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      Confinement, couvre-feu : entrepreneurs, défendez-vous de ces folies !

      Sébastien Leblet · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 20 January, 2021 - 04:30 · 4 minutes

    masque

    Par Sébastien Leblet.

    Comme le relate un récent article de Newsweek , une étude évaluée par les pairs publiée récemment dans l’ European Journal of Clinical Investigation démontre qu’il n’existe aucun intérêt net aux confinements de toute la population d’un pays pour répondre à l’épidémie de Covid-19.

    Cette étude vient corroborer d’autres études comme, entre autres, celle de la prestigieuse Université de Stanford ou une autre, plus ancienne, de l’institut national de Santé publique norvégienne .

    Or, le gouvernement français a fait le choix de confiner la totalité de sa population en mars 2020 puis à nouveau fin octobre 2020, et ce bien que l’OMS ait indiqué que le confinement n’était pas la solution et ne devait être décidé qu’en dernier recours.

    Depuis le début de l’épidémie le gouvernement français a aussi choisi d’y répondre quasi-exclusivement par des mesures liberticides comme l’instauration de nombreux couvre-feux (à 21 heures, à 20 heures, à 18 heures, etc.) ou d’obliger les Français à s’auto-signer des attestations de déplacement.

    Comme chacun le sait, ce sont bien ces mesures, et non l’épidémie de Covid-19, qui sont responsables d’une perte, selon les métiers, de 10 à 50 % de chiffre d’affaires sur l’année 2020 pour les TPE, PME, commerçants et professions libérales de France.

    À l’aune d’un troisième confinement qui semble prévu pour le 22 ou le 29 janvier, si les chefs d’entreprise n’ont pas vocation à faire de la politique, il leur appartient cependant – voire il est de leur devoir, de défendre les intérêts de leur entreprise, de leurs actionnaires et de leurs salariés.

    Plutôt que de confiner la France entière ou de limiter le déplacement des Français depuis un an, le gouvernement français aurait très bien pu s’inspirer sans risques des pays qui ont réussi à limiter le nombre de morts de la Covid-19 sans détruire leur économie. Faut-il rappeler qu’en termes de mortalité par million d’habitants, la France se classe 176ème sur 197 pays ?

    Les comparaisons internationales nous apprennent que l’État français aurait très bien pu, par exemple :

    • contrôler ses frontières nationales par la preuve de tests négatifs au Covid-19, comme quasiment tous les autres pays du monde ;
    • offrir des masques FFP2 aux plus âgés et/ou plus fragiles, comme en Allemagne ;
    • mettre en place des tests massifs de la population pour n’isoler que les personnes malades, comme beaucoup de pays asiatiques l’ont fait, à commencer par Taïwan ;
    • ne confiner que les plus âgés ;
    • encourager les molécules ou les compléments alimentaires diminuant la mortalité de la Covid-19 au lieu de les combattre ou les ignorer ;
    • accélérer la vaccination de ceux qui le souhaitent ;
    • rouvrir, et non fermer des lits d’hôpital ;
    • etc.

    De ce fait, compte tenu des forts doutes qui existent sur la pertinence des mesures prises par le gouvernement français pour lutter contre cette épidémie, tous les chefs d’entreprise de France sont fondés à demander rapidement des comptes à l’État sur sa gestion de la crise devant les tribunaux administratifs, pour commencer.

    Il appartiendra à l’État de prouver que les mesures restrictives majeures qu’il a prises à l’encontre de la liberté d’entreprendre et de commercer s’appuient bien sur des preuves scientifiques de leur efficacité et de la bonne prise en compte de la balance bénéfices/risques.

    Si l’État français se révèle incapable de prouver – études scientifiques à l’appui – la pertinence de ces mesures de confinement et autres couvre-feux, il devra sans délai indemniser le préjudice subi par les entreprises, ses dirigeants, ses actionnaires, ses salariés, et surtout cesser immédiatement sa politique pour en mettre une autre en place, plus appropriée.

    Alors, chefs d’entreprise, si vous ne souhaitez pas que 2021 se répète à l’identique de 2020 et que vous et vos salariés ne finissiez pas bientôt au Revenu universel en cours d’étude à l’Assemblée nationale, fédérez-vous vite et mandatez un avocat !

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      Industrie : ce qu’il faut faire d’urgence pour la sauver

      Claude Goudron · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 19 January, 2021 - 04:30 · 4 minutes

    industrie

    Par Claude Goudron.

    Quand s’arrêtera donc la descente aux enfers de notre industrie en très grand danger ?
    Deux signaux devraient nous alerter.

    Le premier est national et concerne la part de l’industrie dans le PIB. Au début des années 2000, comme en Allemagne, la part de l’industrie était de 22 %, et elle est passée à 25,8 % en 2018… En France elle a chuté à 10 %.

    Le second signal me touche personnellement. C’est la situation dans ma région, la Franche-Comté, pourtant reconnue la plus industrialisée de France, et plus particulièrement mon village de 3000 habitants, Giromagny, situé au pied du Ballon d’Alsace, qui m’a accueilli lorsque j’ai voulu développer mon activité dans des locaux plus grands.

    En 1990, il y avait sept entreprises industrielles, dont la mienne, et une de plus de 200 salariés. À ce jour il n’en reste plus qu’une, celle que j’ai créée, ULTRALU, et qui compte 35 employés.

    Comment en sommes-nous arrivés là ?

    Je pense que tout a commencé en 2001 avec Alcatel et son patron Serge Tchuruk qui a défendu une idée qui lui a paru géniale… « Une entreprise sans usines » pour arriver tout naturellement à « une usine sans ouvriers » : après avoir fusionné avec Lucent en 2015 le groupe se fait racheter par Nokia qui, en 2016 en possède 95 % des droits de vote.

    Bien entendu, aidé par les 35 heures et la retraite à 60 ans il ne pouvait en être autrement, un employé français travaillant 30 % de moins que son collègue d’outre-Rhin.

    Pendant que nos amis Allemands jouaient à fond la carte industrie, en France, nous étions persuadés que l’avenir économique de notre pays serait dans le service, oubliant au passage que le plus grand consommateur de service était en fin de compte… l’industrie.

    En effet, depuis les années 1980, l’effectif industrie/service était équivalent, soit chacun 23 % des emplois en France ; en 2016 c’était 10 % pour l’industrie (moins 13 points) mais seulement 30 % pour le service (plus 7 points) ; donc une perte d’emplois de 5 points (source insee.fr).

    Quelles conséquences ?

    Elles sont nombreuses et prévisibles :

    Tout d’abord un chômage structurel augmenté que l’on traîne depuis une quinzaine d’années reste bloqué à +5 points.

    Une grande dépendance sur des produits stratégiques depuis les masques, les tests et les vaccins Covid-19 mais aussi notre sécurité nationale avec par exemple le porte- avions Charles de Gaulle qui, depuis le rachat d’Alstom Power par GE, ne peut entretenir son pont d’envol sans l’accord des Américains.

    Une balance commerciale négative depuis 2004. Nous affichons, pour l’année 2018 le déficit s’èlève à 60 milliards d’euros, tandiq que l’Allemagne affiche un excédent de 228 milliards.

    La perte de plus de 50 % des capacités industrielles du pays a amputé les rentrées fiscales et sociales que l’État a essayé de compenser par une hausse des cotisations et impôts en tout genre (impôts de production principalement) pénalisant encore plus nos entreprises. Ce qu’il a finalement admis, mais sans cesser pour autant d’augmenter ses dépenses, cette fois-ci par de la dette, honteusement sur le dos de nos enfants et petits-enfants.

    Les entreprises, principalement industrielles, pénalisées par une ponction nettement supérieure à leurs concurrents étrangers, ont été obligées de rogner sur leur marge pour se maintenir dans la course, réduisant alors leurs fonds propres, donc leur trésorerie, ce qui les rend vulnérables en temps de crise. Cette vulnérabilité en fait des proies toutes trouvées pour les requins internationaux. Et c’est comme cela que notre tissu industriel disparaît irrésistiblement .

    Beaucoup plus sournois mais très nocif à terme, le déclassement du pays peut mettre en péril sa participation à l’Europe, voire la faire exploser.

    Les mesures urgentes indispensables pour l’industrie

    Elles sont connues, mais aucun décideur n’ose s’y aventurer.

    C’est d’une part un choc de simplification administrative, enclenché par François Hollande mais très vite abandonné, par l’allègement de la réglementation des TPE & PME et d’autre part une baisse importante des charges et impôts afin de revenir au niveau de l’Allemagne, en s’inspirant des réformes Hartz mises en place par le socialiste Schroeder.

    Il faut impérativement et très rapidement diviser par deux les pressions fiscales et sociales sur toutes les entreprises en rapport avec l’industrie. En France, les charges sociales restent deux fois plus élevées qu’en Allemagne sur un salaire de 4000 euros et trois fois plus sur un salaire de 8000 euros.

    Ces mesures ne seraient pas aussi pénalisantes qu’on pourrait le croire pour le budget de l’État. Elles seraient même à terme bénéfiques en application de la courbe de Laffer ou le trop d’impôt tue l’impôt .

    En effet, en divisant par deux les charges sociales, il n’est pas impossible de retrouver à moyen terme le niveau d’industrie dans le PIB des années 2000, entraînant le doublement de l’effectif : charges divisées par deux sur un effectif multiplié par deux égales rentrées identiques.

    Un cercle vertueux s’enclencherait alors avec moins de chômeurs à indemniser, soit environ 15 milliards d’euros sur les 31 milliards dépensés chaque année. Tout bénéfice pour les comptes de l’État.

    Un très bon programme pour un candidat à la présidentielle qui s’afficherait en véritable libéral, c’est-à-dire un candidat sachant tout simplement compter.

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      Économie française : la grande glaciation

      Pierre Robert · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 18 January, 2021 - 04:30 · 9 minutes

    Par Pierre Robert.

    Il n’y a pas que les doses de vaccin que l’on stocke dans des congélateurs. On y a aussi mis notre économie qui s’y engourdit dangereusement et, en France plus qu’ailleurs, risque d’avoir bien du mal à en sortir.

    Le 14 janvier 2021, les annonces de Jean Castex ont encore fait descendre la température de quelques degrés.

    Il n’y a pas que les personnes en surpoids qui sont affectées par la Covid. Elle frappe aussi nos administrations obèses en révélant une fois de plus leur prodigieuse inefficience. La crise a agi comme un scanner montrant que des pans entiers de l’action publique sont défaillants, minés par un excès de bureaucratie, « ce mécanisme par lequel une personne est confortablement coupée des conséquences de ces actes » selon la définition de Nassim Nicholas Taieb ( Jouer sa peau , éd. Les Belles Lettres, 2017).

    Ce qui est désormais en jeu, c’est la survie même de notre économie qu’un empilement de décisions administratives prises sur la base d’une erreur initiale d’appréciation a plongé dans un état de plus en plus préoccupant.

    Un étrange mimétisme

    À la fin de l’hiver dernier, une époque qui parait déjà si lointaine, le surgissement de l’épidémie a fait entrer le monde dans une période de radicale incertitude. L’avenir proche est devenu subitement illisible pour ceux qui doivent prendre des décisions. La théorie économique montre que dans ce cas le plus sûr est d’observer ce que font les autres et de les copier.

    Conformément à ce schéma la plupart des gouvernements ont adopté une stratégie de confinement, poussés par les conclusions alarmistes d’une étude menée au sein de l’Imperial College de Londres par l’équipe du professeur Neil Ferguson estimant que le virus pourrait infecter 80 % de la population et tuer entre 2 et 3 % des personnes contaminées

    À cela s’ajoute le fait qu’en France plus encore qu’ailleurs sévit le principe de précaution dont les retombées judiciaires poussent les décideurs à privilégier le scénario le plus pessimiste. C’est ce que s’est empressé de faire le Conseil scientifique mis en place par notre gouvernement pour éclairer ses décisions. Il craignait que le virus ne provoque une hécatombe hexagonale faisant en quelques mois de 300 000 à 500 000 morts.

    Une stratégie mortifère

    Toute la stratégie adoptée découle de cette analyse initiale. Elle n’est dictée que par un seul objectif, éviter l’engorgement de notre fragile système de soins, elle ne se réfère en dernier ressort qu’à un seul indicateur, le nombre de décès directement dus au virus.

    Tout a donc été subordonné aux impératifs sanitaires sans prendre en compte les dommages collatéraux engendrés. Or ceux-ci sont énormes, en France plus qu’ailleurs pour des raisons spécifiques à notre pays et tenant à l’inefficience de ses administrations et à la spécialisation de son économie dans des secteurs très vulnérables à la propagation du virus (tourisme, automobile, aéronautique).

    Ce qui rend la situation plus tragique encore est qu’on a réagi à l’excès sur la base de données erronées et qu’en dépit des dégâts provoqués par cette stratégie, la logique que suit le gouvernement le conduit à ne pas la remettre en question.

    Le maître du désastre

    C’est ainsi que certains de ses collègues épidémiologistes ont surnommé le professeur Neil Ferguson.

    En 2002, son modèle annonçait qu’au Royaume- Uni 150 000 personnes pourraient mourir de la maladie de la vache folle ; il y en a eu 177.

    En 2005, il prévoyait que la grippe aviaire pourrait faire jusqu’à 150 millions de morts dans le monde ; il y en a eu 282.

    Selon les spécialistes le modèle dont sont issues ses prévisions de 2020 est basé sur un code non divulgué de sorte que d’autres scientifiques n’ont pu à l’époque en vérifier les résultats.

    Pour la Suède il envisageait qu’en juin 2020 100 000 personnes seraient mortes du SARS-CoV-2 ; à ce jour on y a enregistré 9834 décès.

    Les limites manifestes de cette modélisation sont qu’elle se fonde sur des hypothèses exagérément alarmantes. Avant d’atteindre l’immunité collective qui limitera la transmission, ce sont entre 20 et 40 % de la population, et non 80 %, qui devraient être contaminés avec un taux moyen de mortalité par infection d’environ 0,25 %, dix fois inférieur à ce qui était annoncé.

    Dans une atmosphère de panique générale , cette étude n’en a pas moins eu un impact considérable sur les décisions prises. De fait, elle était en phase avec les angoisses et les peurs du moment et par effet de rétroaction les a puissamment catalysées. Au printemps dernier, c’est le scénario le plus pessimiste qui a paru le plus crédible et qui l’a emporté en provoquant d’énormes dommages collatéraux.

    Des dommages collatéraux très importants

    Par décisions administratives, nous ne pouvons plus depuis des mois aller ni au restaurant, ni au café, ni au cinéma, ni au théâtre, ni au concert, ni au musée, ni dans les salles de sports ; les voyages prévus ont dû être annulés, les mariages ont dû être reportés, les enterrements se font à la sauvette.

    Les fontaines à gel hydro alcoolique sont partout, les files d’attente s’allongent devant les magasins quand ils sont ouverts et nous ne croisons plus dans l’espace public que des personnes masquées. Dans cet environnement anxiogène on ne peut plus faire de projets, ce qui est un handicap majeur pour les chefs d’entreprise quand ils peuvent encore exercer leur activité.

    Outre le coût social très lourd qu’elle engendre la situation a un impact de plus en plus violent sur notre économie. Privée d’oxygène, elle fonctionne au ralenti avec des performances encore plus mauvaises en France qu’ailleurs.

    En 2020 le PIB est en recul de 4,2 % dans le monde, de 7,5 % dans la zone euro mais de plus de 9% en France selon l’OCDE. En 2021 des emplois y seront détruits en grand nombre, l’avenir des secteurs les plus touchés par les mesures de confinement et de couvre-feu paraitra de plus en plus incertain et les nuages s’accumuleront sur les étudiants en formation dont l’employabilité ne peut que se dégrader s’ils restent trop longtemps éloignés du marché du travail.

    En revanche, la victoire de l’économie de plateforme (celle que régissent Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft ou encore Zoom et autres Netflix,) est écrasante alors que les acteurs européens et singulièrement français en sont dramatiquement absents. De cette économie digitale dont les maîtres deviennent plus influents que les États nous ne détenons pas les clés.

    Nous devrons donc en subir la domination, faute d’avoir investi à temps dans les secteurs d’avenir. Reste seulement à espérer ne pas rater la prochaine révolution technologique, celle qui avec la 5G et les objets connectés devrait s’ordonner autour de la santé, de l’éducation, de la culture et de l’environnement. Mais pour y parvenir notre pays cumule des handicaps aggravés par la crise sanitaire.

    Quand on en verra la fin, son économie en sortira écrasée par la dette publique , une dette qui depuis 40 ans finance non des investissements porteurs d’avenir mais les dépenses courantes. En 2020 elle a servi à compenser les pertes de revenus des agents empêchés d’exercer par décision administrative. Elle a donc financé la chute du niveau de vie et l’appauvrissement du pays. Une fois l’épidémie jugulée, pour le malade le risque est désormais de mourir guéri.

    Réévaluer le dispositif

    Ce qui se passe depuis le printemps dernier est entièrement subordonné à des mécanismes politiques. La viabilité des firmes est directement conditionnée par des mesures administratives les autorisant ou non à fonctionner normalement. Leur multiplication a plongé notre économie dans une sorte de coma.

    Il est urgent de rectifier le tir en faisant quelque chose que nos administrations détestent faire par-dessus tout : évaluer l’efficacité des dispositifs qu’elles ont imposés à tous. Le bon sens voudrait pourtant que soit dressé le plus vite possible un bilan de leurs coûts et de leurs avantages. D’ores et déjà on peut en prédire la seule conclusion raisonnable : les dégâts de toute nature provoqués par cette stratégie de verrouillage sont infiniment supérieurs à ses avantages.

    Il ne s’agit pas pour autant de ne rien faire mais de cibler les mesures de protection, qui par définition ont un aspect coercitif, sur les 10 à 12 millions de personnes vulnérables face au virus en raison de leur âge, de leur poids ou de certaines pathologies. Cela permettrait de délivrer les 55 millions d’autres du carcan qui les étouffe sans pour autant les exposer à un risque significatif.

    Quant à la couverture vaccinale , il faut l’établir de la manière la plus large et la plus rapide que possible, ce que la France a les moyens de faire si on parvient à neutraliser les excès de sa bureaucratie.

    Remonter la pente ?

    Selon Robert Boyer se référant aux enseignements de l’histoire il faut beaucoup de temps pour effacer les traces d’une grande pandémie ( Les capitalismes à l’épreuve de la pandémie , Ed. La Découverte, 2020). Mais ce délai varie selon les pays en fonction du degré plus ou moins élevé de réactivité de leur appareil industriel. À cet égard on retrouve le vieux clivage entre le nord et le sud de l’Europe. En passant du sixième au 26ème rang pour ce qui est du revenu par habitant, notre pays a depuis 40 ans dangereusement tendance à basculer du mauvais côté.

    La crise sanitaire peut être l’occasion de corriger le tir en rectifiant ce qui ne fonctionne pas ou mal.

    Cela veut dire réduire les dépenses publiques qui financent des administrations qui ont fait une fois de plus la preuve de leur inefficience. La France consacre à ses dépenses publiques l’équivalent de 56 % de son PIB, douze points de plus que l’Allemagne dont la population est pourtant plutôt mieux administrée, mieux soignée et mieux éduquée. Rien ne justifie un tel écart .

    Cela veut dire aussi stimuler l’investissement productif privé par des mesures fiscales d’allègement et non en les subordonnant aux oukases d’une superposition de comités Théodule qui tels le canard sans tête n’ont ni boussole ni direction.

    Le mieux que puisse faire aujourd’hui l’État c’est de favoriser et d’accélérer le plus tôt possible le retour du marché. Le danger fatal serait qu’il prétende réparer lui-même ce qu’il a détruit. Ce sont au contraire les forces du marché qu’il faut réactiver après qu’elles ont été trop longtemps étouffées.

    Pierre Robert est l’auteur de Fâché comme un Français avec l’économie , ed. Larousse, 2019.

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      La France du « tout gratuit », quoi qu’il en coûte

      Didier Cozin · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Sunday, 17 January, 2021 - 04:40 · 9 minutes

    rente

    Par Didier Cozin.

    Toujours en quête de gadgets sociaux, souhaitant baisser les charges tout en maintenant les coûts, les pouvoirs publics auraient trouvé la solution pour dégager un consensus en France : tout offrir, ne plus rien faire payer, subventionner tous les secteurs, toutes les entreprises, toutes les activités, quoi qu’il en coûte, en attendant de se refaire, que la reprise fasse le travail et rembourse.

    Payer pour des services devient en France incongru, grotesque souvent inaudible. La décence voudrait que tout devienne gratuit (le logement, la nourriture, les soins, l’éducation, les transports , les loisirs…)

    Les citoyens pourraient ainsi épargner leurs revenus quand ils en ont, et les tensions sociales disparaîtraient par enchantement ; pourquoi je travaillerais alors que l’autre ne fiche rien ?

    La rente devient la norme en France

    Tout fier de son capital historique, architectural, culturel, économique, financier accumulé au fil des siècles, le pays a décidé de vivre de ses rentes, de consommer progressivement et définitivement son capital et ses richesses passés.

    L’économie du gratuit

    Au-delà de ce mirage d’une gratuité généralisée et donc de l’absence de nécessité de travailler pour financer son existence ou celle de ses proches, cette absence de contrepartie économique présente de nombreux inconvénients que nous n’avons pas fini de payer.

    « Quand c’est gratuit c’est vous le produit » : rien n’est jamais offert sans contrepartie.

    La gratuité n’est jamais réelle et totale. Notre ancien président a eu beau déclarer « c’est gratuit, c’est l’État qui paie » la gratuité n’existe pas, comme le démontrent quotidiennement les services prétendument gratuits des géants américains du numérique.

    La gratuité entretient l’illusion que le travail se ferait seul, sans le concours de chacun. Les transports en commun que certains veulent rendre gratuits pourraient fonctionner sans coûts, ni investissements, ni consommation d’énergie…

    La gratuité dévalorise et dévalue les services soi disant offerts. On le constate depuis 50 ans avec l’école gratuite de 3 à 25 ou 30 ans, qui est largement devenue une planque pour la jeunesse , un asile ou une couverture.

    La gratuité entretient la défiance du citoyen. Sous le prétexte souvent vérifié qu’il faut bien un retour aux cadeaux reçus (on rend une invitation) sous une forme ou une autre (des impôts et taxes élevés, des contraintes règlementaires, des injonctions sanitaires…) les citoyens se méfient à la fois des institutions, de leur administration ou de la gratuité du vaccin contre la Covid-19 car si c’est gratuit c’est pour nous injecter du poison ou une puce pour nous contrôler.

    La gratuité serait la première marche du revenu universel ou d’ une dotation à la naissance (entre 30 et 100 000 euros pour chaque nouveau-né) qui serait la contrepartie à la disparition du travail (en fait des emplois salariés), un antidote à la pauvreté ou une substitution à la lourde et inefficace redistribution , laquelle depuis 50 ans ne crée plus ni richesses ni équité.

    Une illustration des méfaits de la gratuité : la formation des adultes

    Alors qu’un adulte doit apprendre tout au long de sa vie, qu’à la différence d’un enfant il dispose en principe des revenus de son travail, l’État et les partenaires sociaux ont décrété dès 1971 que les travailleurs, salariés notamment, ne paieraient jamais pour leur formation.

    Non seulement l’employeur devait financer la formation mais tous les frais annexes seraient à sa charge : le transport du stagiaire, sa restauration, son éventuel hébergement et surtout le temps de la formation, accordé forcément sur le temps travaillé alors que les 35 heures n’ont jamais été envisagées pour libérer du temps pour apprendre.

    L’absence de résultats de la formation gratuite est une évidence dans le monde du travail.

    • Seule une minorité de travailleurs se forme ou est formée, soit entre 5 et 10 % des salariés les plus qualifiés.
    • Le système qui se veut assurantiel (on cotise tous et on attend pour bénéficier d’une formation) vise à monter d’un seul niveau de qualification tout au long d’une vie professionnelle (une seule formation sur plus de quarante années).
    • Le système paritaire a conçu vers 2014 un second leurre social en plus de la mutualisation : le compte formation (CPF), calibré pour ne former qu’un million de bénéficiaires chaque année. Il organise donc la rareté sur une sorte de livret de caisse d’épargne où chacun pourrait puiser une seule fois (deux au maximum pour des formations longues) dans sa vie professionnelle.

    L’école laïque, gratuite et obligatoire jusqu’à 14 ans, puis 16 ans, et désormais quasiment 18 ans, a constitué une avancée sociale et a permis d’industrialiser le pays au prix de l’abandon des campagnes.

    Mais aujourd’hui la formation gratuite et prétendument universelle joue à contre-emploi et retient/empêche les Français d’apprendre, de changer, de s’adapter à un travail qui évolue plus vite qu’eux bien souvent.

    Nos rentes sociales, ou acquis sociaux

    Selon le dictionnaire Larousse, la rente se définit comme étant « l’assurance de percevoir un revenu régulier sans travail » . Elle s’oppose par là-même au travail qui est à la fois :

    • un risque (de perdre son travail, son entreprise, son activité)
    • un effort (se lever le matin, prendre des responsabilités, diriger ou être dirigé)
    • une mobilisation des ressources internes et externes pour produire des richesses
    • une collaboration et une interaction avec les autres (on perçoit individuellement dans son coin sa rente ou ses allocations alors qu’on travaille toujours avec et pour les autres).

    Cette rente qui entre en conflit avec le travail est installée partout en France

    Les retraités sont évidemment les premiers et les plus nombreux des rentiers. On peut estimer qu’ils perçoivent ce que l’assurance vieillesse leur assure en échange de leur travail passé.

    Mais c’est oublier que le travail salarié a tendance à disparaître au XXIe siècle car trop peu flexible, trop cher, trop compliqué et trop conflictuel.

    Confrontées à l’automatisation et à la concurrence mondialisée les entreprises sont très nombreuses à réduire leur masse salariale et donc leurs cotisations sociales. La méthode la plus simple étant les départs naturels et les pré-retraites.

    De nombreux jeunes n’ont ni l’envie ni souvent l’opportunité de travailler régulièrement et durablement, ce qui permettrait alors d’entretenir aujourd’hui 12 millions de retraités.

    Les salaires des jeunes sont souvent bien inférieurs aux pensions des retraités. Il sera bientôt impossible d’avoir autant de retraités que de salariés ou d’actifs. Après-guerre il y avait cinq actifs pour un retraité !

    Les retraites de la fonction publique pourraient nous ruiner car elles représentent un engagement financier supérieur au montant de la dette française. Elles ne sont pas provisionnées par l’État qui est son propre assureur. À part en baisser le niveau ou payer en monnaie de singe on ne voit pas comment elles pourront être maintenues à leur niveau élevé actuel, soit 75 % du dernier traitement.

    Le social représente une activité quasi industrielle en France

    15 % des dépenses sociales mondiales sont reversées aux Français qui représentent moins de 1 % de cette population mondiale. En 2020, la part des dépenses de protection sociale représentait 33 % du PIB, près de 700 milliards…

    Elles sont à la fois le principal poste de dépenses publiques en France (source vie publique) et le record du monde de la redistribution malgré les dénégations de ceux qui voient des ultra-libéraux à chaque coin de rue.

    La rente est une bulle

    La rente, dont nous avons fait une industrie, enferme les Français dans une bulle qui ne protègera que peu de temps encore nos concitoyens sur cette planète Terre qui comptera bientôt dix milliards d’habitants en compétition pour des ressources rares : travail, alimentation, eau potable, énergies fossiles…

    La rente est partout en France, à gauche comme à droite

    Nous avons vu qu’une rente est un revenu régulier obtenu sans travail. Elle n’est évidemment pas l’apanage de la gauche car à droite aussi on a ses rentes.

    L’immobilier

    Il permet de gagner virtuellement de l’argent en ne faisant rien car il suffit de s’endetter en achetant un bien dans une ville comme Paris. La conséquence de la hausse de l’immobilier dans les grandes villes est la paupérisation des jeunes, les loyers étant exorbitants, le sentiment factice d’enrichissement de tous ou presque, puisqu’il est possible de s’enrichir en dormant (pas d’impôts, de taxes ni même de CSG sur la revente de la résidence principale).

    Le commerce et l’activité économique en général

    En luttant contre la concurrence « libre et non faussée », droite et gauche se rejoignent pour empêcher l’arrivée de nouveaux compétiteurs, protéger pour les uns leurs marchés et pour les autres leurs acquis sociaux.

    L’exploitation du pays

    La plupart des héritiers ne savent pas faire fructifier le patrimoine ou le capital dont ils héritent. Nous pourrions ainsi rapidement dilapider le capital financier, culturel, environnemental accumulé par nos ancêtres au cours des siècles.

    Depuis la fin des Trente glorieuses nous vivons au-dessus de nos moyens grâce à des rentes et à notre endettement croissant.

    Ces vérités que les citoyens préfèrent ne pas entendre

    Tout l’art de chaque gouvernement a consisté depuis des décennies à cacher certains faits douloureux car remettant en cause les fondements de nos XIX et XXème siècles sociaux.

    La productivité de l’Occident s’affaisse depuis la première crise de l’énergie de 1973. Ce que nous produisons encore l’est grâce à des artifices financiers, comptables, monétaires (l’inflation jadis, puis les délocalisations et enfin l’endettement généralisé).

    Sans travail, aucun développement économique ni social ne nous sera plus permis dans un avenir proche. Mais le travail devenant trop cher, trop complexe, trop conflictuel nous l’avons laissé en grande partie quitter nos pays, l’activité est presque partout subventionnée, sinon devenue non rentable en France.

    Sans apprentissage, sans efforts éducatifs importants, sans formation tout au long de la vie, la France et l’Occident sont condamnés à régresser et à s’effondrer un jour comme la défunte URSS.

    La France ne doit pas devenir un pays de rentiers

    La gratuité partout, pour tous, les subventions et l’endettement généralisés n’éduquent ni ne forment personne. Pour apprendre il faut travailler, s’adapter, comprendre.

    Comme l’a récemment déclaré notre ministre du Travail « la France n’a pas un problème de demande mais d’offre » . C’est bien en augmentant la qualité et la quantité de travail que nous pourrons nous redresser, pas en augmentant sans fin le nombre d’ayants-droit du pays.

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      Interdire la location des « passoires thermiques », une fausse bonne idée

      Vincent Benard · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 16 January, 2021 - 04:45 · 6 minutes

    passoires thermiques

    Par Vincent Benard.

    Le gouvernement vient d’annoncer qu’à partir de 2023, les propriétaires ne seraient plus autorisés à louer des appartements ou maisons considérés comme des passoires énergétiques, soit la catégorie G des diagnostics de performance énergétique.

    Cette décision semble pétrie de bons sentiments et conforme à la pensée écologiquement correcte du moment, mais comme toute politique restrictive, elle n’ira pas sans effets pervers.

    Des bonnes intentions affichées aux effets pervers prévisibles

    70 000 logements privés et 20 000 logements publics seraient donc, à ce jour, concernés par cette décision, ce chiffre apparaissant faible, puisque 6 % des logements français, soit 1,8 million, sont concernés par ce classement en catégorie G, et plus de 20 % sont loués dans le parc privé ( source ).

    Le raisonnement du gouvernement est simple : ces logements généralement anciens et vétustes sont loués à des familles modestes, qui sont précisément celles n’ayant pas les moyens de payer leur surconsommation énergétique.

    De plus, qui dit consommation d’énergie dit au moins en partie émissions de gaz à effets de serre, et le gouvernement s’est fixé des objectifs ambitieux, voire irréalistes , de réduction de ces émissions.

    Le gouvernement en déduit donc qu’il faut soit contraindre les propriétaires à entreprendre des travaux de rénovation, soit leur interdire de louer ces logements. Ce simplisme interpelle.

    Tout d’abord, selon le CEREN (cf tableau ci-dessous, source ), malgré une augmentation notable de la population métropolitaine (+14 %), la consommation énergétique des Français pour leur chauffage a chuté de 23 % en 30 ans, preuve que le cadre législatif actuel, pour imparfait qu’il soit, permet déjà une amélioration de nos consommations énergétiques à un rythme soutenu.

    Il n’y a donc pas de « situation de crise de la consommation d’énergie résidentielle » qui justifierait cette soudaine agitation gouvernementale.

    En revanche, on ne peut que s’interroger sur les risques d’effets secondaires pervers d’une telle décision.

    Avant d’introduire une discussion économique, notons parallèlement que depuis 2012, soit l’arrivée au pouvoir de deux présidents (Hollande puis Macron) qui ont augmenté les interventions étatiques et les contraintes sur les bailleurs (Loi ALUR, renforcement du blocage des loyers dans certaines villes, etc.), le nombre de SDF a été multiplié par deux , selon la fondation Abbé Pierre, passant de 160 000 personnes à plus de 300 000.

    Bien que corrélation ne soit pas causalité, à l’évidence, les interventions de l’État ne s’accompagnent pas d’une amélioration de la situation du logement des ménages, en tout cas des plus modestes d’entre eux, en France. Il est donc permis de s’interroger sur la pertinence d’en ajouter de nouvelles.

    Et, comme le souligne un éminent influenceur sur Twitter , « la rue n’est pas mieux isolée que ces logements » . Ces logements sont peut-être très imparfaits, mais 70 000 logements de moins (grand minimum), sur le marché locatif risquent de manquer cruellement aux plus précaires des ménages, alors qu’ils auraient pu constituer un parc social de secours utile, à défaut d’être économe en énergie.

    Pourquoi reste-t-il des passoires thermiques ?

    Certes, ces logements cumulent souvent d’autres problèmes de vétusté : plomberie, humidité, etc., et certains particulièrement insalubres devraient disparaître du marché. La question que le gouvernement devrait se poser est : « pourquoi ne disparaissent-ils pas » ?

    D’une part, les travaux de rénovation énergétique sont chers, et leur rentabilité n’est pas assurée. Selon des sources officielles ( DREAL grand est ), le coût moyen de ces travaux, permettant de gagner 2 à 3 rangs sur l’échelle de classification des logements, sont élevés, de 180 à 300 euros par m2, et des sources de presse indiquent des coûts plus élevés encore pour les logements classés G, la pire catégorie.

    Dans les villes où les loyers sont faibles, les propriétaires auront du mal à répercuter ces investissements sur les loyers. Dans celles où ils sont élevés, une augmentation de 1 euro/m2 des loyers mensuels est envisageable (300 euros à 4 % annuels bruts), mais un nombre croissant de grandes métropoles envisage de plafonner arbitrairement les loyers -Paris et Lille l’ont déjà fait-, ce qui n’encouragera guère les propriétaires concernés à se lancer dans des travaux lourds.

    Ce manque d’appétit pour l’investissement de rénovation est renforcé par le risque de rencontrer un mauvais payeur, risque d’autant plus important que la clientèle de ces logements se trouve généralement chez les familles modestes.

    D’autre part, une construction neuve suffisante permettrait d’offrir à des loyers raisonnables des logements récents, les ménages les plus aisés abandonnant des logements de qualité moyenne mais suffisante à des ménages plus modestes, permettant d’assainir progressivement le marché des offres les plus scabreuses.

    Hélas, notre politique foncière malthusienne rend le terrain hors de prix et limite la construction neuve qui est insuffisante dans les métropoles dynamiques pour faire face à la fois à l’accroissement du nombre de ménages, aux migrations intérieures et extérieures, et à la nécessité de renouveler la part la plus vétuste du parc de logements.

    De surcroît, un foncier cher conduit les promoteurs à privilégier une offre luxueuse, et la loi SRU les oblige à vendre à perte 25 à 30 % de leur production à des bailleurs sociaux, ce qui augmente encore le prix de vente des logements neufs construits pour le secteur privé. Le résultat est que l’offre destinée aux familles modestes, mais pas suffisamment pour accéder prioritairement au logement social, est insuffisante. Ces ménages se rabattent donc sur le locatif privé d’entrée de gamme, où figurent entre autres la plupart des passoires thermiques.

    Logement : début d’un désastre annoncé ?

    Restreindre la possibilité de louer ces logements sans par ailleurs libéraliser la possibilité d’en construire des neufs, ou sans donner aux propriétaires l’assurance législative qu’ils pourront rentrer dans leurs frais de rénovation, conduira à restreindre encore un peu plus l’offre locative, ce qui au final plongera encore plus de ménages dans l’extrême précarité.

    Malheureusement, ce gouvernement, pas plus que les précédents, ne semble se rendre compte de l’impasse vers laquelle il dirige les ménages français. En effet, la ministre E. Wargon a annoncé que d’ici 2028, tous les logements classés F et G, soit 4,8 millions (dont 30 % actuellement loués, soit près d’un million et demi) seront concernés par l’interdiction, si le projet de loi préparé en ce sens venait à être adopté.

    Dans le même temps, le président de la République a déclaré vouloir renforcer la politique de malthusianisme foncier en promouvant des concepts à la mode, et scientifiquement très discutables, tels que le zéro artificialisation nette , au nom de la sauvegarde de la biodiversité.

    Si l’on ajoute à cela l’engouement de nombreux maires pour le blocage des loyers , et l’absence de réponse satisfaisante des pouvoirs publics au problème des locataires mauvais payeurs, alors il est à craindre qu’un effondrement sans précédent de l’offre locative ne se produise dans les dix prochaines années.

    Laisser ces logements sur le marché, en informant correctement les candidats loueurs de leur condition énergétique moyenne, permettrait à ces derniers de négocier de fortes baisses de loyer, si par ailleurs une offre suffisante de renouvellement du parc de logement pouvait voir le jour.

    En matière de logement comme ailleurs, laisser l’offre et la demande jouer pleinement leur rôle serait bien plus bénéfique aux ménages que l’accumulation de réglementations incohérentes dont les effets cumulés promettent un véritable désastre économique et social à moyen terme.

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      3 conseils à Macron pour changer de cap en 2021

      Claude Sicard · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 15 January, 2021 - 04:45 · 9 minutes

    Macron

    Par Claude Sicard.

    En pleine crise du coronavirus, Emmanuel Macron a réuni mercredi 13 janvier l’ensemble des membres du gouvernement, avec leurs secrétaires d’État respectifs, pour « dessiner le cap des mois à venir » . Il est à craindre qu’il ne sorte rien de constructif de ce nouveau séminaire car le programme d’action qui va être adopté va s’inscrire tout naturellement dans la ligne du programme électoral qui était celui de Macron.

    On peut penser, en effet, qu’Emmanuel Macron ne voudra pas se dédire à quelques mois de l’ouverture de la prochaine campagne électorale où les partis d’opposition ne manqueront pas de faire le bilan de son quinquennat.

    Pourtant, les effets de la crise du coronavirus sont là, et le gouvernement ne peut pas manquer d’en tirer des leçons. Cette crise aura eu au moins un effet positif : servir de révélateur des dysfonctionnements de notre machine administrative. Comme on le sait, le bilan est lourd.

    Il y a eu le problème des masques , puis celui des tests, et maintenant la difficulté de vacciner la population au même rythme que nos voisins. De cafouillage en cafouillage, il a fallu finalement avoir recours à des cabinets privés de consultants pour élaborer un plan de combat efficace.

    Et l’on aura découvert, avec cette pandémie, que l’on se berçait d’illusions en prétendant que notre système de santé était le plus performant du monde .

    Le premier souci du gouvernement devrait donc être, à l’évidence, de rendre notre machine administrative plus efficace. C’est le premier problème à régler pour redresser le pays. On loue les performances d’organisation des Allemands, et plus encore celles d’Israël qui manifeste une fois de plus son extraordinaire capacité à agir et/ou à réagir : ce pays est exemplaire en matière de capacité à s’organiser.

    Dans la situation où se trouve notre pays, il est facile de voir où sont les priorités et il semblerait que Macron ne soit plus à même d’aller à l’essentiel. Tout au long de son quinquennat il a voulu voulu s’occuper de tout, des moindres détails de la vie de la nation aux questions à régler au plan international pour assurer la paix dans le monde et sauvegarder, dans toute la mesure du possible, les grands intérêts de notre pays.

    Il est ainsi passé des débats avec les collectivités locales lorsqu’il s’est agi de mettre un terme à la crise des Gilets jaunes, ce qu’il a baptisé pompeusement le Grand débat , aux réunions du G7, en passant par les symposiums de Davos et les réunions de chefs d’État à Bruxelles.

    À trop embrasser de sujets « en même temps », il semblerait bien qu’Emmanuel Macron ne parvienne plus à distinguer où se trouve l’essentiel de sa fonction. À propos de ce séminaire nouveau, son porte-parole a fait savoir qu’il voulait que soient « dégagées les priorités d’action, car nos concitoyens attendent de nous, légitimement, que l’on fasse de 2021 une année utile ».

    Quelles sont donc les priorités auxquelles le président aurait dû se tenir, afin que cette nouvelle année soit « une année utile » ? De notre point de vue elles sont tout simplement au nombre de trois :

    • Décentraliser
    • Rendre notre système administratif plus efficace
    • Renforcer considérablement nos capacités en R&D, afin de préparer l’avenir

    Macron doit décentraliser

    La France est un pays beaucoup trop centralisé , et le système d’organisation de la puissance publique qui est le nôtre ne convient plus à un pays développé, avec le niveau d’éducation qui est aujourd’hui celui de la population, et avec la sociologie qui est celle des habitants.

    En régions, les citoyens ne veulent plus que toutes les décisions les concernant soient prises à Paris, et les régions veulent donc avoir beaucoup plus de libertés pour gérer leurs affaires. Notre système d’organisation résulte des siècles passés, et il serait temps d’en changer.

    L’Allemagne, les États-Unis, la Suisse…. sont des pays fédéraux. L’Allemagne, par exemple, est organisée en seize Bundesländer ; chacun possède sa Constitution, une assemblée élue, et un gouvernement.

    En Allemagne, ce sont par exemple les Länder qui gèrent les hôpitaux publics, et ils ont fait un grand ménage dans ce domaine, transférant bon nombre d’hôpitaux déficitaires au secteur privé , ce qui a amené une réduction extraordinaire du nombre des hôpitaux : 2207 hôpitaux et cliniques en 1990, et 1700 en 2005. Et il y a eu, de ce fait, une réduction très importante du secteur public.

    L’Allemagne dispose donc aujourd’hui de beaucoup moins d’hôpitaux que la France, mais ils sont beaucoup plus grands, très modernes, dotés des équipements les plus sophistiqués et emploient des personnels très compétents.

    Il en résulte que la gestion de ce réseau est beaucoup moins lourde et onéreuse que celle des hôpitaux français, beaucoup plus nombreux, soit 3044, et souvent très anciens.

    Selon un rapport récent de l’IFRI sur le système de santé allemand :

    L’élément le plus marquant par rapport à la France a été la gestion concertée avec les Lander qui ont des compétences importantes en matière de santé publique.

    Il faut donc transférer aux régions la gestion locale de nos hôpitaux et du système de santé, et ceci n’est qu’un exemple.

    La politique de décentralisation a grand besoin d’être accélérée : lois Deferre en mars 1982, loi constitutionnelle du 28 mars 2003 sous le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, fusion des régions en 2015.

    La première urgence pour que notre pays se modernise et soit plus efficace consiste à procéder à une vraie régionalisation et déconcentrer fortement notre machine administrative.

    Rendre notre système administratif plus efficace

    L’effectif de la fonction publique française s’élève à 5,6 millions de personnes. Contrairement aux idées reçues, il n’est pas aussi surabondant qu’on le proclame ordinairement.

    Des comparaisons internationales convenablement faites, tenant compte du PIB/capita des pays, c’est-à-dire de la richesse des pays, indiquent que le sureffectif français s’élève à 265 000 personnes seulement, soit 4,7 % de trop.

    Ce n’est donc pas en licenciant ces personnes en surnombre que l’on redressera vraiment les comptes de la nation. Le problème, bien plus grave, est celui du taux extrêmement élevé de fonctionnarisation des agents du secteur public. Pour comparaison :

    • Suède : 10 %
    • Italie : 15 %
    • Allemagne : 30 %
    • France : 81 %

    Beaucoup trop de personnels jouissent du statut privilégié de la fonction publique , lequel nuit beaucoup à l’efficacité des actions menées. Les agents ne peuvent pas être jugés sur la qualité de leur travail, leurs effectifs ne peuvent pas être réduits lorsqu’ils sont en surnombre dans un secteur, leur mutation est difficile à mettre en œuvre, leur rémunération ne doit rien à leur mérite professionnel, leur efficacité, leurs initiatives.

    Il faut donc ne recruter dorénavant que sur la base du droit du travail ordinaire.

    Il convient également de réduire les double-emplois dans le cadre d’une décentralisation bien conduite. Dans son livre Leçons du pouvoir François Hollande écrit que notre système actuel est un « millefeuilles territorial assorti d’un enchevêtrement inextricable de compétences et de responsabilités » ; et qu’il serait temps « de passer à l’action et de simplifier cet édifice ».

    Mais lui-même n’a pas fait grand-chose lorsqu’il était en fonction, les mesures à prendre étant loin d’être populaires.

    Macron doit renforcer la recherche-développement, mieux coordonner recherche publique et recherche privée

    Notre pays souffre tout particulièrement de désindustrialisation . Il est aujourd’hui le plus désindustrialisé d’Europe, Grèce mise à part. Or, la production industrielle est la variable clé qui commande le niveau de richesse des pays.

    De ce fait, l’État s’est vu contraint de soutenir le niveau de vie de la population par des dépenses sociales de plus en plus élevées , lesquelles ont entraîné des ponctions fiscales de plus en plus importantes sur les agents économiques. Les prélèvements obligatoires se révélant chaque année insuffisants, l’État a dû recourir à l’endettement extérieur pour boucler ses budgets.

    En somme, un cercle vicieux dans lequel se sont trouvés piégés depuis quarante ans tous nos gouvernements. Ce mécanisme vient de se trouver aggravé encore un peu plus par la crise du coronavirus. L’endettement extérieur atteint maintenant un niveau considérable : 120 % du PIB, et cela va se poursuivre d’année en année.

    Il va donc falloir réindustrialiser le pays . La pandémie actuelle a fait prendre conscience de cette nécessité. Il était temps !

    L’État a dû acheter les masques en Chine, les hôpitaux ont manqué de respirateurs artificiels, le pays n’en fabriquant pas contrairement à l’Allemagne ou la Suisse. Il ne produit pas non plus les machines frigorifiques permettant de stocker les nouveaux vaccins, il faut les acheter en Allemagne ou au Japon.

    Notre avenir va se jouer sur nos capacités à innover demain, car la réindustrialisation du pays va se faire à partir de nouvelles technologies, et non par rapatriement d’usines parties à l’étranger.

    La Chine est montée en puissance ces dernières années dans le domaine des nouvelles technologies, et elle ambitionne de se placer en tête en matière d’intelligence artificielle.

    Il faut donc considérablement renforcer nos capacités de recherche, principalement dans le domaine de la recherche appliquée. Cela demande une articulation bien meilleure entre la recherche publique et celle des entreprises.

    La réforme des retraites pourra attendre. Pour remettre les régimes de retraite à l’équilibre il suffit de porter l’âge de départ à la retraite à 65 ans, comme cela se pratique partout ailleurs.

    Cette décision est simple à prendre, elle ne demande pas des mois de travaux de recherche. Il suffit de le décider, en expliquant aux Français qu’il s’agit de leur garantir des retraites non dégradées. Un problème de simple courage politique.

    Nous ne savons pas encore quelles décisions seront arrêtées suite au séminaire organisé par Emmanuel Macron le 13 janvier. Mais il y a fort peu de chances que le plan d’action coïncide avec celui que nous venons d’esquisser à grands traits.

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      Macron, président d’une France pauvre mais verte

      Claude Robert · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 14 January, 2021 - 04:30 · 7 minutes

    France

    Par Claude Robert.

    Macron, ou l’air pur des sommets

    Tandis que la France souffre d’une sévère crise sociale et industrielle, Emmanuel Macron veut « faire converger les enjeux climatiques et la préservation des écosystèmes » lors du troisième One Planet Summit dont il est lui-même à l’initiative.

    Il serait presque malvenu de rappeler quelques principes moraux de base. Il paraîtrait pourtant immoral d’imposer des contraintes de dépollution à des pays en voie de développement. Il est en effet relativement aisé de comprendre que ces pays pauvres font face à des priorités autrement plus urgentes : assurer une vie décente à leur population en termes de santé, d’alimentation, d’instruction, de sécurité, en un mot, de niveau de vie. La moindre des choses consiste à leur donner du temps et des moyens pour les aider dans leur lutte contre la pauvreté.

    Plus prosaïquement, pour reprendre un exemple de la vie courante, on ne va décemment pas ennuyer un SDF dans la rue sous couvert qu’il pollue le trottoir. On ne peut pas non plus décemment exiger que les personnes en situation précaire qui ont du mal à joindre les deux bouts roulent avec des voitures propres dernier cri. Les obliger serait tout simplement immoral car antisocial.

    Exactement de la même façon, on ne comprendrait pas qu’un pays en voie d’appauvrissement et en proie à de sérieux problèmes se consacre en premier lieu à la lutte contre un prétendu réchauffement climatique et qu’il s’auto-inflige de nouvelles contraintes.

    Alors que dire si ce pays lui-même se rêve en parangon de la discipline écologique et souhaite montrer la voie ? Par quel renversement des valeurs l’Hexagone se débrouille-t-il pour jouer le héraut de la « préservation des écosystèmes » lors de ce dernier One Planet Summit du 11 janvier, sommet dont il est lui-même à l’initiative ( Le Monde du 11 janvier 2021) ?

    Notre pays n’aurait-il pas des problèmes autrement plus pressants à résoudre ?

    Ce décalage quasi schizophrénique entre la situation de la France et le rôle que tente de lui faire jouer son président sur le plan international forcément interpelle.

    Des chiffres qui devraient faire peur

    La France d’aujourd’hui, c’est toujours 1 % de la population mondiale, ce n’est hélas plus que 3 % de l’industrie mondiale contre 7 % il n’y a même pas 30 ans, et c’est accessoirement 15 % des transferts sociaux de la planète ! On se doute qu’une telle configuration n’est en aucune façon soutenable, et finira par nous retomber dessus tel un méchant boomerang.

    Angela Merkel n’a pas oublié de brandir ce genre de comparaison pour alerter il y a quelques années ses concitoyens, alors même que notre voisin qui avait à peu près la même part du marché industriel mondial que la nôtre a vu celle-ci progresser depuis, et affiche des ratios beaucoup moins déséquilibrés !

    Un tel gouffre entre niveau de vie et ressources en déclin est bien évidemment explosif et se paie au prix :

    • d’un recul régulier de la richesse par habitant, ce fameux PIB per capita (en parité de pouvoir d’achat). Ne rêvons plus, la France se trouve actuellement reléguée à la 26ème place (source IMF/WEO octobre 2020) et recule régulièrement ;
    • d’une augmentation concomitante de la dette de l’État , dette dont une partie sert paradoxalement à financer le traitement de la douleur que le déclin économique génère, au préjudice des réformes qui elles seules seraient en mesure de stopper celui-ci, mais qui ne sont pas engagées ;
    • d’un accroissement de la pression fiscale , sa diminution devenant mécaniquement impossible compte tenu du coût du traitement social du chômage et du poids des intérêts de la dette.

    La France, une absence totale de réforme de fond

    Les maux dont souffre la France sont parfaitement identifiés et tiennent à deux boulets dictés par une gouvernance hyper étatique : un excès de prélèvements obligatoires et un excès de réglementations. Il ne fait pas bon d’entreprendre en France, ni de risquer du capital. Les entreprises y sont moins rentables qu’ailleurs en Europe. Elles recrutent moins et se développent moins, ce qui alimente chômage et précarité.

    Il y a longtemps qu’économistes et experts appellent de leurs vœux une réforme de l’État , mais en vain. Malgré des promesses tonitruantes du gouvernement Macron, la simplification du mille-feuilles réglementaire et une baisse des impôts généralisée, y compris pour les entreprises, se font toujours attendre.

    La réformette du droit du travail représente certes un progrès mais ne peut rien face au déluge de contraintes et de taxes étatiques. Quant au prélèvement à la source , il apparaît au contraire comme une monumentale provocation de la part d’un président qui n’a strictement rien entrepris pour libérer l’économie mais qui verrouille un peu plus la collecte des impôts afin d’assurer la poursuite de cette hyper gouvernance étatique qui nous ruine à petit feu.

    La France, un État aussi boursoufflé que peu réactif

    À ces difficultés économiques déjà anciennes et qui se sont particulièrement aggravées depuis la présidence Hollande s’ajoute une crise morale d’un genre nouveau, dans laquelle le gouvernement Macron possède une part non négligeable de responsabilité. Que ce soit en matière de sécurité , vis-à-vis des actes de terrorisme et de vandalisme , ou en matière de prévention contre la pandémie , force est de constater que l’État français ne brille ni par son efficacité ni par sa transparence.

    Le manque de masques, de tests , et à présent de vaccins, le tout sur fond de polémiques et d’accusations de mensonges officiels, résume parfaitement le niveau d’incurie actuel. Les mesures de confinement partiel ou total décrétées trop tardivement et sans discernement afin de compenser un manque patent d’organisation, ont généré une récession qui accélère même le recul du pays !

    La France, un président au destin de sauveur de la planète

    Comme Hollande qui osait donner des leçons de bonne gestion à l’Europe tout en générant jusqu’à 1 135 000 nouveaux chômeurs en plein boom post crise bancaire, Macron fait montre d’initiatives tout aussi renversantes à l’international.

    Sur le plan économique, les conseils du président français se résumaient récemment en ces termes : « endettons-nous, et laissez-nous nous endetter encore plus » , celui-ci allant jusqu’à ironiser quant au prétendu « fétichisme de l’excédent budgétaire » allemand ! Toutefois, le combat écologique élyséen semble d’une autre nature car il consiste paradoxalement à vouloir imposer des contraintes additionnelles communes. Rappelons-nous d’ailleurs que la révolte sociale des Gilets jaunes, qui a pris sa source dans la limitation à 80 km/h et l’excès de taxes, s’est soldée par une improbable Convention pour le Climat . Une convention capable, dès sa première réunion, de proposer une limitation de la vitesse sur autoroute et de nouvelles obligations environnementales !

    Comme chacun sait, par les temps qui courent, seuls les pays en parfaite santé financière et sociale sont capables d’encaisser des contraintes supplémentaires. Certainement pas la France qui d’ailleurs ne représente que 1 % des émissions de carbone de la planète ! Quelles sont donc les motivations du président pour s’enticher de la sorte ? Souhaite-t-il cultiver son électorat bobo et altermondialiste ? Faire diversion de l’échec de son mandat ? Se préparer un destin historique mondial ?

    Que le prince Charles, également membre du One Planet Summit , se consacre tant qu’il le souhaite à l’aquarelle et à l’écologie ne pose pas de problème particulier. Mais que le président Macron se découvre un rôle messianique planétaire et semble prêt à y sacrifier une partie des moyens de son pays est autrement plus dangereux. Une telle passion ne peut se faire qu’au préjudice de la gestion domestique et des réformes structurelles tant nécessaires.

    Encore une fois, les chômeurs et les laissés-pour-compte attendront, leur nombre risquant même de se développer plus vite sous l’effet des handicaps que notre président tente d’imposer sous couvert d’écologie !

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      Meilleurs vœux à tous nos lecteurs ! (VIDÉO)

      Contrepoints · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 13 January, 2021 - 04:30 · 1 minute

    meilleurs vœux

    Chers lecteurs,
    Chers amis,

    J’ai le plaisir de vous adresser mes meilleurs vœux de santé, de bonheur et de liberté pour cette nouvelle année 2021, de la part de toute l’équipe du journal Contrepoints .

    L’année 2020 a été rude pour nos libertés, tant économiques que civiles. Mais Contrepoints est là pour les défendre en 2021, à vos côtés.

    Ceci est mon dernier appel à votre générosité.

    Nous entrons en effet dans la dernière ligne droite pour assurer la survie et le développement de Contrepoints en 2021.

    Nous devons encore rassembler 4000 euros avant vendredi pour atteindre notre objectif annuel. ( https://www.contrepoints.org/aider-contrepoints )

    Nous avons besoin de ces 4000 euros pour donner le feu vert à la diffusion de vos idées libérales en 2021 :

    – publier six articles quotidiens,
    – travailler à nos campagnes d’investigation,
    – réaliser notre projet vidéo,
    – rénover notre site Internet.

    Je vous en prie :

    Aidez-nous à atteindre des millions d’autres personnes avec notre message unique de liberté et de responsabilité : https://www.contrepoints.org/aider-contrepoints

    (Si vous nous avez déjà soutenu en 2020, merci beaucoup de votre générosité, cet appel ne s’adresse pas à vous !)

    Quatre jours. C’est tout ce qu’il nous reste.

    Merci d’être à nos côtés et tous mes meilleurs vœux pour cette année 2021 qui commence !

    Votre dévoué,

    Thomas Palermo

    Président de Libéraux.org
    Directeur de publication de Contrepoints

    N.B. 1 : Si vous le souhaitez, votre don à l’association Libéraux.org qui édite Contrepoints est défiscalisable à hauteur de 66 %. Pour 100 euros de don, vous pouvez réduire votre impôt sur le revenu de 66 euros et votre libéralité ne vous coûte réellement que 34 euros. Un reçu fiscal vous est rapidement envoyé si vous nous le demandez à admin@liberaux.org.

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      En 2021 : confiner l’étatisme, déconfiner la liberté d’expression

      Alain Laurent · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 12 January, 2021 - 04:30 · 5 minutes

    étatisme

    Par Alain Laurent.

    À l’agenda de ce qu’un libéral de grande tradition peut souhaiter voir mis en état d’urgence pour 2021 devrait figurer en premier lieu la découverte d’un drastique vaccin intellectuel et politique immunisant contre le… statovirus qui achève de transformer notre nation en Étatistan : le pays où règne de manière absolue l’État de droit divin. Mais il devra également formuler des vœux (non pieux) en faveur d’un renforcement du combat contre les nouvelles menaces proliférantes qui pèsent désormais sur la liberté d’expression, un bien premier de l’esprit sans lequel la vie ne mérite pas d’être vécue.

    Derrière l’Absurdistan, l’Étatistan

    Il y a quelque temps, on s’en souvient, la presse allemande avait ironiquement qualifié la France d’Absurdistan , visant par là l’hyper-réglementation bureaucratique et courtelinesque (les attestations infantilisantes, la définition aberrante des commerces dits essentiels…) y caractérisant la gestion de la crise sanitaire.

    Constat clinique d’autant bien vu qu’il pointait un mal récurrent ainsi que l’a montré le récent nouveau ratage au sujet de la vaccination de masse , comme si la devise gouvernementale était : « Pourquoi faire simple et efficace quand on peut faire compliqué et contre-productif ? »

    Mais au-delà des symptômes, il faut remonter aux causes et poser un diagnostic, lequel n’a au demeurant rien d’original : l’emprise étouffante et stérilisante d’un État obèse et boulimique, à la fois omnipotent, capable de déverser tout à coup un torrent d’argent magique, et impotent, incapable de faire respecter un véritable État de droit ; impotent en raison même de sa prétention à une omnipotence – version ultra-centralisation monarchisante.

    Comment donc confiner l’État après l’avoir fait revenir à sa juste et nécessaire place (son confinement n’ayant d’intérêt que précédé de son refoulement !), et le contraindre à assurer la seule mission légitime qui devrait être la sienne : effectivement garantir la liberté, la propriété et la sûreté des citoyens ?

    Comment parvenir à guérir nos concitoyens de leur statolâtrie , eux qui se disent si majoritairement demandeurs d’une dépense et une fonction publiques en expansion indéfinie ?

    Mais pour continuer à filer la métaphore en forme de boutade d’un vaccin mental, celui-ci ne pourrait certes pas s’administrer aux étatistes invétérés, que l’on n’imagine pas renoncer volontairement  – respect de leur consentement oblige – à  leur projet d’étatisation totale de la société. Il devrait donc concerner tous ceux que commencent à ébranler les fiascos bureaucratiques à répétition, afin qu’ils sortent de leur aveuglement et comprennent d’où proviennent les maux qu’ils dénoncent, et soient gagnés par l’envie et la volonté d’en finir avec l’Étatistan.

    Pour y prédisposer, rien ne vaut sans doute la (re)lecture de L’Absolutisme inefficace (1992) où, il y a une trentaine d’années, Jean-François Revel , qu’on ne saurait soupçonner d’anti-étatisme primaire, avait pratiquement déjà tout dit des causes de ce dont nous souffrons tant actuellement…

    La liberté d’expression ne se négocie pas plus qu’elle ne doit s’autocensurer !

    Une quinzaine d’années avant L’Absolutisme inefficace , Jean-François Revel – toujours lui ! – avait dans La Nouvelle censure (1977) dénoncé l’apparition délétère en France d’une « forme non officielle de censure » . Non plus d’une classique censure d’État, mais d’une « censure élargie » , « idéologique » , visant à interdire de critiquer le communisme et à mettre à l’index ceux qui osaient le faire.

    En fait de  censure idéologique, nous y revoici présentement en plein, et en pire. Au nom d’ une chasse aux sorcières islamophobes et d’un antiracisme dévoyé doublé d’un néoféminisme hystérisé, il s’agit de museler, bâillonner la liberté normale d’expression et de critique : bel et bien d’une nouvelle censure sociétale. Si son inspiration n’est plus soviétique mais américaine (aux USA, la tradition libertarienne du free speech n’est plus qu’un souvenir, que ce soit dans la presse, l’université ou sur les réseaux sociaux) au sens woke et cancel culture , elle demeure d’extrême gauche.

    Et en France désormais, le libertaire « il est interdit d’interdire » tend lui aussi à n’être bientôt plus qu’un souvenir. Cette censure a pour moteur le narcissisme tyrannique de groupes de pression idéologiques dont les membres se disent blessés, offensés par la liberté de parole de qui ose professer une autre opinion ou critiquer leurs croyances.

    Et ça marche ! Soumis à une intimidation musclée, la moitié des enseignants s’autocensurent désormais, et dans les médias mainstream , on euphémise et pratique une pitoyable novlangue de bois – pour ne rien dire de réseaux sociaux totalement fliqués par les nouveaux inquisiteurs.

    Pour autant, la censure d’État n’est pas en reste, et prête éventuellement son concours à l’opération en prenant appui sur une législation mémorielle et bien-pensante qui enjoint aux tribunaux de déclarer recevables d’abusifs dépôts de plaintes ; rien de tel pour clouer au pilori et décourager les mal-pensants de librement s’exprimer.

    Dans ce contexte alarmant et insupportable, on ne peut se contenter de réaffirmer avec John Stuart Mill « la nécessité – pour le bien-être intellectuel de l’humanité (dont dépend son bien-être en général) – de la liberté de pensée et d’expression » ( On Liberty , 1859 ; ch.2). Il faut en effet aller au-delà de son plaidoyer n’intégrant que l’utilité collective du libre échange des idées.

    Car pour un libéral cohérent et fidèle à l’ADN historique de sa famille de pensée, ce qui doit être défendu, c’est une pleine liberté d’expression entendue comme un droit naturel inaliénable de l’individu. Dont les seules limites concevables ne peuvent qu’être de prohiber et sanctionner l’imputation fallacieuse à une personne d’actions répréhensibles qu’elle n’a pas commises (diffamation et dénonciations calomnieuses et, bien sûr, les incitations même implicites à la violence.).

    Il est donc infiniment souhaitable que les libéraux prennent offensivement la tête de ce combat. Sinon, il ne leur restera plus qu’à se mêler à la curée en exigeant qu’on cloue le bec et mette au pilori quiconque les… blesse et les offense en insultant et dénigrant leur religion de la liberté, soit le…libéralisme ! Bon courage, car il y aura fort à faire…