De la restriction des budgets des politiques sociales à la dégradation des conditions de travail dans le secteur médico-social
Les politiques publiques gérontologiques se sont succédé depuis les années 1980, oscillant entre politiques sociales et médico-sociales, et politiques de l’emploi. Depuis deux décennies, mais avec une nette accélération depuis les années 2000, ces politiques publiques, intervenant aussi bien dans le champ de l’hébergement que dans celui du domicile, se caractérisent par un changement de référentiel : le référentiel industriel de ces secteurs tertiaires, qui se caractérise par « une recherche d’une standardisation poussée des procédés » (Gadrey, 1994 :118), est désormais affiché au niveau politique national. Il s’accompagne d’une rationalisation importante de l’organisation des services et du travail, aussi bien dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) que dans les organisations d’aide à domicile ; la rationalisation étant perçue par les autorités locales de tarification comme un moyen de « maîtriser » les dépenses publiques. L’article s’attache à analyser les répercussions de cette rationalisation sur les conditions de travail des salariées qui se dégradent.