idée fait son chemin. Le 4 février, la Suède a annoncé qu’elle allait développer un certificat électronique de vaccination contre le Covid-19 destiné à voyager et d’autres usages, après une décision similaire du Danemark.

    En discussion avec des députés israéliens, espagnols, danois, Pascale Fontenel-Personne souhaite que la France s’inscrive dans un processus plus global. “N’arrivons pas trop tard. Fin juillet ou fin août, si on a suffisamment vacciné, on ne pourrait peut-être pas aller à l’étranger,” prévient-elle.

    Au niveau européen, le débat a été lancé mi-janvier sur un certificat de vaccination européen, proposé par la Grèce mais qui suscite les réticences de certains pays face aux risques de discriminations envers les personnes qui ne seraient pas vaccinées.

    Mais les incertitudes sur le virus et les vaccins sont nombreuses: efficacité des vaccins, durée de l’immunité, émergence de nouveaux variants... Des “inconnues fondamentales” qui ont poussé les experts de l’OMS à s’opposer mi-janvier “pour le moment” à conditionner l’entrée d’un pays à une preuve de vaccination.

    “Prématuré” pour le gouvernement

    Les partisans du passeport vaccinal, nombreux dans les secteurs du tourisme et des loisirs, y voient aussi un moyen de “revenir à la vie d’avant”, avec un accès sécurisé aux salles de spectacle, aux restaurants ou aux stades de football.

    Décriée par certains comme une atteinte aux libertés, l’idée est pour l’instant jugée prématurée par le gouvernement. Emmanuel Macron avait déclaré, le 22 janvier, qu’il fallait traiter cette question avec “une grande prudence”.

    “Nous n’en sommes pas là , avait également indiqué de son côté ministre de la Santé Olivier Véran. Nous sommes seulement dans le démarrage de cette aventure de la campagne de vaccination. ” “Si on parle d’un papier, un document qui vous autorise à voyager en Europe, je crois que c’est très prématuré ”, avait aussi déclaré le 17 janvier dernier Clément Beaune, secrétaire d’État chargé des Affaires européennes.

    D’autant que dans un contexte où le nombre de doses de vaccins disponibles dans le monde reste contraint, imposer ce document serait discriminatoire pour tous ceux qui n’y ont pas encore accès.

    Atteinte aux libertés?

    Autre écueil, le tollé suscité en France par un projet de loi qui envisageait de restreindre l’accès à certains lieux à une vaccination. Il montre que l’acceptabilité d’une telle mesure est problématique. Pour une raison soulevée le 10 février par la ministre de la Culture Roselyne Bachelot a été claire . “Je reste opposée au passeport vaccinal qui me semble une atteinte à nos libertés. L’amoureuse des libertés que je suis a du mal à l’imaginer! Si on en arrivait-là, ce serait un recul”, a souligné la ministre, interrogée dans Télématin sur France 2.

    “On a toujours un peu de mal avec l’inconnu, reconnait Pascale Fontenel-Personne. Donc j’envisage qu’il y ait un peu de mal et une adhésion après.”

    Plusieurs sondages suggèrent qu’une majorité de la population y serait favorable pour prendre l’avion ou pour les visites à l’hôpital et dans les Ehpad, mais est beaucoup plus partagée pour des situations de la vie quotidienne (transports en commun, accès aux établissements scolaires, aux cinémas ou à son lieu de travail).

    “Dans notre pays de liberté et d’expression, je ne suis pas spécialement pour une obligation de rentrer dans les clubs et restaurants, affirme Pascale Fontenel-Personne. Mais si des opérateurs et des acteurs avaient envie de jouer cette partition-là, ils auraient le loisir de le faire.”

    À voir également sur Le HuffPost : Le désarroi de cette station de ski familiale face à la fermeture

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      Tests salivaires à l'école, en Ehpad ou à domicile... ce que recommande la HAS

      Grégory Rozières · news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 11 February, 2021 - 09:04 · 2 minutes

    Une femme aux Philippines réalise un test salivaire pour le Covid-19.

    SCIENCE - La Haute autorité de santé (HAS) a clarifié ce jeudi 11 février le déploiement à venir des tests salivaires de dépistage du Covid-19 . Ils vont pouvoir être utilisés pour les personnes contacts et pour des dépistages massifs, notamment dans les écoles, universités, Ehpad, ainsi que pour le personnel soignant. Jusqu’à maintenant, ils n’étaient préconisés que pour les personnes symptomatiques et ne pouvant se soumettre à un prélèvement nasal classique.

    Ce nouvel outil, qui permet d’éviter le fameux écouvillon dans le nez, a une bonne sensibilité de 85%, proche des tests nasopharyngés classiques, a précisé la HAS. Cela, on le sait depuis quelques semaines. Si la HAS a attendu tout ce temps pour développer cette stratégie, c’est parce qu’il y a “une hétérogénéité en fonction de la technique mise en place pour réaliser le test”, a précisé Dominique Le Guludec, Présidente du Collège de la HAS.

    Après réflexion, la Haute autorité estime donc que le test salivaire PCR peut être utilisé en laboratoire, mais aussi dans des lieux de dépistages dédiés, voire à domicile. Dans ce dernier cas, et après avoir récupéré un tube dans un laboratoire, la consigne est simple: “il faut saliver dans le tube, rien d’autre”, a précisé Cédric Carbonneil, chef du service d’évaluation des actes professionnels de la HAS. Ensuite, il faut sceller le tube, désinfecter l’extérieur et envoyer le tout dans un laboratoire pour qu’il soit analysé.

    Seules règles à respecter : ne pas manger, boire, fumer ou encore s’être lavé les dents 30 minutes avant le prélèvement.

    Débuts à Paris dès maintenant

    Olivier Véran avait affirmé la veille, lors d’une audition au Sénat, que de premiers tests salivaires allaient être déployés dès le 11 février à Paris. En précisant qu’il attendait évidemment l’avis de la HAS, il avait précisé que “les laboratoires se préparent, nous travaillons avec eux depuis des semaines. Le public prioritaire ce sont les enfants , dans les écoles afin d’identifier les cas positifs et de préserver les écoles dont nous souhaitons qu’elles puissent rester ouvertes le plus longtemps possible”.

    Olivier Véran a tout de suite ajouté que les premiers tests salivaires seraient menés dès ce jeudi à Paris au sein des hôpitaux de l’AP-HP. Le ministre s’attend à pouvoir réaliser 200.000 à 300.000 tests par semaine d’ici la mi-février.

    Pas question en revanche de recourir aux autotests salivaires, a prévenu Olivier Véran évoquant des résultats trop aléatoires . “La sensibilité de ces tests est de l’ordre de 11 % à 40 % pour les meilleurs d’entre eux, vous avez donc plus de chance de connaître la vérité si vous jetez une pièce en l’air”, a-t-il précisé en rappelant qu’aucun pays européen n’y avait massivement recours.

    A voir également sur Le HuffPost : La Corée du Sud lance les tests PCR pour ses animaux domestiques

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      Covid-19 : si le virus ne disparaît pas, l’État de droit est-il condamné ?

      Frédéric Mas · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 11 February, 2021 - 03:30 · 4 minutes

    Covid-19

    Par Frédéric Mas.

    Quand finira la crise sanitaire créée par la covid-19 ? Dans un article publié le 4 février dernier, Bloomberg s’est essayé à une estimation chiffrée en s’appuyant sur le rythme des vaccinations. Selon les autorités américaines, il faudrait que soit vacciné entre 70 et 80% de la population pour qu’on puisse envisager un retour à la normale :

    « Israël, le pays ayant le taux de vaccination le plus élevé au monde, se dirige vers une couverture de 75 % en deux mois seulement. Les États-Unis y arriveront juste à temps pour le Nouvel An 2022 (bien que le Dakota du Nord puisse y arriver six mois plus tôt que le Texas). La vaccination se déroulant plus rapidement dans les pays occidentaux plus riches que dans le reste du monde, il faudra sept ans à l’ensemble du monde au rythme actuel. »

    Sept années pour en finir avec la pandémie ? À Singapour, qui pourtant arrive dans le peloton de tête des pays ayant le mieux géré la crise covid selon l’Institut Lowy , les autorités ne sont pas beaucoup plus optimistes. Le ministre de l’Éducation Lawrence Wong a estimé en janvier qu’il faudra sans doute attendre entre 4 et 5 ans pour que la crise se calme et que le monde revienne à une situation normale comparable à celui d’avant.

    « À un moment donné, la pandémie passera, mais il faudra peut-être quatre à cinq ans avant de voir enfin la fin de la pandémie et le début d’une normalisation post-Covid. À quoi ressemblera ce nouveau monde post-Covid ? Personne ne peut le dire » a-t-il déclaré selon Channel News Asia.

    La France plus rassurante que le reste du monde

    En France, le gouvernement s’est voulu beaucoup plus rassurant que le reste du monde. La situation sera rétablie d’ici juin, nous a-t-on déclaré sur un ton optimiste. Si tout se passait bien.

    Cette manière de communiquer dure depuis maintenant pratiquement un an. Si tout se passe bien, vous retrouverez votre vie d’avant, qui, soyez-en assurés, reviendra bientôt.

    Chaque semaine, rien ne se passe comme prévu, et les confinements, reconfinements, couvre-feux, fermetures autoritaires des magasins et des écoles perdurent ou s’aggravent. Les vaccins devaient nous sauver du brouillard sanitaire, et puis finalement, ça ne change rien.

    Le virus est plus « diabolique » et plus « intelligent » que prévu, selon Jean-François Delfraissy, le président du conseil scientifique.

    Il se joue des politiques publiques et réapparaît sous de nouvelles formes pour justifier l’existence d’un État autoritaire qui nous materne, nous protège et nous parle comme à des enfants. De nombreux scientifiques réclament le reconfinement. Pas sûr que la France en ait encore les moyens.

    Pourtant, « l’État stratège » a réussi à rater sa campagne vaccinale, comme il s’est planté sur les masques et les tests quelques mois auparavant. Si on se rapporte à l’indicateur de suivi de vaccins créé par Bloomberg, la France va attendre des années pour sortir du tunnel, loin derrière Israël ou la Grande-Bretagne.

    Chaque semaine, les Français attendent la bonne parole d’un gouvernement qui a organisé sur fond d’état d’urgence sanitaire son propre isolement politique. Décidant en comité restreint, s’appuyant sur un conseil scientifique au fonctionnement opaque, l’exécutif distille unilatéralement les informations et impose des normes bureaucratiques et sanitaires qui échappent à l’évaluation des organes démocratiques ordinaires.

    Ceux-ci sont jugés globalement incompétents par ceux qui ont transformé la crise sanitaire en crise morale, politique et économique sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale.

    Tout cela est temporaire, nous dit-on, mais si le temporaire durait des années ? Les Français doivent-ils se résigner à vivre en régime d’exception, ballottés par les déclarations étatiques tantôt rassurantes, tantôt effrayantes, sous prétexte que le virus ne disparaît pas ?

    La réponse du gouvernement ne doit pas être seulement sanitaire, mais institutionnelle.

    À suivre.

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      Covid-19: les courbes et cartes de l'épidémie à l'épreuve du variant

      Grégory Rozières · news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 11 February, 2021 - 02:35 · 13 minutes

    SCIENCE - “Nous sommes sortis de la zone de danger.” “On a trouvé le bon dosage. Tout est à peu près stable, certaines courbes repartent même à la baisse.” Voilà la teneur des discussions au sein du gouvernement par rapport à l’épidémie de Covid-19 , affirme France Inter ce mercredi 10 février.

    Un optimisme qui commence même à s’afficher ouvertement: les chiffres du coronavirus “apparaissent déclinants”, a déclaré le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal lors du compte rendu du conseil des ministres. La veille, Olivier Véran estimait possible qu’un 3e confinement n’arrive “jamais”.

    En clair: Emmanuel Macron a bien fait de dire non à un reconfinement et de laisser sa chance aux restrictions actuelles, déjà draconiennes, notamment au couvre-feu dès 18 heures. Et quand on voit l’évolution actuelle des principaux indicateurs, on pourrait être tenté de se dire que nous sommes sur la bonne voie.

    Malheureusement, la réalité est bien plus nuancée. D’abord, car, comme on l’a vu depuis le début de la pandémie de Covid-19, les bons indicateurs doivent se prolonger plusieurs jours pour s’assurer que la tendance est durable. Les cartes et courbes du HuffPost ci-dessous permettent de le comprendre. Surtout, la propagation du variant anglais 501Y.V1, plus contaminant, change radicalement les modèles épidémiologiques ( plus de détails à ce sujet en fin d’article ).

    Les courbes globales de l’épidémie en France

    Plusieurs indicateurs sont suivis par le gouvernement, les chercheurs et les autorités sanitaires pour suivre l’évolution du coronavirus en France. Les courbes ci-dessous, mises à jour en temps réel grâce aux chiffres de la Direction générale de la santé, permettent d’y voir plus clair.

    Voici une description des principaux indicateurs suivis:

    • Taux d’incidence : c’est le nombre de cas détectés pour 100.000 habitants. Il est très utile, car il donne un état des lieux de l’épidémie en quasi-temps réel (quelques jours de décalage pour l’apparition des symptômes, voire avant leur apparition pour les cas contacts). Mais il est dépendant des capacités de dépistage.
    • Taux de positivité : c’est le nombre de tests positifs par rapport aux tests totaux effectués. Il permet de “contrôler” le taux d’incidence. S’il y a beaucoup de cas dans un territoire (taux d’incidence), mais que cela est uniquement dû à un dépistage très développé, le taux de positivité sera faible. À l’inverse, s’il augmente, cela veut dire qu’une part plus importante des gens testés sont positifs, mais surtout que les personnes contaminées qui ne sont pas testées, qui passent entre les mailles du filet, sont potentiellement plus nombreuses.
    • Taux d’occupation des lits de réanimation par des patients Covid-19 : C’est un chiffre scruté, car il permet de savoir si les hôpitaux sont capables de gérer l’afflux de patients. Il est très utile, car il y a peu de risque de biais: il ne dépend pas du dépistage et les occupations de lits sont bien remontées aux autorités. Son désavantage: il y a un délai important entre la contamination et le passage en réanimation, d’environ deux à trois semaines.
    • Décès à l’hôpital : Comme les réanimations, c’est un indicateur plutôt fiable, mais avec un délai important.

    On remarque sur ces divers graphiques qu’un pic a été atteint en novembre, et ce pour tous les indicateurs. L’effet combiné des diverses mesures prises (confinement, couvre-feu, etc.), mais aussi des changements de comportements des Français ont permis ensuite de l’enrayer.

    Pour autant, on voit également que la baisse s’est transformée en stagnation, voire en début de hausse. Les fêtes de fin d’année ont perturbé le dépistage, ce qui se ressent dans les courbes d’incidence et de positivité. Elles ont ensuite repris leur progression... jusqu’à ces derniers jours, où un nouveau plateau semble se former, voire même une décrue pour les taux d’incidence et de positivité.

    Effet couvre-feu ?

    Une stagnation due au couvre-feu à 18 heures généralisé? Il faut bien se garder de juger trop rapidement la situation, de nombreux paramètres ont un impact sur l’épidémie. Le gouvernement a d’ailleurs reconnu, peu avant de renoncer à un confinement préventif, que l’efficacité du couvre-feu était relative.

    Mi-janvier, l’exécutif avait affiché un léger optimisme en voyant l’évolution de l’épidémie dans les 15 départements qui avait basculé en couvre-feu avancé le 2 janvier. Le taux d’incidence augmentait moins vite dans ces territoires qu’ailleurs. Le 19 janvier, Olivier Véran affirmait même qu’un “effet couvre-feu” se faisait sentir, avec, pour ces 15 départements, une baisse de “16% à peu près sur une semaine” de l’incidence.

    Le début de la baisse pour ces départements a débuté le 9 janvier, 7 jours après la mise en place du couvre-feu à 18 heures. Logique, dans un sens: le délai moyen d’incubation est de 5 jours et le délai moyen entre le début des symptômes et la réalisation d’un test PCR est de deux jours.

    On pourrait donc se dire que pour voir le début d’une baisse du taux d’incidence lié au couvre-feu national à 18h, décrété le 16 janvier, il faudrait attendre les chiffres 7 jours plus tard. Et le fait est que depuis deux semaines, l’évolution va plutôt dans le bon sens.

    Les courbes ci-dessous permettent d’y voir plus clair. Ce graphique montre l’évolution du taux d’incidence moyen pour les trois catégories de départements: ceux sous couvre-feu avancé depuis le 2 janvier (15 départements), le 10 janvier (8 départements) ou le 16 janvier (le reste de la France métropolitaine).

    On voit ici que, logiquement, les territoires touchés par la mesure plus tôt sont ceux avec l’incidence la plus élevée. On voit aussi que les deux courbes bleues et jaunes ont commencé à baisser aux alentours de mi-janvier, mais qu’elles ont ensuite remonté, pour finalement commencer à baisser à nouveau.

    Le graphique ci-dessous permet de mieux se rendre compte de la situation. C’est la même chose, sauf que c’est l’évolution en pourcentage sur une semaine du taux d’incidence qui est mesurée.

    Si les départements sous couvre-feu avancé sont effectivement passés en négatif à la mi-janvier, la tendance s’est rapidement inversée... pour finalement revenir à une légère diminution de l’incidence depuis la fin du mois.

    On remarque surtout que s’il existe des variations entre ces trois groupes de départements, ils suivent tout de même une tendance globalement similaire. Si le couvre-feu étendu était réellement une arme très efficace, on devrait voir une différence marquée en fonction de sa date de mise en application. Est-ce un délai logique entre les mesures et leur effet? Les fluctuations actuelles sont-elles dues à d’autres facteurs, comme la météo ou le comportement des Français? Impossible à dire.

    Une fois ces précautions prises, il peut être intéressant d’observer l’évolution de l’épidémie à un niveau plus local.

    Carte du taux d’incidence et de positivité par département

    Sur la carte ci-dessous, on peut ainsi voir l’évolution du taux d’incidence sur les trois dernières semaines, en pourcentage, par département.

    Pour des raisons techniques, les territoires ultramarins ne sont pas visibles sur nos cartes, mais sont accessibles dans le moteur de recherche en haut à gauche.

    Mais seul, ce baromètre peut être parfois trompeur. Le taux de positivité permet de limiter les biais. C’est pour cela que nous avons également mis au point une carte de France basée sur le taux d’incidence et de positivité. Chaque département est coloré en fonction de l’évolution de ces indicateurs. La première carte (bouton “tendances”) permet de voir l’évolution dans le temps du taux d’incidence et de positivité. En clair, de savoir si la situation s’améliore ou se détériore dans chaque département.

    Comme ces taux dépendent des remontées du dépistage, nous avons choisi de mettre en avant uniquement les baisses et hausses des deux taux pendant plus d’une semaine.

    La seconde carte (bouton “indice global”) montre l’état d’un département par rapport aux seuils de vigilance et d’alerte mis au point par le gouvernement lors du déconfinement en mai dernier. Par rapport à la seconde vague, une grande partie des départements ne sont plus au-delà des deux seuils d’alerte. Mais on voit que la situation reste compliquée dans une majorité de départements.

    Courbes du taux d’incidence et de positivité par département

    Si la carte ci-dessus est pratique pour voir en un coup d’oeil la situation actuelle et la tendance globale par département, il peut être également utile de regarder plus en détail l’évolution dans un département précis. C’est justement ce type d’évolution qui est scrutée par les autorités pour prendre des mesures locales, comme l’avancée du couvre-feu à 18h.

    Nous avons donc mis au point un graphique permettant de comparer l’évolution du taux d’incidence et de positivité dans le temps, par départements. Ici aussi, il faut se garder de conclusions hâtives: une hausse ou une baisse doit se confirmer pendant plusieurs jours et, surtout, se voir répercuter sur les autres indicateurs.

    Carte des réanimations par département

    L’un des indicateurs les plus stables est le nombre de personnes qui entrent en réanimation. C’est également celui que suit avec attention le gouvernement, car le taux d’occupation de ces lits est primordial: il faut éviter une saturation qui, en plus des morts provoqués par le Covid-19, engendrerait des conséquences en cascade sur le reste du système de santé.

    La carte ci-dessous résume la tendance en termes de nombre de lits en réanimation occupés par des patients Covid-19, sur les 7 et 14 derniers jours.

    Courbes des réanimations et hospitalisations par départements

    Le principal inconvénient de cet indicateur, c’est qu’il y a un gros décalage temporel. “Pour les cas sévères, on a estimé qu’il se passe environ deux semaines entre l’infection et l’admission en réanimation. Donc l’impact d’une mesure contraignante ne sera visible que 14 jours après”, explique au HuffPost Samuel Alizon, directeur de Recherche au CNRS, spécialiste de la modélisation des maladies infectieuses.

    Afin de pouvoir suivre cette évolution justement, voici un graphique permettant de voir le nombre de personnes hospitalisées ou en réanimation pour cause de coronavirus, dans chaque département.

    On voit ici que ces courbes suivent généralement celle du taux d’incidence avec deux à trois semaines de décalage, notamment dans les départements les plus touchés.

    Un variant qui peut tout faire basculer

    Si l’on s’arrête à ces différents indicateurs, on peut se dire effectivement que la possibilité d’une échappatoire augmente de jour en jour. Et qu’à condition que la tendance continue et que les chiffres hospitaliers suivent l’incidence, le mois de février pourrait bien se passer.

    Malheureusement, le variant anglais change la donne. Si ce n’est pas un “nouveau virus”, c’est par contre une épidémie dans l’épidémie. On sait en effet que ce variant, 501Y.V1, est plus contagieux que les souches classiques du Sars-Cov2. Logiquement, quand il apparaît dans un pays, il finit par y être majoritaire.

    Et même si ses mutations ne le rendent pas plus mortel, le fait qu’il soit plus contagieux est déjà un énorme problème , car cela change la courbe de l’épidémie. Imaginons qu’avec les mesures actuelles, couvre-feu compris, le taux de reproduction du virus, le fameux “R effectif”, soit de 0,8. Cela veut dire qu’une personne infectée en contamine en moyenne 0,8. Donc, l’épidémie baisse.

    Mais avec un variant, disons, 50% plus contagieux (les estimations fluctuent entre 35% et 75%), les choses changent. Si le coronavirus classique, avec les mesures actuelles, a un R de 0,8, celui du coronavirus 501Y.V1 (variant anglais) se situerait autour de 1.2. Et là, l’épidémie progresse. Exponentiellement.

    Une question de temps et de R

    Mais alors pourquoi l’épidémie régresse-t-elle en France alors que le variant y est de plus en plus présent? La semaine dernière, il représentait 14% des infections, avec une progression de 50% par semaine (ce qui est plus lent que ce que l’on a vu en Angleterre ou au Portugal). Plusieurs solutions sont possibles.

    La plus optimiste est que les mesures actuelles font que, variant ou pas, le R est inférieur à 1. Cela voudrait dire, en gros, que les restrictions actuelles sont aussi efficaces que le couvre-feu de mars 2020. Peu probable, même si ce n’est pas impossible: une partie de la population est déjà immunisée, les masques sont courants, les Français connaissent les risques et font certainement plus attention. On sait également que des mesures très strictes, comme ce que l’on a vu au Royaume-Uni et au Portugal, permettent de gérer l’épidémie, même quand le variant est dominant.

    L’autre possibilité, malheureusement plus probable pour l’instant, c’est qu’avec les mesures actuelles, le coronavirus “classique” soit en baisse... mais que le variant soit en hausse. C’est exactement ce qui se passe au Danemark, comme le rapporte Science Magazine . Alors que le pays est confiné depuis Noël, le nombre de cas a énormément chuté... mais le nombre de cas de variants augmente.

    Cela veut dire qu’avec le confinement danois, le R du coronavirus classique est inférieur à 1, mais que le R du variant est supérieur à 1. Mais comme pour le moment, le variant est encore minoritaire, le nombre de cas global baisse.  Aujourd’hui, le R est encore inférieur à 1 au Danemark. Mais il augmente depuis la mi-janvier. Alors que les mesures n’ont pas changé.

    Le taux de reproduction R au Danemark

    Actuellement, le variant anglais représente un peu moins de 30% des cas de coronavirus au Danemark. Chaque semaine, la part de cette nouvelle souche augmente de 50%, comme en France.

    En clair, la situation danoise est assez similaire à ce qui se passe en France, à quelques détails près. Nous avons deux semaines de retard concernant la prépondérance du variant, ce qui est plutôt une bonne nouvelle.

    Par contre, le taux de reproduction général du virus en France est loin d’être aussi faible qu’au Danemark, où il a atteint un plus bas de 0.6 à la mi-janvier. Dans l’Hexagone, il était supérieur à 1 jusqu’à récemment et vient tout récemment de descendre juste en dessous, aux alentours de 0,99, selon les estimations de l’épidémiologiste Antoine Flahault.

    Si le R est supérieur à 0.8, l

    Le 5 janvier, le Statum Serum Institut, l’équivalent danois de Santé publique France, expliquait , pour justifier le maintient du confinement, qu’il fallait réduire le R à 0.7 pour espérer ne pas voir l’épidémie augmenter au fur et à mesure de la progression du variant. Dans les autres scénarios, les cas de coronavirus augmentent à nouveau au bout d’un certain temps. Reste maintenant à voir si les modèles ont vu juste. La réponse devrait être visible, en France comme au Danemark, dans les semaines à venir.

    À voir également sur Le HuffPost : comprendre les mutations du coronavirus en 2 minutes

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      Porter un double masque contre le coronavirus protège bien mieux

      AFP · news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 11 February, 2021 - 00:30 · 2 minutes

    Doubler votre masque protège jusqu

    CORONAVIRUS - Le port de deux masques superposés ou d’un masque chirurgical très ajusté offre une protection largement renforcée contre la diffusion dans l’air du coronavirus , selon une étude des autorités sanitaires américaines rendue publique ce mercredi 10 février.

    Le masque réduit de manière importante l’expiration de gouttelettes de la part des personnes infectées et réduit l’exposition à ces particules des personnes non contaminées, rappellent les Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) dans cette étude.

    Mais les masques en tissu et les masques chirurgicaux sont plus lâches que les masques KN95 (ou FFP2), ce qui augmente le risque que l’air s’échappe par les côtés.

    Ajustez au maximum votre masque

    En janvier, les CDC ont fait des simulations en laboratoire sur la réduction des fuites avec un masque en tissu superposé à un masque chirurgical, puis avec un masque chirurgical aux élastiques noués près des bords qui sont repliés vers l’intérieur.

    Alors que le masque chirurgical non noué et le masque en tissu ne bloquent que 42% et 44,3% respectivement des aérosols dispersés par une toux, la combinaison des deux monte à 92,5% de protection.

    Dans une autre expérience, l’exposition à une personne infectée non masquée est réduite de 83% avec un double masque et de 64,5% avec un masque noué sur le visage ou en plastique, ou un cache-cou en nylon porté sur un masque chirurgical. “Cela veut dire que ces masques marchent et qu’ils marchent le mieux quand ils sont ajustés et portés correctement”, a affirmé Rochelle Walensky, la directrice des CDC, lors d’un point-presse.

    Les CDC vont actualiser leur information au public sur les masques avec ces nouvelles options.

    Principalement diffusé dans l’air

    Alors que de nouveaux variants plus contagieux du coronavirus se répandent aux États-Unis, ces expériences confortent de précédentes études sur la nécessité de porter des masques de meilleure qualité, respectant des normes plus strictes ou des masques superposés.

    La communauté scientifique convient aujourd’hui que le virus est principalement diffusé dans l’air, et il existe de plus en plus de preuves que de très fines gouttelettes peuvent être projetées jusqu’à plusieurs mètres lorsque quelqu’un parle ou respire.

    “Les recherches ont démontré que les infections et les décès dus au Covid-19 baissent” grâce au port du masque généralisé, a ajouté Walensky. “Avec des contaminations, des hospitalisations et des décès encore très élevés, ce n’est pas le moment de renoncer au masque”. Les États-Unis sont le pays le plus endeuillé par le Covid-19 avec plus de 468.000 morts.

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      Les variants de coronavirus à Dunkerque déclenchent un dépistage massif

      AFP · news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 10 February, 2021 - 23:45 · 2 minutes

    Les variants de coronavirus à Dunkerque déclenchent une campagne de tests (photo du 31 janvier 2014. PHILIPPE HUGUEN / AFP)

    CORONAVIRUS - L’épidémie liée au Covid-19 s’accélère de manière “préoccupante” à Dunkerque et Gravelines (Nord) et le variant anglais y est très présent, ont alerté ce mercredi 10 février les autorités sanitaires, qui organiseront la semaine prochaine “une campagne exceptionnelle de dépistage ” dans le secteur.

    “Le Dunkerquois et le Gravelinois connaissent depuis plusieurs semaines une accélération préoccupante de la circulation du Covid-19 . Ainsi, les taux d’incidence sur la communauté urbaine de Dunkerque et la communauté de communes des Hauts-de-Flandre (...) atteignent respectivement 485 et 424 cas pour 100.000 habitants” (contre 208 au niveau national), indique mercredi soir l’Agence régionale de Santé (ARS) des Hauts-de-France dans un communiqué.  Dans ces communes, “le taux de positivité des tests y atteint 10%”.

    Depuis la mi-janvier, les autorités sanitaires procèdent ”à une recherche systématique des variants” sur les tests positifs. Selon des analyses effectuées lundi et mardi par un laboratoire privé, sur 1367 tests réalisés dans le Dunkerquois, 172 étaient positifs dont 117 révélant la présence du variant britannique”. Dans le Gravelinois, sur 305 tests PCR réalisés, 32 étaient positifs dont 17 au variant anglais.

    “Six fois supérieur à la moyenne nationale”

    ″À Dunkerque, le taux de pénétration du variant anglais est trois fois supérieur à la moyenne régionale, et six fois supérieur à la moyenne nationale”, alertait dès mercredi matin le maire de la commune Patrice Vergriete sur sa page Facebook, appelant les habitants ”à la plus grande vigilance”.

    “L’accueil ici même à l’hôpital atteint la côte d’alerte. Aujourd’hui, 55 patients sont en effet hospitalisés pour Covid, neuf sont en réanimation, dans un service qui se trouve aujourd’hui saturé, ce qui a nécessité le weekend dernier le transfert de dix patients vers d’autres hôpitaux de la région”, détaille-t-il, dans une courte vidéo tournée au centre hospitalier.

    Face à cette situation et à la “présence très marquée du variant anglais”, “une campagne exceptionnelle de dépistage est en cours d’organisation par l’ARS et ses partenaires dans plusieurs communes du secteur. Elle sera proposée à la population dans le courant de la semaine prochaine”, ajoute le communiqué de l’ARS.

    Les autorités sanitaires entendent aussi déployer sur ce territoire “le nouveau dispositif des médiateurs de ‘lutte anti-covid’, qui permet en un même lieu et au même moment de réaliser des tests, effectuer le contact tracing et délivrer des messages de prévention”.

    A voir également sur Le HuffPost: La Corée du Sud lance les tests PCR pour ses animaux domestiques

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      La Corée du Sud lance les tests PCR sur les animaux domestiques

      AFP · news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 10 February, 2021 - 22:28 · 2 minutes

    CORONAVIRUS - Chats et chiens souffrant de fièvre, toux ou difficultés respiratoires peuvent être testés pour le coronavirus en Corée du Sud, s’ils ont été exposés à des personnes porteuses de la maladie, a annoncé ce lundi 8 février le gouvernement de l’agglomération de Séoul, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article .

    Le lancement de ce programme intervient quelques semaines après l’annonce par le pays de son premier cas de contamination au Covid-19 chez un animal, en l’occurrence un chaton. ”À partir d’aujourd’hui, le gouvernement de l’agglomération de Séoul proposera des tests pour le coronavirus aux chiens et chats domestiques”, a déclaré aux journalistes une responsable de la prévention des maladies dans la capitale, Park Yoo-mi.

    Ne pourront être testés que les animaux présentant des symptômes et qui auront été en contact avec des personnes positives. Le test sera réalisé près du lieu de résidence de l’animal par une équipe incluant un vétérinaire, a encore précisé Park. Les animaux positifs devront être isolés à la maison pendant 14 jours. Mais si leurs maîtres ont le virus, ils seront placés dans des chenils ou des centres d’accueil spécialisés.

    15 millions de visons

    En Corée du Sud, les personnes positives sont généralement isolées dans des centres de quarantaine dédiés si leur état ne nécessite pas une hospitalisation.
    Ailleurs dans le monde, plusieurs chats et chiens ont été testés positifs au coronavirus qui a tué plus de 2,3 millions d’humains.

    Début janvier, deux gorilles du zoo de San Diego , dans le sud de la Californie, ont été testés positifs au nouveau coronavirus et placés en quarantaine. Ils ont vraisemblablement été contaminés par un gardien malade qui ne présentait pas de symptômes.

    Le Danemark vient de son côté d’achever son immense campagne d’abattage de près de 15 millions de visons décidée pour combattre les risques de mutation du coronavirus chez l’animal. Début novembre, le Danemark, premier exportateur mondial de peaux du petit mammifère, avait ordonné en urgence d’abattre la totalité des visons du royaume, à cause d’une mutation du coronavirus qui pouvait selon des études préliminaires menacer l’efficacité du vaccin pour les humains.

    À voir également sur Le HuffPost: Malgré le confinement, la SPA a réussi à sauver des centaines d’animaux de l’euthanasie

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      Covid: entre le gouvernement et des cabinets de conseil, 11,3 millions d'euros de contrats

      AFP · news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 10 February, 2021 - 20:56 · 2 minutes

    Un logo du cabinet de conseil McKinsey & Company (Photo Illustration by Rafael Henrique/SOPA Images/LightRocket via Getty Images)

    CONSEIL - Le ministère de la Santé a passé pour 11,3 millions euros de contrats avec des cabinets de conseil depuis le début de la crise du covid-19 , selon des chiffres dévoilés ce mercredi19 février par une députée sur fond de polémique sur le recours de l’Etat à ces cabinets privés.

    28 contrats ont été signés entre mars 2020 et janvier 2021 pour un total de 11,353 millions d’euros avec sept cabinets de conseil dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire liée au covid-19, a détaillé la députée LR Véronique Louwagie confirmant des informations déjà dévoilées par le site Politico .

    Véronique Louwagie, qui intervenait en commission des finances de l’Assemblée nationale dans le cadre de sa mission de contrôle, se fonde sur des chiffres transmis par le ministère de la Santé.

    Ces montants concernent le seul périmètre de la “protection des populations” au sein de la nomenclature budgétaire et n’excluent pas d’autres contrats potentiellement passés au titre de Santé Publique France par exemple.

    C’est le cabinet américain McKinsey qui se taille la part du lion avec un total d’environ quatre millions d’euros de contrats passés avec l’avenue de Ségur. L’un d’entre eux portant sur “l’accompagnement dans la stratégie cible visant à doter l’ensemble du territoire français des doses de vaccins” s’élèvent à 3,2 millions d’euros, selon les chiffres rapportés par la députée.

    “A titre personnel, le recours à des cabinets de conseil ne me choque pas”, a fait valoir la députée de l’Orne. “En revanche ce qui me gêne c’est la fréquence et le montant”, a-t-elle poursuivi.

    “Il y a des opérations qui auraient pu relever de l’administration de la Santé (...) cela ne va pas de soi même en temps de crise”, a ajouté Véronique Louwagie qui estime que “l’Etat s’est désarmé en matière sanitaire”.

    En janvier, plusieurs médias avaient souligné que le cabinet de conseil privé McKinsey and Compagny avait été engagé pour épauler le gouvernement dans sa stratégie de vaccination et sa logistique, provoquant un début de polémique et suscitant des réactions indignées des oppositions.

    Mardi dans l’hémicycle, le ministre de la Santé Olivier Véran a de nouveau justifié le recours à ces cabinets de conseil rappelant que les gouvernements ont de longue date fait appel à ces sociétés, quelles que soient les majorités.

    Les règles “sont évidemment respectées”, a répondu le ministre au député communiste Pierre Dharréville.

    À voir également sur Le HuffPost: Covid: Castex explique pourquoi un troisième confinement est à nouveau écarté

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      Le coronavirus présent dès novembre 2019 en France? Cette étude le suggère

      AFP · news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 10 February, 2021 - 19:48 · 2 minutes

    Le coronavirus a-t-il circulé dès novembre 2019 en France? Cette étude le suggère (image d

    CORONAVIRUS - Le coronavirus responsable du Covid-19 pourrait avoir circulé en France dès novembre 2019, avant même sa détection officielle en Chine en décembre, selon une étude qui ne permet toutefois pas d’apporter de réponse catégorique.

    Ces résultats “suggèrent une circulation du SARS-CoV-2 en Europe plus précoce que ce qui a été rapporté”, écrivent les auteurs de ces travaux, publiés le 6 février dans la revue European Journal of Epidemiology.

    Ces derniers mois, des chercheurs de différents pays ont assuré que des cas étaient passés inaperçus bien avant décembre 2019 , sans pouvoir en apporter de preuve définitive. Ce genre de travaux se base essentiellement sur des analyses d’eaux usées ou des tests a posteriori d’échantillons sanguins. C’est cette dernière méthode qui a été utilisée par les chercheurs français.

    Ils ont pris comme point de départ 9144 échantillons sanguins émanant de la vaste cohorte Constances, lancée en France en 2012 pour divers travaux de suivi épidémiologique.

    Ils ont réalisé sur ces échantillons des tests sérologiques, pour détecter la présence d’anticorps au SARS-CoV-2, signes d’une infection passée. 353 d’entre eux étaient positifs.

    Une deuxième analyse pour éviter les faux positifs

    Pour limiter le risque d’avoir des faux positifs, ils ont procédé à une deuxième analyse, plus pointue, afin de détecter la présence d’anticorps neutralisants.

    Finalement, 44 échantillons ont été positifs aux deux tests, dont 7 datant de novembre 2019 et 3 de décembre 2019.

    Outre ces analyses, onze de ces personnes ont été interrogées pour voir si elles avaient présenté des signes évocateurs du Covid-19 à l’époque du prélèvement.

    Cinq ont dit avoir “présenté des signes de maladies respiratoires virales et huit avaient été en contact étroit avec des personnes qui présentaient de tels signes ou ont signalé des situations à risque d’exposition potentielle au SARS-CoV-2”, selon l’étude.

    “Dans plus de la moitié des cas, on a affaire à des gens qui ont voyagé ou qui ont été en contact avec des personnes ayant été malades”, a expliqué mercredi au journal Le Monde l’un des chercheurs, le Pr Fabrice Carrat, de l’Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de santé publique (Inserm, Sorbonne Université).

    Pour autant, on ne peut pas être sûr à 100% que ces résultats n’ont pas été biaisés par des faux positifs, même si les chercheurs ont fait le maximum pour limiter le risque.

    Cette question est “le principal problème”, écrivent-ils, tout en jugeant “improbable que l’ensemble (des échantillons) soient des faux positifs”.

    La question de l’origine du coronavirus est sensible sur le plan géopolitique.

    La Chine a mis l’accent sur les études suggérant que le Covid-19 serait apparu fin 2019 dans d’autres pays. Mais la mission qu’y a envoyée l’OMS pour tenter - en vain - de percer les origines du Covid-19 a jugé mardi que ces études n’apportaient pas de preuve suffisante.

    À voir également sur Le HuffPost: Face au Covid-19, Olivier Véran lance un appel aux infirmiers qui ont quitté l’hôpital