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      Retraites : Macron prendra-t-il vraiment le risque de réformer ?

      Jacques Garello · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 12 February, 2021 - 04:30 · 15 minutes

    retraites

    Par Jacques Garello.

    Nos gouvernants, et le président lui-même, ont laissé entendre que la réforme des retraites serait remise en chantier cette année. Je suis très sceptique car ce serait à mon sens prendre un risque électoral considérable. Emmanuel Macron serait-il décidé à jouer son deuxième mandat sur ce dossier politiquement explosif ?

    Toute véritable réforme redistribue les acquis et les chances d’un grand nombre de personnes décidées à tout faire contre le changement. En janvier 2020 le gouvernement a prudemment mis fin aux travaux de la Commission Delevoye , qui n’avaient pourtant rien de révolutionnaires, puisque le système de la répartition régissant les retraites depuis 1941 1 n’était pas remis en cause.

    Tout le monde politique et social était d’accord sur ce point : la réforme ne changera pas le système, elle l’adaptera ; elle ne sera pas « systémique », mais seulement « paramétrique ».

    L’attachement à la répartition est historique et sentimental : elle est réputée plus juste et plus solidaire puisque les jeunes paient pour les vieux, les cotisations des actifs financent les pensions des retraités. Mais le système ne trouve pas son compte dans une population vieillissante ; il a fallu attendre le rapport Charpin (1999) pour découvrir une évidence : le système de répartition est mis en danger par le vieillissement de la population .

    Le chiffre de la proportion d’actifs par rapport aux retraités était de 4 pour 1 il y a quarante ans, il est aujourd’hui autour de 1,5 pour 1 et sera à 1 pour 1 dans moins de dix ans. Une immigration massive avec regroupement familial et forte natalité est-elle la solution ? Le remède est parfois plus dangereux que le mal.

    Delevoye : régime unique et retraite par points

    Le mal c’est la stupidité de persévérer dans un système ruineux , qui ne présente aucun avantage pour les Français. Le projet Delevoye était mort-né puisqu’il ne se voulait que paramétrique comme les précédents 2 , et consistait à modifier le dispositif de la répartition : âge de la retraite, durée de cotisation, calcul de la base, indexation des pensions, pénibilité, etc.

    Et très vite il s’est trouvé pris au piège de la retraite par répartition ; l’âge du départ en retraite . J’ai l’habitude de le présenter comme un problème de plomberie : si l’on veut stabiliser le niveau de l’eau dans la baignoire il y a deux possibilités : ouvrir davantage le robinet (augmenter les cotisations) ou freiner l’écoulement de la bonde (diminuer les pensions).

    Le recul de l’âge de la retraite a le double mérite d’amener les assurés à cotiser plus longtemps, et à percevoir leurs droits plus tard. Voilà peut-être le miracle qui permet de compenser le raccourcissement de la vie active (commencée plus tard, et avec un quart des jeunes au chômage) et l’allongement de l’espérance de vie (une bonne chose tout de même).

    Néanmoins le projet Delevoye se voulait innovant et poursuivait aussi deux objectifs majeurs originaux : régime unique et retraite par points.

    Représentaient-ils un progrès ?

    Le régime unique est une réforme jacobine , qui ignore totalement les choix personnels ou professionnels que chacun peut faire pour sa retraite. Certes la disparition de certains régimes spéciaux pouvait supprimer des privilèges tout à fait artificiels, qui bénéficiaient notamment aux salariés du secteur public , fonctionnaires ou personnel des entreprises publiques. Mais elle mettait fin aussi à des régimes mis en place par nombre de professions libérales qui avaient eu l’intelligence d’abandonner la répartition pour gérer leurs retraites à leur façon (les pharmaciens par exemple).

    Par contraste la retraite par points pouvait rendre un certain degré de liberté aux assurés sociaux : les cotisations versées seraient désormais transformées en points, et il serait possible aux cotisants d’abonder un compte personnel en achetant des points. Cette disposition qui a séduit certains de nos amis 3 présente un vice fondamental : quelle sera la valeur du point le jour du départ en retraite ? Pour gérer sa pension il faut en avoir une idée même approximative 4 .

    Pourquoi pas la capitalisation ?

    Proposer une réforme à la fois impopulaire et incohérente, bloquée entre autres par le piège de l’âge de la retraite, ne pouvait aller bien loin – pas plus loin que les précédentes. Le déficit de la répartition continuera à s’aggraver et si la France est mal classée par les experts internationaux c’est que la viabilité du système est très faible : aucun avenir pour la répartition 5 .

    Mais les Français en ont-ils conscience ? La plupart sont persuadés que l’argent versé à l’URSSAF est bloqué sur un compte qui leur rapporte et qu’ils retrouveront le jour heureux de leur retraite. Ils ne savent pas que cet argent a été immédiatement reversé aux retraités du moment.

    Ils ne savent pas davantage que la part patronale payée à l’URSSAF est en réalité prélevée sur leur salaire, ils ignorent ce qu’est le salaire complet , qui est le vrai montant de la valeur qu’ils ont ajoutée par leur travail, valeur payée par l’acheteur du bien et service produit.

    Le mythe du « meilleur système social du monde » est donc dans la plupart des esprits. Mais il faut aussi prendre en compte le poids de l’idéologie . Tout ce qui évoque le capital, le capitalisme, et a plus forte raison le capitalisme financier a mauvaise presse dans notre pays sans éducation économique et formaté à la lutte des classes. On a fait grand bruit autour de faillites célèbres et souvent frauduleuses : Enron, Maxwell, Madoff ont fait perdre des milliards aux retraités. Cela n’a rien à voir avec la capitalisation, c’est un vol, un détournement de fonds, qui relève du droit pénal, et qui a été en général puni.

    La capitalisation est pourtant un calcul élémentaire, que j’ai appris jadis en classe de huitième (CM1 dirons-nous). Si je place 100 euros pendant 16 ans à un taux d’intérêt de 4 % je récupérerais environ le double de ce que j’ai placé. Cela s’appelle « la loi des intérêts composés 6 ». Mais où placer et qui fixe le taux d’intérêt ?

    Où placer ? En général auprès d’un fonds de pension, d’un fonds de placement ou d’une compagnie d’assurance. Il est à noter que les Français qui le peuvent ont pris le chemin de la capitalisation en souscrivant des contrats d’assurance-vie. Ils seraient plus de 16 millions.

    D’autres bénéficient de couvertures qui ne relèvent pas de la seule répartition : les fonctionnaires avec la Préfon , et ceux qui ont des comptes dits d’épargne retraite PEE, PERP, PERC, PERE, PERCO. Mais la grande majorité des ménages français n’a pas les moyens ou le droit de se prémunir contre la faillite de la répartition : ce sont les plus mal lotis, et bien sûr les plus dépourvus. Voilà comment le système par répartition répond au principe de « justice sociale ».

    La vérité est qu’à la différence de presque tous les pays de l’OCDE, la France n’offre pas la possibilité de choisir une retraite par capitalisation. Je ne sais pas faire la part de l’ignorance ou de l’idéologie dans cette exception française.

    La face cachée de la capitalisation

    Je voudrais insister sur un aspect de la capitalisation qui est rarement évoqué, alors qu’il est à mon sens le plus important.

    Qu’est-ce qui autorise fonds de pension, fonds de placement et assureurs à fixer des taux d’intérêt réels capables de valoriser les placements ? C’est simplement que les sommes versées par les futurs retraités sont placées, et investies dans des titres financiers et des entreprises. Les entreprises sont directement ou indirectement sélectionnées pour leurs performances actuelles, mais plus encore pour les perspectives que leur ouvrent des innovations durables et une compétitivité avérée.

    Par comparaison la répartition est un pur gaspillage de l’argent. Les cotisations encaissées par l’URSSAF ou quelque autre collecteur sont immédiatement versées aux pensionnés. L’économie nationale n’aura pas vu la couleur de l’argent autrement que sous forme de dépenses de consommation. Évidemment les keynésiens pensent que seule la dépense crée la croissance, et pour eux peu importent son origine et son financement (y compris l’endettement) mais cette vue n’a jamais conduit qu’à la stagnation ou plus souvent à la récession.

    Par contraste les investissements réalisés par les gestionnaires des pensions capitalisées sont sources de produit marchand, de revenus et d’emplois. Il n’y a ni « distribution de faux droits » (Rueff) ni « mal-investissement » (Hayek), l’argent va où il doit être pour satisfaire au mieux les besoins repérés sur le marché à travers les signaux des prix et profits relatifs.

    C’est dire que le passage à la capitalisation est source de croissance rapide et des performances remarquables ont été réalisées dans nombre de pays ayant introduit la capitalisation, sous forme d’un système unique ou d’un pilier important (facultatif ou obligatoire) d’un système composite 7 . C’est notamment le cas des Pays-Bas , de l’ Australie , de la Nouvelle Zélande, d’Israël, de la Suède et de la Norvège, pays en tête du classement mondial des systèmes de retraite.

    En réalité, à côté de ses performances financières chiffrées il faut comprendre que le passage à la capitalisation est un vrai choix de société. C’est ce qu’avait souligné Gary Becker , prix Nobel d’Économie, venu à Paris en 1996 tenir conférence à mon invitation et à celle de Gérard Maudrux , gestionnaire de la Caisse des Retraites des Médecins. Voici le choix de société lié à la capitalisation :

    « C’est un retour au travail, plus de gens seront actifs et le seront plus longtemps. C’est un retour à l’épargne alors que la répartition dilapide l’argent gagné et la richesse nationale. C’est un retour à la responsabilité personnelle ; la répartition contient tous les germes de la collectivisation et aboutit à faire disparaître toute idée de progrès personnel 8 ».

    Alors, pourquoi retarder depuis des décennies la transition à la capitalisation, partielle ou totale ?

    La transition et ses embûches

    C’est peut-être que la transition est délicate, car le défi majeur est de rassurer ceux qui sont actuellement assurés : ils ne perdront rien des droits qu’ils ont déjà acquis dans le système de répartition auquel ils ont été assujettis.

    Comment relever le défi ?

    José Pinera, économiste chilien formé à Harvard, n’eut pas de véritable difficulté pour gérer la transition de la répartition à la capitalisation dans son pays en 1980 9 : le niveau des pensions par répartition était ridicule, le nombre d’assurés était faible, et il pouvait honorer les droits acquis en utilisant le pactole de la privatisation des mines, des ports et autres bijoux de l’État chilien.

    Malheureusement la France de 2021 n’est pas le Chili de 1980. Le niveau des retraites est élevé (proche de celui de tous nos voisins européens), les droits acquis dans le régime public par répartition représentent globalement la valeur de quatre années de PIB (environ 10 000 milliards d’euros), enfin la vente des bijoux de l’État n’excéderait guère 1000 milliards.

    Je me suis risqué à aborder la gestion de la transition dans un de mes tomes 10 , et j’ai observé les deux méthodes pour honorer les droits acquis : celle de Pinera relevait de la chirurgie, celle de nombreux économistes de Chicago (principalement Sam Pelzman) relevait de la médecine douce. Chirurgie : impraticable dans le contexte français. Médecine douce : il est possible d’étaler sur une longue période le paiement des droits acquis en acceptant de grossir la dette sociale, mais pour quel montant et jusqu’à quand ?

    Chez nous c’était la mission de la Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale (CADES) mais elle n’a pu tenir le rythme imposé par les déficits sans cesse croissants. Avec 45 milliards d’euros de déficit en 2020 la dette sociale à rembourser se monte maintenant à 136 milliards et a été étalée jusqu’en 2033… ou plus tard. Il est d’ailleurs de bon ton actuellement de pronostiquer qu’aucune dette ni publique ni sociale ne sera remboursée.

    Pour m’en tenir à une gestion plus rigoureuse mais réaliste j’ai retenu une idée de Pinera : la transition n’a pas la même urgence pour tous les âges de la population, et il faut scinder les assurés en trois classes : trop vieux, très jeunes, et entre les deux. Les retraités actuels et les personnes à moins de 15 ans de la retraite n’ont aucune chance de reconstituer leur capital retraite, ils doivent donc être pris en charge avec les cotisations des jeunes entrant en activité. À l’autre bout de la chaîne les jeunes ont pour obligation légale de cotiser pour les précédents, et à un taux supérieur pour compenser le déficit démographique.

    Cet effort, à poursuivre sur 15 années, est légitimé pour deux raisons : d’une part ils ont le droit de posséder d’ores et déjà un compte en capitalisation, d’autre part ils paient une rançon pour être libérés de la répartition et bénéficier de la capitalisation une fois passées les années de « solidarité intergénérationnelle ».

    Finalement leur retraite leur coûtera moins cher et sera à l’abri de toute faillite. Enfin la génération intermédiaire aura le choix : rester en répartition, avec les risques calculés et annoncés, ou passer en capitalisation puisqu’en quelque 25 ans ils ont le temps de reconstituer un capital retraite plus avantageux.

    Cette solution a l’air bien compliquée et incertaine, mais elle repose sur l’idée du « cycle vital » jadis exprimée par William Baumol : il y a un âge pour dépenser et un âge pour épargner et investir, en fonction de la taille de la famille, de la croissance des revenus, du capital déjà constitué.

    Sans doute un chiffrage plus précis doit-il être fait par des spécialistes du calcul actuariel, je n’en suis pas capable. Mais finalement tout revient à une simple hypothèse : les cotisations pour honorer la dette sociale diminuent avec l’âge, de sorte que des sommes d’épargne retraite sont libérées avec l’âge, permettant de capitaliser. Il faut évidemment insister sur le fait que la liberté retrouvée pour les Français les plus jeunes et la génération immédiatement précédente permet d’accéder à des pensions plus élevées et mieux assurées.

    Il y a urgence : prenons le temps !

    Toute réforme mérite d’être réfléchie si elle veut être réussie. Cette évidence n’a pas été respectée à ce jour, puisque la classe politique et la population n’ont jamais évoqué la seule solution qui s’impose : opérer un changement systémique . Il ne manquait pourtant pas de littérature scientifique et politique sur la question. L’intérêt de la réflexion repose cependant sur quelques préalables.

    Le premier préalable est l’information sincère des Français. Les rapports du COR (Centre d’Orientation des Retraites) ou de la Cour des comptes ont pourtant alerté la nation, mais l’alerte n’a pas intéressé grand monde.

    Le deuxième est la comparaison internationale : elle fait apparaître le retard de la France et détruit le mythe du « meilleur système du monde ».

    Le troisième est de comprendre que ce sont bien les salariés, et pas leurs employeurs, qui sont spoliés par le niveau élevé des cotisations ; payer le salaire complet est une information déterminante.

    Le quatrième est de dépolitiser la réforme, et de l’affranchir du calendrier électoral. C’est sans doute le préalable le plus impérieux dans un pays où tout est politique.

    1. Le système de retraite français a été créé non pas à la Libération (comme on le dit), il n’est pas le résultat de « conquêtes sociales et syndicales » , mais une innovation du régime de Vichy . En 1941, le ministre René Belin, ancien cégétiste, crée l’Allocation aux Vieux Travailleurs Salariés. Il est conservé en 1945 par Parodi et Laroque, inventeurs de la Sécurité sociale.
    2. Parmi les « grandes réformes » celles de Balladur 1993, Fillon 2003, Woerth 2010 et Touraine 2014.
    3. Jacques Bichot et Alain Madelin.
    4. Il est vrai que l’on a toujours le choix entre un système à cotisation définie et un système à prestation définie : dans un cas on sait ce qu’on paye, dans l’autre ce que l’on perçoit. Il y a aussi un choix important : la sortie en capital ou en annuités.
    5. Parmi les classements il y a celui de Mercer, proposé par l’Université de Melbourne. Dans la liste de 20 pays étudiés l’an dernier la France est à la vingtième place essentiellement parce que sa note de  viabilité est la plus basse de l’échantillon. Le niveau des pensions est au contraire à son avantage, mais cela prouve qu’on sert pour l’instant des retraites au-dessus des moyens de les financer… et cela ne saurait durer longtemps.
    6. Cf. Le deuxième tome de la trilogie sur Futur des retraites et retraites du futur, Librairie de l’Université, éd. Aix en Provence, 2009.
    7. On note en général quatre piliers dans un système de retraite composite : filet social public (répartition), complémentaires obligatoires (publiques ou privées), complémentaires facultatives, fonds de pension privés.
    8. Cf. la citation complète dans mon ouvrage
    Comment sauver vos retraites , libréchange, ed. Nice 2014, p.113. Cf son article dans Le Journal des Libertés , printemps 2019, accessible sur le site journaldeslibertes.fr Futur des retraites et retraites du futur, tome III la Transition, op.cit. 2010 Librairie de l’Université, éd. Aix.
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      À Nantes, Macron lance les classes "Prépa Talents" pour renouveler la haute fonction publique

      Astrid de Villaines · news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 10 February, 2021 - 21:01 · 4 minutes

    Emmanuel Macron, lors du conseil de Défense franco-allemand à l

    POLITIQUE - Il n’y a pas que le séparatisme dans la vie. Alors que le projet de loi visant à “conforter les principes républicains” est étudié en ce moment à l’ Assemblée nationale , Emmanuel Macron, pressé notamment par une partie de ses troupes, va consacrer les deux prochaines journées de la semaine à des déplacements et des annonces sur le thème de l’ égalité des chances .

    Ce jeudi 11 février, le Président de la République se rendra à Nantes, accompagné de la ministre de la Transformation et de la Fonction publique, Amélie de Montchalin et de la secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et de l’Engagement, Sarah El Haïry.

    1000 places dès la rentrée 2021

    Ils rencontreront des jeunes étudiants à l’IRA, l’Institut régional d’Administration, et des lycéens issus des filières “cordées de la réussites” qu’Emmanuel Macron a renforcées en septembre en 2020. Le chef de l’État a prévu des annonces pour rendre plus diverse la haute fonction publique dès 2021.

    Le Président et sa ministre de la Fonction publique souhaitent que dès la rentrée 2021, des classes “Prépa Talents” soient ouvertes pour les étudiants boursiers en priorité sur tout le territoire. Deux classes par régions doivent voir le jour, adossées à des universités ou des écoles publiques volontaires, comme les Instituts d’Études politiques par exemple. En tout, 1700 places doivent être créées d’ici 2022 et 1000 places seront disponibles dès la rentrée 2021.

    Commissaire de police, directeur d’hôpital, l’ENA...

    Financés à hauteur de 4000 euros par an par étudiant et 6500 euros par an et par étudiant pour l’établissement volontaire, ces parcours doivent préparer les étudiants sélectionnés aux concours de la haute fonction publique des écoles suivantes: l’ENA, l’INET (l’Institut National des Études Territoriales), l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP), l’école des commissaires de police et celle des directeurs des établissements pénitentiaires.

    Ces établissements disposeront de places supplémentaires aux concours pour accueillir ces nouveaux élèves. “99% des admis dans ces prépas seront boursiers. L’objectif est de monter une nouvelle génération de hauts fonctionnaires venus de tous les territoires alors qu’aujourd’hui ils sont principalement de Paris”, détaillait la ministre Amélie de Montchalin lors d’un rendez-vous avec la presse auquel Le HuffPost a participé peu avant ces annonces.

    “Les recrutements actuels ne sont pas assez ouverts, expliquait-on à l’Élysée, la pensée uniforme, le manque de diversité au sein des équipes peut être mortel. Il faut s’en prémunir et aller chercher les talents là ou ils sont”, faisait-on encore valoir.

    L’Élysée refuse le terme de “discrimination positive” pour ces élèves qui passeront ensuite “le même concours, avec le même jury” que les filières existantes. Ils auront aussi la possibilité de passer le concours classique pour multiplier leurs chances de réussite. L’exécutif insiste pour expliquer que c’est une autre filière, comme lors de la création d’un concours externe à l’ENA, mais absolument pas de “quotas à l’américaine selon la diversité”.

    D’ailleurs, aucune place des concours classiques n’est supprimée, mais ces “nouveaux talents” viennent grossir les rangs existants des écoles d’administration (pas plus de 15% du nombre d’admis au concours externe de l’ENA, soit environ 6 places pour ce concours, à titre d’exemple) et les écoles “auront un budget en conséquence” assure l’Élysée.

    Ce qui ne signifie pas que le nombre de hauts fonctionnaires augmentera: “on les prendra sur des départs en retraites ou on embauchera moins de contractuels en conséquence”, explique-t-on au ministère de la Fonction publique. “Je suis la ministre de 2021, pas de 2030. Il nous reste quinze mois pour agir, c’est beaucoup. Je veux du concret, pas des discours pour dire ‘on croit en vous chère jeunesse’, mais des résultats visibles dès 2021”, insiste Amélie de Montchalin.

    La plateforme “anti discriminations” inaugurée vendredi

    Vendredi 12 février, le chef de l’État poursuit cette opération qui vise à muscler la jambe gauche de son quinquennat en inaugurant la plateforme “Anti discriminations”, promise lors de son entretien chez nos confrères de Brut .

    Le but: proposer une plateforme en ligne et un numéro vert (le 3928) pour signaler toute discrimination, pilotée par la Défenseure des Droits. Six ”écoutants spécialisés”, dix “juristes spécialisés” et cinq “référents territoriaux” sont déjà prêts ou en train d’être recrutés pour orienter aux mieux la personne vers les sites arrêtonslesviolences.gouv.fr, les plateformes de signalements de l’IGPN et l’IGGN si ces discriminations sont commises par des forces de l’ordre ou vers un accompagnement des services de la Défenseure des Droits. Aucun policier ou gendarme en revanche ne sera formé pour recueillir d’éventuelles plaintes.

    À voir également sur Le HuffPost : Que faire de Colbert? Ces députés nous répondent

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      Ces photos de Macron effectuant les gestes barrières valent le détour(nement)

      Le HuffPost · news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 6 February, 2021 - 23:46 · 2 minutes

    RÉSEAUX SOCIAUX - Alors que plus de 20.000 nouveaux cas de contaminations au Covid-19 ont été enregistrés en 24 heures en France, où la pression hospitalière reste élevée sur fond de progression de variants plus contagieux , Emmanuel Macron a publié ce samedi 6 février sur Instagram une série de photos où il se met en scène en train d’effectuer les différents gestes barrières face au virus.

    “Porter le masque”, “aérer la pièce”, “se laver les mains” ou encore “installer l’appli TousAntiCovid ”: photographié à l’Élysée, le président rappelle l’importance de ceux-ci aux Français. L’expression “chaque geste compte” est martelée en légende des clichés.

    Cette série de photos a rapidement fait le bonheur des internautes -et de la députée LFI Mathilde Panot -, qui ne se sont pas fait prier pour proposer des photomontages et détournements, ou encore revisiter les expressions utilisées par l’Élysée sur les réseaux sociaux, comme on peut le voir ci-dessous .

    À voir également sur Le HuffPost : À Davos, Macron a expérimenté ce moment de solitude si propre aux visios

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      La popularité de Macron remonte après le non-reconfinement - EXCLUSIF

      Anthony Berthelier · news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 5 February, 2021 - 16:03 · 2 minutes

    La popularité de Macron reprend des couleurs après son non-reconfinement - EXCLUSIF (photo d

    POLITIQUE - C’est toujours ça de pris. L’expression vaut pour les Français, comme pour le président de la République. L’opinion publique accorde à Emmanuel Macron un petit rebond de popularité en ce mois de février, après le choix de l’exécutif de ne pas reconfiner la population en dépit d’indicateurs sanitaires inquiétants et d’un consensus scientifique sur la nécessité de mesures plus restrictives pour endiguer l’épidémie de coronavirus .

    Selon le baromètre YouGov pour Le HuffPost, réalisé les 1er et 2 février dernier soit trois jours après l’allocution surprise de Jean Castex, la part des Français qui ont une opinion favorable de l’action du chef de l’État grimpe de deux points, pour s’établir à 34%. C’est, à égalité avec novembre 2020, son meilleur score depuis trois ans.

    Une légère embellie pour Emmanuel Macron, dont la popularité stagnait à 32% depuis deux mois, qui profite également à son Premier ministre. Jean Castex qui fut celui qui a annoncé le maintien du couvre-feu à 18 heures, voit lui aussi sa cote passer de 25 à 27% d’opinions favorables, restant toujours à bonne distance du président de la République.

    Ci-dessous, l’évolution de la popularité du couple exécutif depuis le début du quinquennat:

    Macron progresse même chez les jeunes

    Dans le détail, ce sont les sympathisants de gauche qui poussent la popularité du chef de l’État à la hausse ce mois-ci. Emmanuel Macron gagne neuf points
    auprès des sympathisants de la gauche modérée (33% d’opinions favorables) et deux auprès de l’extrême gauche (12%). Il gagne également six points d’opinions favorables auprès des électeurs proches de Marine Le Pen. Au contraire, notre baromètre montre une légère baisse auprès des sympathisants de la droite modérée (-4) et au sein de l’électorat centriste (-2).

    Mais globalement, la popularité du chef de l’État progresse et retrouve son niveau de novembre 2020. La population ne semble donc pas spécialement porter grief à l’exécutif pour ses atermoiements face à la stratégie à adopter pour contrer la propagation inquiétante des variants du covid-19 sur le territoire.

    Et pourtant, plus de huit Français sur dix estiment que les “hésitations du gouvernement au sujet de la gestion de la crise sanitaire ajoutent à l’anxiété ambiante”, selon une enquête d’opinion YouGov publiée par Le HuffPost mercredi 3 février dernier. Ce même sondage indique que 87% de la population redoute une “crise sociale” à venir.

    Surprenante également, dans le contexte social actuel: la progression de la cote de popularité du chef de l’État chez les jeunes. La part des Français âgés de 18 à 34 ans ayant une opinion favorable d’Emmanuel Macron grimpe de cinq points, passant ainsi de 30% en janvier à 35 ce mois-ci. C’est son Premier ministre qui semble encaisser, pour l’exécutif, la défiance et la détresse d’une partie de cette tranche de la population . La popularité de Jean Castex baisse effectivement de quatre points en un mois chez les 18-35 ans.

    Enquête réalisée du 1er au 2 février 2021 auprès de 1013 personnes représentatives de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. En partenariat avec: 5fca295ac5b63a1534512124.png

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      Présidentielle 2020 : le socialisme autoritaire en tête, la gauche en miettes

      Frédéric Mas · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 4 February, 2021 - 10:14 · 4 minutes

    Par Frédéric Mas.

    Sommes-nous condamnés à un face-à-face Macron-Le Pen pour la présidentielle de 2022 ? Un sondage Ipsos/Sopra Steria paru mercredi semble confirmer la prise en étau de l’élection entre nationalisme et centrisme autoritaire, et une uniformisation anti-libérale et socialisante de l’offre politique.

    Dans tous les cas de figure, Emmanuel Macron est crédité de 24 à 27 % des intentions de vote, et Marine Le Pen de 25 à 26,5 %. En troisième position vient Xavier Bertrand (centre-droit), qui se retrouve dans une fourchette de 14 à 16 %.

    Le fractionnement de la gauche ne lui permet pas de passer le premier tour, sauf si le PS et EELV réussissent le tour de force de s’unir. Dans ce cas, ils arriveraient à 17 % avec Yannick Jadot et 16% avec Anne Hidalgo à la tête de l’hypothétique coalition.

    Face à face Macron-Le Pen

    Marine Le Pen progresse sans avoir à faire campagne, Macron a fait disparaître de son discours les dernières traces de libéralisme . L’opinion publique juge sévèrement le quinquennat d’Emmanuel Macron, élu sur un programme réformiste et qui finalement n’a pu ou su débloquer les lourdeurs de la vie publique française.

    La crise des Gilets jaunes, celle des retraites et finalement la gestion de la crise sanitaire ont achevé la transformation de La République en marche en formation autoritaire, rognant sur les libertés publiques, la liberté d’expression et le droit de propriété sous couvert d’ouverture progressiste et écologiste.

    L’extrême droite n’a fait que recueillir les fruits de l’insatisfaction et de la défiance des citoyens pour apparaître aux yeux de beaucoup comme une alternative au gouvernement en place.

    La droite fait de l’œil au populisme de Montebourg

    Une partie de la droite modérée a gauchisé son discours économique et durci son discours sécuritaire, offrant face au Rassemblement national un populisme anti-libéral plus soft et plus expérimenté.

    L’ancien ministre et actuel président du Conseil régional des Hauts-de-France Xavier Bertrand a suscité quelques remous à droite comme à gauche après avoir énoncé des points de convergences avec l’ex-PS Arnaud Montebourg sur la question de la souveraineté et de l’industrie.

    Guillaume Peltier , le numéro deux de LR, a tenu des propos similaires au micro de LCI, parlant de « points communs » sur la souveraineté et le « patriotisme économique » . Last but not least, Marine Le Pen elle-même a reconnu un air de famille entre son discours et celui de l’ancien ministre du Redressement productif. En cherchant à surfer sur le rejet de la mondialisation, toutes les droites finiraient-elles par converger ?

    L’écologie en position de force à gauche

    À gauche, Yannick Jadot triomphe, car il est en position de faiseur de rois. Il sait que le PS ne peut envisager son avenir sans lui, et que c’est autour de l’écologie politique que s’agrégeront les formations de la gauche de la gauche si elle veut remettre en cause le duopole Macron-Le Pen.

    Il faut bien parler de gauche de la gauche, car l’aile modérée du PS a été absorbée par le macronisme, et les figures qui réapparaissent autour de Jadot, comme par exemple Benoît Hamon , estiment de manière assez contre-factuelle que c’est en mettant la barre encore plus à gauche qu’elles pourront décrocher l’élection.

    Mais Anne Hidalgo pourra-t-elle travailler avec des écolos qui surfent sur toutes les modes les plus radicalement anti-capitalistes, indigénistes et anti-tech ? Elle a déjà du mal à Paris, alors à l’échelle du pays…

    Alternatives libérales ?

    Alors, l’avenir politique est-il bouché pour les libéraux ? Certaines figures dynamiques au sein de la droite modérée comme du courant progressiste de la majorité présidentielle pourraient jouer un rôle en contrepoint du social-autoritarisme ambiant.

    Rafik Smati, le président d’ Objectif France , Aurélien Véron, l’infatigable défenseur des libertés et élu à Paris ou David Lisnard , le maire de Cannes pourraient porter une voix libérale discordante au sein d’une droite qui se cherche.

    Valérie Petit , députée de la 9 e circonscription du Nord se positionne comme libérale, écologiste et progressiste. Bien qu’apparentée à la majorité présidentielle, elle a récemment déposé une proposition de résolution visant à évaluer les conséquences des restrictions sanitaires sur les libertés publiques.

    Des parcours à suivre, et qui pourraient inspirer des vocations !

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      Le Pen-Macron, le retour de blanc bonnet et bonnet blanc

      Michel Faure · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 4 February, 2021 - 04:30 · 7 minutes

    Le Pen

    Par Michel Faure.

    Marine Le Pen pourrait-elle être notre prochaine présidente de la République ? C’est une hypothèse qui n’a plus rien d’invraisemblable aujourd’hui si l’on en croit l es sondages. Le plus récent d’entre eux, le Harris Interactive des 19 et 20 janvier 2021, donne au second tour 52 % des intentions de vote au président de la République Emmanuel Macron et 48 % à Marine Le Pen. Avec seulement quatre points d’écart, nous sommes dans la marge d’erreur, donc rien n’est certain.

    Bien sûr, il reste encore un peu plus d’une année avant le prochain scrutin présidentiel et d’autres candidats peuvent encore apparaître et séduire l’opinion au point qu’il leur serait possible de franchir avec succès l’étape du premier tour. Mais pour l’instant, nous ne voyons personne à l’horizon et nous nous retrouverons alors en 2022 face à la perspective de ce navrant replay du second tour de 2017 . Comment est-ce possible ? Et pourquoi Marine Le Pen pourrait bien, cette fois-ci, l’emporter ?

    Le Pen-Macron : droite et gauche se sont auto-détruites

    Pour répondre à la première question, rappelons que nous pensions qu’avec sa victoire de 2017 le président Emmanuel Macron avait pulvérisé la droite et la gauche traditionnelles. En réalité, l’une et l’autre se sont auto-détruites dans les jours précédant le scrutin. La désolante présidence de François Hollande a laissé une triste impression de vide et d’impuissance et a divisé la gauche en multiples groupuscules.

    La droite n’était pas trop mal partie pour gagner sous la houlette de François Fillon qui avait déclaré la France en faillite et l’urgence de supprimer 500 000 postes de fonctionnaires. Ce programme radical a bien sûr inquiété la fonction publique. Conséquence ou coïncidence, l’histoire nous le dira, le Parquet national financier s’intéressa soudain à l’épouse du candidat et à son travail, réel ou fictif, mais rémunéré, auprès de son mari. Ce népotisme désolant, mais banal, parait-il, a révélé le zèle et la vélocité des juges et mis Fillon hors jeu.

    Face aux Républicains assommés et au PS en miettes, il ne restait plus que deux personnages sur la piste, Marine Le Pen et Emmanuel Macron. La première avait entrepris de « dédiaboliser » le parti de Papa, mais continuait dans sa lignée à détester l’Europe, l’euro et les migrants ; le second et nouveau jeune premier du moment, fringant et prometteur, nous annonçait un monde d’après meilleur que celui d’avant. Macron l’emporta haut la main (43,6 % des voix contre 22,3 pour son adversaire) après un débat entre les deux tours où Marine Le Pen fut agressive et confuse.

    Pourquoi, quatre ans après cette très lamentable performance, Marine Le Pen revient-elle, et pourquoi les Français, en 2022, pourraient peut-être la préférer à Emmanuel Macron ?

    La paupérisation et la colère

    Deux raisons répondent à cette deuxième question.

    La première est la paupérisation de nombreux foyers et leur colère face au peu d’intérêt que leur situation suscite en haut lieu. Le mouvement des Gilets jaunes en a été l’expression. En 2019, 9,3 millions de Français vivaient sous le seuil de pauvreté, et un million d’autres les ont rejoint fin 2020, estime Manuel Domergue, directeur des études à la Fondation Abbé Pierre, dans une interview à France Culture le 7 octobre 2020 .

    Il ajoute :

    Concrètement, aujourd’hui, pour une personne seule, c’est un peu moins de 1060 euros par mois. Ça fait pas mal de monde, presque 15 % de la population française.

    La Covid joue son rôle, bien sûr, dans cette montée de la pauvreté, malgré les mesures de soutien et les aides sociales importantes.

    Cette crise de la pauvreté a été entendue par Macron, mais n’a pas pu être résolue car elle est le résultat d’ une lente désindustrialisation de notre pays depuis 1975 , de la baisse du niveau d’éducation des jeunes et de la montée du chômage. Pendant ce temps, le nombre de fonctionnaires grandit (en 2019, il a augmenté de 17 400 pour dépasser les 5,66 millions), les dépenses publiques aussi, nos déficits et notre dette également.

    La part des dépenses publiques dans le PIB est passé de 54 % en 2019 à 62,8 % en 2020, selon le site Statista qui estime qu’elles redescendront à 58,5 cette année. Bref, le secteur public continue à lentement asphyxier le secteur productif et marchand, c’est-à-dire le secteur privé.

    Emmanuel le flou

    La deuxième raison est lié à l’effondrement du naïf enthousiasme qui avait accompagné l’élection d’Emmanuel Macron, président bonapartiste élu plus pour sa jeunesse et sa promesse de renouveau que pour son programme, si léger et flou que nous en avons perdu la trace.

    En ce début de 2021, nous savons que notre République est dirigée par un politicien assez amateur et très autoritaire. Certains ont cru voir chez lui le libéral d’un monde nouveau alors qu’il s’avère l’étatiste du monde ancien. Il n’a pas su réformer la France, ni gérer la crise sanitaire, et a mis à mal notre Parlement, l’économie de notre pays, et nos libertés.

    Prudence et sympathie

    Ce triste bilan macronien pourrait annoncer une éventuelle préférence pour Marine Le Pen. Elle a eu l’intelligence de rester quasiment muette pendant quelque temps après l’élection d’Emmanuel Macron. Son débat raté est sans doute l’une des causes de cette discrétion. Elle fait aussi moins peur, ne brandit plus l’hypothèse d’un Frexit imminent, ni la menace de l’abandon de l’euro. On l’imagine devenue raisonnable.

    Par ailleurs, il est indéniable qu’elle suscite la sympathie de nombreux Français. Elle est dans le paysage politique depuis longtemps et l’occupe de façon singulière. Quand elle promet de « parler au nom du peuple » , ce n’est pas faux si l’on considère que par ce mot elle entend les classes populaires. En 2017, un sondage montrait déjà que plus on est pauvre, plus on vote pour elle.

    L’actualité joue en sa faveur avec les Gilets jaunes, les attentats islamistes et la crise migratoire. Elle n’oublie pas une part de son héritage familial , le poujadisme, auquel son père fut lié, et elle prend souvent la défense des PME et des petits commerçants, lesquels ont quelques bonnes raisons de ne pas voter pour Macron qui a fermé leurs magasins dès que les hôpitaux risquaient d’être saturés.

    Quoi qu’on en pense, Marine Le Pen reste la même nationaliste et souverainiste de toujours. Elle apporte son soutien à Donald Trump, admire Vladimir Poutine, approuve l’intervention russe en Syrie et va jusqu’à proposer une alliance de la France avec Bashar El Assad contre l’État islamiste. En matière économique, elle se montre tout aussi calamiteuse pour rester rétive aux échanges internationaux et pour sa promesse de « défendre les services publics ».

    Comme Macron avant elle, elle veut un « État stratège ». Nous en voyons déjà les dégâts avec notre actuel président. Ce serait probablement pire encore avec Le Pen. Enfin, l’Europe les sépare. L’une la déteste, l’autre serait ravi de la dominer.

    Le Pen-Macron et l’envie d’une sortie de secours

    De même qu’il n’était pas raisonnable en 2017 de s’emballer pour le jeune politicien fougueux, mais sans expérience, qu’était alors Emmanuel Macron, de même il serait périlleux de penser que Marine Le Pen ne serait plus aujourd’hui celle que l’on croyait. Son élection nous confinerait dans une autarcie patriotique, un autoritarisme désordonné, le recul de nos libertés et un nouvel affaiblissement de la France sur les plans politique, économique et sur la scène européenne et internationale.

    Nous revoici donc, peut-être, devant ce triste et impossible choix : deux personnages autoritaires et adeptes de l’étatisme. À chacun de choisir le moindre mal tant que personne, ni à droite ni à gauche, n’émerge pour nous offrir enfin une sortie de secours. Franchement, nous méritons mieux.

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      Vaccins Covid : Macron doit miser sur l’innovation

      Frédéric Mas · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 3 February, 2021 - 10:17 · 4 minutes

    vaccins

    Par Frédéric Mas.

    La dernière prise de parole d’ Emmanuel Macron sur les vaccins contre la covid-19, ce mardi sur TF1, a été remarqué pour sa discrétion. D’habitude, Jupiter met en scène la « verticalité » de son pouvoir pour mieux asseoir son autorité.

    Ici, le rappel pédagogique sur le possible reconfinement et la campagne vaccinale s’est faite de manière assez simple. Elle visait essentiellement à éteindre la contestation anti-confinement qui gronde et la déception face aux cafouillages communicationnelle et logistique sur la vaccination.

    Le triomphe des vaccins russes

    Presqu’à contre-cœur, Emmanuel Macron a déclaré qu’il n’était pas opposé à l’utilisation des vaccins russes Spoutnik V, qu’une étude récente a crédité de 91% d’efficacité contre la covid, pour accélérer la vaccination en France. On est aujourd’hui assez loin des mises en garde politique franco-françaises contre les effets d’annonce de Vladimir Poutine.

    Le chef de l’Etat a rappelé toutefois que « Pour qu’un vaccin soit autorisé, il doit déposer une autorisation de mise sur le marché » .

    Emmanuel Macron n’ignore sans doute pas que les autorités russes ont adressé une telle demande devant l’Agence européenne du médicament le 19 janvier 2021, au même titre que Pfizer/BioTech, Moderna et AstraZeneca.

    Après la déconfiture de l’Institut Pasteur et de Sanofi, distancés par ses concurrents européens, l’arrivée sur le marché des vaccins russe et chinois témoigne de l’effacement des entreprises françaises sur le marché international, ce qui met le président de la République dans une position politique difficile.

    Face à un peuple français dont le sentiment de déclassement se traduit par une hostilité généralisée envers la classe politique et ses initiatives, Emmanuel Macron n’a pas de message rassurant à délivrer.

    Les raisons de cet effacement français ? Un écosystème économique, fiscal et politique national hostile à l’innovation et à la recherche, et un soupçon systématique de conflits d’intérêts porté sur la coopération entre le public et le privé, les entreprises et les centres de recherches.

    Le principe de précaution dans les têtes

    Le principe de précaution en France n’est pas seulement dans la constitution, il est aussi dans les têtes. Il concrétise tous les conservatismes, les décroissantismes et les utopies réactionnaires anti-tech. Parmi les idées qui pourraient aider la recherche à relever la tête en France, et plus généralement les entreprises qui créent de la richesse et de l’innovation, il y a celle défendue par l’Institut Molinari , qui est d’en finir avec les impôts de production qui étouffent les entreprises françaises.

    Dans un rapport de juin 2020 , le think tank estime que ce type de fiscalité pénalise les secteurs les plus tournés vers la concurrence internationale et qu’il agit comme une taxe sur les exportations et une subvention aux importations.

    Source Institut Molinari, Les impôts de production, un mal français.

    Le volet fiscalité des entreprises est essentiel pour gagner en compétitivité, mais la crise sanitaire s’est faite révélatrice d’une crise plus profonde du modèle français. Rien ne semble avoir été pensé au sommet de l’Etat pour adapter les institutions du pays à une concurrence internationale qui s’est accrue en 50 ans.

    La recherche et le développement mis à part certains secteurs comme le nucléaire ou l’électricité, font figure de parent pauvre comparés aux sommes colossales englouties par notre système de sécurité sociale ultraprotecteur.

    Comme le rappelait récemment Jean-Baptiste Noé :

    « La partie de la population employée dans le secteur soumis à la concurrence internationale passe de 47.5 % en 1975 à 35% en 2009. Dans le même temps, la population employée dans la fonction publique et le secteur nationalisé passe de 18% à 31%. Et cela au moment même où l’économie française ne cesse de s’ouvrir au monde extérieur. En 2000, le marché intérieur français ne représente que 3% du revenu brut mondial. Pourtant, les politiques le considèrent encore et toujours comme le débouché de l’industrie française.»

    Il est encore temps pour Emmanuel Macron de mettre en place les réformes nécessaires pour que la France regagne en compétitivité. La crise sanitaire ne s’effacera pas par plus de socialisme, mais par plus de libertés, d’initiatives locales, individuelles et moins d’administration.

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      Emmanuel Macron : l’État, c’est moi

      Claude Robert · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Sunday, 31 January, 2021 - 04:45 · 5 minutes

    macron

    Par Claude Robert.

    Tout homme politique respectueux de la démocratie sait combien il lui est impératif de séparer l’exercice du pouvoir de ses intérêts personnels. Il sait également combien il doit s’attacher à ce que son indépendance ne soit jamais prise en défaut. Le temps des monarchies de droit divin est en effet révolu. Pas un seul homme politique avisé ne se risquerait à un retour à l’absolutisme . Surtout dans une démocratie, système par définition fragile exigeant une exemplarité de tous les instants.

    Il semble cependant que ces considérations éthiques n’étouffent pas spécialement le président Macron. La récente immixtion de son épouse dans les affaires gouvernementales, en matière de crise pandémique qui plus est, nous rappelle une nouvelle fois combien l’hôte actuel de l’Élysée paraît avoir fait sienne cette fameuse formule « L’État, c’est moi ».

    L’étrange affaire Benalla et consorts

    Recruté par l’Élysée sans que le ministre de l’Intérieur en soit informé (dixit Gérard Colomb lui-même), Alexandre Benalla est un proche du couple présidentiel qu’il accompagne « sur des déplacements publics, mais aussi lors d’escapades privées, comme une balade à vélo lors d’un week-end au Touquet ou juste après Noël pour des vacances au ski à La Mongie » (France Info – 20 juillet 2018).

    Bien après avoir été pris en flagrant délit de bastonnade et d’usurpation du statut de policier, bien après avoir été finalement licencié, Benalla continuera de servir l’Élysée pour des missions diplomatiques. Et c’est l’un de ses amis personnels, Christian Guédon, qui sera recruté de façon dérogatoire pour le remplacer, sur ses propres recommandations ( Médiapart / L’Express – 22 mars 2019).

    Cette succession d’agissements administrativement impossibles et moralement douteux confirme s’il en est besoin la prééminence des considérations relationnelles et privées sur le respect des procédures officielles. Ce qui, de la part du président lui-même, et donc au plus haut niveau de l’État constitue un sacré pied-de-nez à la démocratie et aux exigences minimales d’un État de droit.

    Après le cercle des proches, la belle-fille du président

    Qui n’a pas été choqué par la façon dont le Grand débat instauré suite à la révolte sociale des Gilets jaunes, et présenté comme une grande consultation publique, a été détourné de sa fonction et préempté par le gouvernement ? Entravé sur le fond, du fait de la limitation des sujets abordés, il s’est même vu dénaturé sur la forme par la participation contre nature du président lui-même ! Que Macron ait osé intervenir intuitu personae dans l’animation des réunions censées donner la parole au peuple est tout simplement grotesque.

    Ce mépris des mécanismes d’expression populaire s’est épanché à l’identique lorsque le président s’est permis d’ impliquer sa belle-fille dans le dispositif d’animation d’un débat , celui de Saint-Josse-sur-Mer. Peu importe que Tiphaine Auzière ait été payée ou pas pour cette prestation, elle dément d’ailleurs l’avoir été, son intervention était parfaitement illégitime.

    Ni le président, ni sa belle-fille ne sont bien évidemment indépendants et donc d’une quelconque légitimité pour représenter le peuple, encore moins pour l’aider à s’exprimer dans un processus qui se révèle cadenassé de toutes parts. Que ce Grand débat ait accouché d’une Convention pour le climat qui n’a rien à voir, et dont les recommandations sont en opposition diamétrale avec les récriminations des Gilets jaunes, signe la complète réussite de la manœuvre. Tel un monarque absolu, le président Macron s’est adjugé, à lui-même et à un membre de sa famille, le droit de parler à la place du peuple.

    Et maintenant son épouse

    Nouveau coup dur pour le respect du mécanisme démocratique, ne serait-ce que dans son apparence, Brigitte Macron déballe le 25 janvier sur les ondes tout le bien qu’elle pense de son mari et son efficacité en tant que président : « Il ne baisse jamais les bras, il travaille, il trouve des solutions » (RTL 25 janvier 2021). Quelques minutes plus tard, elle laisse supposer un « troisième confinement » et s’affiche particulièrement inquiète pour les prochains mois de la pandémie.

    Impossible de ne pas voir la main du président utilisant son épouse, non élue, pour préparer les mentalités à une troisième déception. On imagine sans forcer l’hôte de l’Élysée profiter de la personnalité plutôt sympathique de la première dame pour l’aider à faire passer des décisions de plus en plus controversées.

    La France, des libertés qui s’amenuisent peu à peu

    Les atteintes à la liberté sont légion depuis le gouvernement Macron. Que ces atteintes soient dirigées contre l’ indépendance des médias , contre la vitesse des voitures , qu’elles soient justifiées par l’insécurité, par la tentation de régenter Internet ou par la situation sanitaire pandémique, force est de constater que le mandat du président actuel arbore une coloration toute particulière.

    Mais ce qui est frappant dans les cas ici traités, c’est cette touche de népotisme derrière l’absence de scrupule d’un président qui semble s’être approprié le pouvoir à la façon d’un souverain ou d’un gouverneur de République bananière. Oser en effet interférer dans ce que le processus démocratique a de plus sacré, que ce soit directement ou par le biais de proches et de membres de sa famille constitue une véritable atteinte au symbole même de la démocratie.

    Est-ce par absence de culture humaniste, par absence de compassion pour le peuple, ou par un pur autoritarisme assumé ? Nous ne le saurons probablement jamais. Le fait est que l’individu ne s’en cache même pas, et c’est peut-être là l’espoir que d’ici les prochaines élections présidentielles, la majorité des électeurs en soit enfin devenue consciente.

    Sur le web

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      Reconfinement : Emmanuel Macron face au défi de l’acceptabilité sociale

      Jonathan Frickert · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 30 January, 2021 - 04:30 · 6 minutes

    Par Jonathan Frickert.

    Reconfinera ? Reconfinera pas ? La question semble désormais tranchée à quelques heures d’une probable nouvelle allocution présidentielle.

    Le chef de l’État envisageait jusqu’alors trois hypothèses : un confinement le week-end, un confinement dur comme au printemps ou un confinement souple comme à l’automne.

    Après une semaine d’incertitudes et de consultations, Emmanuel Macron devrait trancher ce week-end en faveur d’ un reconfinement préventif . Ces hésitations ajoutées à la fin de la mission d’information parlementaire sur la Covid-19 votée ce mercredi laisse apparaître une certaine panique au sommet de l’État.

    Alors que la contestation prend de l’ampleur partout dans le monde, le chef de l’État a-t-il enfin pris conscience de la colère sourde qui frappe le pays ?

    L’Élysée ménage l’opinion

    Ce week-end, le bruit d’un confinement annoncé dès cette semaine par le chef de l’État s’est fait de plus en plus sentir. En début de semaine, l’Élysée a pourtant joué l’apaisement en reportant ces annonces sine die , laissant à Olivier Véran le soin de préparer le terrain par un nouveau point de situation ce jeudi. Après un an de restrictions, le président de la République s‘est laissé le temps de la réflexion en reportant à ce week-end l’annonce d’un probable troisième confinement.

    Si, officiellement, ce report serait dû à l’évaluation du couvre-feu dont l’efficacité « s’estompe » , d’autres raisons semblent peser dans le choix de l’exécutif : les inconnues entourant les variants du virus, mais surtout l’acceptation d’un nouveau confinement par les Français.

    Emmanuel Macron a semble-t-il décidé de ne plus se laisser déborder par les médecins tirant la sonnette d’alarme depuis plusieurs semaines. Parmi eux, outre les propos hallucinants de Jean-François Delfraissy sur un virus « diabolique et beaucoup plus intelligent que ce qu’on pense », l’infectiologue Karine Lacombe a évoqué la semaine dernière un mois de mars « très dur » . Des éléments amenant l’idée d’un confinement préventif afin d’éviter une troisième vague.

    Seulement, là où le gouvernement avait l’habitude de s’interroger sur quels lieux fermer, il s’interroge aujourd’hui sur la meilleure manière de ménager une opinion désormais défavorable à 56 % à un nouveau confinement.

    Ces derniers jours, la détresse des PME s’est encore accentuée avec la double-peine de la fermeture contrainte et de la fin de la doctrine du « quoiqu’il en coûte ». À ce désespoir s’ajoute désormais l’exaspération des Français craignant aujourd’hui davantage le contre-coup social que le virus lui-même.

    Face à cela, la réticence de l’exécutif est d’autant plus justifiée que les manifestations commencent à se multiplier partout dans le monde et en Europe en particulier.

    Une flambée de violence dans plusieurs pays du monde

    Pour cause, plusieurs pays connaissent d’importantes manifestations pour protester contre les mesures prises par leurs gouvernements.

    Au Moyen-Orient, plusieurs pays connaissent une flambée de violence depuis lundi, en particulier au Liban ainsi qu’en Israël, où le troisième confinement en place depuis décembre dernier provoque ces derniers jours des échauffourées dans plusieurs quartiers de Jérusalem.

    L’Europe n’est pas épargnée, notamment en Espagne, mais également au nord de la région. Ainsi, le mouvement « Men In Black Danemark » né, comme les Gilets jaunes, sur Facebook, mène depuis le début du mois de janvier l’opposition à « la dictature du semi-confinement », alors que le pays connaît depuis décembre une fermeture des bars et des restaurants.

    L’escalade de violence est montée d’un cran ces derniers jours. Des poupées à l’effigie de la Première ministre du royaume arborant des menaces de mort ont été régulièrement incendiées ces derniers jours.

    Mais l’État le plus scruté est sans doute les Pays-Bas, revenu au calme mercredi après près de trois soirées d’émeutes où les pillages ont succédé aux affrontements dans les principales villes du pays.

    Ces derniers jours, la Hollande est devenue le symbole de la contestation contre les restrictions sanitaires.

    En cause : la mise en place d’un couvre-feu à compter du 23 janvier. Une première depuis 75 ans entraînant une flambée de violences que le Premier ministre peine à juguler, alors que le bourgmestre d’Eindhoven, réputée pour son club de football, n’a pas hésité dimanche à évoquer un risque de guerre civile .

    Difficile de ne pas voir dans ce qui se passe dans ce pays de longue tradition libérale l’expression d’un mécontentement. Le royaume hollandais n’est pourtant pas connu pour sa propension à la contestation, à l’inverse de la France.

    Une contestation qui monte

    L’Hexagone est étonnamment épargné par ces mouvements alors que le pays est soumis à des mesures similaires à celles que connaissent nos voisins et ce depuis un an.

    Les frictions semblent toutefois prendre de l’ampleur ces derniers jours, avec l’émergence du hashtag #JeNeMeReconfineraiPas puis de #DésobéissanceCivile depuis ce week-end.

    Loin des gazouillis twitterresques, c’est le secteur de la restauration qui a ouvert la voie, et en particulier Stéphane Turillon. Ce restaurateur a décidé de rouvrir son établissement à compter du 1er février pour dénoncer la surdité des autorités sur le malaise de la profession. Son appel devrait être suivi, alors que plusieurs réouvertures clandestines se multiplient partout dans le pays.

    Du côté du monde universitaire, dont la détresse a récemment été rappelée , ce sont les étudiants d’une trentaine de facultés qui envisagent désormais une occupation des amphithéâtres et appellent à reprendre au plus vite les cours en présentiel.

    Le pays des contestations égalitaires

    La France est un pays de contestations. Une réputation que les nombreux mouvements du quinquennat Macron n’ont guère démentie. Comment alors expliquer cette lenteur dans la contestation ? Un des arguments les plus probants est sans doute la question de l’égalité.

    Une propension que rappelait Tocqueville dès 1856 dans L’Ancien Régime et la Révolution :

    « [Les Français] veulent l’égalité dans la liberté et, s’ils ne peuvent l’obtenir, ils la veulent encore dans l’esclavage. »

    Les Français sont davantage attachés à l’égalité qu’à leur liberté, de l’égalité devant la loi en 1789 à l’égalité fiscale des Gilets jaunes canal historique en passant par l’égalité sexuelle en mai 1968.

    L’Histoire aime les symboles. La nation qui a vu naître l’auteur du Discours de la Servitude Volontaire n’a pourtant contribué qu’à une infime partie de celui de La Désobéissance civile , Henry David Thoreau n’étant d’origine française que par son grand-père.

    Cette impression de passivité n’est toutefois que factice tant l’appréhension semble avoir frappé la macronie durant une semaine de tergiversations.

    Reste à savoir si le chef de l’État aura la décence d’en tenir compte.